Lettre d un égaré - De Bock Béatrice
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Lettre d'un égaré - De Bock Béatrice

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Lettƌe d’uŶ ĠgaƌĠ J’eŶvoie Đette lettƌe au hasaƌd Đoŵŵe le seƌait uŶe ďouteille jetĠe à la ŵeƌdu temps. Je ne sais qui pourra la lire,ŵais je Đƌois eŶĐoƌe au destiŶ, suƌtout apƌğs Đe Ƌue j’ai vĠĐu. UŶe ĐoŶfideŶĐe est parfois salvatrice dela folie, Đ’est pouƌƋuoi je ŵ’efforce ainsi à briser ma solitude, sachant que la peƌsoŶŶe à laƋuelle je ŵ’adƌesse edžiste dĠjà daŶs ŵoŶ Đœuƌ.AiŶsi je vais te diƌe d’où je vieŶset ce Ƌui ŵ’a fait, espĠƌaŶt Ƌue Đela t’appƌeŶdƌa davaŶtagesur la nature humaine et te servira pour déblayer lesaspeĐts Ƌu’elle ƌegoƌge. Je suis ŶĠ d’uŶe faŵille ŵodeste etait eu une enfance vraiment heureuse. Mes pareŶts, aƌtistes, ŵ’oŶt fait voLJageƌsur tout le globe, me laissant goûter aux délices dela ŵusiƋue, autaŶt ďieŶ Ƌu’àceux de la peinture ou de la danse, dans des milieux tantôt mondains tantôt villageois, voguant de théâtres en fermes, de mégalopoles en hameaux provinciaux. Certes ma vie a, dès son début, été remplie de toutes sortes de couleurs, ainsiil ŵ’est iŵpossiďle deplaindre ce bonheur, ŵais Đ’est Đette enfance qui eût tôt fait de provoquer en moi une violente passion pour l’edžisteŶĐedes extrêmes que trop peu ont pu connaître. Tout ceci semblait, me poussant à contribuer à me rendre très vite las des relations humaines où se côtoient le mensonge et la confidence, ou bien le souci de puissance.

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Publié le 08 juin 2015
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Langue Français

Extrait

Lettƌe d’uŶ ĠgaƌĠ
J’eŶvoie Đette lettƌe au hasaƌd Đoŵŵe le seƌait uŶe ďouteille jetĠe à la ŵeƌdu temps. Je ne sais qui pourra la lire,ŵais je Đƌois eŶĐoƌe au destiŶ, suƌtout apƌğs Đe Ƌue j’ai vĠĐu. UŶe ĐoŶfideŶĐe est parfois salvatrice dela folie, Đ’est pouƌƋuoi je ŵ’efforce ainsi à briser ma solitude, sachant que la peƌsoŶŶe à laƋuelle je ŵ’adƌesse edžiste dĠjàdaŶs ŵoŶ Đœuƌ.AiŶsi je vais te diƌe d’où je vieŶset ce Ƌui ŵ’a fait, espĠƌaŶt Ƌue Đela t’appƌeŶdƌa davaŶtagesur la nature humaine et te servira pour déblayer lesaspeĐts Ƌu’elle ƌegoƌge.Je suis ŶĠ d’uŶe faŵille ŵodeste etait eu une enfance vraiment heureuse. Mes pareŶts, aƌtistes, ŵ’oŶt fait voLJageƌsur tout le globe, me laissant goûter aux délices dela ŵusiƋue, autaŶt ďieŶ Ƌu’àceux de la peinture ou de la danse, dans des milieux tantôt mondains tantôt villageois, voguant de théâtres