les volontés de  Lacan / Première séance de psychanalyse avec Lacan / Les séminaires de Lacan prêts à être publiés
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Description


« J’ai décidé d’aller voir Lacan parce que j’allais mal, très mal », raconte le psychanalyste Gérard Haddad. Il était agronome lorsqu’en 1969, il décide de faire une analyse.
On le sait, à la mort du psychanalyste français Jacques Lacan, une bagarre s’engagea quant à la publication de son œuvre. En principe il ne devait pas y avoir d’ambiguïté. Lacan avait pris les dispositions testamentaires nécessaires. Mais ce choix clair, plutôt que de calmer, attisa les passions, et régulièrement devant les tribunaux, tel ou tel se mêlait de contester cette qualité.
Pour la première fois, des oeuvres graphiques et des manuscrits du psychanalyste Jacques Lacan (1901-1981) seront mis en vente, vendredi 30 juin, à Paris, chez Artcurial. Exposées depuis le 23 juin à l'hôtel Dassault, les quelque 130 pièces sont visibles sur www.artcurial.com.
Cet ouvrage savant peut aussi se lire comme une saga, l'histoire mouvementée d'une lutte au couteau entre personnalités d'envergure diverse et inégale pou
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Langue Français

Extrait

Paris, champ de bataille psychanalytique
Par Alain Rubens (Lire), publié le 18/10/2012 à 17:10
Alian de Mijiolla revient sur l'histoire de la psychanalyse française, où le Paris des années 1950-1960 fut le champ de bataille des principaux héritiers de Freud.
Après nous avoir donnéFreud et la France, un livre stimulant et agréable à lire sur la lente implantation obstinée de la psychanalyse dans une France rétive, cartésienne et xéno-phobe, le psychiatre et psychanalysteAlain de Mijollalivre au lecteur une nouvelle somme sur les guerres que d'aucuns jugeront picrocholines, qui agitèrent le milieu psychanalytique français de 1946 à 1964. Mais cet ouvrage savant peut aussi se lire comme une saga, l'histoire mouvementée d'une lutte au couteau entre personnalités d'envergure diverse et inégale pour rayonner sur la scène psychanalytique freudienne, finalement dominée parJacques Lacan, grand théoricien sans être dogmatique, dotant la psychanalyse d'une pensée et d'une pratique décisives comme il y en a eu peu depuis.
Au début des années 1950 règne la Société psychanalytique de Paris (SPP), fondée par la princesseMarie Bonaparte. L'égérie est la dépositaire respectée du legs freudien. En 1953,Daniel Lagache, suivi par Lacan et ses amis, scissionne et fonde la Société française de psychanalyse (SFP). Il ne s'agit pas de discussions de salon, on s'y écharpe pour des questions cruciales : durée des séances (fort abrégées chez Lacan), adaptation du "moi" à la réalité ou question de la vérité turbulente du désir, formation des analystes, etc. Pendant ces années, Paris pense psychanalyse, scintille d'intelligence et la psychanalyse en remontre à une psychiatrie en retrait. Bref, on respire. En 1957, Lacan donne un entretien àMadeleine Chapsal, deL'Express. Lacan, soucieux de reconnaissance intellectuelle, se fait limpide, clair et compréhensible, pour un lecteur qui se sent, à le lire, redoubler d'intelligence, tandis queGeorges Mauco, rédacteur, pendant l'Occupation, à la très antisémiteEthnie française, psychanalyse toujours. C'est finalement, à notre avis, cette prodigieuse galerie de portraits qu'il faut retenir.Sacha Nacht, le psychanalyste historique, Daniel Lagache guignant obstinément les honneurs universitaires,Charles Odier, l'honnête ouvrier, et la brillante phalange des élèves de Lacan. Sur fond de tumulte, de scissions, de querelles, d'adoubements, de reconnaissance acharnée, Alain de Mijolla a écrit ses "Vies parallèles des hommes illustres" qui, souvent, ont divergé.
