Destins en chaîne
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Extrait de la publication Poul Anderson – Le Chant du Barde Destins en chaîne Poul Anderson 2 Extrait de la publication Poul Anderson – Le Chant du Barde Le Bélial’ vous propose volontairement des fichiers dépourvus de dispositifs de gestion des droits numériques (DRM) et autres moyens techniques visant la limitation de l’utilisation et de la copie de ces fichiers. • Si vous avez acheté ce fichier, nous vous en remercions. Vous pouvez, comme vous le feriez avec un véritable livre, le transmettre à vos proches si vous souhaitez le leur faire découvrir. Afin que nous puissions continuer à distribuer nos livres numériques sans DRM, nous vous prions de ne pas le diffuser plus largement, via le web ou les réseaux peer-to-peer. • Si vous avez acquis ce fichier d’une autre manière, nous vous demandons de ne pas le diffuser. Notez que, si vous souhaitez soutenir l’auteur et les éditions du Bélial’, vous pouvez acheter légalement ce fichier sur notre plateforme e.belial.fr ou chez votre libraire numérique préféré. 3 Extrait de la publication Poul Anderson – Le Chant du Barde Nouvelle extraite du recueil Le Chant du barde, les meilleurs récits de Poul Anderson proposé et dirigé par Jean-Daniel Brèque. ISBN : 978-2-84344-465-4 Parution : septembre 2012 Version : 1.0 — 26/09/2012 © 1970 by Poul Anderson.

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Extrait de la publication
Poul Anderson – Le Chant du Barde
Destins en chaîne
Poul Anderson
Extrait de la publication
2
Poul Anderson – Le Chant du Barde
Le Bélial’ vous propose volontairement des fichiers dépourvus de dispositifs de gestion des droits numériques (DRM) et autres moyens techniques visant la limitation de l’utilisation et de la copie de ces fichiers. Si vous avez acheté ce fichier, nous vous en remercions. Vous pouvez, comme vous le feriez avec un véritable livre, le transmettre à vos proches si vous souhaitez le leur faire découvrir. Afin que nous puissions continuer à distribuer nos livres numériques sans DRM, nous vous prions de ne pas le diffuser plus largement, via le web ou les réseaux peer-to-peer. Si vous avez acquis ce fichier d’une autre manière, nous vous demandons de ne pas le diffuser. Notez que, si vous souhaitez soutenir l’auteur et les éditions du Bélial’, vous pouvez acheter légalement ce fichier sur notre plateforme e. b e l i a l . f rou chez votre libraire numérique préféré.
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Poul Anderson – Le Chant du Barde
Nouvelle extraite du recueilLe Chant du barde, les meilleurs récits de Poul Andersonproposé et dirigé par Jean-Daniel Brèque. ISBN : 978-2-84344-465-4 Parution : septembre 2012 Version : 1.0 —26/09/2012 © 1970 by Poul Anderson. © 2010, Le Bélial’ pour la traduction française © 2012, Le Bélial’, pour la présente édition Illustration de couverture © 2010, Caza.
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Poul Anderson – Le Chant du Barde
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Poul Anderson – Le Chant du Barde
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Poul Anderson – Le Chant du Barde
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Titre original :The Fatal FulfillmentInThe Magazine of Fantasy and Science Fiction, mars 1970 Première publication française : inFiction n° 209(mai 1971) Nouvelle traduite de l’américain par Michel Deutsch Traduction révisée par Jean-Daniel Brèque pour la présente édition
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Poul Anderson – Le Chant du Barde
Changement de registre radical avec cette nouvelle grinçante, qui mêle satire et jeu littéraire. À l’origine, une idée de l’écrivain Keith Laumer, qui rédige le prologue et met quatre de ses confrères au défi de poursuivre un récit… dont le protagoniste vient de mourir. Outre Poul Anderson, Gordon R. Dickson, Harlan Ellison et Frank Herbert relèvent le gant, et l’ensemble est publié sous le titre Five Fates. Mais notre auteur est allé plus loin: il a décidé de s’amuser avec un cinquième confrère, peut-être pour se venger d’avoir figuré comme personnage central d’une de ses pochades. Nous voulons parler de Philip K. Dick, qui, dans 1 «Waterspider» , avait mis en scène un Poul Anderson enlevé par des voyageurs temporels. On retrouvera donc dans ces «Destins en chaîne» des éléments typiquement dickiens, des mondes divergents à l’ubiquité du chant des oiseaux…
