Démythifier l interprétation
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Démythifier l'interprétation

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Langue Français

Extrait

Démythifier l'interprétation
Marc Strauss
Ecole de Psychanalyse des Forums du Champ lacanien
L'injonction à démythifier l'interprétation répond au fait que c'est elle, l'interprétation,
qui est appelée
par
l'usage que nous faisons de l'Œdipe, sur lequel porte la
question de notre journée.
En effet, l'interprétation œdipienne fait le socle, au moins historique, de la réflexion
psychanalytique. Néanmoins, nous le savons tous au moins pour avoir lu l'argument
de cette journée, Lacan à critiqué, condamné même, cette référence pour ce qui doit
décider de l'interprétation analytique.
J'ai choisi ce terme et ce n'est qu'après que j'ai eu un doute : existe-t-il ou l'ai-je
inventé, sur le modèle de démystifier ? Après vérification, j'étais rassuré, il existe
bien. Mais, petite surprise, c'est un terme très récent de notre langue, puisqu'il est
relevé pour la première fois dans le journal Le Monde en date du 15 mai 1966 et
attesté dans le Quillet, supplément de 1971.
Cinq années donc pour passer de la
naissance à... la mort, je ne saurais l'affirmer, mais en tout cas à la consécration
dans le dictionnaire. Je ne suis hélas pas assez féru en linguistique pour savoir
quelle est la durée moyenne de ce trajet pour un mot. Du coup, comme j'étais parti
dans les dictionnaires, j'ai bien sûr été voir aussi le terme de démystifier, implicite
dans
celui de démythifier.
Là, la surprise a été bien plus grande, car ce terme est à
peine plus vieux que l'autre ; il est attesté en 1948 dans le Robert et le Larousse,
avec démystificateur et démystificatrice. Hélas, le TLF ne donne pas le lieu et le
moment d'apparition du mot, a moins qu'il n'ait pas été imprimé auparavant et qu'il
n'ait été utilisé qu'oralement jusqu'alors. Je ne sais pas non plus si ce genre de
situation existe, la première écriture d'un mot directement dans le dictionnaire, mais
pourquoi pas…
Évidemment, les définitions des deux termes diffèrent sensiblement même si tous
deux visent à défaire plutôt qu'à créer. Ainsi, « débarrasser (un personnage, une
entité abstraite) de ses aspects mythiques qui voilent la réalité sous-jacente »,
définition de démythifier bien sûr, ne convoque pas le même champ sémantique que
l'autre, démystifier : « S'il porte sur une chose, il s'agit de la dépouiller de son
caractère mystérieux ou trompeusement embellissant en le montrant tel qu'il est
réellement ; et s'il porte sur une personne, il s'agit de la désabuser en lui montrant la
réalité telle qu'elle est, l'arracher à sa crédulité causée par une tromperie collective. »
Autant
démythifier
a donc la dimension objective d'une froide opération scientifique,
autant
démystifier
emporte avec lui une dimension de mystère, certes, mais
trompeur, mensonger, condamnable donc.
Et avec cette référence au mensonge, nous sommes immédiatement renvoyés à
notre champ, la psychanalyse, et dès son
Esquisse
par Freud. Nous le savons, c'est
dans ce texte de l'
Esquisse
que pour expliciter la signification inconsciente d'un
symptôme, autrement dit sa dimension sexuelle et infantile, Freud parle à propos de
cette femme qui en peut entrer seule dans un magasin, du « Proton Pseudos »,
premier mensonge.
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