Ivoi x323 du sang sur le nil
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Extrait

Paul d’Ivoi L’ESPION X. 323 (Volume III) DU SANG SUR LE NIL Journal des Voyages 1910 – 1911 sous le titre Les Dix Yeux d’or Albert Méricant Collection « Les Récits mystérieux » n°7 – 1912 Édition du groupe « Ebooks libres et gratuits » Table des matières PREMIÈRE PARTIE LA COMÈTE ROUGE ............................ 5 CHAPITRE PREMIER PRÉSAGE DE SANG ............................. 6 CHAPITRE II LE MÉNAGE MAUVE ........................................ 11 CHAPITRE III T. V. ...................................................................17 CHAPITRE IV SURPRISE ........................................................ 24 CHAPITRE V LA VIE A PARFOIS L’INCOHÉRENCE DU RÊVE ......................................................................................... 32 CHAPITRE VI BALLOTTÉ COMME UNE ÉPAVE .................. 43 CHAPITRE VII LE VOL DES DIX OPALES ............................. 54 CHAPITRE VII LE SECOURS INATTENDU COMPLIQUE LE PROBLÈME ......................................................................... 62 CHAPITRE IX DANS LE PALAIS D’EZBEK ............................ 72 CHAPITRE X UNE FOLIE SPÉCIALE ..................................... 82 CHAPITRE XI LE VOLEUR VOLÉ .......................................... 88 CHAPITRE XII OÙ L’ACTION DE X. 323 SE RÉVÈLE ........... 97 CHAPITRE XIII À TRAVERS LA NUIT ................................. 106 CHAPITRE XIV OÙ VÉRITABLEMENT JE SOUPÇONNE X. 323 DE PUISSANCE DIABOLIQUE .................................... 115 CHAPITRE XV LES YEUX D’OR ! ENCORE LES YEUX D’OR ! ...................................................................................... 125 CHAPITRE XVI COMME LA FEUILLE AU SOUFFLE DE LA TEMPÊTE ................................................................................ 133 CHAPITRE XVII UN COIN DU DÉSERT LYBIQUE ............. 143 CHAPITRE XVIII LE POINT D’EAU D’AÏN-EGGAR ............. 151 CHAPITRE XIX LE PASSÉ ..................................................... 161 CHAPITRE XX LA FIN DU DOUTE ...................................... 172 CHAPITRE XXI JE REJOINS ELLEN ................................... 179 – 3 – DEUXIÈME PARTIE LES LOTUS VERTS .......................... 185 CHAPITRE PREMIER QUELQUES PAGES DU « JOURNAL » D’UNE FEMME QUI PLEURE ....................... 186 CHAPITRE II LE « JOURNAL » CONTINUE ....................... 193 CHAPITRE III L’ATTENTE DU COUP DE FEU (Suite du « Journal ») ............................................................................. 206 CHAPITRE IV RÉVEIL .......................................................... 217 CHAPITRE V LE PARFUM DES LOTUS VERTS .................. 229 CHAPITRE VI CECI NE RESSEMBLE PLUS DU TOUT AUX PYRAMIDES ............................................................................ 233 CHAPITRE VII LES JOURS DE SÉQUESTRATION ............. 246 CHAPITRE VIII DE MALLE EN PANIER ............................. 257 CHAPITRE IX LA MAISON DE LA RUELLE DES POSSÉDÉS-DERVICHES ........................................................ 265 CHAPITRE X JE DEVIENS X. 323. ....................................... 276 CHAPITRE XI JE REPRÉSENTE MON NOUVEAU PERSONNAGE AVEC DISTINCTION .................................... 284 CHAPITRE XII UNE FAMILLE D’ASSASSINS ..................... 295 CHAPITRE XIII L’ESCLAVE DU MEURTRE ........................ 305 CHAPITRE XIV UNE SOIRÉE TERRIFIANTE ..................... 313 CHAPITRE XV À TRAVERS LA MURAILLE ......................... 323 CHAPITRE XVI LA COMÈTE ROUGE .................................. 335 CHAPITRE XVII LE GARAGE DU DIRIGEABLE ................. 344 CHAPITRE XVIII UN DRAME À TRAVERS UNE CLOISON 355 CHAPITRE XIX ÉPILOGUE .................................................. 367 À propos de cette édition électronique ................................. 371 – 4 – PREMIÈRE PARTIE LA COMÈTE ROUGE – 5 – CHAPITRE PREMIER PRÉSAGE DE SANG Le 15 janvier, dans cet hiver égyptien doux comme un prin- temps, ma chère Ellen et moi, mariés depuis trois mois, nous étions postés sur la toiture-terrasse de notre joli home du Caire. Allongés sur des chaises longues de bambou, nous rêvions. La nuit opaline de la vallée du Nil nous entourait de sa pé- nombre bleue, à travers laquelle se confondaient des chants, venant de la ville, ou des daha-biehs (bateaux) amarrées sur le fleuve, d’où se détache le canal Ismaïlieh, en bordure duquel se trouvait notre demeure, poétiquement dénommée Villa de l’Abeille. Dans la rumeur nocturne, il nous semblait discerner les in- flexions rauques des âniers excitant leurs bêtes, la mélopée des conteurs narrant, à l’angle des carrefours, les prouesses d’Antar, le héros arabe, ou les aventures de la Mahmoudié aux cheveux verts. Et, toute pénétrée de la mythologie égyptiaque, que, depuis trois mois, nous avions étudiée en de longues et douces excur- sions à Giseh, à la Forêt