[LIVRE]
La France et Freud 1946 - 1953
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Jacques Lacan entre dans le marché de l'art
Pour la première fois, des oeuvres graphiques et des manuscrits du psychanalyste Jacques Lacan (1901-1981) seront mis en vente, vendredi 30 juin, à Paris, chez Artcurial. Exposées depuis le 23 juin à l'hôtel Dassault, les quelque 130 pièces sont visibles sur www.artcurial.com. La famille Lacan s'est opposée à la vente. La maison Artcurial signale que la fille du psychanalyste, Judith Miller, a refusé d'autoriser la reproduction de photos de son père publiées dans son Album Jacques Lacan, visages de mon père (Seuil, 1991). Mme Miller n'a pas souhaité répondre à nos questions. if (provenance_elt !=-1) {OAS_AD('x40')} else {OAS_AD('Middle')}
L'évaluation de la collection Vappereau n'a pas été une mince affaire. Quelle valeur accorder aux dessins ? Certains sont estimés 10 000-12 000 euros, la moyenne se situant aux alentours de 4 000 euros. Olivier Devers, consultant pour la vente, a eu moins de mal à estimer les manuscrits, qui constituent, selon lui, "un complément indispensable aux oeuvres graphiques". Le tout est estimé à 450 000 euros. Admirateurs ou pourfendeurs de Lacan, tous attendent l'événement. "On est au bord de la
rupture de stock du catalogue d'exposition, édité à 3 500 exemplaires", constate Olivier Devers. Et pour cause, ajoute-t-il : "Les psys savent qu'ils ne reverront pas de sitôt ces dessins. La famille Lacan édite son oeuvre au compte-gouttes." Dans les années 1970, Jacques Lacan s'était entouré d'une bande de jeunes mathématiciens avec lesquels il s'échinait à résoudre des énigmes via le calcul et le dessin. De cette émulation, pour ne pas dire véritable obsession, sont nés une série de graphes jetés le plus souvent sur des feuilles A4 : chaînes, tresses, ronds, noeuds borroméens (enlacement de trèfles) dessinés à l'encre ou au crayon feutre. "Le noeud borroméen était devenu pour Jacques Lacan à la fois un symbole, un instrument de recherche et une éternelle interrogation", résume Roland Dumas, qui fut l'avocat de Lacan, dans l'avant-propos du catalogue. Œuvres d'art contemporain ou brouillons de la pensée du psychanalyste, chacun y trouvera ce qu'il veut. "C'est un "work in progress", au sens de Joyce", estime Olivier Devers.
"Ce morceau d'archives correspond aux années décisives de l'aventure topologique, aux énigmes des noeuds, aux entrelacements du triple RSI (Réel, Imaginaire, Symbolique)", écrit dans l'introduction du catalogue Jacques Roubaud, mathématicien et poète, membre de l'Oulipo (Ouvroir de littérature potentielle) et auteur de Ma vie avec le docteur Lacan. Parmi les manuscrits on trouve des lettres, des textes humoristiques ("Je n'ai dit que des sottises..."), des réflexions lacaniennes ("Dire ce qu'on pense. C'est court"), des calculs autour du triangle de Pascal et, aussi, ce document intitulé "Questions des passeurs" où Lacan liste des noms d'analystes - parmi lesquels Elisabeth Roudinesco. Cette collection appartient à Jean-Michel Vappereau, l'un des mathématiciens qui gravitaient autour de Lacan. Il est par ailleurs psychanalyste, et Mme Roudinesco souligne son rôle dans sa biographie de Jacques Lacan (Esquisse d'une vie, histoire d'un système de pensée, Fayard, 1993). M. Vappereau a décidé de vendre ces dessins pour acheter un appartement, à Paris, où seront entreposées des archives de psychanalyse. "Roland Dumas voulait que je donne les oeuvres de Lacan à la Bibliothèque nationale de France, mais je préfère qu'elles circulent dans le public", explique-t-il sans états d'âme. Clarisse Fabre
11 janvier 2012, parPascale Robert-Diard
Il est dangereux d’interpréter les volontés de
Jacques Lacan
volontés de Jacques Lacan.
On ne touche pas impunément aux dernières
Pour avoir écrit, dans son livre,Lacan envers et contre tout,que le célèbre psychanalyste avait été enterré"sans cérémonie et dans l'intimité"au cimetière de Guitrancourt"bien qu'il eût souhaité des funérailles catholiques"l'historienne Elisabeth Roudinesco vient d'être condamnée pour diffamation par la 17ème chambre du tribunal correctionnel de Paris.
L'auteur était poursuivie par la fille de Jacques Lacan, Judith Miller, qui estimait que cette phrase était gravement diffamatoire en ce qu'elle lui imputait"d'avoir trahi les volontés d'un mort".
L'affaire avait mobilisé les partisans des deux parties, dans un climat électrique, à l'audience le 17 novembre 2011.
