Les territoires du virtuel
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Description


Compilation des articles issus de mes recherches sur second life, internet,facebook proposant des textes de société ainsi que pédagogiques sur mon site second life. Conférences hebdomadaires du Lundi abordant une réflexion lacanienne sur les mondes virtuels
.
Edition papier : Revue générale de psychanalyse Second Life
http://www.lulu.com/shop/tassigny-frans/revue-g%C3%A9n%C3%A9rale-de-psychanalyse-second-life/hardcover/product-20343507.html
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Langue Français

Extrait

 Les territoires du virtuel » MEI 37– «
18 juin 2012
ParJohann Chateau-Canguilhem
Date limite : 9 juillet 2012
Appel à contributions
« Les territoires du virtuel »MEI 37
Numéro coordonné par Anolga Rodionoff
Mondes de synthèse, univers virtuels
En raison des nombreuses significations différentes qui lui sont associées, le virtuel sedérobe très souvent à l’analyse. Parmi elles, certaines renvoient au domaine de la technique,d’autres lui accordent le statut d’un concept, d’autres enfin semblent ressortir à unimaginaire. Le pari de ce numéro est de prendre acte de ses diverses significations, unepremière étape pour déconstruire et circonscrire le virtuel. Une seconde étape nécessairetient à réduire son champ d’application. Aussi, à travers ce numéro de MEI, souhaitons-nousrassembler des analyses qui interrogent le virtuel, à partir des mondes de synthèse (ou lesMMOG) et des univers virtuels (telSecond Life).
Omniprésent, voire omnipotent dans un grand nombre de pratiques sociales, le virtuelconstruit ainsi des mondes, des univers et, en quelque sorte, des territoires. Des territoires,dont on a quelques raisons de penser qu’ils ont leur réalité propre. Tel est également le paride ce numéro : suggérer qu’à côté du territoire physique et social existent bel et biend’autres territoires mais virtuels.
Trois axes sontproposés à la réflexion dans la perspective de ce numéro de larevue MEIintituléLes territoires du virtuel.
Le virtuel comme matrice logico-mathématiqueComment d’abord le caractère logico-mathématique ou technique du virtuel, au coeur de toutjeu vidéo, est-il défini et en quels termes ? Et l’est-il ? Comment, en particulier, sont pensésles rapports entre la programmation ou la modélisation et les règles qui se rapportentspécifiquement à la jouabilité, i.e. entre notamment legame design et legameplay ? Legame design conditionne-t-il alors legameplay, en quels termes et de quelles manières ? Ets’agit-il de considérer, comme S. Natkin, que legameplay est un gigantesque bluff ?Si le caractère ludique des mondes de synthèse est, selon certains, illusoire, notammentparce que le hasard est congédié, pour d’autres au contraire, le caractère ludique s’étend àtoute sorte de produits culturels (tels les logiciels éducatifs ouserious game), du momentqu’ils appellent à l’interactivité, clef de voûte du virtuel. Commentin fine le virtuel etl’interactivité sont-ils définis techniquement, en quels termes et le sont-ils ?
Le virtuel comme analyseur et/ou comme conceptComment envisager une partition, tracer une limite entre ce qui relève des activités ludiques(mondes de synthèse), des activités sociales (univers virtuels) ou des activités éducatives(serious game) ? Et le peut-on ?Avec le virtuel, les pratiques deviennent-elles ou non toutes « jouables » ? Le « jeu », offertpar les mondes de synthèse, est-il « hors réel » ou dans le « réel » ? Les mondes desynthèse et les mondes virtuels se rapportent-ils à une « réalité fausse » ou une « réalitévraie » ? En particulier avec les avatars, peut-on distinguer l’identité simulée de l’identitévraie ? Le virtuel, en d’autres termes, gomme-t-il ou efface-t-il les spécificités ou lesdifférences entre jeu/hors-jeu, fiction/réalité, auparavant des repères et des catégoriesefficaces ?Partant, le virtuel questionne-t-il alors ce que recouvre le jeu ? Oblige-t-il à le redéfinir ? Ensomme, les mondes de synthèse interrogent-ils le jeu lui-même ?Et s’agit-il alors d’en déduire que le virtuel permet de mieux comprendre le jeu ? Autrementdit, le virtuel a-t-il des vertus explicatives, i.e. dévoile-t-il la logique des règles à laquelle toutjeu, qu’il soit ou non saisi par le virtuel, obéit ?Enfin, et plus largement, mondes de synthèse et univers virtuels rendent-ils davantageintelligibles les règles sociales, l’économie, etc., des sociétés hors ligne ?