1 InWorlds of If(janvier 1964). Trad : Projet Argyronète», in Nouvelles, 1953-1963(Denoël, 1997).
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Prologue
Poul Anderson – Le Chant du Barde
LA MAIN GAUCHE, DITl’homme maigre d’une voix sans timbre. Relevez votre manche. » Douglas Bailey obéit. L’homme maigre lui appliqua quelque chose de froid sur le poignet et tendit le menton vers la porte la plus proche. « Entrez par là, reprit-il. Première salle à droite. – Une minute ! s’exclama Bailey. Je voudrais… – Dépêchez-vous, mon vieux. Le produit agit vite. » Le cœur de Bailey se glaça. « Vous voulez dire… que vous avez déjà… que c’est tout ? – C’estpour cela que vous êtes venu, non? Salle numéro un, l’ami. Pressons ! – Mais… Il n’y a que deux minutes que je suis là… – Et alors ? Qu’attendiez-vous ? Qu’on fasse jouer les grandes orgues ? » L’homme maigre jeta un coup d’œil à la pendule murale. «Mon service va finir. Vous comprenez ? – Je pensais que j’aurais au moins le temps de… – Soyezsympa, mon vieux! Remuez-vous, que diable! Vous n’allez quand même pas m’obliger à vous porter ? » L’homme maigre ouvrit la porte et fit entrer Bailey. Une odeur de produits chimiques et de chair sans vie assaillit ses narines. Son guide lui désigna une couche matelassée à l’intérieur d’une étroite alcôve que protégeaient des rideaux. « Allongez-vous sur le dos, les bras et les jambes étendus. » Bailey se coucha dans cette position et l’homme maigre entreprit de lui sangler les chevilles. « Détendez-vous.C’est juste pour le cas où on prendrait un peu de retard. Au bout de deux heures, les clients deviennent tout raides et… enfin, les boîtes sont toutes de la même taille, vous voyez ? » Une onde de douceur, de chaleur submergea Bailey. « Dites,vous êtes à jeun depuis douze heures, j’espère? »Le visage de l’homme maigre était un halo de brume rose. Bailey s’entendit répondre : « Je… rrron…
Extrait de la publication
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Poul Anderson – Le Chant du Barde
– Parfait.Dors bien, mon vieux… »La voix de l’homme mai-gre grondait comme le tonnerre. Elle s’assourdit. La dernière pensée de Bailey quand les ténèbres infinies l’engloutirent fut pour les mots gravés dans le granit au-dessus du portail du Centre d’euthanasie : «… faites venir à moi ceux qui sont las, ceux qui sont pauvres, ceux qui sont sans espoir, ceux qui soupirent après ta liberté. Pour eux, je brandirai le luminaire devant la porte de bronze… »Alors, le poison gela son hémoglobine et il mourut. La mort était une tornade. C’était comme s’il était pris dans un tourbillon, soulevé, renversé, soulevé encore, et cela rugissait, sifflait. Le vacarme d’un galop monstrueux. Il ne savait pas si le vent qui le desséchait était glacé ou brûlant. Et il ne s’en souciait pas car les éclairs aveuglaient ses yeux et le tonnerre faisait grincer ses dents. Ses yeux ? Fugitif instant de stupéfaction. Ses dents ? Mais je suis mort. La demande qu’il m’a fallu remplir en trois exemplaires sera frappée du timbreCLASSÉE.Et un employé surmené nous mettra sur un chariot, ma boîte et moi, et en avant pour le crématoire. Adieu! Alors, je serai transfiguré. Je cesserai d’être Douglas Bailey pour devenir une statistique. Il s’efforça de se raccrocher à la réalité, à n’importe quelle réalité, mais ne trouva que le chaos. Il était aspiré par la spirale sans fin du vertige. Quelque part et partout, Dieu comptait d’une petite voix sèche : « Zéro, un, dix, onze, cent, cent un, cent dix, cent onze, mille, mille un, mille dix.» Bailey avait l’impression que son estomac inexistant était devenu une pieuvre, avec ses viscères en guise de tentacules. Elle le dévorerait et se dévorerait ainsi elle-même, mais c’était tout à fait normal parce que l’univers intérieur de Douglas Bailey était topologiquement identique à Douglas Bailey à l’intérieur de l’univers, de sorte que, peut-être, quand l’univers s’avalerait lui-même, Bailey serait délivré de sa folie. Ce doit être la privation sensorielle, songea-t-il dans le maelström qui l’emportait. Étant mort, je n’ai pas de corps, donc pas de sens, donc ce sont des hallucinations, donc je dois déjà avoir été réduit en cendres; comme je n’ai aucun moyen de mesurer l’écoulement du temps, à supposer que le temps ait un sens après la mort, il y a peut-être des siècles que je suis devenu une statistique. Pauvre petite statistique, jouet de la tempête et du décompte. Je n’aurais pas dû être si pressé de mourir. Pourquoi étais-je tellement pressé ? Je ne m’en souviens pas. Je n’y arrive pas. Il y avait les bâtiments, oui, et un parc dessiné avec goût. Je suis entré. Suis-je entré ? Oui, je crois que je suis entré pour demander… Oh! un conseil. Peut-être pour trouver quelqu’un qui me dirait que je n’étais pas encore si détérioré que ça, que je
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Poul Anderson – Le Chant du Barde
ferais mieux de rentrer à la maison et de réfléchir. Mais ma transformation avait déjà commencé. À l’instant où j’ai franchi ce seuil, j’ai cessé d’être un homme pour ne plus être qu’une catégorie que l’on se renvoie de bureau en bureau, courtoisement, aimablement, mais si vite qu’on n’a pas le temps de réfléchir, et, de corridor en corridor, j’ai inexorablement été conduit à cette salle. Que s’est-il passé avant ma dernière heure ? Je ne sais pas. Dieu comptait: «Cent mille cent dix, cent mille cent onze, cent un mille. » Je ne sais pas ! hurla la statistique. Je ne me rappelle pas ! « Cent un mille un, cent un mille dix. » Pourquoi m’ont-ils fait ça ? crièrent les fragments. Pourquoi ne m’ont-ils pas retenu ? Ils savaient que j’étais trop malade pour penser. « Cent un mille onze. » Il y a autre chose. Nous sommes trop nombreux. Mais nous donner la liberté de choisir la mort, ce n’était pas la liberté. C’était de l’assassinat. « Cent un mille cent. » Tais-toi, Toi ! Où étais-Tu quand ils m’ont assassiné ? Pourquoi les as-Tu laissés faire ? Ils n’étaient pas plus sains d’esprit que les pitoyables foules de psychotiques, de névrosés, de psychonévrosés qu’ils invitaient à mourir. On ne se conduit pas comme ça. Ils auraient pu nous soigner — ou essayer en tout cas —, ils n’auraient pas dû… Clic,dit Dieu. Et ce fut le silence. Les ténèbres s’appesantirent sur la face de l’abîme. … pas dû nous donner ce «choix »qui sauvegarde leur suffisance. Ils auraient dû assumer leurs responsabilités envers nous, s’occuper de nous, nous obliger à bien nous comporter. Que Douglas Bailey soit. Et Douglas Bailey fut.
Extrait de la publication
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