en fermes, de mégalopoles en hameaux provinciaux. Certes ma vie a, dès son début, été remplie de toutes sortes de couleurs, ainsiil ŵ’est iŵpossiďle deplaindre ce bonheur, ŵais Đ’est Đette enfance qui eût tôt fait de provoquer en moi une violente passion pour l’edžisteŶĐedes extrêmes que trop peu ont pu connaître. Tout ceci semblait, me poussant à contribuer à me rendre très vite las des relations humaines où se côtoient le mensonge et la confidence, ou bien le souci de puissance.J’avais ƌeŶĐoŶtƌĠ la soĐiĠtĠ aveĐ les LJeudž d’uŶ eŶfaŶt auƋuel oŶ offƌe uŶ aŵouƌ iŶĐoŶditioŶŶel, j’avais ĠtĠ ďeƌĐĠ paƌ les genoux des chanteurs et des étoiles, taquiné par le verbe des musiciens, et plongédaŶs d’ĠtƌaŶges laŶgues suaves audž ŵiŵiƋues ravageuses.Mais Ŷ’Ġtait-ce pas trop pour un enfant? Aujouƌd’hui je t’ĠĐƌis, aĐĐƌoupi daŶs ŵoŶlit, au bord de la maladie. Doit-oŶ ŵouƌiƌ d’avoiƌ tƌop vĠĐu? Je Ŷe sais pas… ŵais eŶ tout Đas Đette lettƌe ŵe liďğƌe d’uŶ gƌaŶd poids Ƌue l’Ġtouƌdeƌie Ŷ’aƌƌive plus à ôteƌ.Je suis dans le noir, un noir complet, sans tâches, et je tape sur une vieille machine à écrire qui embaume de poussière mes doigts fatigués.Je ƌegaƌde daŶs le passĠ les iŵages d’uŶe effƌoŶtĠe jeuŶesseƋui ŵ’a autƌefois ďeƌĐĠ, toujours plus assoiffée de sensations nouvelles.Voilà où tout ĐeĐi ŵ’a ŵeŶĠ, dans un lit de faiblesse, tout juste à la quarantaine. Tout a commencé lorsque mes parents sont morts, tout deux, dans un excès de folie commune, voulant immortaliser leur amour : ils se sont suicidés pour moi, pour ŵ’offƌiƌ la duƌe liďeƌtĠ de l’edžisteŶĐe. C’està ce moment-là Ƌue j’ai ĐoŵŵeŶĐĠ à ƌĠaliseƌ leuƌ originalité.Je veŶais à peiŶe de ƌeŶtƌeƌ daŶs l’adolesĐeŶĐe loƌsƋue je ŵe ƌeŶdis Đoŵpte de l’ĠtƌaŶgetĠ du ŵoŶde Ƌui ŵ’eŶtouƌait: je Ŷ’avais auĐuŶ autƌe ƌepğƌe Ƌue Đelui de la dĠŵeŶtielle vie, uŶ Ŷaviƌe doŶt je Ŷ’avais jaŵais eu l’oĐĐasioŶ de diƌigeƌ le gouveƌŶail, saŶs Đesse guidĠ paƌ l’huŵeuƌ changeantede Đeudž Ƌui ŵ’avaieŶt eŶfaŶtĠ, ďeƌçaŶt au gƌĠ de leuƌ veŶt Ƌui à jaŵais s’Ġtait aƌƌġtĠ de souffler.
S’il est uŶ teŵps Ƌu’oŶ ƌegƌette, Đ’est ďieŶ Đelui de la saŶtĠ- peut-être une des conditionssine qua nonde la joie de vivƌe, Ƌue le ŵalade Ŷe goûte seuleŵeŶt Ƌu’à soŶ ultiŵe fiŶ. Apƌğs Đes ĐafĠs alĐoolisĠs où se tƌĠŵoussaieŶt les futiles jouveŶĐelles de ŵes pƌeŵieƌs suĐĐğs, pouƌ lesƋuelles j’avais brûlé les cigarettes l’uŶe apƌğs l’autƌe saŶs eŶtrouver le moindre sens, je plongeais bientôt toute drogue à portée de main dans une bouche distraite, et regardaisd’uŶ œildécidél’edžĐğsqui me transperçait.
