AOÛT - SEPTEMBRE 2004
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AOÛT - SEPTEMBRE 2004

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   75, rue des Saints-Pères 75278 Paris Cedex 06 Tél. 01 45 49 82 00 http://www.editions-fayard.fr
AOÛT - SEPTEMBRE 2004
LITTÉRATURE FRANÇAISE AOÛT Alain ABSIRE :Jean S., romanLe 8 septembre 1979, à Paris, deux motards découvrent le corps de Jean Seberg enroulé dans un plaid au fond dune voiture. La jolie Patricia dA bout de souffleest morte depuis dix jours. Vingt-cinq ans plus tard, Alain Absire, qui a connu lactrice dans les dernières années de sa vie, écrit le roman tragique de légérie de la nouvelle vague, vedette de trente-huit films entre 1957 et 1979, partenaire de Jean-Paul Belmondo, Sean Connery et Clint Eastwood, amie des frères Kennedy et dAndré Malraux. Tout commence par lenfance dune petite campagnarde qui rêve de gloire entre le drugstore paternel et les vastes plaines du Middle-West. Générosité à fleur de peau, goût précoce pour le théâtre, fascination pour Marlon Brando et Marilyn Monroe... Comment léducation luthérienne quelle a reçue laurait-elle préparée au mirage hollywoodien ? On connaît la légende : à dix-sept ans, Jean est choisie parmi dix-huit mille candidates pour jouer le rôle de Jeanne dArc dans un film dOtto Preminger. Mais on ignore que, dès lors, cette fulgurante notoriété saccompagne dune lente descente aux enfers. Au fil des années, ses amours chaotiques, ses quatre mariages, son engagement aux côtés des Black Panthers, la haine implacable du FBI, la mort sordide de sa petite fille métisse, sa lutte contre lalcoolisme et labus des neuroleptiques, entament sa raison. Obsédée par la volonté dêtre parfaite et bonne envers le monde entier, Jean voit peu à peu son idéal seffriter face à lindifférence et au cynisme ; un séjour de trop en hôpital psychiatrique et une ultime liaison fatale achèvent de la détruire. Dans ce roman, aussi émouvant que lucide, entre intimité et image publique, Alain Absire met à nu la vérité dune star déchue, morte à quarante ans dans des circonstances obscures, et restitue ce que fut vraiment lune des figures emblématiques des années soixante. en 1950, Alain Absire est romancier, nouvelliste, essayiste et auteur de théâtre. Il a publié entre autres : Lazare ou le Grand sommeil,LEgal de Dieu etLe Pauvre dOrient. Ses deux derniers romans,LapidationetLa Déclaration damour, sont parus chez Fayard.
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Yves BICHET :Le Papelet, romanA la fin du premier millénaire, la guerre entre chrétiens et musulmans fait vaciller l'Occident. Dans le tumulte, une femme continue d'assumer son destin. Elle devient papesse sous le nom de Jean VIII. Elle attend un enfant. « Nous attendons tétanisés, pitoyables, tout juste protégés par quelques vieux remparts. Cest lor qui intéresse, pas la ville ni ses habitants. Je ne veux plus me souvenir du Turc Attale entonnant les sourates de sa belle voix gutturale. Jai perdu le goût des incantations proclamant la force du Dieu arabe, sa miséricorde La guerre renaît partout. Elle renaît au nom du Dieu unique. Ses cliquetis de ferraille, ses armes brandies, ses morts émasculées, ses vociférations méreintent à nouveau. Je devrais retourner au dépôt et menrouler dans des sacs, poser le visage sur des fronces de jute, dodeliner de la tête, sentir le blé, les graines. Me mettre nue. Il ne reste que ça, se mettre nu. » Yves Bichet, maçon à Grignan, est lauteur deLa Part animale et des (Gallimard)Terres froides (Fayard, prix Lettres frontière). Il achève magistralement avecLe Papelet sa grande trilogie romanesque sur la papesse Jeanne (La femme Dieu, prix Lucioles etChair). François BON :Daewoo, romanFrançois Bon élabore depuis vingt ans une uvre littéraire cohérente et forte. Son travail décrivain est marqué depuis son premier roman,Sortie dusine, paru chez Minuit en 1982, par une proximité avec le quotidien, la matière et la machine, par une attention aux personnes sans gloire. Son dernier livre, Rolling Stones, une biographie, paru chez Fayard en 2002, a rencontré un succès considérable. Le lieu du drame : la Lorraine. Paysage de fer et dacier ravagé par la crise de la sidérurgie à la fin des années 1970, puis, plus près de nous, par une reconversion ratée dans lélectroménager : limplantation spéculative et vite avortée de Daewoo, la fameuse société à capitaux coréens. Trois sites, trois usines : Villers-la-Montagne, Fameck, Mont-Saint-Martin. Les personnages principaux : le narrateur parti à la découverte des lieux un an après la liquidation des trois usines, toutes ces femmes brutalement licenciées entre septembre 2002 et janvier 2003. La trame du roman : lorsquen 1998, Daewoo liquide 32 de ses 47 usines dans le monde, les trois sites de la vallée de la Fensch (financés sur fonds publics dans le cadre dun plan de reconversion) occupent 1200 personnes, en grande majorité des femmes. Soudain, leur vie bascule. Et un an plus tard, elles se racontent au narrateur. Scénario tristement banal bien sûr, si lon veut bien se souvenir du drame de ceux de Metaleurop, de Danone, etc. Très vite, pourtant, le lecteur apprend quune certaine Sylvia, la meneuse dans la résistance à la fermeture des sites, sest suicidée peu après. Et cette disparition donne son unité à lhistoire tout entière. Lhabileté de lécrivain consiste à reconstruire lépopée de ces femmes admirables, mains rongées aux acides, courage intact, en la faisant raconter non seulement par elles, mais aussi, et
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comme en écho, par des actrices de théâtre travaillant précisément, sous la direction du narrateur, à mettre en scène cette parole ouvrière-là afin quelle prenne sens par-delà les discours convenus sur les dégâts du progrès ou les ravages du libéralisme. Paroles recueillies, paroles reconstruites. Paroles dites, paroles jouées. Si ce roman bouleverse tant, cest finalement quil donne en partage la mémoire de celles et de ceux qui, pour un peu, auraient fini par croire quils nont plus leur place dans lhistoire, plus leur place nulle part. Claire CASTILLON :Vous parler delle, romanQuentend-elle en bas, qui la terrifie ? Doù viennent ces visions qui la hantent, et doù cette peur enfantine et diabolique à la fois ? Depuis combien de temps est-elle cachée là, suspendue sous les poutres du toit, dans sa maison denfance ? Et si cétait elle, loiseau de malheur ? Au bout de ses doigts, les os poussent et saiguisent, sa langue devient crochet, ses dents sont aussi acérées que des couteaux. Qui est lennemi ? Elle revoit sa vie, mais que valent ses souvenirs ? Elle est la fille chérie dun père chéri, fille trop aimante qui veut partager sa couche. Adolescente, elle va de motel en motel pour soffrir aux soudards. Elle est cernée par des chasseurs à lodeur de viande fraîche. Plus tard, elle est la proie consentante dun amant cruel et inflexible. Elle piétine leur amour autant quelle le protège. Elle enfante mais aucun nourrisson ne survit à sa haine des hommes. Dans sa détresse, elle na plus dâge, plus didentité. A-t-elle jamais existé ? Désordre de la mémoire, mensonges et vérités, enfance en loques et amours saccagées, Claire Castillon nous mène où elle veut, dans un souffle. Née en 1975, Claire Castillon a publié ses deux premiers romans chez Anne Carrière (Le Grenier, 2000, etJe prends racine, 2001).La Reine Claudeest paru chez Stock en 2002. Elle est également lauteur dune pièce de théâtre,La Poupée qui tousse, qui a fait lobjet de plusieurs représentations. Son dernier roman, ?Pourquoi tu maimes pas, est paru en 2003 chez Fayard.
Vincent CESPEDES :Maraboutés, romanVincent Cespedes est né en 1973. Agrégé de philosophie, il a publié des essais :I loft youet une nuits), et, chez Flammarion,(Mille La Cerise sur le béton,Sinistrose,Je taime.Maraboutésest son premier roman. En kidnappant un marabout sénégalais pour des raisons obscures, Amara et Manu nimaginaient pas ouvrir une brèche africaine en Occident. Jeune recrue de Sciences-Po grâce aux nouveaux quotas, Alex sarrache de sa banlieue natale : le rap est sa passion, Amara en est une star montante. Ces trois jeunes adultes en quête de sens trouvent dans le mystérieux combat dEl Hadj Messali Nourou Tall un véritable salut. Linitiation sera politique et humaine ; les résistances, violentes et passionnées. Car derrière les ennemis déclarés  la Françafrique maffieuse, la désinformation, les traîtres et les mirages  , se cache, tapie dans les profondeurs des êtres, lindéracinable part de délire qui les tient.
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Les démocraties-marchés révèlent leur vrai visage, à travers le prisme accusateur de lAfrique. La raison des « Lumières » nétait-elle quun abîme de ténèbres ? La magie saura-t-elle transporter les curs ? Christian COMBAZ :Lion ardentou la confession de Léonard de Vinci, roman
Léonard agonise à Amboise. Il se confie à Francesco Melzi, son dernier jeune « compagnon ». Mais cest Salay quil voudrait à son chevet, Salay, le traître, le fils selon son cur quil préfère à tous ses disciples. Que na-t-il réussi à garder lamitié de ce beau Ganymède, lui qui a conçu tant de machines volantes ! Que ne sest-il changé en aigle comme Zeus pour lemporter sur lOlympe ! Léonard évoque avec nostalgie lépoque où, flanqué de cet adolescent insolent et voleur, il sillonnait l Italie en quête de reconnaissance. Il raconte ses désillusions, son emprisonnement à la suite dune affaire de murs à vingt-quatre ans, sa lutte pour conserver lestime de son père naturel, son impuissance à se rapprocher de sa mère, cettefemme simplequil recueillit après son veuvage. Il raconte aussi la grossièreté du duc de Milan, le dédain de Michel-Ange, le génie du jeune Raphaël quil admirait, et jalousait plus encore. Il raconte, enfin, comment, malgré son orgueil et sa mauvaise réputation, il résista à ses détracteurs, avant de sen remettre à la protection de François Ier , faute de ressources. Et Léonard de Vinci, qui aimait à se représenter en Lion ardent, succombe au doute autant quà la maladie. « La gloire qui métait promise ne mest point échue, tant pis », sécrie-t-il sur son lit de mort. Le portrait de Léonard de Vinci a été cent fois tracé - par des ingénieurs, des scientifiques protestants, peu enclins à lindulgence vis-à-vis de ses penchantslatins, ou par des hagiographes préférant ignorer les énigmes de sa vie. Dans ce roman sensible et intuitif, Christian Combaz se penche surles secrets dumaestroa-t-il abandonné plusieurs de ses grands travaux: pourquoi avant leur achèvement ? Pourquoi a-t-il toujours fui la marquise de Mantoue, Isabelle dEste ? Pourquoi nest-il jamais devenu un homme riche comme la plupart de ses rivaux ? Pourquoi sa passion douloureuse du vol et des oiseaux sest-elle éteinte du jour au lendemain ? Christian Combaz, quarante-neuf ans, est lauteur de de lâge lEloge et deConstance D.. La passion du vol traverse plusieurs de ses livres, notammentLa Compagnie des Ombres, réédité par Fayard en 2003.
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Benjamin CROS :Frenchie, roman27 septembre 2002 : la France rend officielle sa décision de ne pas prendre part à la guerre en Irak. A Hornflat, grosse bourgade texane, une autre guerre sannonce : celle des autochtones unis contre Marc et Florence Duchêne, un jeune couple dimmigrés parisiens. Ils font soudain leffet dune provocation. SalesFrenchies! Ont-ils oublié les milliers de GIs tombés sur les plages de Normandie ? On va leur faire payer lingratitude et la lâcheté de leur gouvernement... On pénètre alors dans lAmérique profonde : fiers-à-bras obtus et tatoués - exaltés par la perspective dun nouveau Vietnam -,farmersau chauvinisme exacerbé ; on croise un vétéran de la guerre du Golfe prêt à tout pour se venger davoir perdu une man dans les sables dArabie, un shérif qui entend bien préserver la tranquillité de son district quitte à piétiner la loi, un avocat véreux, surexcité par la cause des minorités et, bien sûr, désireux de mettre de lhuile sur le feu... Avec lenvoi des premières troupes U.S. sur le front irakien, la cohésion populaire tourne à lhystérie. A mesure que les façades dHornflat se couvrent dUnion Jacks et de bannières étoilées, leFrenchyavanies en tout genre et menaces. Le malaise et son épouse subissent grandit, jusquau jour où tout bascule... Incisif et mordant, Benjamin Cros dépeint une Amérique souvent prompte à désigner ses ennemis et à oublier quelle sécrète son propre poison. Une Amérique ambiguë, aussi teigneuse que généreuse, une Amérique qui fait rêver autant quelle effraie. Benjamin Cros est né à Paris, dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés. Il vit et travaille au Texas. Stéphane DENIS :Les Immeubles Walter, romanEditorialiste et conseiller du président duFigaro, prix Interallié 2000 pourSisters, il est notamment lauteur de deux ensembles romanesques, lun autour de la république mitterrandienne (Histoire en France), lautre autour de la France des Trente Glorieuses (Capitaine Troy,Charmant GarçonetLes Immeubles Walter). Elle fut la femme le plus riche de France. Christine, qui embauche le narrateur pour mettre en forme ses carnets intimes sous forme de mémoires, a hérité de Jean Walter. Son épouse disait de lui : « Il a la maladie de la pierre. » Plutôt du béton : cest lui qui, ayant bâti une fortune colossale en exploitant les mines de plomb de Zellidja, au Maroc, construisit des immeubles ultramodernes pour lépoque, ainsi que des cité-jardins dans le nord-ouest parisien, à côté de la Porte Dauphine. Autour de Christine et de sa fortune gravitent des personnages hauts en couleur comme la pilote davion Jacqueline Auriol, léditeur René Julliard. On roule en Pontiac, on va en week-end jouer au croquet ou au golf dans les boucles de la Seine. Christine, qui a eu naguère pour amant Drieu la Rochelle, a épousé en secondes noces un marquis espagnol, mais est en instance de divorce. A qui vont aller les tableaux impressionnistes, les immeubles, les terrains, quand la richissime est en réanimation à lHôpital américain à la suite dun arrêt cardiaque ? Au marquis ? à un fils prodigue ? aux escrocs qui ont tenté de lui soutirer une procuration ?
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Où lon voit le jeune « nègre » de la moribonde donner un coup de pouce au destin pour que linestimable collection de toiles ne déserte pas le patrimoine national, que les hyènes soient bredouilles et que lui-même puisse vivre caché et donc heureux dans la jouissance de son studio des immeubles Walter où il feint de disparaître sans laisser dadresse puisquil nen change pas. Bernard DESPORTES :Dansant disparaissant, romanOn est naturellement contraint de senfuir le plus loin possible de sa famille, ces odeurs de famille, ces repas de famille, ces rites idiots, ces calculs sordides, toute cette bassesse immonde, cette glu, ce piège, cette soumission permanente - alors fuir, aussi loin que possible, fuir, nimporte où, hors dici, ailleurs, pourvu quailleurs, on marche, il faut bien aller quelque part, on ne peut tout de même pas rester là immobile en plein désert en attendant que la terre se fende et souvre sous nos pieds pour nous engloutir une bonne fois, et disparaître enfin Dansant disparaissant est le roman du refus de la perte de lenfance. Écorché et violent, incestueux et solitaire, pervers et innocent, Vlad renvoie à cette part dombre que recèle toute enfance derrière une apparente et conventionnelle insouciance. Tour à tour narrateur et sujet, tour à tour enfant, adolescent et adulte, Nègre ou Blanc, livré au souvenir ou voyant seffacer son avenir, Vlad vit dans une fuite irréversible, un perpétuel dédoublement, une attraction et une répulsion pour tous ceux quil désire, mais aussi dans lobsession de se construire avec les autres - ou contre eux. Romancier, poète et essayiste, fondateur de la revue Ralentir Travaux, Bernard Desportes a signé quatre livres de poèmes, un essai sur Koltès (Koltès - la nuit, le nègre et le néant) et quatre romans, dont le dernier,Brèves histoires de ma mère, est paru en 2003 chez Fayard. Yasmine GHATA :La nuit des calligraphes, roman« Ma mort me fut aussi douce que la pointe du roseau trempant ses fibres dans lencrier, plus rapide que lencre bue par le papier. » Ainsi parle Rikkat, la calligraphe ottomane, dune voix flottant entre ombre et lumière, alors quelle entreprend le récit de sa vie. En 1923, adolescente, elle sait déjà que rien ne pourra la détourner de la calligraphie. Pourtant, la même année, rompant avec lIslam, la république dAtatürk abolit progressivement la langue et lécriture arabes au profit dune version modifiée de lalphabet latin. Serviteurs dAllah et des sultans, les « ouvriers de lécriture » sont mis au rebut et leurs écoles délaissées. Dans lune delles se croisent Selim, lancêtre virtuose, et Rikkat, chargée de fournir papier et roseaux taillés à ces vieillards tenus en mépris par le nouveau régime. Le suicide de Selim va sceller un pacte inviolable entre la jeune élève et lart des calligraphes. Avant de mourir, lhomme lui a légué son écritoire et son encre dor, et il lui léguera bien davantage au cours de ses facétieuses visites doutre-tombe. Mais la passion de la calligraphie possède Rikkat autant quelle la dépossède : sa vie et femme et de mère nest quune succession de ruptures et dabandons. Et cest toujours dans lécriture
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quelle sépanche, communiquant alors aux arabesques une émotion qui humanise et modernise ct art immémorial. Mêlant le monde méconnu des pratiques scripturales - royaume de létrange et du mysticisme -et la Turquie contemporaine livrée aux influences occidentales, Yasmine Ghata signe un premier roman classique et inspiré. Yasmine Ghata est née en France en 1975. Elle a étudié lHistoire de lart islamique, avant de travailler dans le milieu de lexpertise. Dominique LE GUILLEDOUX :Outrage, romanGrand reporter au journalLe Monde, Le Guilledoux a été lauréat du Prix Albert Londres. Il a publié un premier roman chez Fayard,Si je mourais là-bas. Fabien, ingénieur du son, ne cesse dêtre hanté par son enfance. Deux séries dimages nen finissent pas de réapparaître à chaque détour de son existence. La première, liée à son père, un cheminot, évoque lunivers fabuleux des trains. Cest un monde ouvrier, auquel il nappartient plus, dont il a la nostalgie. La seconde, tournant autour dun vaste champ dépandage, au bord de la Loire, près de Nantes, représente un univers plein de séduction et de menaces : sur les tas dordures rôdent de jeunes gitans à la peau cuivrée. Leur présence marque sans doute les goûts sexuels de Fabien, attiré par les garçons. Son métier lemporte aux quatre coins de la France et ailleurs. Il va en Corse, dans la Moselle, à Vitrolles et au Liban ou en Iran. Séduit toujours par des gens ordinaires ou des êtres en marge, des rejetés, voyous et camés, prolos, intérimaires, il sait découvrir chez eux, au-delà déchanges souvent sommaires, une part de dignité et de grandeur. En les faisant parler deux-mêmes, cest une face cachée du pays réel quil dévoile. Complice de leur douleur de vivre, de leur inadaptation à une société cannibale, il finit par les rejoindre, aux confins de la folie. Leur déréliction, il la partage, mais en la disant lanoblit. Elle a la force nue de la vérité.
Dominique NOGUEZ :LEmbaumeurLEmbaumeur se déroule à Auxerre, une petite ville en apparence tranquille. Le narrateur est un bon à rien sympa qui prépare une anthologie « des premières fois », répertoriant, par exemple, le premier président de la République qui sest promené en pyjama sur une voie ferrée, la première fois que le journalLe Monde a utilisé le mot « bite », etc. Il vit avec une jeune femme charmante, Eglantine, dont la sur, Prune, une mineure à la page, est un peu dealeuse. Il a pour voisin un mystérieux Monsieur Léonard qui exerce la profession de thanatopracteur. Cest lui lEmbaumeur. Des événements tragiques (disparitions, crimes, agressions) vont se succéder à vive allure, mêlant flics, gitons, intellos de province, révoltés debordistes, etc. Il sagit, bien-sûr, dun prétexte : Dominique Noguez, qui a été le scénariste de Mocky (lequel apparaît dailleurs dans le livre), commet de multiples attentats aux bonnes murs, au bon goût. Il va même jusquà se moquer du trio Sollers-Houellebecq-Angot convoqué à Auxerre pour un show absolument débile.
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On est partagé entre le rire et lhorreur macabre. Noguez, qui a enquêté sur le métier dembaumeur, ne nous épargne aucun détail : nous saurons tout sur la façon de rendre un cadavre présentable. En spécialiste de lhumour, auquel il a consacré plusieurs essais, il sait mêler la cocasserie à lérudition, lexigence, notamment grammaticale, au pur délire et à la provocation douce. Critique et romancier, Dominique Noguez a publié une vingtaine douvrages, dont des romans : Les Martagons(Gallimard),Amour noir(Gallimard, prix Fémina 1997). Chez Fayard il est lauteur deHouellebecq, en fait. Nathalie RHEIMS :Rêve de Balthus, romanNathalie Rheims a publié entre autresLettre dune amoureuse morte, Flammarion, 2000 ;Les Fleurs du silence, Flammarion, 2001 ;LAnge de la dernière heure ;, Flammarion 2002Lumière invisible à mes yeux, Ed. Léo Scheer, 2003. Léa, une jeune fille, se réveille en sursaut. A-t-elle fait un cauchemar ? Dans limmeuble en face, elle entrevoit, à peine éclairé, un grand tableau. Elle se lève et y distingue une scène qui est celle de son rêve. Son père, disparu quelques mois plus tôt, lui répétait sans cesse : « Tout est dansLe Rêvede Balthus ». Sur la toile, une jeune fille dort, allongée sur un canapé. Penché au-dessus delle, une autre jeune fille tient à la main une rose jaune. Lendormie, sortie du sommeil et troublée, a limpression de se contempler dans un miroir. Une voisine frappe à la porte. Elle lui tend une photo où figure, en noir et blanc, le décor exact du tableau. Alors, celle qui fut longtemps recluse se décide à traverser la rue. Un inconnu lattend dans lappartement den face. Il dit quil cherche depuis des années la jeune fille à la rose. Effrayée, Léa rentre chez elle en courant. Elle sanglote et finit par sendormir. Ainsi sachève le premier « tableau » duRêve de Balthus, un livre qui semble inventer entre onirisme et fantastique, avec un réel sens du suspense. Le lecteur, plongé comme Léa dans une « spirale sans fin », la suit à Venise, dans latelier de Balthus. Elle assiste ensuite à la réunion secrète dun Cercle dinitiés qui veulent percer le secret de la vie éternelle. Elle comprend que, dans une série de tableaux où figure un ange, réside sans-doute la clef de cette quête. Un tableau du Cycle manque, des objets précieux apparaissent  autant de signes, de repères  et, sil sagit de remonter « lhorloge du temps », seul lart a ce pouvoir fragile et miraculeux. Philippe VASSET : Carte muette, romanPhilippe Vasset a 30 ans. Diplômé de géographie et de philosophie ainsi que de relations internationales, il a dabord travaillé dans un cabinet dinvestigation américain. Il est aujourdhui rédacteur en chef dAfrica Energy Intelligence, publication spécialisée dans le renseignement industriel et politique. Il a été lauréat du Prix du Jeune écrivain 1993, organisé par le journalLe Monde le ministère de la Culture. et Exemplaire de démonstration, son premier roman publié en janvier 2003, a été très bien accueilli par la critique. LaSpeedial Foundation, leader mondial daccès à Internet, lance un grand concours doté de 100 millions de dollars. Lenjeu ? Bâtir la cartographie du web. Une équipe de jeunes cartographes et dinformaticiens, dirigée par le narrateur dont on ne connaît que ladresse e-mail, « benjamin@geosolutions.com », se met au travail. Lexpédition rappelle bientôt le voyage au
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centre de la Terre de Jules Verne : la carte dInternet suppose, pour être dressée, que lon parvienne à matérialiser le réseau électrique, à découvrir la trace des conduits, des relais électriques qui alimentent les internautes, et donc à localiser les villes englouties, les centrales oubliées aux quatre coins de la planète. Tâche proprement inouïe. Mais il apparaît bien vite que laSpeedial Foundationa un objectif beaucoup moins avouable : elle cherche, à travers ce concours, à mettre en place un instrument de surveillance, une carte instantanée des contenus qui transitent par Internet, à la manière des cartes météorologiques qui varient à chaque instant. A quelle fin ? Comprenant la manipulation dont ils sont lobjet, les explorateurs du virtuel renoncent au concours, à lexception de leur leader, incapable de faire marche arrière et qui décide daller jusquau bout dans la mise au point de ceBig Brotherinformatique.
SEPTEMBRE Christine ARNOTHY :Une rentrée littéraire, romanJai quinze ans et je ne veux pas mourir, son journal de guerre, la projette dans une carrière internationale. Ses titres-vedettes passionnent la France et font le tour du monde. NotammentToutes les chance plus une(Grasset,Prix Interallié),Vent africain(Grasset,Prix des Maisons de la Presse), ettemenredrèinAller-retour tous frais payés (Fayard). Christine Arnothy est critique littéraire duParisien Aujourdhui. Le personnage principal de ce roman violent, tendu, énigmatique, plein dun humour cruel, est un éditeur parisien. Portrait daprès nature ? Le milieu reconnaîtra les siens. A la toute jeune femme qui lui apporte le manuscrit de son premier roman, cet éditeur au bord de la faillite, prêt à tout pour sauver sa maison, objecte que les lecteurs nont plus de goût pour la fiction. Ce que les lecteurs aiment  croit-il ce sont les enquêtes sur des faits divers bien sordides. Géraldine  cest son nom  ne plie ni ne rompt : elle na nulle intention de renoncer à raconter des histoires nées de son imagination. Elle relève le défi, et feint daccepter de mener une enquête. Sauf quelle en a choisi lobjet : ce sera la vie privée de léditeur. Elle fait alors irruption dans un monde de ténèbres aux dangers insoupçonnés. Elle comprend à temps quil vaut peut-être mieux avoir la vie sauve quêtre publiée. Atmosphère à la Hitchcock ? Sans doute. Mais le monde noir et inquiétant de Christine Arnothy est sans cesse éclairé par ses éclats de rire . Ce qui nous vaut une peinture du milieu littéraire parisien dune audace rare : là encore, familiers et néophytes sen amuseront. Cest avec un cynisme aussi coupant quune lame que Christine Arnothy nous fraie passage dans la jungle de lédition en sa saison fébrile entre toutes : la rentrée littéraire. On peut parier que ce roman doù la bataille des prix nest pas absente sera lun des sujets de conversation cet automne.
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COLETTE :A mon amie ValentineRéédition Hors Claudine, il nest pas de personnage qui soit réapparu aussi longtemps dans luvre de Colette que « mon amie Valentine ». Elle a accompagné lécrivain pendant près de vingt ans. Certains des textes courts où elle apparaissait ont été insérés par Colette dans des recueils variés :Les Vrilles de la vigne,Les Heures longues,La Chambre éclairée,La Femme cachée,Le Voyage égoïste; un grand nombre  inédits en livre, donc  sont restés disséminés dans les journaux où elle les avait publiés. Le présent volume réunit pour la première fois les trente et un textes où intervient « mon amie Valentine ». Créée par lécrivain à un moment où celle-ci se trouvait par son divorce mise au ban de la société qui avait été la sienne, Valentine, qui représente la « bonne moralité », permet à son interlocutrice de se défendre et dexprimer son opinion sur les jugements dont on laccable. La narratrice  Colette, bien sûr  expose aussi sur un mode humoristique qui lui est bien personnel sa propre conception de lamour et du mariage, de la nudité au théâtre dont elle est une des premières représentantes, de la morale dont elle refuse les attendus Mon amie Valentineconstitue lun des livres les plus toniques et les plus réjouissants qui soient nés de la plume de la « piquante » Colette. Alain VIRMAUX et Alain BRUNET :Colette et le cinémaEdition augmentée et refondue Colette avait exprimé le vu de réunir ses textes consacrés au cinéma. Le temps lui manqua. Ce volume vient exaucer le souhait de lécrivain. Lhistoire du cinéma retient quelle fut lune des premières personnalités de renom à sintéresser à ce qui allait devenir un art mais qui nétait encore considéré que comme un phénomène de foire. Dès 1914, avant la guerre, dans ses chroniques journalistiques, Colette attira lattention des lecteurs sur des films quelle jugeait intéressants. Puis, pendant la guerre, elle tint une rubrique régulière dans les premiers magazines spécialisés. Dans le même temps, elle adaptait ses premiers romans (Minne ;, 1916La Vagabonde, 1918) pour lécran et écrivait un scénario original directement pour le cinéma,La Flamme cachée quinterpréta Musidora. Plus (1920), tard, et tout au long de sa carrière décrivain, Colette fut sollicitée par la presse pour donner son avis sur lun ou lautre film, ou sur le cinéma en général, ou sur les rapports quelle entretenait avec le septième art. Aux premiers temps du parlant, elle signa les sous-titres deJeunes filles en uniformes(film allemand, 1932), écrivit les dialogues decaLxua--Dames(1933), le scénario de Divine (1935), puis, après la seconde guerre, ceux deGigi (1949). Ces textes et dialogues forment le corps de ce volume très enrichi par rapport à sa première édition depuis très longtemps épuisée chez Flammarion. Une filmographie (grand et petit écran) et un index complètent louvrage. Nombreuses illustrations.
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Patrice DARD :Les nouvelles aventures de San-AntonioSan-Antonio tient le bambou, romanPatrice Dard est le fils de Frédéric Dard. Il a récemment publié chez Fayard dans la série des « Nouvelles aventures de San-Antonio »,Corrida pour une vache folle,Un pompier nommé Béru,Les escargots ne savent plus baver,Ça se corseetLe Silence des anneaux. Tu sais la nouvelle ? Bérurier a été assassiné ! Du moins lacteur qui devait tenir son rôle dans un film tiré de mon uvre. Tu le connais, linfatigable Gérald Troipardeu ? DansLe Pharaon a la gaule, il jouait Nésouzix, le gros lard qui est tombé dans le beaujolais nouveau dès sa plus tendre enfance. Planté par un clown dun coup de pic à glace en plein cur ! Pas cool pour sa santé, bien sûr. Fatal aussi au producteur car, dans le même temps, celui qui allait jouer San-Antonio vient dêtre kidnappé sur le lieu du tournage, aux Seychelles. Une vraie Berezina ! Plus aucun comédien ne veut se risquer dans cette maudite aventure. Alors, quand les héros de pacotille tombent en digue-digue, les purs, les durs, les immortels entrent dans la valse. Figure-toi que le gars Béru et ma pomme, on va interpréter nos propres personnages, pour de vrai, dans une superproduction exotique. Tout en enquêtant sur les disparitions de nos doublures. Je ne ten dis pas plus, mais tu mimagines en Robinson et le Gravos en Vendredi ? Heureusement que la jolie Lucette va nous aider à ne pas faire maigre tous les jours Max GALLO :LEmpireTome 3 : Le désamour, romanMax Gallo a publié notamment des biographies de Robespierre, Jules Vallès, Garibaldi, et de nombreux romans dont, chez Fayard, les dix volumes deLa Machinerie humaine,Les Patriotes,Les ChrétiensetMorts pour la France. LEmpire français, celui que les écoliers pouvaient, jusquau début des années 50, contempler sur la carte murale, colorié en rose, sétendant à travers la planète, de Saint Pierre et Miquelon à Wallis et Futuna en passant par Alger, Dakar, Tananarive, Pondichéry et Saigon, fait aujourdhui figure de continent englouti, et son histoire avec. Cest cette grande, cruelle et complexe histoire que Max Gallo retrace dans cette formidable saga qui conduit de la conquête (tome I :nemetnELtûoven avril) à la mainmise et à la pacification, paru (tome II :La Possession, paru en mai), puis aux lézardes et aux guerres de la décolonisation (tome III :Le Désamour). Dans ce troisième volume, le héros Charles Faurel participe à la prise de Tombouctou, à la conquête du Dahomey contre le roi Béhanzin, à la ruée vers le Tchad. Cest aussi lépoque de Fachoda et du choc des impérialismes anglais, français et belge en Afrique. Cest aussi celle de laffaire Dreyfus qui ébranle larmée française et divise les élites. Le début du XXevoit la fin de cette première phase, dénoncée par Léon Bloy qui vitupère l« indicible turpitude des murs coloniales » et les « équarrisseurs dindigènes ». Après livresse de la « prise » qui ressemble à un viol, une possession au sens sexuel du terme, englobant territoires et ceux et celles qui y vivent, ainsi que les richesses du sol et du sous-sol, vient le temps de la mainmise, où les conquérants vont se faire gendarmes du maintien de lordre.
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