Histoire fantastique du célèbre Pierrot par Alfred Assollant
119 pages
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Histoire fantastique du célèbre Pierrot par Alfred Assollant

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Publié le 08 décembre 2010
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Langue Français

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The Project Gutenberg EBook of Histoire fantastique du célèbre Pierrot by Alfred Assollant This eBook is for the use of anyone anywhere at no cost and with almost no restrictions whatsoever. You may copy it, give it away or re-use it under the terms of the Project Gutenberg License included with this eBook or online at www.gutenberg.net Title: Histoire fantastique du célèbre Pierrot Écrite par le magicien Alcofribas; traduite du sogdien par Alfred Assollant Author: Alfred Assollant Release Date: November 19, 2005 [EBook #17106] Language: French Character set encoding: ISO-8859-1 *** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK HISTOIRE FANTASTIQUE DU *** Produced by Carlo Traverso, Chuck Greif and the Online Distributed Proofreading Team at http://www.pgdp.net (This file was produced from images generously made available by the Bibliothèque nationale de France (BnF/Gallica) at http://gallica.bnf.fr) HISTOIRE DU CÉLÈBRE PIERROT SOCIÉTÉ ANONYME D'IMPRIMERIE DE VILLEFRANCHE-DE-ROUERGUE Jules Bardoux directeur. ÉCRITE PAR LE MAGICIEN ALCOFRIBAS TRADUITE DU SOGDIEN PAR ALFRED ASSOLLANT TROISIÈME ÉDITION PARIS LIBRAIRIE CH. DELAGRAVE 15, RUE SOUFFLOT, 15 1885 Tous droits réservés TABLE: I. PREMIÈRE AVENTURE DE PIERROT II. DEUXIÈME AVENTURE DE PIERROT III. TROISIÈME AVENTURE DE PIERROT IV. QUATRIÈME AVENTURE DE PIERROT V. CINQUIÈME AVENTURE DE PIERROT VI. SIXIÈME AVENTURE DE PIERROT HISTOIRE DU CÉLÈBRE PIERROT I PREMIÈRE AVENTURE DE PIERROT COMMENT PIERROT DEVINT UN GRAND GUERRIER Pierrot naquit enfariné: son père était meunier; sa mère était meunière. Sa marraine était la fée Aurore, la plus jeune fille de Salomon, prince des génies. Aurore était la plus charmante fée du monde: elle avait les cheveux noirs, le front de moyenne grandeur, mais droit et arrondi, un nez retroussé, fin et charmant, une bouche petite qui laissait voir dans ses sourires des dents admirables. Son teint était blanc comme le lait, et ses joues avaient cette nuance rose et transparente qui est inconnue aux habitants de ce grossier monde sublunaire. Quant à ses yeux, ô mes amis! jamais vous n'en avez vu, jamais vous n'en verrez de pareils. Les étoiles du firmament ne sont auprès que des becs de gaz fumeux; la lune n'est qu'une vieille et sale lanterne. Dans ces yeux si beaux, si doux, si lumineux, on voyait resplendir un esprit extraordinaire et une bonté suprême. Oh! quelle marraine avait le fortuné Pierrot! Les fées, qui sont de grandes dames, ne fréquentent guère de simples meuniers; mais Aurore était si compatissante, qu'elle n'aimait que la société des pauvres et des malheureux. Un jour qu'elle se promenait seule dans la campagne, elle passa près de la maison du meunier juste au moment où Pierrot, qui venait de naître, criait et demandait le sein de sa mère; elle entra dans le moulin, poussée par une curiosité bien naturelle aux dames. Comme elle entrait, Pierrot cessa de crier pour lui tendre les bras. Aurore en fut si charmée qu'elle le prit sur-le-champ, l'embrassa, le caressa, l'endormit, le replaça dans son berceau et ne voulut pas sortir du moulin avant d'avoir obtenu la promesse qu'elle serait choisie pour marraine de l'enfant. Le lendemain, elle tint Pierrot sur les fonts baptismaux et voulut lui faire un présent, suivant la coutume. —Mon ami, lui dit-elle, je pourrais te rendre plus riche que tous les rois de la terre; mais à quoi sert la richesse, si ce n'est à corrompre et endurcir ceux qui la possèdent? Je pourrais te donner le bonheur; mais il faut l'avoir mérité. Je veux te donner deux choses: l'esprit et le courage, qui te défendront contre les autres hommes; et une troisième: la bonté, qui les défendra contre toi. Ces trois choses ne t'empêcheront pas de rencontrer beaucoup d'ennemis et d'essuyer de grands malheurs; mais, avec le temps, elles te feront triompher de tout. Au reste, si tu as besoin de moi, voici un anneau que je t'ordonne de ne jamais quitter. Quand tu voudras me voir, tu le baiseras trois fois en prononçant mon nom. En quelque lieu de la terre ou du ciel que je sois, je t'entendrai et je viendrai à ton secours. Voilà comment Pierrot fut baptisé. Je passe sous silence les dragées dont la fée Aurore répandit une si grande quantité qu'elle couvrit tout le pays, et que les enfants du village en ramassèrent deux cent cinquante mille boisseaux et demi, sans compter ce que croquèrent les oiseaux du ciel, les lièvres et les écureuils. Quand Pierrot eut dix-huit ans, la fée Aurore le prit à part et lui dit: —Mon ami Pierrot, ton éducation est terminée. Tu sais tout ce qu'il faut savoir: tu parles latin comme Cicéron et grec comme Démosthènes; tu sais l'anglais, l'allemand, l'espagnol, l'italien, le cophte, l'hébreu, le sanscrit et le chaldéen; tu connais à fond la physique, la métaphysique, la chimie, la chiromancie, la magie, la météorologie, la dialectique, la sophistique, la clinique et l'hydrostatique; tu as lu tous les philosophes et tu pourrais réciter tous les poëtes; tu cours comme une locomotive et tu as les poignets si forts et si bien attachés, que tu pourrais porter, à bras tendu, une échelle au sommet de laquelle serait un homme qui tiendrait lui-même la cathédrale de Strasbourg en équilibre sur le bout de son nez. Tu as bonnes dents, bon pied, bon oeil. Quel métier veux-tu faire? —Je veux être soldat, dit Pierrot; je veux aller à la guerre, tuer beaucoup d'ennemis, devenir un grand capitaine et acquérir une gloire immortelle qui fera parler de moi in soecula soeculorum. —Amen, dit la fée en riant. Tu es jeune encore, tu as du temps à perdre. J'y consens; mais s'il t'arrive quelque accident, ne me le reproche pas.... Ces enfants des hommes, ajouta-t-elle plus bas et comme se parlant à elle-même, se ressemblent tous, et le plus sensé d'entre eux mourra sans avoir eu plus de bon sens que son grand-père Adam quand il sortit du paradis terrestre. Pierrot avait bien entendu l'aparté, mais il n'en fit pas semblant. «Il n'y a pire sourd, dit le proverbe, que celui qui ne veut pas entendre.» Ses yeux étaient éblouis des splendeurs de l'uniforme, des épaulettes d'or, des pantalons rouges, des tuniques bleues, des croix qui brillent sur les poitrines des officiers supérieurs. Le sabre qui pend à leur ceinture lui parut le plus bel instrument et le plus utile qu'eût jamais inventé le génie de l'homme. Quant au cheval, et tous mes lecteurs me comprendront sans peine, c'était le rêve de l'ambitieux Pierrot. —Il est glorieux d'être fantassin, disait-il; mais il est divin d'être cavalier. Si j'étais Dieu, je dînerais à cheval. Son rêve était plus près de la réalité qu'il ne le croyait. —Embrasse ton père et ta mère, dit la fée, et partons. —Où donc allons-nous? dit Pierrot. —A la gloire, puisque tu le veux; et prenons garde de ne pas nous rompre le cou, la route est difficile. Qui pourrait dire la douleur de la pauvre meunière quand elle apprit le projet de Pierrot? —Hélas! dit-elle, je t'ai nourri de mon lait, réchauffé de mes caresses et de mes baisers, élevé, instruit, pour que tu te fasses tuer au service du roi! Quel besoin as-tu d'être soldat, malheureux Pierrot? Te manque-t-il quelque chose ici? Ce que tu as voulu, en tout temps, ne l'avons-nous pas fait? Ne te l'avonsnous pas donné? Pierrot, je t'en supplie, ne me donne pas la douleur de te voir un jour rapporté ici mort ou estropié. Que ferions-nous alors? Que fera ton père, dont le bras se fatigue et ne peut plus travailler? Comment et de quoi vivronsnous? —Pardonne-moi, pauvre mère, dit l'entêté Pierrot, c'est ma vocation. Je le sens, je suis né pour la guerre. Ici la mère se mit à pleurer. Le meunier, qui n'avait encore rien dit, rompit le silence: —Tu peux t'en aller, Pierrot, si tu sens que c'est ta vocation, quoique ce soit une vocation singulière que celle de couper la tête à un homme, ou de lui fendre le ventre d'un coup de sabre et de répandre à terre ses entrailles. La voix des parents n'a appris, n'apprend et n'apprendra jamais rien aux enfants. Ils ne croient que l'expérience! Va donc, et tâche d'acquérir cette expérience au meilleur marché possible. —Mais, dit Pierrot, ne faut-il pas combattre pour sa patrie? —Quand la patrie est attaquée, dit le meunier, il faut que les enfants courent à l'ennemi et que les pères leur montrent le chemin; mais il n'y a aucun danger, mon pauvre Pierrot, tu le sais bien: nous sommes en paix avec tout le monde. —Mais.... —Encore un mais! Va! pars! lui dit son père en l'embrassant. Pierrot partit fort chagrin, mais obstiné dans sa résolution. Si la bonne fée avait pitié de la douleur de ses parents, elle savait fort bien qu'un peu d'expérience était nécessaire pour rabattre la présomption de Pierrot, et elle avait confiance dans l'avenir. Ils marchèrent longtemps côte à côte sans rien dire. Enfin, après plusieurs jours, ils arrivèrent dans le palais du roi. Là, Pierrot fut si ébloui des colonnes de marbre, des grilles en fer doré, des gardes chamarrés d'or, et des cavaliers qui couraient au galop le sabre en main, à travers la foule, pour annoncer le passage de Sa Majesté, qu'il oublia complétement les remontrances de ses parents. Comme il regardait, bouche béante, un spectacle si nouveau, le roi passa en carrosse, précédé et suivi d'une nombreuse escorte. Il était midi moins cinq minutes, et la famille royale, au retour de la promenade, allait dîner. Aussi le cocher paraissait fort pressé, dans la crainte de faire attendre Sa Majesté. Tout à coup un accident inattendu arrêta le carrosse. Un des chevaux de l'escorte fit un écart, et le page qui le montait, et qui était à peu près de l'âge de Pierrot, fut jeté contre une borne et eut la tête fracassée. Tous les autres s'arrêtèrent au même instant pour lui porter secours ou au moins pour ne pas le fouler sous les pieds des chevaux. —Eh bien! qu'est-ce? dit aigrement le roi en mettant la tête à la portière. —Sire, répondit un page, c'est un de mes camarades qui vient de se tuer en tombant de cheval. —Le butor! dit le roi; qu'on l'enterre e
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