Les adaptations théâtrales du corpus arthurien au XXe siècle en France - article ; n°1 ; vol.47, pg 135-168
35 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Les adaptations théâtrales du corpus arthurien au XXe siècle en France - article ; n°1 ; vol.47, pg 135-168

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
35 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Cahiers de l'Association internationale des études francaises - Année 1995 - Volume 47 - Numéro 1 - Pages 135-168
34 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1995
Nombre de lectures 79
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jehanne Joly
Les adaptations théâtrales du corpus arthurien au XXe siècle en
France
In: Cahiers de l'Association internationale des études francaises, 1995, N°47. pp. 135-168.
Citer ce document / Cite this document :
Joly Jehanne. Les adaptations théâtrales du corpus arthurien au XXe siècle en France. In: Cahiers de l'Association
internationale des études francaises, 1995, N°47. pp. 135-168.
doi : 10.3406/caief.1995.1867
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/caief_0571-5865_1995_num_47_1_1867LES ADAPTATIONS THÉÂTRALES
DU CORPUS ARTHURIEN
AU XXe SIÈCLE EN FRANCE
Communication de Mme Jehanne JOLY
(Paris)
au XLVIe Congrès de l'Association, le 19 juillet 1994
« L'implacable Saxon sur les vergers d'Angleterre
Répandit ses idoles et ses armées,
Archarnée et fruste fut cette guerre
Un rêve en survécut, qui est Arthur»
Jorge Luis Borges, « L'Arioste et les Arabes »,
in L'auteur et autres textes, trad, par R. Caillois,
Paris, Gallimard, 1982.
La « matière de Bretagne » connaît ses heures de gloire
à la fin du XIIe (Perceval de Chrétien de Troyes) et
dans la première moitié du XIIIe siècle {Le Roman de
l'Estoire dou Graal de Robert de Boron, les continuat
ions de Perceval, le cycle du Lancelot- Graal, Perlesvaus,
Parsifal de Wolfram von Eschenbach, etc.). Ces textes,
en vers ou en prose, ont suscité un immense corpus de
nouveaux textes se rattachant plus ou moins étroitement
à leurs «modèles» médiévaux. Dès 1485, Sir Thomas
Malory signe Le Morte d'Arthur, édité par William
Caxton, compilation hétérogène de sources anglaises et
françaises. Au XVIe siècle, en dépit de nombreuses ré- JEHANNEJOLY 136
éditions de Lancelot ou Tristan et de celle d'un Perceval
en prose (1530), l'attrait pour l'Antiquité semble préval
oir et les créations d'inspiration médiévale sont occultées
(1). Mais il faut attendre l'époque moderne pour que la
« matière de Bretagne » fasse son entrée au théâtre.
Au XVIIe siècle, les opéras-ballets et pièces de théâtre
d'inspiration arthurienne sont prétexte en France à des
comédies assez éloignées des textes fondateurs (2). En
Angleterre, on peut citer le drame de William Rowley,
The Birth of Merlin or the Child Hath Found Its Father
(1662). L'époque élisabéthaine est propice à un renou
vellement de l'intérêt pour les textes arthuriens, comme
en témoigne l'opéra de Henry Purcell, King Arthur
(1691), composé sur un livret de John Dryden (3). Au
xviip siècle, il faut chercher le troisième acte de
V Orlando furioso, opéra de Vivaldi, pour trouver une
allusion à Merlin, ou le catalogue des oeuvres de Chris-
toph Willibald Gluck dans lequel est mentionné L'Isle
de Merlin, un opéra créé en 1758. William Hilton signe
en 1759 une tragédie, Arthur, Monarch of the Britons,
dont le retentissement est faible. Le XIXe siècle peut
être considéré comme une véritable renaissance de la
littérature médiévale, et en particulier des textes arthur
iens, notamment en Angleterre sous l'impulsion de lord
Alfred Tennyson (4). Wagner, avec Parsifal (1876-1882),
Thomas (1) Citons Hughes, cependant The Misfortunes Hans Sachs, of Tristant Arthur, mit 1588. Isalde (drame inachevé);
(2) Desmares, Merlin dragon, 1686, comédie, Rosidor, Les Amours de
Merlin, Merlin peintre , Dancourt, Merlin déserteur, 1690, Madame Artus,
1704 (cités par Michèle Goyens, «La survivance de la matière de Bretagne»,
Arturus Rex, Leuden, Leuden University Press, 1987).
(3) Citons également le poème héroïque de Richard Blackmore, Prince
Arthur (1695) ou son épopée, King Arthur (1697).
(4) Lord Alfred Tennyson, The Idylls of the King, Londres, 1842-1885.
Citons également Reginald Heber, Morte Arthur, in Poetical Workes, 1841 ;
F. Roeber, Tristan et Iseult, tragédie, 1845; Matthew Arnold, Tristan and
Iseult, 1852, poème, R.S Hawker, The Quest of the Sangraal, 1864, Alger
non Charles Swinburne, Tristan of Lyonese, 1882, poème; Richard Hovey,
Lancelot and Guenevere, 1891 ; Henry Lovehch, Merlin. LE CORPUS ARTHURIEN AU THÉÂTRE 137
précédé de Lohengrin (1850), marque fortement les gé
nérations suivantes (5), mais ne doit pas occulter le
drame romantique de Karl Lebrecht Immermann, Merl
in : Eine Mythe (Leipzig, 1832), ou la tragédie de Henry
Newbolt, Mordred (1895) (6), sans oublier l'œuvre pro
lixe d'un Joséphin Péladan (7).