Des représentations associées au virtuelLes pratiques des mondes de synthèse et des univers virtuels ont-elles des incidences surles joueurs, et en particulier, sur la sociabilité ?Le virtuel favorise-t-il à travers de telles pratiques, le rapport à l’autre et accompagne-t-il,complète-t-il ou enrichit-il les relations sociales ? Ou à l’inverse, éloigne-t-il de l’autre,produit-il de l’isolement social, rend-il « autiste », pourin finesubstituer, progressivement, auxrelations sociales, une socialité virtuelle illusoire ? Et arase-t-il les hiérarchies sociales ou lesrenforce-t-il ?En d’autres termes encore, le jeu des identitésvia les avatars conduit-il à une autonomierelationnelle, aide-t-il à la construction de soi ou, au contraire, renforce-t-il un processusd’enfermement ?S’agit-il, enfin, de reconnaître le caractère thérapeutique du jeu virtuel, voire sur un autreplan ses vertus pédagogiques ou, symétriquement, de ne retenir que son caractère addictifavec l’existence de différentes formes de « cyberaddictions » ?De multiples approches disciplinaires sont à l’oeuvre pour cerner les incidences du virtuel, àpropos des mondes de synthèse et des univers virtuel et, généralement, des jeux vidéo, ens’intéressant à leurs pratiques : de la sociologie (Tremel L., 2001), à la psychologie (Gaon T.,2008), à la psychanalyse (Tisseron S., 2000) ou encore à la socio-économie (Natkin, S.,2004), aux sciences de l’éducation (Brougere G., 2008) et aux sciences de l’information etde la communication (Perriault J., 1994, Boullier D., 2008), à la philosophie (Boyer E., 2010,A. Cauquelin, 2010). Toutes les approches disciplinaires pour comprendre les enjeuxintroduits par le virtuel seront appréciées.
Calendrier et organisation scientifique :Soumission des propositions- avant le9 juillet 2012, les propositions seront à adresser àanolga.rodionoff@univ-paris8.fr- Rédigée en 300 mots maximum, en français ou en anglais, chaque proposition contiendra :- un titre explicite (provisoire) ;- une présentation de la problématique traitée et l’/les axe(s) à laquelle elle se rapporte ;- une description du/des terrains(s) et l’approche disciplinaire pour le/les explorer.- Une brève présentation de l’auteur complétera la proposition.
Calendrier-9 juillet 2012: date limite de réception des propositions ;-20 juillet 2012: avis aux auteurs de la sélection des propositions et envoi des consigneséditoriales ;-20 octobre 2012: date limite de réception des articles ;-20 novembre 2012: transmission aux auteurs des évaluations ;-20 décembre: remise des articles définitifs après expertise et navette avec les auteurs ;-premier trimestre 2013: publication du numéro deMEI 37Modalités d’évaluation des textesLa revueMEI fonctionne en lecture « double aveugle » : les articles sont anonymisés avantd’être lus et les relecteurs restent également anonymes.Un premier comité de lecture international se réunira, au mois de juillet 2012, poursélectionner les résumés des propositions, après leur évaluation en « double aveugle ».Un second comité de lecture international élargi se réunira, pour évaluer en double«aveugle » les articles présélectionnés.La revue MEI a été créée en 1993 par Bernard Darras (Université Paris I) et Marie Thonon(Université Paris VIII),MEI « Médiation Et Information » est une revue thématique à comitéde lecture en double aveugle publiée deux fois pas an sous forme d’ouvrages de référence.AJOUT
Viviane Delahaye MerciFrans Frans Tassigny, Très intéressant !
