L exil, photographies des élèves du BTS Photo Jean Rostand de Roubaix
50 pages
Français

L'exil, photographies des élèves du BTS Photo Jean Rostand de Roubaix

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
50 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

Exil BTS Photographie 1. Jean-Rostand. Intégration, adaptation Puis, s’entendre jugée sur des apparences, je me sens d’un seul coup niée dans mon identité, métisse blanche, blessée au point de ne pas oublier ce moment de solitude, d’incompréhension - Que suis-je pour eux ? Qu’ est-ce que je renvoie encore aujourd’hui ? Killian Venus de Pologne Szwanka Nicolas BTS Photo 1 Je me considère personnellement comme un enfant de l’exil. En efet, mes grands- parents sont nés en Pologne et sont venus vivre en France dans leur enfance… J’ai donc décidé de me renseigner sur leur façon de vivre et de voir les choses en posant quelques questions à une personne qui les a bien connus, leur ils, mon père, Jean-Michel. Il est d’abord clair que pour lui, ses parents ne se sont pas exilés. Ils ont migré vers la France comme beaucoup de Polonais à l’époque dans l’espoir de trouver du travail et une vie meilleure… Ils découvraient la France, ne parlaient pas un seul mot de français. Tous les polonais venant travailler dans les mines étaient regroupés dans les même cités, donnant l’impression ainsi comme disait souvent la mère de Jean-Michel qu’elle avait l’impression d’être en Pologne, mais en France. Ils avaient leur église, leurs écoles, leurs magasins, et parlaient toujours polonais entre eux. Cependant, même si l’on pourrait croire qu’ils étaient mis « à part », on voulait les intégrer quand même au pays.

Informations

Publié par
Publié le 05 mai 2017
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 10 Mo