Au XXe siècle, plusieurs traditions s'affirment et sus
citent une véritable floraison de textes (8). Les amours
de Lancelot et Guenièvre ou de Tristan et Iseult (9), la
quête du Graal, le prestige de la Table Ronde et de ses
(5) Citons, par exemple: August Reissmann, Das Gralspiel: Parsifal der
reine Tor oder die Rater von Salvador (1883), parodie, Wilhem Henzen,
Parzival, eine Mystérium (1889); Gustav Renner, Merlin (1912), Paul Matz-
dorf, Parsifal, ein Jugendhschenspiel (1925) , Emmanuel von Bodman, Der
Gra/ (1915, publié en 1925); Friedrich Johann Pesendorfer, Rosmunda, die
Gralskonigin euchanstisches Schauspiel fur die Maddchenbuhne (1916);
Hans Rhyn, Parzival und Kondwiramur (1924), etc
(6) L'engouement pour le Moyen Age s'exprime aussi dans le domaine de
l'opéra avec des créations de Simpson Cook (1835), Emile Bùchner (1862),
Theodor Hentschel (1878), ou Karl Goldmark (1886).
(7) Citons, entre autres, des «proses lyriques» réunies sous le titre La
Queste du Graal, Pans, Chamuel, 1892, titre que Joséphin Péladan (1859-
1918) justifie ainsi dans sa préface: «La Queste du Graal nomme un effort
encore inabouti de drame mystique et le nomme si bien que, pour s'emparer
de ces mots précieux, on les a donnés à ce recueil [...] offert à l'Ordre de la
Rose-Croix ». Le Mystère du Graal, pièce en cinq actes sur une musique de
Louis Bénédictus (pianiste, ami de Péladan, rosicrucien et fervent admirateur
de Wagner) annoncée dans le catalogue de l'œuvre péladane (1893), semble
être restée à l'état de projet. Voir Christophe Beaufils, Joséphin Péladan.
Essai sur la maladie du lyrisme, Pans, Jérôme Milion, 1993, p. 170-273.
(8) Voir Darkyns Janine R , The Middle Age in French Literature (1851-
1900), Oxford University Press, 1973, Wildmann Mary, «Twentieth Century
Arthurian Literature . An Annotated Bibliography », in Richard Barber (éd.), Literature, I, Woodbndge, Suffolk, Boydell and Brewer, 1982.
(9) Thomas Hardy, The Famous Tragedy of the Queen of Cornwall, 1923,
drame (London, Mac Millan, 1923) L'auteur «tried to avoid turning the
rude pesonages of the Fifth Century into respectable Victorians, as was
done by Tennyson, Swinburne, Arnold, etc. » (Noms J. Lacy, The Arthurian
Encyclopedia, New York/ London, 1986); Agnès Verlet, Yseult et Tristan,
1978, théâtre. JEH ANNE JOLY 138
chevaliers, les facéties de Merlin (10), Arthur et la fin
désastreuse du monde arthurien (11) sont autant de
thèmes variés et féconds qu'utilisent avec gravité, hu
mour et plus ou moins de bonheur un Guillaume Apoll
inaire ou un Thomas Hardy.
Parmi les œuvres théâtrales de notre siècle inspirées
par les aventures du roi Arthur et de ses chevaliers
(12), nous nous attarderons sur les créations d'Ernest
Chausson, de Jean Cocteau, d'Henri Ghéon, de Julien
Gracq, de Boris Vian, et enfin de Florence Delay et Jacques
(10) Voir Jeannie Watson, Maureen Fries, The Figure of Merlin in the
Nineteenth and Twentieth Centuries, Lewinston/New York, Lampeter Queens-
ton, E Mellen Press, 1989, Adolfo Morganti, // Mago Merhm. metastoria
di un mito letterano, Chieti, M. Solfanelh, 1989
(11) Voir Valérie M. Lagorio, King Arthur through the Ages, New
York/ London, Garland, 1990.
(12) En Grande-Bretagne Joseph Comyns Carr, King Arthur, 1895, drame
en quatre actes (London, Mac Millan, 1895) J.C Carr est également l'auteur
de Tristan and Iseult (1906) (influence wagnénenne) ; Ernest Rhys, Guenevere,
1905, et The Masque of the Grail, 1908 Selon R H Thompson /dans Norris
J. Lacy (éd.), op cit., p 452), «Rhys's treatment of Arthurian Legend is
romantic and mystical, though he demonstrates more talent than most of
his contemporaries, particularly in the creation of a lyrical and pensive
mood well suited to the music»; Tutland Boughton (1878-1960), The Birth
of Arthur (1907-1909), opéra, et Galaad, 1944, opéra. En Allemagne Félix <

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents