The bittersweet love
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Description

THE BITTERSWEET LOVE - ♥ L’amour, ça fait peur et ça fait mal. Au début, c’est plaisant. T’es tout heureuse. Tu souris, tu ris. Tu vas même jusqu’à aider ta mère sans qu’elle ne te le demande. Tu sautes partout. T’es heureuse, t’es amoureuse. Et puis, le temps passe. Tes sentiments grandissent. Quand il n’est pas loin de toi, tu ne cesses de lui lancer des regards. Tu ne te lasses pas de le regarder. Pour toi il est beau, il est fort, il est magnifique. Il est parfait, même avec ses défauts. Quand il te regarde et te sourie, tu jubiles. Quand il est à quelques centimètres de toi, ton ventre se tord dans tous les sens. On appelle ça les papillons de l’amour. Tu te morts les lèvres, pour ne pas en rire. Ce que tu ne sais pas, c’est que de son côté, c’est peut-être réciproque. Que lui aussi a envie de te prendre dans tes bras et caresser tes lèvres des siennes. Tu ne le sais pas. Moi, oui, j’avais tout ça. J’étais une groupie de Doherty face à lui. Je l’aimais. Je l’aimais comme une folle. Mais, l’amour, avec un grand A, ça me fait mal. C’est un coup de poing à mettre KO ma fierté. Parce que oui, j’en ai une grande. Une trop grande. Pourtant je le veux. Et le voir avec, ça me fait mal. Très mal. On prend souvent nos parents comme modèle pour notre future vie sentimentale. Vous voulez savoir à quoi elle ressemble ? A de la tricherie. Mes parents trichent sur l’amour. Ils s’inventent des sentiments, pour me garder. On ne sait jamais. Moi, ...

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Publié le 27 octobre 2011
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Langue Français

Extrait

THE BITTERSWEET LOVE -            L’ amour, ça fait peur et ça fait mal. Au début, c’ est plaisant. T’ es tout heureuse. Tu souris, tu ris. Tu vas même jusqu’ à aider ta mère sans qu’ elle ne te le demande. Tu sautes partout. T’ es heureuse, t’ es amoureuse. Et puis, le temps passe. Tes sentiments grandissent. Quand il n’ est pas loin de toi, tu ne cesses de lui lancer des regards. Tu ne te lasses pas de le regarder. Pour toi il est beau, il est fort, il est magnifique. Il est parfait, même avec ses défauts. Quand il te regarde et te sourie, tu jubiles. Quand il est à quelques centimètres de toi, ton ventre se tord dans tous les sens. On appelle ça les papillons de l’ amour. Tu te morts les lèvres, pour ne pas en rire. Ce que tu ne sais pas, c’ est que de son côté, c’ est peut -être réciproque. Que lui aussi a envie de te prendre dans tes bras et caresser tes lèvres des siennes. Tu ne le sais pas.   Moi, oui, j’ avais tout ça. J’ étais une groupie de Doherty face à lui. Je l’ aimais. Je l’ aimais comme une folle. Mais, l ’ amour, avec un grand A, ça me fait mal. C’ est un coup de poing à mettre KO ma fierté. Parce que oui, j’ en ai une grande. Une trop grande. Pourtant je le veux. Et le voir avec, ça me fait mal. Très mal. On prend souvent nos parents comme modèle pour notre future vie sentimentale. Vous voulez savoir à quoi elle ressemble ? A de la tricherie. Mes parents trichent sur l’ amour. Ils s’ inventent des sentiments, pour me garder. On ne sait jamais. Moi, leur petite fille adorée, je pourrais avoir un mauvais exemple. Dommage pour eux, je l’ ai déjà. Alors oui, j’ ai peur de l’ amour, et ça me fait mal.                 
   
 
 
 
 
 
Bordel, je t’ aime.  
    
 
  