Jean-Christophe Dardart merci :) date limite la 09 juillet ! ;)
Appel à contributions – « Les territoires du virtuel » MEI 37 18 juin 2012ParJohann Chateau-CanguilhemDate limite : 9 juillet 2012Appel à contributions« Les territoires du virtuel »MEI 37 Numéro coordonné par Anolga Rodionoff Mondes de synthèse, univers virtuelsEn raison des nombreuses significations différentes qui lui sont associées, le virtuelse dérobe très souvent à l’analyse. Parmi elles, certaines renvoient au domaine de latechnique, d’autres lui accordent le statut d’un concept, d’autres enfin semblentressortir à un imaginaire. Le pari de ce numéro est de prendre acte de ses diversessignifications, une première étape pour déconstruire et circonscrire le virtuel. Uneseconde étape nécessaire tient à réduire son champ d’application. Aussi, à travers cenuméro de MEI, souhaitons-nous rassembler des analyses qui interrogent le virtuel, àpartir des mondes de synthèse (ou les MMOG) et des univers virtuels (telSecond Life).Omniprésent, voire omnipotent dans un grand nombre de pratiques sociales, le virtuelconstruit ainsi des mondes, des univers et, en quelque sorte, des territoires. Desterritoires, dont on a quelques raisons de penser qu’ils ont leur réalité propre. Tel estégalement le pari de ce numéro : suggérer qu’à côté du territoire physique et socialexistent bel et bien d’autres territoires mais virtuels.Trois axes sont proposés à la réflexion dans la perspective de ce numéro delarevueMEIintituléLes territoires du virtuel.Le virtuel comme matrice logico-mathématiqueComment d’abord le caractère logico-mathématique ou technique du virtuel, au coeurde tout jeu vidéo, est-il défini et en quels termes ? Et l’est-il ? Comment, en particulier,
sont pensés les rapports entre la programmation ou la modélisation et les règles quise rapportent spécifiquement à la jouabilité, i.e. entre notamment legame design etlegameplay ? Legame design conditionne-t-il alors legameplay, en quels termes etde quelles manières ? Et s’agit-il de considérer, comme S. Natkin, que legameplay estun gigantesque bluff ?Si le caractère ludique des mondes de synthèse est, selon certains, illusoire,notamment parce que le hasard est congédié, pour d’autres au contraire, le caractèreludique s’étend à toute sorte de produits culturels (tels les logiciels éducatifsouserious game), du moment qu’ils appellent à l’interactivité, clef de voûte du virtuel.Commentin fine le virtuel et l’interactivité sont-ils définis techniquement, en quelstermes et le sont-ils ?Le virtuel comme analyseur et/ou comme conceptComment envisager une partition, tracer une limite entre ce qui relève des activitésludiques (mondes de synthèse), des activités sociales (univers virtuels) ou desactivités éducatives (serious game) ? Et le peut-on ?Avec le virtuel, les pratiques deviennent-elles ou non toutes « jouables » ? Le « jeu »,offert par les mondes de synthèse, est-il « hors réel » ou dans le « réel » ? Les mondesde synthèse et les mondes virtuels se rapportent-ils à une « réalité fausse » ou une« réalité vraie » ? En particulier avec les avatars, peut-on distinguer l’identité simuléede l’identité vraie ? Le virtuel, en d’autres termes, gomme-t-il ou efface-t-il lesspécificités ou les différences entre jeu/hors-jeu, fiction/réalité, auparavant desrepères et des catégories efficaces ?Partant, le virtuel questionne-t-il alors ce que recouvre le jeu ? Oblige-t-il à leredéfinir ? En somme, les mondes de synthèse interrogent-ils le jeu lui-même ?Et s’agit-il alors d’en déduire que le virtuel permet de mieux comprendre le jeu ?Autrement dit, le virtuel a-t-il des vertus explicatives, i.e. dévoile-t-il la logique desrègles à laquelle tout jeu, qu’il soit ou non saisi par le virtuel, obéit ?Enfin, et plus largement, mondes de synthèse et univers virtuels rendent-ils davantageintelligibles les règles sociales, l’économie, etc., des sociétés hors ligne ?Des représentations associées au virtuelLes pratiques des mondes de synthèse et des univers virtuels ont-elles desincidences sur les joueurs, et en particulier, sur la sociabilité ?Le virtuel favorise-t-il à travers de telles pratiques, le rapport à l’autre etaccompagne-t-il, complète-t-il ou enrichit-il les relations sociales ? Ou à l’inverse,éloigne-t-il de l’autre, produit-il de l’isolement social, rend-il « autiste », pourinfinesubstituer, progressivement, aux relations sociales, une socialité virtuelleillusoire ? Et arase-t-il les hiérarchies sociales ou les renforce-t-il ?En d’autres termes encore, le jeu des identitésvia les avatars conduit-il à uneautonomie relationnelle, aide-t-il à la construction de soi ou, au contraire, renforce-t-ilun processus d’enfermement ?