Extrait

Exil BTS Photographie 1. Jean-Rostand.
Intégration, adaptation
Puis, s’entendre jugée sur des apparences, je me sens d’un seul coup niée dans mon identité, métisse blanche, blessée au point de ne pas oublier ce moment de solitude, d’incompréhension - Que suis-je pour eux ? Qu’ est-ce que je renvoie encore aujourd’hui ?
Killian
Venus de Pologne
Szwanka Nicolas BTS Photo 1
Je me considère personnellement comme un enfant de l’exil. En eFet, mes grands- parents sont nés en Pologne et sont venus vivre en rance dans leur enfance… J’ai donc décidé de me renseigner sur leur façon de vivre et de voir les choses en posant quelques questions à une personne qui les a bien connus, leur Ils, mon père, Jean-Michel. ïl est d’abord clair que pour lui, ses parents ne se sont pas exilés. ïls ont migré vers la rance comme beaucoup de Polonais à l’époque dans l’espoir de trouver du travail et une vie meilleure… ïls découvraient la rance, ne parlaient pas un seul mot de français. Tous les polonais venant travailler dans les mines étaient regroupés dans les même cités, donnant l’impression ainsi comme disait souvent la mère de Jean-Michel qu’elle avait l’impression d’être en Pologne, mais en rance. ïls avaient leur église, leurs écoles, leurs magasins, et parlaient toujours polonais entre eux. Cependant, même si l’on pourrait croire qu’ils étaient mis « à part », on voulait les intégrer quand même au pays. En eFet, les enfants apprenaient le français à l’école et avaient des professeurs français. Et ce sont ces mêmes enfants qui aidaient leurs parents à apprendre la langue…
Ma grand-mère se considérait (et était d’ailleurs) française, mais était Ière de ses origines polonaises. Mon grand-père lui, bien qu’ayant la nationalité française, se voyait plus comme un polonais qui aimait son deuxième pays, la rance. Mais ils ont toujours dit à mon père et son frère qu’ils étaient français, nés en rance, de parents français. Qu’il fallait qu’ils soient Iers de leurs origines mais qu’ils n’étaient pas pour autant diFérents des autres.
Une fois qu’ils maitrisèrent la langue, mes grands-parents ont même décidé de ne parler qu’en français à leurs enfants… Les enfants ont ainsi perdu petit à petit le polonais… Chose que regrette mon père. En eFet, il ne comprend plus que quelques mots aujourd’hui, alors qu’il aurait aimé pouvoir être bilingue. Mais à l’époque, ses parents voulaient qu’il s’intègre au mieux, qu’il se fonde dans la masse en quelque sorte. Chose réussie puisqu’aujourd’hui, son nom ne choque plus personne. Même s’il est de sonorité étrangère, sa nationalité n’est jamais remise en question. ïl est français et Ier de l’être. En conclusion, on peut dire que l’exil n’est pas forcément toujours une obligation ou une conséquence. On a ici l’exemple que cet exil, ou migration, a été fait par choix et dans le but d’avoir une vie meilleure. Un autre constat est que généralement, les personnes qui arrivent dans un nouveau pays veulentêtrediscrètes,fairecequonleurdemandeetnepasfairedevagueaIndenepas
Des mains pour partager, communiquer
Ils sont sept, les parents et leurs cinq enfants, à avoir quitté leur terre natale. Contraints de trouver un nouveau travail et se recréer une vie loin de ce qu'ils ont toujours connu : laTchétchénie. Les parents ont respectivement trente et un et vingt neuf ans lorsqu'ils ont quitté leur famille et leurs amis. Le mariest parti le premier en France. Il a travaillé dans différentes villes avant de s'arrêter à Roubaix et de permettre à sa femme de le retrouveravec leurs enfants. Ainsi, trois ans après le départ de son mari, cette jeune maman le rejoint accompagnée d'Abdoul Malik,Solange, Abdoul Kerim, Abdoul Hakam et Jasmina, alors âgée de quelques mois. Leur logement ? Trente cinq mètres carrés, deuxchambres, trois lits et une petite cuisine, au grand désespoir de cette mère de famille qui apprécie de réaliser des recettestraditionnelles. Elle me confie qu'elle apprécie l'entraide, le sourire et la tolérance qui règne dans la plupart des villes françaisesoù elle est allée : "Je bien aimer France. France personne avec sourire comme ça ! Je pas très bien parler français mais personne rigole quand je parler. Quand je aller Russie et mal parler russe, femmes russes rigolent. Elles ont des bijoux et me regardent comme si moi enfant. Je bien aimer France mais c'est très froid. Tchétchénie pas habituée. Pas beaucoup amis France, mon frère vit en Belgique et vient me visiter parfois. J'aimerais travailler mais avec enfants, difficile. Alors moi faire cuisine, aller chercher enfants, faire ménage.Parfois Solange m'aide à faire le ménage, elle vient me chercher, cache mes yeux et je découvre leur chambre rangée. J'aime bien vivre en France mais l'appartement ne me convient pas. Les chambres sont trop petites et il en faudrait au moins une ou deux supplémentaires. Je me sens à l'étroit dans ma cuisine et je suis frustrée de ne pas pouvoir réaliser tous les plats que je réalisais en Tchétchénie.« Puis elle dresse la table et nous sert à manger. Ce jour-làelle avait préparé du Menty, des "raviolis" tchétchènes accompagnés d'une sauce aux oignons, saupoudrés d'aneth. Puis ellenous sert un plat nommé Sujrob, composé de poulet, d'oeufs, de pommes de terre et de mayonnaise. Tout en servant le thé à son mari et moi, elle s'occupe de ses enfants. La tendresse des gestes qu'elle a envers ses enfants laissent transparaitre unedouceur et une complicité très fortes. Les enfants jouent à côté de nous avec leurs jouets et sont fières de nous présenter un à unleurs différentes poupées, voitures téléguidées ou livres. Des sourires, des rires et des cris de joie résonnent entre ces murs. Tandis que le père coupe en parts égales le gâteau, la mère se dirige vers la fenêtre. Elle s'adresse à son mari et il me traduit ce qu'elle lui dit. Il m'explique qu'elle est nostalgique de son ancienne vie. Elle regrette sa liberté et celle de ses enfants. Ici, elle n'ose pas laisser ses enfants sortir dans la rue, le quartier dans lequel ils vivent n'est pas très bien fréquenté. L'aire dejeu ne présente plus aucune zoned'herbe et le terrain de foot est impraticable. Ils espèrent pouvoir déménager un jour et vivrecemment. En attendant, c'est une sensation d'enfermement et de repli sur soi que ressent cette femme. N'ayant pour seulscontacts son mari, ses enfants, lesprofesseurs de l'école et les quelques membres de sa famille qui viennent lui rendre visitede temps à autre. Cette routine ne lui plait guère et elle voudrait la changer. Un dossier pour avoir un appartement adéquat par rapport au nombre d'habitants a éposé il y a plusieurs mois.Leur dossier est actuellement sans réponse. Adè le BO TERF BTS PHO T O 1
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents