La Méditerrannée phénicienne - article ; n°17 ; vol.4, pg 414-431
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Description

Annales de Géographie - Année 1895 - Volume 4 - Numéro 17 - Pages 414-431
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1895
Nombre de lectures 47
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Victor Bérard
La Méditerrannée phénicienne
In: Annales de Géographie. 1895, t. 4, n°17. pp. 414-431.
Citer ce document / Cite this document :
Bérard Victor. La Méditerrannée phénicienne. In: Annales de Géographie. 1895, t. 4, n°17. pp. 414-431.
doi : 10.3406/geo.1895.5725
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1895_num_4_17_5725DITERRAN PH NICIENNE1 LA
II LA THODE
Dans un premier article étude du nora AoTUTt .a nous fait
apercevoir par delà la Méditerranée hellénique un état de choses plus
ancien Il nous semblé que dans onomastique méditerranéenne
une couche primitive apparaissait certains endroits conforme
peut-être aux prévisions de Bochart et de Movers et représentant
sans doute cette période moitié légendaire dont les auteurs de
antiquité et les traditions populaires avaient gardé le souvenir Il
semble que dans les noms de lieux comme dans les mythes nous
puissions retrouver la trace Io Europe de Kadmos ou des marins
qui transportèrent leur culte Rhodes Thèbes et Argos La possibilité
de cette étude étant admise reste en établir la méthode abord
et est le but du présent article puis il lieu les diffé
rentes hypothèses au service desquelles nous pouvons mettre cette
méthode
Si nous nous reportons exemple Astypalée il semble une
première règle se dégage aussitôt est la règle des systèmes
Elle consiste former des systèmes de noms et étudier un en
semble de faits et non un fait isolé Cette règle impose elle-même
un fait isolé est point matière science un nom propre isolé est
point matière etymologie scientifique Vraie pour toutes les études
onomastique elle doit être suivie plus scrupuleusement quand il
agit étymologies sémitiques Dans toutes les langues sémitiques en
effet le rôle des voyelles est effacé la charpente du mot est faite de
consonnes et le plus souvent une triade de consonnes autrement dit
les racines sémitiques sont le plus souvent trilitères Toutes les combi
naisons de trois consonnes ailleurs ou presque toutes se trouvent
dans le vocabulaire des racines sémitiques il sera donc possible de
trouver une etymologie sémitique presque tous les noms de lieux
le numéro des Annales du 15 avril 1895 LA DITERRAN PH NICIENNE 415
grecs romains ou fran ais Iii deviendra la Ville du Cheval parce
que Palia veut dire cheval en hébreu
Ce sont des etymologies de cette sorte et de pires encore qui
malgré toute sa valeur ont discrédité le travail de Bochart Lindus
ph nicio nomine -îQS Limda quasi muero aut aculeus dicta est
quia in insulse mucrone sita nous dit-il en parlant de la ville rho-
dienne de Lindos1 dracone immani mons ph nicio sermone vo-
catus est Peli-naas id est stupendi serpentis dit-il en
parlant du mont chiote Pelinas Il suffit malheureusement ouvrir
son livre presque au hasard pour tomber sur de pareils exemples
Movers son tour ne est peut-être pas assez défié de trouvailles
aussi fantaisistes Hécatée et Hérodien cités par Etienne de Byzance
lui fournissaient une ville égyptienne colonie des Phéniciens
üëé ïé êù si le nom est phénicien dit Movers il ne peut ex
pliquer que par S> static ad Hehr os et être un équi
valent des -ï -ï äï Viens um Castra Jud orum
dont nous parlent Josephe et la Notifia Dignitaium1 Pareillement
ë éï se traduira par versus Lihi/es
Ce procédé des etymologies isolées un double inconvénient Nous
venons de voir il conduit souvent des erreurs certaines ou de
pures imaginations Mais même quand il donne les résultats les plus
satisfaisants il ne peut encore atteindre un vérité évidente et presque
indiscutable étymologie des Baléares dans Bochart Ana iédans
Kiepert peuvent servir exemples
Les Baleares étaient appelées par les Grecs é est-à-dire
les Iles des Les habitants de ces îles en enet furent
célèbres comme frondeurs dans toute antiquité grecque et romaine
Leur habileté était passée en proverbe
Stuppea torquenlem Balearia verbera und
dit Virgile et on racontait que les pères ne donnaient un morceau
de pain leurs fils en le suspendant comme but leurs balles et
en ne le détachant que touché par elles9 De tout temps il en avait été
ainsi Cette habileté dit Strabon remontait occupation phéni-
P.368
Si
Et de Byz.
