The Project Gutenberg EBook of Le naturalisme au th tre: les th ories et �� �les exemples, by mile Zola �This eBook is for the use of anyone anywhere at no cost and withalmost no restrictions whatsoever. You may copy it, give it away orre-use it under the terms of the Project Gutenberg License includedwith this eBook or online at www.gutenberg.netTitle: Le naturalisme au th tre: les th ories et les exemples �� �Author: mile� ZolaRelease Date: October 25, 2004 [EBook #13866]Language: FrenchCharacter set encoding: ISO-8859-1*** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK LE NATURALISME AU TH TRE: ***��Produced by Robert Connal, Renald Levesque and the Online DistributedProofreading Team. This file was produced from images generouslymade available by the Biblioth que nationale de France (BnF/Gallica) ��MILE ZOLALE NATURALISME AU TH T�RE�LES TH �ORIES ET LES EXEMPLESDurant quatre ann es, j'ai t charg de la critique dramatique, d'abord� � � �au _Bien public_, ensuite au _Voltaire_. Sur ce nouveau terrain duth��tre, je ne pouvais que continuer ma campagne, commenc e autrefois �dans le domaine du livre et de l'oeuvre d'art.Cependant, mon attitude d'homme de m thode et d'analyse a surpris et �scandalis� mes confr res. Ils ont pr � tendu que j'ob issais� de basses � �rancunes, que je salissais nos gloires pour me venger de mes chutes,parlant de tout, de mes oeuvres particuli rement, l'exception des � �pi�ces jou es.�Je n'ai qu'une fa on de r pondre: r ...
The Project Gutenberg EBook of Le naturalisme au th tre: les th ories et �� �
les exemples, by mile Zola �
This eBook is for the use of anyone anywhere at no cost and with
almost no restrictions whatsoever. You may copy it, give it away or
re-use it under the terms of the Project Gutenberg License included
with this eBook or online at www.gutenberg.net
Title: Le naturalisme au th tre: les th ories et les exemples �� �
Author: mile� Zola
Release Date: October 25, 2004 [EBook #13866]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
*** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK LE NATURALISME AU TH TRE: ***��
Produced by Robert Connal, Renald Levesque and the Online Distributed
Proofreading Team. This file was produced from images generously
made available by the Biblioth que nationale de France (BnF/Gallica) �
�MILE ZOLA
LE NATURALISME AU TH T�RE�
LES TH �ORIES ET LES EXEMPLES
Durant quatre ann es, j'ai t charg de la critique dramatique, d'abord� � � �
au _Bien public_, ensuite au _Voltaire_. Sur ce nouveau terrain du
th��tre, je ne pouvais que continuer ma campagne, commenc e autrefois �
dans le domaine du livre et de l'oeuvre d'art.
Cependant, mon attitude d'homme de m thode et d'analyse a surpris et �
scandalis� mes confr res. Ils ont pr � tendu que j'ob issais� de basses � �
rancunes, que je salissais nos gloires pour me venger de mes chutes,
parlant de tout, de mes oeuvres particuli rement, l'exception des � �
pi�ces jou es.�
Je n'ai qu'une fa on de r pondre: r �unir mes articles et les publier. � �
C'est ce que je fais. On verra, je l'esp re, qu'ils se tiennent et �
qu'ils s'expliquent, qu'ils sont la fois une logique et une doctrine. �
Avec ces fragments, b cl s la h te et sous le coup de l'actualit� � , mon� � �
ambition serait d'avoir crit un livre. En tout cas, telles sont mes �
id�es sur notre th tre, j'en accepte hautement la responsabilit �� . �
Comme mes articles taient nombreux, j'ai d les r�partir en deux � �
volumes. _Le naturalisme au th tre_ n'est donc qu'une premi re s rie. �� � �La seconde: _Nos auteurs dramatiques_, para tra prochainement. �
E. Z.
LES TH �ORIES
LE NATURALISME
I
Chaque hiver, l'ouverture de la saison th t�rale, je suis pris des ��
m�mes pens es. Un espoir pousse en moi, et je me dis que les premi� res �
chaleurs de l' t ne videront peut- tre� pas les salles, sans qu'un� �
auteur dramatique de g nie se soit r v l . Notre th� tre aurait tant � � � ��
besoin d'un homme nouveau, qui balay t les planches encanaill es, et qui � �
op�r�t une renaissance, dans un art que les faiseurs ont abaiss aux �
simples besoins de la foule! Oui, il faudrait un temp rament puissant �
dont le cerveau novateur v nt r volutionner les conventions admises � �
et planter enfin le v ritable drame humain la place des mensonges� �
ridicules qui s' talent aujourd'hui. Je m'imagine ce cr� ateur enjambant �
les ficelles des habiles, crevant les cadres impos s, largissant la � �
sc�ne jusqu' la mettre de plain-pied avec la salle, donnant un frisson�
de vie aux arbres peints des coulisses, amenant par la toile de fond le
grand air libre de la vie r elle. �
Malheureusement, ce r ve, que je fais chaque ann e au mois d'octobre, ne � �
s'est pas encore r alis et ne se r alis�era peut-� tre pas de sit t. J'ai� � �
beau attendre, je vais de chute en chute. Est-ce donc un simple souhait
de po te? Nous a-t-on mur� dans cet art dramatique actuel, si troit�, �
pareil un caveau o � manquent l'air et la lumi re? Certes, si la nature � �
de l'art dramatique interdisait cet envolement dans des formules plus
larges, il serait quand m me beau de s'illusionner et de se promettre � �
toute heure une renaissance. Mais, malgr les affirmations ent t es de � � �
certains critiques qui n'aiment pas tre d rang s dans leur criterium, � � � �
il est vide�nt que l'art dramatique, comme tous les arts, a devant lui
un domaine illimit , sans barri re d'aucune sorte, ni gauche ni � � � �
droite. L'infirmit , l'impuissance humaine seule est la borne d'un art. �
Pour bien comprendre la n cessit d'une r volution� au th tr�e, il faut � ��
�tablir nettement o nous en sommes aujourd'hui. Pendant toute notre�
p�riode classique, la trag die a r gn en ma �tresse absolue. Elle � �tait � �
rigide et intol rante, ne souffrant pas une vell�it de libert , pliant � � �
les esprits les plus grands ses inexorables lois. Lorsqu'un auteur �
tentait de s'y soustraire, on le condamnait comme un esprit mal fait,
incoh�rent et bizarre, on le regardait presque comme un homme dangereux.
Pourtant, dans cette formule si troite, le g nie b tissait quand� � �
m�me son monument de marbre et d'airain. La formule tait n e dans la � �
renaissance grecque et latine, les cr ateurs qui se l'appropriaient y �
trouvaient le cadre suffisant de grandes oeuvres. Plus tard seulement, �
lorsqu'arriv�rent les imitateurs, la queue de plus en plus gr le et �
d�bile des disciples, les d fauts de la formule apparurent, on en �
vit les ridicules et les invraisemblances, l'uniformit menteuse, la �
d�clamation continuelle et insupportable. D'ailleurs, l'autorit de la �
trag�die �tait telle, qu'il fallut deux cents ans pour la d moder. Peu � �
peu, elle avait t ch de s'assouplir, sans y arriver, car les principes � �
autoritaires dont elle d coulait, lui interdisaient formellement, sous �
peine de mort, toute concession l'esprit nouveau. Ce fut lorsqu'elle �
tenta de s' largir qu'elle fut renvers� e, apr s un long r gne de gloire. � � �
Depuis le dix-huiti me si cle, le drame romantique s'agitait donc dans� �
la trag die. Les trois unit� s taient parfois viol es, on donnait plus� � �d'importance la d coration� et la figuration, on mettait en sc� ne les � �
p�rip�ties violentes que la trag die rel guait dans des r cit�s, comme � �
pour ne pas troubler par l'action la tranquillit majestueuse de �
l'analyse psychologique. D'autre part, la passion de la grande poque �
�tait remplac e par de simples proc�d s, une pluie grise de m diocrit � � � �
et d'ennui tombait sur les planches. On croit voir la trag die, vers le �
commencement de ce si cle, pareille une haute figure p le et maigrie,� � �
n'ayant plus sous sa peau blanche une goutte de sang, tra nant ses �
draperies en lambeaux dans les t n bres d'une sc ne, dont la rampe � � �
s'est tein�te d'elle-m me. Une renaissance de l'art dramatique sous une �
nouvelle formule tait fatale, et c'est alors