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Extrait de la publication
À Rolf Lassgård, avec chaleur, gratitude et une bonne mesure d'admiration. Il m'a appris sur Wallander beaucoup de choses que j'ignorais.
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Préface
Ce n'est qu'après avoir écrit le dernier livre de la série Kurt Wallander que j'ai compris quel soustitre je cherchais depuis le début sans jamais le trouver. Ce devait être natu rellement :« leroman de l'inquiétude suédoise». Je l'ai donc compris trop tard. Pourtant tous ces livres avaient été autant de variations sur ce thème unique: qu'est devenu l'État de droit suédois au cours des années 1990? Comment la démocratie peutelle survivre si le fondement même du droit est entamé ? La démocratie at‑elle un prix qui sera un jour jugé trop élevé pour qu'il vaille la peine de le payer ? On retrouve ces questions dans beaucoup des courriers que j'ai reçus, où les lecteurs me communiquaient leurs réflexions sagaces. Cellesci me confirment dans l'impres sion que Wallander a servi, à sa façon, de porteparole à ce qu'éprouvent beaucoup de gens: un sentiment d'insécurité croissante, de colère, et une perception très saine du rapport entre l'État de droit et la démocratie. J'ai reçu de tout, de longues lettres manuscrites, des cartes postales expédiées d'endroits du monde dont je n'avais jamais entendu parler, des coups de fil à des heures insolites, des voix vibrantes m'interpellant par courriel interposé. Mis à part l'État de droit et la démocratie, j'ai aussi eu droit à des questions. Certaines concernaient les incohé rences que les lecteurs avaient la joie de découvrir dans mes 9
romans et de me communiquer dans la foulée. Ils avaient raison dans la grande majorité des cas. (Et laissezmoi vous dire d'emblée que de nouvelles incohérences surgiront sûrement dans ce volumeci. J'en assume l'entière respon sabilité. Aucune ombre ne doit retomber sur mon édi trice suédoise, Eva Stenberg. Je n'aurais pu en avoir de meilleure.) Mais surtout, on m'a beaucoup posé la question sui vante :Que faisait Wallander avant le commencement de la série? Que s'estil passé avant–pour noter une date exacte–le 8 janvier 1990? Ce matin d'hiver où Wallander est réveillé à l'aube par un appel du policier de garde, qui marque le début deMeurtriers sans visage? Je comprends qu'on se pose cette question. Quand Wallander entre en scène, dans ce premier livre, il a quarantedeux ans, bientôt quarantetrois. Il est flic depuis longtemps, il est déjà père et divorcé, et il a quitté Malmö pour Ystad depuis plu sieurs années…Les lecteurs se sont interrogés. Et moi avec eux. Il y a quelques années de cela, alors que je terminaisLes Morts de la SaintJean–cinquième de la série–, je me suis aperçu que j'avais commencé à écrire dans ma tête des récits qui se déroulaientavantle commencement du cycle. Tou jours cette date magique du 8 janvier 1990… J'ai à présent rassemblé ces histoires. Trois d'entre elles ont déjà paru dans la presse. Celleslà, je les ai juste retouchées. J'ai supprimé quelques erreurs chronologiques et quelques mots en trop. Les deux autres sont des inédits. Mais ce n'est pas parce que j'ai fait le ménage dans mes tiroirs, mes papiers et mes disquettes informatiques que je décide à présent de les publier. Je le fais parce que ces récits constituent un point d'exclamation après le point final posé l'an dernier. Comme l'écrevisse, il est parfois bon de marcher à reculons. De reve nir vers un point d'origine. Au temps d'avant le 8 jan vier 1990.
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Aucun tableau n'est jamais achevé. Mais ces fragments m'ont semblé devoir faire partie du lot. Le reste appartient au silence.