pétrifiée, à Zaouyieh-El-Arran, Aboussi, Sakhara, Memphis, Dahehour, Helouan, Ellen murmura : – Ne vous semble-t-il pas, Max, que sur cette plate-forme dominant la ville nous devenons plus que des êtres humains ? Pour moi, je vois en vous le divin Osiris, père du Nil, et je suis Isis, casquée du croissant lunaire ; nous écoutons, du haut d’un olympe, le bourdonnement de l’humanité ; si haut au-dessus – 6 – d’elle que, dans le murmure imprécis, nous ne distinguons plus le blasphème de la prière. Je la regardai surpris. Elle continua : – Cette sensation d’éloignement, c’est sans doute elle que les prêtres de l’antique Égypte ont voulu exprimer par l’impassibilité des dieux ; l’impassibilité qu’ils considéraient comme la caractéristique de la divinité, à ce point que la Loi Sacrée interdisait aux artistes de reproduire par le ciseau ou la couleur le mouvement, c’est-à-dire la vie apparente. L’Immobilité leur paraissait seule digne des divinités. Être im- mobile, sans geste de colère ou de pitié ! Elle s’interrompit brusquement, dressée d’un seul jet, le bras étendu vers un point du ciel, et son organe frémissant d’une angoisse inexplicable : – Là ! Là !… Voyez, Max… un présage de sang ! Je regardai, frissonnant sans savoir pourquoi. Et je demeu- rai sans voix. Vers l’Ouest, se déplaçant sur le ciel avec rapidité, un astre singulier venait d’apparaître. Cela avait la figure classique attribuée aux comètes. Oui, je découvrais le noyau plus brillant, la queue dont la luminosité s’éteignait par degrés. Une comète ne peut émouvoir un citoyen anglais, ayant fait des études suffisantes pour savoir que ces voyageuses célestes sont inoffensives. Et cependant, mon tremblement s’accentua. – 7 – D’un geste instinctif, j’attirai Ellen contre moi. Je l’enlaçai, avec l’impression que j’avais à la défendre. Contre quoi ? Contre qui ? Il m’eût été impossible de le dire. Ma raison était en déroute. J’étais livré à la clairvoyance mystérieuse de l’instinct. Et puis… et puis… il y avait autre chose. L’astre, la comète, apparaissait rouge. Elle avait, avec sa chevelure de sang rutilant sur l’indigo du ciel, un je ne sais quoi de menaçant. Tous les journaux du lendemain se trouvèrent d’accord sur ce point, alors qu’ils relatèrent en articles compendieux, la pré- sence inattendue de cet astre errant. J’étreignais Ellen. Je sentais son cœur battre éperdument, et je ne trouvais pas une parole pour apaiser son émoi. La peur était sur nous. Tout à coup, la comète diabolique s’éteignit, ou, plus exac- tement, une condensation de sa masse s’opéra. Il sembla que les vapeurs empourprées qui la composaient s’arrêtaient en leur course orbitaire, qu’elles roulaient en nuage informe. Puis sa couleur se modifia, passa du rouge au jaune. Elle se fractionna en dix nuées lumineuses. Celles-ci se contractèrent à leur tour, et soudain prirent l’apparence d’yeux ouverts au fond du firmament. Dix yeux d’or vert regardaient la terre. – 8 – Ils nous regardaient, nous, pantelants sur la terrasse. Et leur ensemble donnait cet aspect : Un instant, les yeux d’Ellen se fixèrent sur les miens. Ses lèvres s’entr’ouvrirent, prononçant d’une voix sifflante : – Les lettres ! Les lettres ! C’était vrai. Les yeux d’or s’alignaient, figurant un T et un V. Et, grelottant dans mes bras, me communiquant la fièvre d’épouvante qui la secouait toute, Ellen murmura : – Les lettres de mort… Frère, sœur, au secours… Sauvez- le ! – Ellen, que dites-vous ? murmurai-je, bouleversé par cette terreur inexpliquée. Ma voix parut redoubler son effroi. Ses dents claquaient, et comme je répétais : « Ellen, ma bien-aimée, revenez à vous ! » elle se renversa tout d’une pièce dans mes bras, évanouie. Je l’emportai, je l’étendis sur son lit. J’appelai à grands cris Nelaïm, un jeune fellah de seize ans tour à tour valet de chambre à l’intérieur de la maison, ânier dans les promenades d’un rayon restreint, drogman (majordome-interprète) lors de – 9 – nos courses aux déserts Arabique ou Lybique, entre lesquels coule la bande verdoyante de l’Égypte arrosée par le Nil. J’envoyai le garçon chez le docteur Fitz, de la résidence khédi- viale. Hélas ! le docteur, avec la franchise d’un vrai savant, m’avoua qu’il ne comprenait rien aux manifestations nerveuses d’Ellen. Et quand, au milieu de la nuit, ma chère femme revenue à elle, je la pressai de m’expliquer ce qui avait pu la terroriser ain- si, elle se blottit dans mes bras et, m’enlaçant étroitement, avec une énergie qui démentait ses paroles, elle murmura du ton d’une enfant prise en faute : – Je ne sais pas… Max ; dites-vous que votre Ellen est une petite folle, et ne me parlez plus de cette heure de faiblesse dont j’ai honte ! Comme l’homme, si fier de sa clairvoyance, est aveugle ! Je ne compris pas qu’en cet instant la pauvre mignonne me don- nait la plus grande preuve de tendresse que femme donna ja- mais.
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