S’agit-il, enfin, de reconnaître le caractère thérapeutique du jeu virtuel, voire sur unautre plan ses vertus pédagogiques ou, symétriquement, de ne retenir que soncaractère addictif avec l’existence de différentes formes de « cyberaddictions » ?De multiples approches disciplinaires sont à l’oeuvre pour cerner les incidences duvirtuel, à propos des mondes de synthèse et des univers virtuel et, généralement, desjeux vidéo, en s’intéressant à leurs pratiques : de la sociologie (Tremel L., 2001), à lapsychologie (Gaon T., 2008), à la psychanalyse (Tisseron S., 2000) ou encore à lasocio-économie (Natkin, S., 2004), aux sciences de l’éducation (Brougere G., 2008) etaux sciences de l’information et de la communication (Perriault J., 1994, Boullier D.,2008), à la philosophie (Boyer E., 2010, A. Cauquelin, 2010). Toutes les approchesdisciplinaires pour comprendre les enjeux introduits par le virtuel seront appréciées.Calendrier et organisation scientifique :Soumission des propositions- avant le 9 juillet 2012, les propositions seront à adresser àanolga.rodionoff@univ-paris8.fr- Rédigée en 300 mots maximum, en français ou en anglais, chaque propositioncontiendra :- un titre explicite (provisoire) ;- une présentation de la problématique traitée et l’/les axe(s) à laquelle elle serapporte ;- une description du/des terrains(s) et l’approche disciplinaire pour le/les explorer.- Une brève présentation de l’auteur complétera la proposition. Calendrier- 9 juillet 2012 : date limite de réception des propositions ;- 20 juillet 2012 : avis aux auteurs de la sélection des propositions et envoi desconsignes éditoriales ;- 20 octobre 2012 : date limite de réception des articles ;- 20 novembre 2012 : transmission aux auteurs des évaluations ;- 20 décembre : remise des articles définitifs après expertise et navette avec lesauteurs ;- premier trimestre 2013 : publication du numéro deMEI 37Modalités d’évaluation des textes
La revueMEI fonctionne en lecture « double aveugle » : les articles sont anonymisésavant d’être lus et les relecteurs restent également anonymes.Un premier comité de lecture international se réunira, au mois de juillet 2012, poursélectionner les résumés des propositions, après leur évaluation en « doubleaveugle ».Un second comité de lecture international élargi se réunira, pour évaluer en « doubleaveugle » les articles présélectionnés.La revueMEI a été créée en 1993 par Bernard Darras (Université Paris I) et MarieThonon (Université Paris VIII),MEI « Médiation Et Information » est une revuethématique à comité de lecture en double aveugle publiée deux fois pas an sous formed’ouvrages de référence.
JOURNEES D’ETUDES : DESIGN ET ART CONTEMPORAIN – Post-humanpornography : design d’une nouvelle chair18 mai 2012ParJohann Chateau-CanguilhemJOURNEES D’ETUDES : DESIGN ET ART CONTEMPORAIN MERCREDI 23(APRES-MIDI) ET JEUDI 24 MAI 2012 (JOURNEE) MSHA“Post-human pornography : design d’une nouvelle chair” JohannChateau-CanguilhemLes enjeux érotico-pornographiques actuels sont radicalement différents despréoccupations sociales et pédagogiques des années 2000. La cyberculture, en tantqu’héritière des fantasmes cyberpunk des années 1990 (destruction de toute frontière,hallucination, contre-culture, cyberespace) fusionne réalité et imaginaire pour mettreen scène la corporéité dans la virtualité. Le sexe technosimulé s’y revendique commelibéré du corps, délocalisé dans la fiction. Nous pourrions craindre une solitudeautoérotique, “somatophobe” (Järvinen-Tassopoulos), la disparition d’un corpsdevenu obsolète (Le Breton). Cependant, il ne s’agit pas tant de dissoudre le corpsdans sa simulation que de le “hacker”, de le “contaminer”, d’en réévaluer la réalité enle confrontant à la culture des mondes virtuels. Ainsi, la cyberpornographie a pourambition de modifier les notions de corps et de réalité, d’abolir la frontière entrel’écran et la chair.http://mica.u-bordeaux3.fr/index.php/fr/actu/manifestations#2012-05-23
  BibliographieDevenir hybride26/03/2012
ParJohann Chateau-Canguilhem
La technique n’est plus extérieure à notre corps mais constitue les modesd’action de notre vie quotidienne. Ces hybridations sont visibles sur et dans noscorps : implants, OGM, prothèses, cyborgs, transgeneses, cellules souches, clonages,moteurs, produits chimiques, pollutions… Mais cette peur des hybrides, de lacontamination et de l’étranger trouble les repères, les...Lire la suite »
SOMMAIRE (272 p.) Editorial: “Réversibilités” Emblèmes etfétiches - L’éclat des corps: le nu au cinéma, Jérôme Soulès. - Georges Bataille,l’obscène et l’obsédant, Agathe Simon. - Le corps exposé. L’obscénité dans l’œuvrede J.-K Huysmans, Laurence Decroocq. - Lolita et Ada ou l’Ardeur: l’immoral etl’amoral, Fabrice Humbert. Mises en scène de l’organique... Georges Bataille, le plaisiret l’impossibleAuteurAgathe Simon [*] [*] Université de Paris-Sorbonne, École doctorale III. ...suitedu même auteur
« Le plaisir, c’est le paradoxe ».Georges Bataille.
Le plaisir — c’est-à-dire l’orgasme[1] [1] L’unique définition du plaisir retenue pour cetarticle...suite— permet selon Georges Bataille d’« embrasser la totalité » sans laquellel’homme ne se trouve « qu’en dehors »[2] [2] Georges Bataille, L’Histoire de l’érotisme,VIII, 102. ...suite. Dans le même temps, la totalité reste « pourtant indéfiniment horsd’atteinte »[3] [3] L’Histoire de l’érotisme, VIII, 103. ...suite. Par ce paradoxe se joue un désir aux allures d’asymptote : le plaisir dans les
œuvres de Bataille est presque constamment évité. En effet, l’érotismebataillien[4] [4] « L’érotisme est l’activité sexuelle d’un être...suitecoïncide avec un fantasme de totalité. Le désir, se fondant sur une « faille »première, tend vers la coïncidence improbable duJe et duTout[5] [5] L’Expérienceintérieure, V, 153. ...suite : son paradoxe est de s’articuler avec le plaisir en une dialectique adversative[6][6] Agathe Simon, « Georges Bataille : érotisme et hédonisme »,...suite. L’orgasme paraît en effet impropre à résoudre la tension sexuelle car il dérobele « Tout vers lequel tend l’érotisme — par un insidieux glissement. La rupture» —dont il procède ne transcende pas la quête érotique mais la dévie de son appétit detotalité absolue.2Or « l’Impossible » — cette rupture fondamentale infligée au champ du possible — serévèle comme le lieu majeur de focalisation érotique chez Georges Bataille. En effet,« la véritable nature de l’excitant érotique ne peut être révélée que littérairement, dansla mise en jeu de caractères et de scènes relevant de l’impossible »[7] [7] L’Histoire del’érotisme, VIII, 151. ...suite. L’érotisme bataillien relève donc de l’excitation et non de la résolution; il trouvesa véritable nature par la littérature; il a un caractère théâtral, voire de parodie etrelève d’une scénographie[8] [8] Agathe Simon, « Georges Bataille, l’obscène etl’obsédant »,...suite; l’érotisme tend enfin vers l’impossible et non vers le plaisir (but ouconséquence ordinaires de l’érotisme).3Le plaisir bataillien s’articule alors en un fascinant paradoxe : son exclusion est lacondition première de l’érotisme, lequel ne se conçoit que dans les errances du désir.Récusé par l’érotisme au profit de l’Impossible, il constitue dans son éviction lapossibilité de la littérature érotique, et dans sa potentialité ou sa réalité un « extrêmedu possible ». Il n’est pas «l’abolition des limites charnelles »[9] [9] PierreKlossowski, « La Messe de Georges Bataille »,...suitemais le signe même de la limite du possible. L’éviction quasi systématique del’orgasme est donc un moyen de « briser en un point la limitedupossible »[10] [10] Méthode de méditation, V, 208. ...suitede tenter de vivre « souverainement » à « hauteur d’impossible »[11] [11] Méthode de méditation, V, 209. ...suite.L’ÉROTISME BATAILLIEN NE TEND PAS VERS LE PLAISIR MAIS VERS L’IMPOSSIBLE4Le « possible » est l’enchevêtrement hasardeux et instable de la vie. « L’Impossible » est une impensable rupture imposée au possible, rupture dont les caractéristiquessont l’irréversibilité et la résolution absolue. L’Impossible entretient ainsi une étroitecorrespondance avec ce que l’homme fabule au sujet de la mort. DansLe Mort,« IMPOSSIBLE[12] [12] Le Mort, IV, 51. ...suite ! » est d’ailleurs le cri de Marie, coïncidant avec l’instant même de son trépas.L’Impossible annihile tout possible futur et rend définitivement révolus tous lespossibles antérieurs en rompant leur chaîne. Il est l’ultime possible et dans le mêmetemps l’unique nécessaire. Georges Bataille en proposera une figure avec le
 point [13] [13] L’Expérience intérieure, V, 141-142. ...« »suite, saisie de l’Impossible lors de l’extase.5Le désir se caractérise par sa voracité infinie : « Mon désir ? sans limites[14] [14] LeCoupable, V, 364. ...suite… » s’exclame le narrateur » deL’Expérience intérieure. Il est total, uni, et«aspire au Tout que ni le Possible ni l’Impossible — ne seraitce que parce qu’ils sontmutuellement exclusifs — ne peuventa priori lui accorder. Quant au plaisir, il figure,dans les limites qu’il fixe au Possible, un renoncement à « vouloir êtretout »[15] [15] L’Expérience intérieure, V, 34. ...suite. L’homme se trouve donc pris dans une aporie. Or le Possible n’est certes pasun « tout possible » puisqu’il exclut l’Impossible ; l’Impossible en revanche est un tout impossible » puisqu’il exclut le possible. C’est sans doute pourquoi le désir part«en quête de l’Impossible, seule totalité cohérente — l’exclusion du possible n’en estpas la faille mais le parachèvement. L’Impossible enfin ne menace pas comme un Toutabsolu qui briserait l’homme. « Autrement dit nous n’avons de possibilité quel’impossible »[16] [16] L’Alleluiah, V, 397. ...suite. L’objet final du désir bataillien est ainsi l’Impossible.6Par ailleurs, le désir procède par transgression en « levant » les interdits. L’interdit,par nature, s’applique à des possibilités, faute de quoi il serait inutile. Ainsi peut-onémettre l’hypothèse selon laquelle le désir tend vers l’Impossible car l’Impossible metradicalement fin à la possibilité de la transgression :l’Impossible transcendelinterdit (en ce sens, il supplée unsurmoi pris de vertige devant l’appétit duça). Ainsi,l’érotisme chercherait l’abolition de son propre principe, c’est-à-dire une ruptureannihilant la possibilité de la transgression en annihilant le fondement même del’interdit : le possible. Cette rupture est seule garante de la rupture du processusérotique, pris dans la « spirale » de la nécessité de l’interdit. L’érotisme est intolérablecar, de transgression en transgression, il devient de plus en plus dépendant d’uninterdit, dont l’existence est constamment vouée à la répétition et le renouvellement,soumis au hasard. Or le plaisir n’accorde une résolution — d’ailleurs temporaire —qu’à la tension érotique et non au principe érotique lui-même. Seul l’impossibletranscende l’interdit et accorde un terme au processus érotique.LE PLAISIR EST UN IMPOSSIBLE LITTÉRAIRE7Le fantasme érotique de totalité se double d’un fantasme d’unité : « l’érotisme  répond à la volonté que l’homme a de se fondre dans l’univers »[17] [17] L’Histoire del’érotisme, VIII, 145. ...suite. Les êtres humains réaliseraient d’ailleurs un « continuum »[18] [18] Méthode deméditation, V, 195. ...suitepermettanta priori leur communication. Dans le même temps, l’orgasme est uneperte de sens (il participe à « l’ineffable »[19] [19] L’Expérience intérieure, V, 143. ...suite ) et une rupture infligée à la conscience. Dans de telles conditions, unantagonisme insoluble oppose ainsi la parole et l’orgasme.8Or le plaisir coïncide avec une forme extrême de la communication : la« communication intime ». Cette « communication intime » — et là s’établit lerenversement propre à l’orgasme — n’utilise pas les formes extérieures du langage,
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