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rapidement: La convivialité, sous l'influence de Brillat-Savarin, a investi le champ de la gastronomie. Dans les années 70, Ivan Illich considère la convivialité comme une caractéristique de l'outil au service de l'homme. Enfin, pour les informaticiens, la convivialité va déterminer la capacité d'un système informatique à être pris en main et intégré par ses utilisateurs. Ses caractéristiques: ...La conversation a le pouvoir de valoriser chaque convive. ...L'outil convivial est un outil avec lequel l'homme travaille et non qui le fait travailler. ....les propriétés de base de la convivialité numérique sont déclinables: telles que l’utilisabilité, la simplicité, l’interactivité, la liberté ou le plaisir... pour aller plus loin... L’apparition dans la littérature française du terme convivialité, revient au gastronome français Jean Anthelme Brillat-Savarin. Dans son ouvrage Physiologie du goût, édité en décembre 1825, il traite des plaisirs de la table, qui selon lui peuvent être assimilés à une véritable science. Il évoque la convivialité comme étant le "Goût des réunions joyeuses et des festins". Auparavant l'expression convive existait, elle venait de convivium, et signifiait repas. Un peu plus tard, le convive deviendra la personne invitée à un repas avec d'autres.On le voit la convivialité naît autour de la table, où le "plaisir de la table" est supérieur au "plaisir de manger".

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Publié le 09 décembre 2014
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Langue Français

Extrait

rapidement:
La convivialité, sous l'influence de Brillat-Savarin, a investi le champ de la gastronomie. Dans les années 70, Ivan Illich considère la convivialité comme une caractéristique de l'outil au service de l'homme.
Enfin, pour les informaticiens, la convivialité va déterminer la capacité d'un système informatique à être pris en main et intégré par ses utilisateurs.
Ses caractéristiques:
...La conversation a le pouvoir de valoriser chaque convive.
...L'outil convivial est un outil avec lequel l'homme travaille et non qui le fait travailler.
....les propriétés de base de la convivialité numérique sont déclinables: telles que l’utilisabilité, la simplicité, l’interactivité, la liberté ou le plaisir...
pour aller plus loin...
L’apparition dans la littérature française du terme convivialité, revient au gastronome français Jean Anthelme Brillat-Savarin. Dans son ouvrage Physiologie du goût, édité en décembre 1825, il traite des plaisirs de la table, qui selon lui peuvent être assimilés à une véritable science. Il évoque la convivialité comme étant le "Goût des réunions joyeuses et des festins".
Auparavant l'expression convive existait, elle venait de convivium, et signifiait repas. Un peu plus tard, le convive deviendra la personne invitée à un repas avec d'autres.On le voit la convivialité naît autour de la table, où le "plaisir de la table" est supérieur au "plaisir de manger". La convivialité peut être considérée comme la réunion de plusieurs ingrédients:
> esthétique: La table pour être conviviale devient une mise en scène avec un véritable décorum.
> symbolique: La nourriture suppose à la fois identification préalable et acceptation. Ces critères différent d’une culture à l’autre et d’une époque à l’autre.
>relationnel: La convivialité constitue un dispositif où les convives participent à un échange qui se déroule à plusieurs niveaux: empathique, verbal et non-verbal.
"Les manières de table" peuvent se traduisent globalement en codes. Elles offrent des modèles de comportement validés et acceptés. La transgression de ces codes peut briser l’équilibre convivial. Si à table, le plaisir est déclenché et
nourri par le goût et la qualité des aliments, on constate que la condition première de la convivialité reste la parole.
...La conversation a le pouvoir de valoriser chaque convive.
Dans les années 1970, Ivan Illich donne à la convivialité une nouvelle envergure, en dépassant le plaisir et l'échange gourmand. Ivan Illich est aujourd'hui considéré comme l'un des grands penseurs de l'écologie politique du XXème siècle. Il est tout à la fois militant critique de la société industrielle, et inventeur d'un nouveau rapport avec l'outil. Le mot convivialité prend un sens nouveau, il définit de nouvelles relations, et donne un nouveau sens à l'activité humaine.Pour lui, la société industrielle ne fait que produire des demandes et générer des manques. Elle se matérialise en termes d'AVOIR et non en termes d'ETRE.
Il appelle à une prise de conscience individuelle de la nécessaire reconstruction de la société. Il s'agit pour l'homme de vivre selon des buts qu'il s'est raisonnablement fixé, et non d'appliquer mécaniquement des principes édictés par des institutions de la société industrielle.Face à ces normes édictées par les institutions, il définit l'outil convivial: " l'outil est convivial dans la mesure où chacun peut l'utiliser, sans difficulté, aussi souvent ou aussi rarement qu'il le désire, à des fins qu'il détermine lui-même. …Entre l'homme et le monde, il est conducteur de sens, traducteur d’intentionnalité".
Le terme d'outil est utilisé dans un sens très large: instrument, objet ou institution. Toute action humaine et relation sociale se fait à travers des outils modélisant les rapports sociaux entre les hommes.La société devient conviviale quand elle se dote d'outils justes qui répondent à trois exigences:
> il est générateur d'efficience sans dégrader l'autonomie personnelle,
> il ne suscite ni esclaves ni maîtres,
> il élargit le rayon d'action personnelle.
Cette expression de la liberté individuelle permet et encourage l'intention, l'imagination, et la créativité. A terme l'outil développe l'autonomie. Cette autonomie peut se renforcer au sein d’une société équipée d’outils efficaces, facilement utilisables et accessibles au plus grand nombre.
La convivialité utopique imaginée par Ivan Illich, va trouver sa place dans le jargon aussi bien que dans la réalité du monde des machines et de leurs relations avec les humains. C’est l’univers de l’espace numérique qui récupère le mot pour en faire l’une des qualités majeures des outils informatiques.Pour les acteurs du multimédia et de l'informatique, la convivialité est la garantie de
qualité et d’efficacité de toute application informatique. Par contre la définition même de la convivialité ne cesse de s'enrichir.Au départ la vision technicienne de la convivialité était liée à la simplicité et à la facilité d’usage. Celle-ci évolue vers une vision multi-facette pour envisager la relation établie entre l’homme et la machine à travers le dialogue, l’échange, la réactivité, l’interactivité, et la créativité.Les propriétés retenues comme base de la convivialité numérique (telles que l’utilisabilité, la simplicité, l’interactivité, la liberté ou le plaisir) sont déclinables et la liste est loin d’être close. Elles investissent alors un nouveau champ, celui de l'ergonomie. Celle-ci vise la compréhension fondamentale des interactions entre les humains et les autres composantes d’un système. Sa finalité est d’optimiser le bien-être des personnes et la performance globale des systèmes.C’est l'évolution des technologies et des systèmes de traitement des données qui élargissent et qui déplacent les caractéristiques objectives de la convivialité.A titre d'exemple l’intuitivité ou le caractère ludique peuvent augmenter la capacité d’un programme à faire oublier ses limites pour le rendre plus convivial. La convivialité à distance caractérise les communautés virtuelles. Les réseaux sociaux constituent une nouvelle forme de sociabilité sur et avec Internet.
Ainsi la convivialité "absolue" telle qu'elle est perçue par les acteurs informatiques suppose donc, dans l’idéal, d’abord un support convivial, capable d’assurer ensuite les prémisses de l’émergence d’une relation conviviale.
La convivialité devient-elle une fable contemporaine, un concept vendeur ou un nouveau talisman pouvant éloigner tous les maux de l'entreprise actuelle?Il est certain que celle-ci se mue en une valeur abondamment célébrée. A y regarder de plus près, on s'aperçoit qu'elle est à la fois fluide voire immatérielle dans les relations qu'elle qualifie. Elle peut cependant constituer un véritable indicateur au sein de l'entreprise, permettant de positionner acteurs, outils et système. Entendue comme un discours sur "la machine" informatique et par extension sur les technologies de la communication, elle devient un slogan propre aux technologies de la communication.Il est bien difficile de dire si le monde du travail subit les métamorphoses du monde social, ou si l'activité humaine façonne l'organisation sociale. Le modèle taylorien et la vision moderne de l’entreprise sont souvent dissonants face aux mutations du profil du travailleur contemporain.La révolution numérique et le changement de perspective offerts par la globalisation ont fabriqué un individu à la recherche d’une vie meilleure tant sur un plan matériel que sur un plan symbolique et relationnel. Les nouvelles tendances comme le développement durable, l'écologie, l'éthique traduisent un changement à l’échelle de l'entreprise et reflètent un horizon d’attentes aux contours fragiles et instables.La convivialité exerce une fonction
rituelle dans les organisations. N’oublions pas cependant que le monde du travail s’inscrit, par définition, dans un rythme qui cherche avant tout l’efficacité et la productivité.
Ivan Illich fait référence à l'outil dominant par sa présence et l'exercice de son pouvoir. Il appartient aux hommes de préserver, de nourrir et d’imposer des valeurs saines et humaines.
L'entreprise conviviale sera celle qui pourra combiner pour le bien-être de tous: outil, ambiance, relations et système.
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