Dans son jugement rendu mercredi 11 janvier, le tribunal relève que la phrase reprochée à Elisabeth Roudinesco"par sa brièveté, sa composition et l'opposition sur laquelle elle est construite entre le souhait exprimé par Jacques Lacan, présenté comme un fait objectif et certain, et la réalité contraire de ses obsèques" sont "incontestablement contraires à l'honneur et à la considération"de la plaignante, Judith Miller.
Le tribunal refuse le bénéfice de la bonne foi à Elisabeth Roudinesco, au motif que l'auteur,"professionnelle de l'écriture maîtrisant parfaitement l'expression de sa pensée"qui a déjà consacré plusieurs ouvrages à la vie et l'oeuvre de Jacques Lacan, a"manqué de prudence et de rigueur dans l'expression",en présentant comme une"affirmation aussi concise que péremptoire", le voeu de funérailles catholiques qui avait pu être formulé à un moment de sa vie par le psychanalyste.
Le tribunal condamne en conséquence les éditions du Seuil et Elisabeth Roudinesco à verser un euro de dommages et intérêts à Judith Miller et 6000 euros au titre des frais de justice.
Vous pouvez retourner à vos préoccupations quotidiennes.
Actualisation: Le Seuil ayant fait appel, la justice se penchera à nouveau sur l'interprétation des dernières volontés de Jacques Lacan.
Première séance de psychanalyse avec Lacan
GaspardDhellemmes| Journaliste
Ils ne le consultaient pas par snobisme. Ils souffraient. L’architecteRoland Castroruminait l’envie de se suicider. Il appelle le psychiatre Jacques Lacan et obtient « un rendez-vous dans la journée ». Bienveillant et attentif, « Lacan a dû sentir au son de ma voix que ça n’allait pas très bien ».
« J’ai décidé d’aller voir Lacan parce que j’allais mal, très mal », raconte le psychanalysteGérard Haddad. Il était agronome lorsqu’en 1969, il décide de faire une analyse.
« Je l’ai contacté en regardant l’annuaire téléphonique, je pensais qu’il tenait une clinique, je n’aurais jamais cru qu’il me recevrait en personne. Lacan était en fait très ouvert au fait d’accueillir de nouveaux patients. Le plus dur, c’était de l’intéresser assez pour être gardé. [...]
Je crois qu’il a continué avec moi parce que j’ai soulevé une problématique au cœur de son œuvre, qui est le rapport entre judaïsme et psychanalyse. »
Quant àGérard Pommier, il était déjà psychiatre et avait fait une analyse avant de rencontrer Jacques Lacan :
« Lacan faisait une présentation de malade à l’hôpital Sainte-Anne. Ce personnage était tellement charismatique que j’ai eu envie de le rencontrer pour discuter. Finalement, la discussion s’est transformée en analyse. »
« Un monstre sacré » avec « un cigare tordu »
Le rendez-vous fixé, vient le moment de la première rencontre. Mais avant cela, les patients doivent faire antichambre. La salle d’attente est bondée.
Roland Castro :
« Il y avait toujours beaucoup de gens qui se regardaient en chiens de faïence. L’intérieur était très beau, il y avait de magnifiques meubles partout. »
L’admiration de l’architecte se poursuit dans le cabinet :
« Ma rencontre avec lui m’a fait un effet absolument inouï, letransferta été immédiat. J’étais scié par l’originalité du mec, par sa prestance. Il avait des vêtements improbables, un cigare tordu.
J’ai évoqué mes problèmes. Il m’a tout de suite dit que l’on n’y arriverait pas en une seule séance. Il s’est attaché à tempérer mes ardeurs : je voulais aller très vite. »
Gérard Haddad :
« Quand j’ai compris que j’allais être reçu par Lacan, j’ai été très impressionné. Pour moi, Lacan était un monstre sacré. »
Et cette première séance est un vrai choc pour le psychanalyste :
« Il a remué tellement de choses en moi que je suis sorti de la première séance en ayant l’impression d’être saoul. »
Il se souvient « d’un homme d’une grande simplicité ».
« Au fond il y a deux Lacan : celui, flamboyant des séminaires, et celui, attentif et engagé de ses consultations. »
Gérard Pommier :
« L’un des souvenirs que j’ai de cette première séance, c’est que Lacan m’a dit que je ressemblais à la statue du “Gaulois mourant” qui est exposé au musée du Capitole à Rome ».