Non, je n’ ai rien dit, oublie.  
PREMIERE PARTIE.    Il ne faut pas croire à tous ces contes de fées qui disent que l'amour, c'est beau, c'est magnifique, c'est magique. L'amour, le vrai, le puissant, celui qui te bouffe les entrailles n'a rien de beau. Surtout quand il est reffoulé. Dans la vraie vie, la Belle au Bois Dormant ne se réveille pas après le doux baiser d'un parfait inconnu. Cendrillon ne perd pas sa pantoufle de vert pour que son beau prince parcours le royaume pour la retrouver et l'épouser. Non. Dans la vraie vie, l'amour part d'un regard. Pas forcément un beau regard. Non. Ça peut commencer par un regard violent, n'exprimant que de mauvaises volontés. Ça commence comme ça, et le temps établie sa recette à sa guise. Ce ne sont pas les bonnes fées qui t'aident. C'est toi, toi seul avec le fichu temps. Lors de ce premier regard, on aimerait que le temps s'arrête. On aimerait prendre la télécommande, appuyer sur pause, et, rester dans cette position. Garder nos yeux enfouis dans le regard de l'autre. Et ne rien faire d'autres. La parole n'est pas nécessaire. Le regard se suffit à lui-meme. Et puis, on resterait là, comme ça. Mais non. Ça non plus, ce n'est pas la réalité. Le temps accélère les bons moments et passe au ralenti lors des moments les plus durs. C'est pour ça qu'on se souvient surtout de ces moments-là. Après ce regard, c'est tout autre chose qui se met en place. C'est la dégustation du bonheur. On croit nager en plein dedans. Alors on sautille, on rit, on chante. On fait des choses qu'on ne faisait jamais autrefois. Comme aider sa mère dans les tâches ménagères, embrasser son père alors qu'il n'est pas encor e raser, jouer avec sa soeur. Tellement d'autres choses ! On goûte au bonheur. On se sent léger.    « T'es sûre tu ne veux pas bébé ?  - Lâche moi, Jo, j'veux pas de toi. »     Et puis, les sentiments grandissent. Ça a commencé en haut, dans la tête, avec le regard. Après, c'est descendu au sourire aux lèvres. Quelles naïves nous faisons, d'ailleurs. Après le sourire aux lèvres, c'est le coeur et ses battements qui s'accélèrent à son approche. Ce n'est pas pour rien que dans la littérature, le regard fait parti des grands motifs de romance. C'est tout simplement parce que c'est vrai. Un simple regard, et tout chavire. On a toutes eu le droit au sourire charmeur de notre Roméo. Par exemple. Vous êtes avec des amis, tous ensembles. Lui, parle à un de ses amis. Et vous, vous gloussez - rarement - discrètement avec les filles. Et, comme si vous ne le regardiez pas avant, vous tournez la tête en sa direction. Et, vous vous rendez compte qu'il vient de vous regarder, alors qu'il est - soi-disant - en grande discussion avec son ami. Et, il vous sourit. De ce sourire qui vous fait un raté au coeur. De ce sourire en coin qu’ on n’ oublie jamais. Avec ce regard en coin, amusé mais sincère. Dans ces moments-là, nous, les filles, notre discrétion disparait et tout chavire : on a plusieurs raté au coeur, on tourne de plus en plus souvent la tête vers lui, et on rit encore plus fort. Qui a dit que les filles étaient discrètes ? Un gars qui n'a jamais vu de filles 'crazy in love' !    « Une dernière fois. Aller, s'il te plait quoi.  - Tu m'as déjà dit ça l'autre fois.  - T'es vraiment pas marrante, Ellie.  - Tu me gaves, Jo. Sérieux.  - Tu l'aimes, c'est ça ? »   
  