Movers III 18t III 333
Strab. II 129
Hesych. /ï ôï é)
Virg. Georg. 309 Cf Liv. XXVIII 37 sar Bell Gall. II Sallust.
Juguriha 105 etc
Diod. 17 OGRAPHIE RALE 416
cienne car les Phéniciens avaient été les premiers conquérants de ces
îles et la fronde passait pour une invention phénicienne1 Bochart
en conclut que le nom des Baléares peut être phénicien le nom grec
comme en beaucoup autres cas serait la simple traduction
du nom primitif or iara signifie lancer lancer des pierres des
flèches ou des javelots et -1 aal-iaro signifierait mot
mot le maître du lancer .ï ôï ôù traduiraient les Grecs le
frondeur étymologie semble ailleurs nous être garantie par
Str ben qui nous dit On prétend que les Phéniciens appellent les
frondeurs balecirides ôï ïé êù
Ce raisonnement paraît donc fort vraisemblable et dans le texte de
Bochart3 entouré de tout appareil érudition familier auteur il
prend une force réelle est en raison même de cette forte vraisem
blance que je ai choisi
étymologie Ava proposée par Kiepert pour imposer avec
moins autorité est pourtant pas sans valeur Anaphè île de Ar
chipel voisine de Théra était comme cette dernière une ancienne
possession phénicienne et devait son autre nom de un com
pagnon de Kadmos Ce nom dAvacp7 sonnait étrangement semble-
t-il aux oreilles des Grecs qui ne pouvaient expliquer que par un
calembour île disaient-ils était sortie des flots avait apparu
auxArgonautes pour les sauver un naufrage certain au
tres prétendaient que le temple Apollon Aigletès élevé dans cette
île lui avait valu son nom Apollinem Phan um vocarunt quod res
per i/psùm in manifestùm agantur et mundus üluminetur
Kiepert6 pense au mot sémitique ?3 Anaph le Nez et en effet
cet îlot rocheux escarpé et pointu pourrait mériter ce nom
Mais pour aux vraisemblances alléguées par Kiepert on
peut opposer autres que nous fournira Bochart
Anaphè dit-il était une petite île ombragée couverte presque entiè
rement par épaisse forêt que la dévotion postérieure consacra au
dieu Apollon or Anepka veut dire YOmhreuse la
Bien que Anaphè actuelle comme toutes les autres îles de Archipel
ne mérite en aucune fa on cette épithète et il nous soit difficile
imaginer de vertes forêts sur ces rochers de marbre hypothèse de
Bochart est pas déraisonnable puisque dans onomastique primitive
Piin. VII 10 Sirab. ïï ôïé ôïàô
ùü äé ïü ôù üôï éê
Sirab- XIV 10
632-634
Et Byz. V. cf Herod. IV 147-148 Paus. III et
Et cf Bochart 423
Lehrbuch der Alten Geograp/iie 223 no
Apollon Rhod. IV 1714 cf Bochart 423 LA MEDITERRANEE PHENICIENNE
de Archipel nous trouvons une une Ile des Forêts Mais
entre Kiepert et Bochart comment choisir
Anaphé portait aussi le nom de et ce nom phénicien
suivant la légende ne semble pas fort différent de Dans le
même Archipel une autre île nommée est dit-on une colo
nie des Sidoniens2 Or ce nom Xiap< peut sembler voisin aussi de
et ëé Oliaros des Grecs en effet devient Olearus des
Romains exactement comme ëé est aussi pour les
Grecs Baléares et Baliares pour les Romains La différence entre
et ëé efface encore et peut-être disparaît si nous constatons
dans les inscriptions phéniciennes3 que le hébraïque est abrégé
en Bel ou Bal au lieo de Baal le féminin Baalat devait
abréger de même en Balat ou Blat puisque ôô disent
les Grecs est un nom Aphrodite en Syrie Mais si ëé
et ont quelque parenté nous ne voyons pas comment éty-
mologie de Bochart nous en pourrait rendre compte jamais les fron
deurs de Archipel et en particulier Anaphè ont été célèbres Le
raisonnement de Bochart serait-il donc mieux établi en apparence
en réalité
Nous avons pourtant le texte de Strabon assimilant le grec
au phénicien Mais

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