GƌaĐe à la ŶotoƌiĠtĠ de ŵes paƌeŶts, je jouissais d’uŶ aĐĐğs à des tLJpes de ŵilieudž tƌğssélectifs, sans même y prendre racine et sans avoir lutté pour y trouver une place: oŶ ŵ’accueillait comme un génie venudesd’uŶe autƌe plaŶğte, uŶe soƌte de ŵessie paƌŵi des ƌiĐhes audž Đostuŵes dĠďƌaLJĠs et pauvƌes à l’iŶtelligeŶĐe fĠliŶe. Il Ŷ’LJ a avait, dans mon manège, plus aucune classe qui ne prévalut sur
l’autƌe. Tout Ġtait ďoŶ à saisiƌ, à ĐoŵpƌeŶdƌe, à dĠpasseƌ et à fasĐiŶeƌ.Des Đouloiƌs d’hôtels ludžueudž audž Đages d’esĐalieƌs putƌides, il Ŷ’LJ avait Ƌu’uŶe ƋuestioŶ d’odeur. Mais le parfum de la haute bourgeoisie eût tôt faiƌe de ŵe piƋueƌ les ŶaƌiŶes autaŶt Ƌue Đelui de l’urine des bas quartiers. J’Ġtais le ďouffoŶ de la ďaŶalitĠ Ƌuiou, par ses nombreuses farces, décalait les soirées mondaines ennoblissait les soiréesundergrounds, et même avec tout avec lacharnementd’uŶséducteur, je ne pouvais ŵe dĠtaĐheƌ de l’iŵaged’uŶfou.
Comme quoi il faut toujours avoir un pied au dehors pour justifier le dedans. Il ŵe seŵďlait Ƌu’une manière de se sentir plus entier était de mêler les contraires les plus improbables - et ceci par l’edžploƌatioŶ des milieux, commeautaŶt de teƌƌaiŶs de jeudž pouƌ le jeuŶe hoŵŵe Ƌue j’étais, déguisant sans cesse son âge sous du maquillage ou des paroles huileuses. Un sens de la répartie qui rappelait un certain Dorian Gray, malade de jugement et toujours plus soucieux de plaire, de surprendre pour mieux contourner son véritable reflet.J’Ġtais vide, ĠtƌaŶgeƌ, saŶs patrie ni amis. J’eŵďƌassais la faŵille desarts comme des proches, celle des théories comme une fratrie, affichant des créations aux yeux des autres, pareilles à des prodiges dPouƌ ĐeƌtaiŶs j’Ġtais lee fƌĠƋueŶtatioŶs. jongleur informatique des vers monétaires, pouƌ d’autƌes le dealeƌ iŶsoupçoŶŶaďle Ƌui dĠleĐtait les oƌduƌes de deŵaiŶ. PouƌtaŶt j’exerçais toujours la position du marginal, cela même dans les plus petits ĐeƌĐles où l’oƌigiŶalitĠ se pƌĠteŶdaitcomme un noyau de culture. Il faut dire que je ne faisais pas edžpƌğs, je jouais juste de Đe Ƌue ŵ’avaitdessiné mesLJeudž d’aŶtaŶ, d’aďoƌdun peu comme une nostalgie des débuts,eŶsuite Đoŵŵe uŶe ŵaƌƋue d’ideŶtitĠ.
Mon intégration me demandait la plus grande attention, faisant passer le requin quej’Ġtaispour un escargot, transformant ainsi toute éventuelle concurrence en une admiration condescendante : personne ne voulait échanger une place bien posée et respectée contre une quelconque excellence maladive. Entre confort et renommée, on choisissait vite. Moi qui ne pouvais obtenir une quelconque assise pérenne avec la société -j’oďseƌvais, j’appƌeŶais.Ce Ƌui Ġtait ŵaƌƋuaŶt, Đ’Ġtait leuƌ ďesoiŶ de flatteƌies, d’adŵiƌatioŶ daŶs leuƌs ĠĐaƌts,et celasuƌtout de la paƌt d’uŶ ĠteƌŶel ĠĐaƌtĠ.J’iŵitais le loup criant le langage des arrivés, moroses et blasés, ou celui des arrivistes, tassés et excités. Le sexe était pour les magnats un moyen de se sentir exister, trop souvent perdus dans leurs idéaux. C’était imminent, efficace et puissant, un peu comme une drogueƋui ƌĠduit l’autƌe à geŶoudž, ou le ŵagŶifie. Il Ġtait toujouƌs ƋuestioŶ d’uŶe logiƋue de pouvoir entre soumission et autorité, entre dĠgoût et ďƌutalitĠ, uŶe Đouƌse à l’ĠƌeĐtioŶ Ƌui ŵeŶait au ŶĠaŶt de l’espƌit, tout eŶ ĐalĐulaŶt l’atteƌƌissage foƌĐĠ des ĐoŶsĠƋueŶĐes.Tant de femmes cultivées avides de possession ou de vengeance, prêtes à sucer le bout de leur condition avec une langue à double tranchant et un tronc sans front.
La ďassesse du geŶƌe huŵaiŶ s’LJ justifie à l’edžtƌġŵe, autant dans les soirées où la bouteille de champagne se paie à mille euros que dans celles où le gramme du speed est à la dizaine. Une gloire éphémère au summum de la sensation, qui offre de la puissance à celui ne la cherchant pas ailleurs. Voilà où je passais le temps, à l’ĠpoƋue où ŵoŶ Đeƌveau se foƌŵait, et où ŵa silhouette se dessiŶait eŶ s’affiƌŵaŶt. Les doux traits de moŶ eŶfaŶĐe ŵe tiƌaieŶt eŶĐoƌe, et je Ŷ’avais heuƌeuseŵeŶtni à penser ni au pécule, ni au pays. Ma compagnie, affinée jour après jour, était maŵoŶŶaie d’ĠĐhaŶge, valeuƌ Ƌui pƌeŶait de l’aŵpleuƌ aveĐ le teŵps, et paLJait le dƌoit d’eŶtƌĠe au jardin de toutes les folies. Grace à mes efforts passés dans la musique, la danse, la peinture et les pensées,j’aƌƌivais à Đaptiveƌ de ŵaŶiğƌe à Đe Ƌu’oŶ aittoujours envie de moi : une sorte de fidèle compagnon de route pour Ŷ’iŵpoƌte Ƌui, Ŷ’aƌƌivaŶtcependant jamais à se mélanger ni à vraiment plaire, mais bien à
démasquerĐe Ƌui se ĐaĐhait à l’œil Ŷu.Les gens cherchent toujours à qui se confier, surtout quand il s’agit de ĐoŶseils dĠsiŶtĠƌessĠs. Se distƌaiƌe estla consistance de toute mesure sociale, Đ’est pourquoi adopter la démarche de la geisha, distante et serviable, est la meilleure des tactiques pour ĐoŶseƌveƌ uŶ jeu tout eŶ appƌeŶaŶt, eŶ avalaŶt la Đultuƌe, aiŶsi Ƌu’eŶ peƌfeĐtioŶŶaŶt les aptitudes paƌ leuƌ pƌatiƋue au seiŶ ŵġŵe d’uŶ ĐoŶtedžte.
La seule Đhose palpaďle doŶt j’avais hĠƌitĠ du dieu faŵilial, Ġtait uŶe gigaŶtesƋue deŵeuƌe ƌeŵplie d’iŶstƌuŵeŶts, de livƌes, d’eŶƌegistƌeŵeŶts, de peiŶtuƌes et de fƌusƋues ĐolleĐtĠs àtravers plusieurs gĠŶĠƌatioŶs de vies ďohğŵes. C’Ġtait ŵoŶ poiŶt deĐhute, et Đela l’est eŶĐoƌe. Elle ŵ’atteŶd toujouƌs, ne me pose jamais de questions, écoute patiemment mes pleurs et mes doutes, et berce ma raison. Elle inspire mes mélodies, mes écrits et mes créations intimes, même si elle ne les applaudit pas.
Arrivé à plus de maturité, de moins en moins happé par le pays de Cocagne, je revenais rassasié de mets divers et fatigué par la nature humaine. Parfois, dans un état second, le corps complètement aŶĠaŶti ŵais la tġte ƌeŵplie de ƌġve, je ŵ’LJ laŵeŶtais d’avoiƌ leveŶtƌe vide, ŵ’iŵagiŶaŶt à la plaĐe de ceux dont on enlève la nourriture de la bouche pour mieux la dévorer.Paƌfois, j’Ġtais aŵouƌeudž. Mais loƌsƋue les Đhoses se ĐoŶĐƌĠtisaieŶt, Ƌue j’eŵŵeŶais ŵoŶ faŶtasŵe daŶs ŵoŶ doŵaiŶe, il s’ĠvaŶouissait pouƌ laisseƌ plaĐe à la ĐuƌiositĠ ŵaladive d’uŶ huŵaiŶ dĠďoussolĠ.
QuelƋuefois j’avais essaLJĠ de paƌleƌ de ŵa vie, ŵais oŶ ŵe pƌit toujouƌs pouƌ uŶ fou.Et lorsque la vĠƌitĠ tƌaŶspeƌçait le ďoŶ seŶs j’LJ ƌajoutais uŶe dose de ĐLJŶisŵe, comme pour laisser penser que c’Ġtait ďieŶde la démence.J’ai tout de ŵġŵeconnu quelques personnes avec lesquellesj’ai partagé ŵoŶ ƋuotidieŶ, ŵais oŶ ŵ’eûttrop tôteŶfoŶĐĠ uŶ Đouteau daŶs le dos ƋuaŶd il eût s’agit de se comprendre.L’huŵaiŶ ŵe doŶŶaitde plus en plus de fil à retordre.
Bizarrement, plus jegagŶais eŶ ƌĠputatioŶ, plus je peƌdais eŶ ƌaisoŶ. OŶ ŵ’offƌait de joueƌ daŶs les plus grandes salles du monde, et je devenais de plus en plus moribond. Les foules les plus bariolées ŵ’aĐĐlaŵaieŶt, ŵe louaient, et je me renfermais. Un jour j’ai dĠĐidĠ de tout laisseƌ toŵďeƌ.La société, la rue comme les cafés, les bals comme les restaurants. De laisser tomber tout le monde. De juste créer pour moi un environnement serein et effacé.
Maintenant je suis seul, enfoui, dans ma prison. Cela fait des années que je ne sors que pour me nourrir en jouant et chantant quelques mélodies tirées de mon répertoire, dans les endroits miteux des banlieues où le public est toujours saoul. Je Ŷe veudž pas te diƌe ŵoŶ Ŷoŵ Đaƌ j’ai peuƌ Ƌue tuy reconnaisses uŶe iŵage Ƌui Ŷ’est mienne. J’ai seŵĠ les peƌsoŶŶages de ŵa vie, et je Ŷ’ai pas pu ŵe ƌetƌouveƌ. Je Ŷ’ai ŶoŶ plus jaŵaisrevu mes paƌeŶts, ŵġŵe si j’auƌai aiŵĠ les apeƌĐevoiƌ daŶs l’huŵeuƌ d’uŶ aƌtiste, d’un intellectuel. Je Ŷ’eŶ peudž plus de ŵa tġte, de ŵes peŶsĠes. Je suis eŶ tƌaiŶ de ŵ’ĠteiŶdƌe. Mais je voulais Ƌue tu le saĐhes, toi Ƌui est veŶu jusƋu’à ŵoi, daŶs Đette ĠtƌaŶge ŵaisoŶ Ƌu’est ma femme. Tout ceci est à toi, pour la peine que tu as prise à me lire.
Attention, elle est comme toutesles feŵŵes Ƌu’oŶ aiŵe vƌaiŵeŶt, fatale. Ne t’LJ eŶfeƌŵes jaŵais tƌop souveŶt, pƌeŶds l’aiƌ du teŵps aveĐ toi.
Moi j’ai ĠtĠtƌop suiĐidaiƌe pouƌ elle, et elle a eu ƌaisoŶ de ŵoi…J’espğƌe Ƌue ŵoŶ Đas te seƌviƌa d’edžeŵple.Il Ŷ’LJ a jaŵais d’autƌe jaƌdiŶ Ƌuecelui duquel on prend soin. Et il Ŷ’LJ a jaŵais de seĐƌet Ƌue Đelui Ƌu’oŶ ĐoŶfie.Adieu ŵoŶ uŶiƋue aŵi, pƌeŶd ďieŶ soiŶ d’elle.
Béatrice De Bock
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