 Et, les sentiments grandissent de plus en plus. Après le coeur, les entrailles. Et ça, c'est la plus douloureuse des périodes. L'amour nous prend les entrailles, nous les entremêle, et on se démerde pour défaire le noeud. On souffre. Parce que cette période veut dire qu'on refoule notre amour. On n'ose pas aller le voir. On n'ose pas aller lui dévoiler nos sentiments. C'est trop dur. Ça fait trop mal. Surtout quand celui-ci se pavane gentiment et fièrement dans le lycée avec sa nouvelle conquête. J'aurais facilement pu l'avoir. Si je n'avais pas eu cette fierté à la con pour me bloquer. J'ai plusieurs fois tenté de lui dire. C'était impossible. Ça faisait des "Greg ? Je euh ..". Et je racontais n'importe quoi après avoir bugué comme jamais. Ouais. J'étais la groupie de Doherty face à lui. Mais, je ne le montrais pas. J'avais cette fierté, qui a fait qui je suis aujourd'hui. Lui, me regardait, incompréhensif, riait, et retourner explorer le gosier de madame. C'était pourtant une amie. Que j'appréciais fortement. Bon ok, quand elle lui a dit 'Viens, on va explorer la caverne d'Annie Baba', je l'ai beaucoup moins appréciée. Mais elle ne savait pas. Personne ne savait. Alors, pour ne pas me faire capter, je continuais mes anciennes activités : je m'amusais. Après tout, lui aussi prenait son pied. Pourquoi je ne prendrais pas le mien ?    « Je .. Non. Je n'aime personne. - Si, tu m'aimes, moi.    Non. Personne ne t'aime Jo. » -   Parce que l'amour, ça fait mal, et que quand on aime, on ne peut pas profiter pleinement. Je ne prenais plus de cachetons. Sa simple pensée était devenue ma drogue. L'amour, ça te retourne les entrailles, mais, ça te retourne aussi le cerveau. Ça te chamboule, ça te renverse. Tu tentes de te relever, mais impossible. Tu restes par terre, cigarette dans la gueule. Je ne fume pas pour partir plus vite ou pour faire genre. Je fume, et je regarde la fumée partir dans l'air. Et je me dis que la vie, c'est semblable à cette fumée que j'ai recrachée de mes poumons. Oui, ma vie est une fumée de cigarette. L'amour me consume. L'amour, c'est ma bouche, mes poumons. C'est comme ça, j'y peux rien. Je ne suis qu'une gamine, de toute façon. Parfois, je demande à ma mère, ce que ça lui fait, de voir le padre. Elle met du temps à répondre. Elle cherche une réponse. Elle ment. Elle se ment. Elle me ment. Alors v'là mon bel exemple de l'amour. Et, on me demande d'assumer ? Laissez-moi donc rire. Moi, si on me demande ce que ça me fait de voir Greg, je vous réponds par une tirade digne d'être dans une pièce de Shakespeare. Ça ne se travaille pas, l'amour. C'est l'amour qui te travaille, qui te fait travailler. Il te prend comme ça, et ça y est, c'est terminé. Tu lui appartiens. Tu n'as pas de collègue. Sauf si lui aussi a été enrôlé dedans. Mais, dans mon cas, je suis seule. Seule. Je. Il n'y a pas de nous. Je ne peux m'en prendre qu'à moi-même ? Je sais. Je n'ai pas besoin de me martelé de coup, l'amour s'en charge à ma place.  Drôle de sentiment, n'est-ce pas ?    « Si, toi. Puisque t'es là. »    Je me sens mal. Avant, je n'étais pas comme ça. J'étais Ellie, la sans-coeur. Pas la sans-coeur au sens je suis la réincarnation de satan au lycée. Non, j'étais la sans-coeur qui ne ressentait rien. L'amour ? Connaissais pas. C'était que des histoires inventées pour me faire rêver quand je croyais encore à mon prince charmant. La réalité m'a vite rattrapé. J'étais Ellie. Et puis, ils so nt arrivés. Ils sont entrés dans ma vie, sans me demander la permission. Il y a d'abord eu la vraie amitié. Je ne faisais confiance à personne, auparavant. On avait trop abusé de moi. Je m'étais peut-être laissée faire - foutue adolescence 'Je me recherche alors je me drogue'. Et, quand ils sont arrivés, j'ai appris à m'attacher. L'amitié et l'amour, ça renverse, ça laisse des séquelles. Ça relève et ça guérit certaines blessures aussi. Eux, ils ont réussis à en guérir. Même ce nympho de Jo, il a réussi.   
   « En fait, tu te sens seule. Non, attends. Tu es seule. Alors tu viens voir ton vieux pote Jo. Hein, bébé que j'ai raison ? »    Camille, Tysha, Harry, Jo, Greg et moi. On était tous les six, comme ça. On était amis. Les garçons étaient les meilleurs amis depuis le primaire. Camille, Tysha et moi, on s'est trouvées par hasard. On en avait peut-être chacune besoin. L'année passe. On s'amuse, on profite. On assume nos conneries. Fumettes en tout genre, et prendre son pied chez l'inconnu, ça nous connaît. On se rebelle ? Non non. On s'amuse, simplement. On ne cherche pas les embrouilles. On profite. On assume, et c'est le principal. L'année passe, et les liens se renforcent. Tysha et Greg se rapprochent trop dangeureusement. Mais, je ne disais rien. J'étais trop occupée à jouer au docteur avec Jo. Amitié améliorée, vous ne connaissez pas ? C'est sans risques, si on se protège. Jo ne ressens rien pour moi. Je ne ressens rien pour Jo. On est d'accord.    « Va le voir, merde. »     Mais en fait, ce n’ est pas vrai. Je ne disais rien parce que j'avais la rage. En début d'année, je savais que Greg était sur moi. Tout le monde le savait. Moi, je m'en fichais. Je jouais. Et je ne sais quel con l'a conseillé de m'oublier. Ou alors, c'est moi la conne qui n'a pas réagi. Ou les deux. Alors il est partit. Notre amitié ... Non, attendez. On n'a jamais été amis en fait. Quelle con ! Je l'ai regardé partir et c'est là que je me suis rendue compte. J'étais amoureuse. J'aimais Greg. Mais je ne pouvais pas me l'avouer. Mon subconscient et mon coeur se font la guerre depuis que je suis assez intelligente pour comprendre que 1+1=2, et surtout, que l'amour est basé sur le mensonge. "Greg, je suis incapable de ressentir un quelconque sentiment amoureux". Mensonge prononcé quelques jours après qu'il me l'ait avoué, quelques jours avant que je ne les surprenne ensemble lors d'une soirée. Bravo Ellie, t'es la meilleure. Quand je les ai vu ensemble, je me suis prise une claque. Surement la plus grande de ma vie. Enfin, de mon existence. Pourtant, à ce moment là, je me suis dit 'C'est ça la vie ? Passer son temps à regretter ses erreurs du passé, regarder les autres vivre heureux, pendant que nous, on crève de l'intérieur ?'. J'implosais. J'implose. Alors, je me faisais Jo. Qui n'était pas mé content. Greg ne se rendait compte de rien. Tysha non plus. Camille me regardait et soupirait. Je la désespérais. Mais, qu'est-ce que ça pouvait me faire ? Rien.    « T'es une peureuse.  - Je n'ai peur de rien.  - Alors va le voir.  - Tu me fais chier, bordel. »    Jo, lui, s'en était rapidement rendu compte. Normal. Greg était son meilleur ami. Harry aussi. Il en riait d'ailleurs. Il trouvait ça marrant, que la 'Sans-coeur' se soit épris de la 'Gueule d'ange' des trois Mousquetaires.   Harry, Greg et Jo étaient les trois mousquetaires. Inséparables et pourtant tous différents. Harry, c'était le comique. Il passait son temps à rire. Son rire était tellement hilarant que tout le monde riait après lui. Et lui pensait que c'était ses blagues qui étaient drôles. Alors il continuait. Il était suivi de Jo. Jo le nympho. Il sautait sur tout ce qui bougeait. On y était toutes passées. Et j'en suis sûre, tous. On le disait mon alter-égo. Le Ellie au masculin. Le sans-coeur. Il n'avait jamais connu   
l'amour. Il ne voulait pas le connaître. Il était orphelin. Son père l'avait renié alors qu'il n'avait que trois mois en tant que foetus, et sa mère avait été une junkie. Il avait été élevé dans un bordel. Classe, comme éducation. Malgré le fait qu'il soit légèrement fou sur les bords, il était quand même un bon ami. C'était le seul gars, vraiment, avec qui j'avais une réelle amitié, améliorée certes, mais amitié quand même. Pourtant, tout le monde le savait solitaire. Et puis, il y avait Greg. La Gueule d'ange. Métisse à la coupe de cheveux désordonnée, sourire charmeur et regard tendre. Il savait faire tomber les filles comme des mouches. Il connaissait leur secret. Il savait tout. Il faisait les pires conneries, défoncé ou pas, mais ne se faisait jamais prendre. La gueule d'ange. Ou celui qui avait fait chavirer mon coeur en un regard.   « Tiens, qui voilà !    - Hein ? Où ça ?  - Aha, nulle part ! - Putain, t'es con ou quoi ?   - Quoi.  - Tu fais chier, Jo.  Tu te répètes, Ellie. -- Aide-moi. »     Moi, Ellina Parker, 17 ans, la Sans-Coeur solitaire venait de demander de l'aide à Jo. Une cigarette. Je me plaisais à allumer la cigarette, juste pour la regarder partir en fumée. Et là, au travers de la fumée, je le vis. Bordel de merde. Fume ta cigarette Ellie.   Me voilà arrivée à un stade où je fais le forte. Je lève la tête furtivement. Soulagée, pas de Tysha à l'horizon. Il était seul. Un check à Jo, et un signe de tête pour me saluer. Je levai à peine les yeux, trop occupée à allumer ma cigarette. Greg s'assoie sur le banc que Jo et moi occupions depuis le début de la matinée. Je n'écoute pas leur conversation. Je regarde la fumée se confondre avec l'air. J’ entends des bribes, mais je ne me concentre pas assez. Mon ventre se tort dans tous les sens. Je tire plus fort sur ma cigarette. Mon subconscient crie de me retourner, de me joindre à eux, de plonger mes yeux dans son regard foncé. Je tire plus fort sur ma cigarette. Je ne dois pas céder. Je termine ma cigarette.    « J'ai rompu avec Tysha. »    Mon coeur fait un bond, et rate quelques battements. Je redeviens la groupie de Doherty. Je tourne la tête vers lui. Jo, entre nous deux, se retourne vers moi.    « Merde alors. Ça va mon vieux ? »    Je guette sa réponse. Elle est positive. Il sort une cigarette de son paquet, l'allume, tire longuement, et souffle dans ma direction. Je ferme les yeux et inhale la fumée. Je souris. Involontairement. Mais, je souris. Alors, l'amour, c'est ça ? Quand l'autre est en couple, l'amour nous bouffe, et quand il se retrouve seul, c'est une explosion intestinale ? Oui, mon ventre vient littéralement d'exploser. D'où mon sourire. Les garçons ne voient rien. Tant mieux. Jo reprend son ton faussement désolé et se relève d'un coup. Ce geste me brusque. Je relève la tête vers lui, tout comme Greg le fait. On le questionne, et il sourit. Oh, non. Je n'aime pas ce sourire.   
   « Mec, tu vas où ?  - Je vais voir Camille ? - Pourquoi ?    - T'sais, Ellie, elle m'avait demandé de l'aide. Pour son problème. »    Arrête de me fixer, Jo. Arrête de sourire. Oublie ma demande en aide. Ne pars pas. Reste. Ne me laisse pas avec lui. S'il te plait. Je ne veux pas. Mon coeur bat la chamade. Il ne manquait plus que ça. Il s'en va en souriant, fier de lui.   Putain, bordel de merde, Jo, tu fais chier, je te hais.   Il ne reste plus que Greg et moi. Greg tire encore sur sa cigarette. Il me la propose. Je refuse d'un hochement, la tête baissée, laissant mes cheveux me cacher. Il tire sa dernière taffe, jette le mégot, et remet mes cheveux, qui se trouvent de son côté derrière mon oreille. Boum. Mon ventre se tort. Je t'en supplie, Greg, laisse-moi.    « Faut qu'on parle, non ?  - Désolée, je ne suis pas douée pour être psychologue.  - Ellie.  - C'est comme ça qu'on m'appelle.  - Fais pas la tête de mule et regarde-moi. »    May day. Peut-on m'expliquer ce qu'il se passe ?    Il se passe que je t'aime, bordel. » «    Je fixe le vide. Il ne vient pas de dire ça. Non. Pincez-moi, je rêve.    Tout le monde m'aime. » «    Revêtir son masque de Ellie-la-sans-coeur se trouve être une tâche assez complexe en la présence de Greg.    « Mais moi, je t'aime différemment.  - Je .. Je ne peux pas. Je suis incapable d'aimer, Greg.  - Pourquoi tu ne me regardes pas en face ? »    Parce que j'ai peur de plonger mes yeux dans les tiens, et de ne plus pouvoir m'en détâcher. C'est dur à comprendre ? Non. S'il te plait, Greg, laisse-moi. Une larme coule. Non, je n'ai pas le droit de pleurer.  
  
« Greg, s'il te plait. - Tu as peur de quoi, en fait ? Merde, Ellie, aide-moi, je suis largué ! - Peur de quoi ? Mais merde, c'est aussi simple que de rouler un joint ! J'ai peur de tomber définitivement amoureuse de toi, j'ai peur de devenir dépendante de toi, de ta présence, de ton odeur. J'ai peur de tout ce bordel qu'est l'amour. Oui, je t'aime, mais putain, Greg, j'ai peur. »
Frappez-moi, tuez-moi, enterrez-moi, je viens de l'avouer.
                     Je n'aurais pas du lever les yeux vers lui. Ses lèvres m'appelaient, à prononcer mon prénom, à laisser sortir ses sentiments de son coeur. Elles m'appelaient. Alors, j'ai répondu à l'appel. J'ai attrapé son visage, et je l'ai embrassé, comme personne ne l'avait jamais fait.   C'est donc ça, l'amour ? Un concert de papillons niais qui volent sans relâchent dans notre ventre ?    
« Et alors ? - Et alors, j'ai peur de souffrir. - Ellie, je ne te ... - Garde tes promesses pour toi. Elles ne servent à rien. A par me donner de l'espoir. Sauf que l'espoir, c'est comme l'amour. Ça me ronge de l'intérieur, et je ne m'en sors jamais indemne. - Bordel Ellie, je t'aime ! » ,
 
  
 
SECONDE PARTIE.  
  Alors quoi, on est ensemble ? «  - Je ... »    Je fais quoi ? Aide-moi. Cache-toi, pars. Aide-moi, en partant loin d'ici. J'en suis incapable. Jamais je n'avais ressenti quelque chose d'aussi grand. L'amour. C'est fou ce qu'on peut faire avec seulement cinq lettres. A m o u r. On donne la mort, on se donne la mort, on trahit, on ment, on agit violemment. Pour ça. L'homme n'est qu'un débile de masochiste qui continue d'aimer. D'ailleurs, pourquoi tomber amoureux d'un humain ? L'expression a bien été choisie : tomber amoureux. On tombe. Violemment. A la renverse. Amoureux. Quelle connerie. Encore une débileté inventée par un homme du nom de Adam pour ne pas que Eve le laisse tomber. Manque de chance pour nous. On subit tout ça. Depuis le début, inconsciemment, les hommes comparent l'amour à une tragédie. Ç a nous tombe dessus, c'est inévitable. L'amour nous transperce telle la foudre de Zeus en plein coeur. Et pour que ce soit plus romantique ou je ne sais quoi, on remplace la foudre de Zeus par une petite flèche de Cupidon. Mais dans les deux cas, on ne peut y échapper. Et ça fait mal. On se bat contre soi-même pour ne plus ressentir de sentiments aussi forts. Sauf que l'amour, c'est plus fort que tout, plus fort que nous. Alors on accepte, on subit. Il y a plusieurs étapes. La première, c'est quand ça nous tombe dessus. On en reste muet. On ne sait plus parler. Le regard nous a foudroyés. On y repense. Encore et encore. Tout le temps. Et puis, la seconde étape vient comme ça : plus on y repense, plus nos sentiments grandissent. L'homme n'aurait pas du être doté de la faculté de penser. Pourtant, sans elle, on ne serait pas au vingt-et-unième siècle. Les sentiments prennent de la placme, et on se pose les questions fondamentales sur l'amour. Ça nous trotte dans la tête, ça nous retourne le cerveau, le coeur. Et la troisième étape : on tente de refouler cet amour au fond de nous, de l'enfermer. On se bat contre nous-même, et c'est sans doute l'étape la plus douloureuse. Les sentiments ne demandent qu'une chose : exploser, se dévoiler en plein jour. Nous, on ne v eut pas. On a peur. Peur de souffrir, peur de faire souffrir. Parce que l'amour, c'est un cercle vicieux. On souffre, on fait souffrir, et l'autre nous fait souffrir. Au fond, quand on est en couple, malgré la douleur causée et subit, on reste. Parce que l'amour est plus fort que tout. Quelle connerie. Après cette bataille, ça se divise en deux voies. Soit, les sentiments ont gagné et on va de l'avant, et dans le meilleur des cas, ils sont réciproques. Soit, on a douloureusement gagné, et on tourne le dos à cette folie humaine. Moi, j'en suis encore à la troisième étape : je me bats contre moi-même. Pour toi, tout semble facile Greg. Tu te pointes, tu me dis m'aimer, et ça y est, soit je te tombe dans les bras comme Tysha, soit je te repousse. Tiens, parlons-en, de Tysha. Tu me portes le même amour ? Il y avait de l'amour au moins ? On n'aurait pas dit.    « Greg, je ... »    Je ne me fais pas une image idéalisée de l'amour. Pour moi, l'amour, le vrai, celui qui me semble plus réaliste ne consiste pas qu'à se pavanner main dans la main, riant niaisement aux blagues de l'autre, s'embrasser le sourire aux lèvres devant les autres, et regarder dans les bras de l'autre le dernier film à l'eau de rose. Ça, c'est une idée reçue du cinéma. Je crois plutot que le vrai amour consiste à changer de voie, à prendre un nouveau chemin en commun avec lui, à le construire
  
au jour le jour, sans faire de plans. Les plans ne sont faits que pour les peureux de l'avenir qui veulent tenir à leur laisse le temps. Le temps est plus malin. Alors, en tant que couple qui s'aime, le chemin, semé d'embûches toutes différentes les unes que les autres, se construit ensemble. L'un est là pour rattraper l'autre et le soutenir dans tous les moments, soutient qu'on lui rend. Le bonheur n'est vrai que lorsqu'il est partagé. Mais bonheur ne veut pas dire niaiserie. Celui qui se déchire à la coke peut être heureux avec son ami junky. Il n'y a pas de règles dans l'amour. C'est le coeur qui décide. Et c'est comme ça. Je ne sais pas comme je vois mon avenir avec Greg. Est-ce que je vois un avenir avec lui ? Bien sûr. Je le veux. J'ai besoin de lui. Mais. Il y aura toujours ce mais. J'ai peur. J'ai affreusement peur. Je ne veux pas le faire souffrir. Greg ne le mérite pas. Greg ne me mérite pas. Je suis quelqu'un d'instable. Je ne me suis pas encore trouvée. Je n'ai que dix-sept ans bordel ! Je suis la sans-coeur. Comment tu as fait pour tomber amoureux de moi ? Comment ?   « Je suis désolée. »      Marquons ce jour. Moi, Ellina Parker, 17 ans, folle amoureuse de Greg Davinson, vient de fuir devant l'amour. Courir, et me sentir vivante. Je ne sais pas où je cours. Loin, c'est sûr. J'ai abandonné Greg sur le banc. Parce que j'ai peur. Peur. La langue française aura donc compris que la loi du plus grand n'est pas le plus fort. En quatre lettres, on arrive à faire trembler les plus grands. Quatre misérables lettres. Je trébuche. Je n'ai pas mal. Mais je suis en colère contre cette racine d'arbre. Qu'est-ce qu'elle faisait là, merde ? J'en veux au monde. Au monde entier. Au russe buvant sa vodka, comme au brésilien dansant sa samba. J'en veux à Greg d'être parfait à sa manière, d'être Greg, d'être lui. Je m'en veux d'être devenue aussi faible. Je craque. Les larmes coulent, faisant ainsi couler mon maquillage. Mais je m'en contre-fiche royalement. J'ai légèrement l'air d'une attardée, assise en plein du milieu du parc londonien, à pleurer toutes les larmes de mon corps. Mais je m'en fiche. J'ai mal. Et j'ai besoin de l'extérioriser. Je ferme les yeux un instant, et, je vois Greg. Je les réouvre et secoue ma tête dans tous les sens, faisant voler mes cheveux désordonnés autour de moi. Il n'a pas le droit de prendre autant d'emprise sur moi. Il n'a pas le droit d'entrer aussi facilement dans ma tête, et prendre possession de mes pensées. Il n'aura pas mon coeur. Pourtant, il bat en sa direction. Je me déteste.    « Mais merde, Ellie, t'es conne où quoi ? Pourquoi tu ne sautes pas sur l'occasion ?  T'attendais que ça, qu'il rompt avec Tysha. Et là, t'es comme une conne, à pleurer, dans ton  pull, à grelotter à cause du froid. Je me fais honte. Et voilà. J'me mets à parler toute seule.  - Ralala, la jeunesse.  - Quoi ? Vous avez un problème ? »    Le vieux part en agitant sa canne en l'air, maugréant contre la jeunesse. Comme si lui, n'avait pas été jeune. Mais qu'il aille donc se faire par sa minette. Je suis mal, et j'extériorise. Face à moi, le soleil se lève, se reflettant sur la Tamise. C'est beau. Au travers mes larmes, j'apprécie le paysage. Me voilà devenir romantique. Bordel de merde, Ellie ! Mon téléphone sonne. C'est lui. Va te faire, Greg. Laisse-moi en paix. Laisse-moi t'oublier. Retourne voir Tysha. Non, cet impératif n'est pas un conseil. C'est une prière. Un ordre. Oui, je t'ordonne de retourner visiter la caverne d'Annie Baba. C'est contre mes désirs, mais fais-le. Ça m'aiderait peut-être à t'oublier. Et puis, j'irais voir Jo. Ou Harry. Non, je ne peux pas toucher à tes meilleurs amis, je n'en ai pas le droit.   Bordel de merde.  
  
 Je hais définitivement l'amour. Je me retrouve assise comme une réelle déprimée par terre, pull dix fois trop grand pour moi, dévoilant mes épaules frêles, short et vieilles vans. Mes larmes continuent de couler, mais je ne pleure plus. Mon maquillage n'est plus qu'un chantier, je le sens, il me brûle les joues. J'ai froid.    « Je t'aime. Bordel, je t'aime. »    Un murmure. Il me suffit d'un murmure inaudible pour prononcer ces deux phrases. Un murmure, ça ne demande pas d'effort. Mais la sincérité dont elles regorgent m’ a achevée. Je suis essouflée. Épuisée. Mon portable resonne. C'est mon frère. Il faut que je rentre, dans quelques heures, je dois être au lycée.   Je me relève, et alternant cigarette coincée entre l'index et le majeur et entre mes lèvres, je prends le chemin de la maison familiale. Mes parents dorment encore. Ils ont sûrement dû passer la nuit à se déchirer et à boire, comme tous les dimanches soirs. Je m'en contre fiche. Ils vivent leur vie, je vis la mienne. Tant qu'ils ne se mêlent pas de la mienne, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Je ne suis pas repassée par le banc où j'avais laissé Greg. De toute façon, je le vois en cours de littérature tout à l'heure. Mr Grabinski nous a gentimment placé l'un à côté de l'autre. Quelle attention. Je termine ma cigarette devant chez moi, et rentre par derrière. J’ entends mon père crier sur mon frère dans sa chambre. J'ai champ libre. Normalement, je rentrerais de chez Jo, sans expression particulière. Surtout, sans maquillage. Là, c'est un zombie et non Ellina qui rentre chez elle. J'atteins enfin ma chambre, et je me glisse dans mes draps, après m'être déshabillée. Je suis passée du zombie au robot. J'agis par habitude. Mon cerveau est déconnecté, mon coeur est mort. Ma mère entre en douceur dans ma chambre, mes yeux sont fermés. Elle y croit comme tous les autres jours.    « Mon coeur, lève-toi. Tu vas arriver en retard. Tu ne ferais pas attendre Mr Grabinski, quand  même. »    Je hais le lundi matin. Parce qu'on a quatre heures de littérature obligatoire. Quelle conne j'ai été de prendre cette option. Elle m'embrasse le front, et sort de ma chambre. Je me redresse, m'assis en tailleur, toujours sous ma couverture. Je regarde l'heure. Sept heures. Dans une demi -heure, Camille vient me chercher. Je file sous la douche. L'eau chaude me fait du bien. Mais, j'ai besoin de me réveiller. J'éteins l'eau chaude, rendant ainsi l'eau glaciale. Le choc thermique est violent, mais je m'en fiche. Je suis réveillée. Je sors de la douche, me sèche et m'habille d'un short et d'un débardeur. Aller, Ellie, courage, plus qu'un mois de cours, et tu es en vacances. Je me maquille, et je sors de la salle de bain. Quand j'entre dans ma chambre, pour attraper mon sac, on cogne à la porte. Ce n'est pas bon signe. Camille est en avance. Je descends les marches quatre à quatre, pour savoir. Je ne suis pas encore ar rivé en bas, que j’ entends la voix de ma mère. Ce n'est pas Camille. Je remonte en courant, et rentre, sans me préoccuper de ce qu'il fait, dans la chambre de mon frère. Assis en caleçon seulement sur son lit, il me regarde, m'interrogeant du regard. Je me plaque dos à la porte, à bout de souffle.    « Je ne vais pas en cours ce matin.  - C'est lui ? »   
  
« Tu n'étais pas chez toi ce matin. »
Je t'évitais.
« Tu ne m'as pas répondu, tout à l'heure. »
Je pensais avoir été claire, pourtant.
 J'hoche positivement la tête. Oui, c'est lui. Pourquoi il est venu me chercher ? Merde. Et pourquoi mon coeur bat aussi vite ? Mettons ça sur la course folle dans les escaliers. Ma mère arrive. Une excuse. Un échapatoire. Ellie, réfléchis. Je t'ai connue plus rapide. Je demande de l'aide à mon frère du regard. Il a compris. Il me montre d'un mouvement de tête sa fenêtre, qu'on utilise pour faire le mur. Je saute sur mon frère, lui embrassant fortement la joue, et sort pas la fenêtre. J'escalade la façade prudemment, et atterri sur le sol, saine. Je jette un coup d'oeil dans la cuisine, discrètement. Il y est encore. Camille vient d'arriver. Je lui attrape la main, et nous partons au lycée en courant. Les explications attendront plus tard.   Pour la deuxième fois en quelques heures, je fuis l'amour en courant.                      Sa voix. Son air faussement désolé. Ses yeux profond et sombre. Oui, Greg. Je resterais là des heures, mes yeux plongés dans tes iris parfaites, à t'admirer. Oui, je compte le faire. Parce que quand mon regard croise le tien, j'oublie tout autour de moi. J'oublie la littérature de Shakespeare. J'oublie monsieur Grabinski. J'oublie Jo et Camille, avec leurs regards insistants posés sur nous, n'attendant qu'une chose, que je te saute dessus. J'oublie les cours. J'oublie le lycée. J'oublie mes parents. J'oublie qui je suis. Je deviens une autre. Ellie la sans coeur devient Ellina, une autre fille, inconnue du monde encore. Tu m'alliennes. Tu me rends folle. Je suis folle. Folle de toi. En cet instant, alors que mes yeux sont posés dans les tiens, que ta main est posée sur la mienne, mon ventre et mon coeur livrent un combat violent contre eux-même. Mes entraillent se nouent, que je me courbe lentement, pour soutenir la douleur. J'ai l'impression que jamais je ne pourrais défaire ce noeud. Mon coeur a plusieurs ratés. J'ai peur qu'il me lâche. Mais, tant que tu es à mes côtés, je sais qu'il continuera de battre. Alors oublie ce que je pensais tout à l'heure. Reste avec moi. J'ai besoin de toi. Ne bouge pas. Garde ta main posée sur la mienne. Elle me rassure. Ne cille pas des yeux, cela pourrait me perturber. Je t'en supplie. Ne m'oblige juste pas à te le redire. Je n'ai plus de force. Si tu m'aimes, comme tu le dis, tu me laisseras le temps qu'il faudra, pour m'habituer à ce changement. Laisse -moi le temps de dire au revoir à Ellie. Elle me manquera. Parce qu'elle avait la vie facile, tu sais. Elle faisait tout ce qu'elle voulait, sans remords ni regrets. Elle était libre. Libre de ses choix qui avaient rarement des conséquences sur son quotidien. Laisse-moi le temps d'accueillir Ellina. J'aurai du mal à m'habituer à elle. Elle sera nouvelle, fraîche, insouciante et inconsciente de la grandeur du monde dans lequel elle pénètre. Elle aura surtout peur. Alors, si tu m'aimes réellement, tu m'attendras.   
« Tu comptes rester longtemps muette en me fixant droit dans les yeux ou tu vas daigner me répondre ? - Et vous, monsieur Davinson, allez-vous daigner à vous taire ? - Pardon, monsieur Grabinski. »
  
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