« Le Gaulois mourant » (Leoboudv/Wikimedia Commons/CC).
« Pendant toute mon analyse, je tapais mes copains »
La séance terminée, vient le moment de payer.
Roland Castro :
« A l’époque, je n’ai pas de compte en banque, je viens avec ce que je gagne au Beaux-Arts, c’est-à-dire pas grand-chose. Lorsqu’il me demande si j’ai de l’argent, je sors les 300 francs
de la séance. Pendant toute mon analyse, j’aurais du mal à le régler, je devrais taper mes copains. »
Gérard Haddad :
« Je lui ai dit que je n’avais pas beaucoup d’argent, alors il a calculé que mes séances coûteraient un tiers de mon salaire, c’est-à-dire mille francs par mois. »
Gérard Pommier :
« J’ai payé 300 ou 500 francs, je ne sais plus bien, de toute façon, ça les valait. »
Aucun de ses trois anciens patients ne regrette d’avoir payé si cher. « Cette rencontre a complètement transformé ma vie », assure Gérard Haddad. « Lacan a décapé mon narcissisme, m’a rendu plus ouvert », estime Gérard Pommier.
Roland Castro va lui jusqu’à dire que Lacan « lui a sauvé la vie ». Et ça, ça vaut bien 300 francs.
ALLER PLUS LOIN
Les séminaires de Lacan prêts à être publiés. Mais quand ?
Marlene Belilos| Journaliste
On le sait, à la mort du psychanalyste français Jacques Lacan, une bagarre s’engagea quant à la publication de son œuvre. En principe il ne devait pas y avoir d’ambiguïté. Lacan avait pris les dispositions testamentaires nécessaires. Mais ce choix clair, plutôt que de calmer, attisa les passions, et régulièrement devant les tribunaux, tel ou tel se mêlait de contester cette qualité.
Charles Melman, dernier en date, avait pris argument sur la lenteur de la publication et pensait remettre en cause la qualité d’exécuteur testamentaire deJacques-Alain Miller.Devant le tribunal, il se heurta à une fin de non-recevoir.
Un enseignement de trente ans
Il est vrai que cela fera trente ans que Jacques Lacan est mort et que c’est seulement au début de cette année que Jacques-Alain Miller a annoncé avoir terminé ce travail.
Un travail long auquel Lacan l’a enjoint et auquel il s’est astreint. Il était, disait Lacan ; celui qui était capable de rendre clair ce qu’il disait.
La difficulté c’est que le séminaire de Lacan c’est un enseignement oral, qui dura de 1951 à 1980. « Work in progress » plutôt qu’œuvre, ce mot n’ayant jamais été employé par Lacan, précise Miller.
Il aura fallu ce temps car la transcription littérale, avec ce passage de l’oral à l’écrit rendait les textes peu compréhensibles. Miller a « établi » le séminaire reprenant ce terme de ses études de normalien.
Etablir, c’est effectivement rendre ce texte compréhensible. Ce qui n’était pas le cas des transcriptions pirates circulaient sous le manteau.
Huit séminaires à publier
Arrivé au terme de ce travail, Jacques-Alain Miller annonce huit volumes à publier, plus un intitulé « Aux extrêmes du séminaire » avec des notes retrouvées sur « L’homme aux loups », un séminaire donné dans son appartement, groupé avec celui sur la dissolution de son école.
Deux séminaires sur la topologie . » La topologie et le temps » et « l’objet et sa représentation », seront publiés en annexe du séminaire sur le « Moment de conclure », les séminaires 21 et 22 « Les non-dupes errent et RSI » en un volume, les 24 et 25 aussi un volume » L’insu que sait de l’une-bévue s’aile l’amour «
Les éditions du Seuil souhaiteraient en publier un par an, Miller demande à ce qu’il en soit publié au moins deux par an.
En effet pour les nombreux psychanalystes en France et dans le monde, la patience ou l’impatience, manifestée jusqu’à maintenant risque de ne plus avoir cours. On savait que les textes n’étaient pas prêts , aujourd’hui rien ne s’oppose plus à leur publication, on ne comprendrait pas des raisons purement commerciales, d’autant qu’elles ne sont même pas prouvées.
L’enseignement de Lacan a donné lieu à la création de l’Ecole mondiale de psychanalyse -AMP- qui regroupe plus de 1 500 membres, mais les adeptes de sa pensée déborde largement les écoles, et les pays.
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