Indomptable
187 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
187 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

Et si de nos jours, un jeune PDG mondialement connu, bien sous tous rapport en apparence, n'était en réalité qu'un masque ? Un peu trop sadique sur les bords, il aime pousser les gens dans leurs derniers retranchements.
Pourquoi toutes les jeunes femmes qui deviennent son assistante disparaissent-elles sans laisser aucune trace ? Dans ses locaux, seules ses règles comptent. Gare à celui qui les outrepasse.

Informations

Publié par
Publié le 20 janvier 2016
Nombre de lectures 414
Licence : Tous droits réservés
Langue Français

Extrait

PROLOGUE
« L’avantage la nuit, c’est que les trottoirs sont déserts. J’aime cette solitude, parce que je peux être moi-même, sans avoir peur d’être jugée. »
Ce soir, le ciel est dégagé et la lune éclaire les quais de la Seine. L’eau s’agite sous un petit vent froid. Avallon marche seule et choute dans une canette vide. Nulle part où aller, perdue dans cette ville qu’elle déteste. Qu’est-ce qui lui a pris de quitter la maison ? Facile ! Elle déteste son beau-père et ses gosses qui hurlent toute la journée. Fraichement débarquée de New York pour vivre dans une maison de la capitale Française, elle a décidé de larguer ses attaches une bonne fois pour toutes. Sa mère n’a pas dû appeler la police pour signaler sa disparition, de toute façon il l’a toujours convaincue qu’elle n’est qu’une délinquante et que plus elle est loin du foyer, mieux les enfants se portent. Elle choute à nouveau dans cette canette. Elle fouille dans son sac et sort son paquet de joints. Elle s’en allume un et se met à fumer.
Elle prend une tae puis expire. Elle a toujours aimé la nuit. Vous savez, ces trottoirs vides, qui vous donnent l’illusion d’être seule au monde ou d’être la plus forte. Le monde dort et vous êtes libres de rêver. De vous dire que personne ne pourra vous faire du mal. En fait, vous pouvez être qui vous voulez. Avallon aime la nuit pour son côté calme. Elle se dit qu’elle se repose quelques heures, le temps de souer, pour mieux reprendre la route ensuite.
Elle reprend une tae et expire à nouveau. La jeune femme regarde les petites vagues créées par les courants d’air. Elle sourit. Qu’aurait été sa vie, si elle était restée à New York ? Si elle n’avait pas fui ? Son rêve se serait peut-être réalisé, qui sait. Ava rêve d’être écrivaine. Depuis sa naissance, elle s’est toujours sentie diérente. Elle n’a jamais été acceptée par ses camarades de classe. Son truc à elle, c’était, et c’est encore, de vivre dans ses rêves. De s’imaginer toutes sortes d’histoires improbables et de vous les raconter comme si ça lui était arrivé ! Elle pourrait vous parler de tout et de rien. D’une histoire qui se passe au café d’en face, ou un récit se déroulant en Mongolie, dans les steppes. Lorsqu’elle rêve, elle a l’impression d’exister. D’être vivante sur cette terre et d’avoir enIn sa place. Le reste du temps, lorsqu’elle se trouve dans la foule, elle ne peut pas s’empêcher de se sentir diérente. ïl faut être honnête : elle aime vivre la nuit, va se coucher quand les autres se lèvent et déteste avoir des habitudes. Son truc à elle, c’est aussi de parler aux incompris. Vous savez les routards, les indignes. Elle se sent appartenir à
ce monde. Elle aime parler avec eux de leurs voyages, de leur vision de cette société qui va droit dans le mur.
Elle prend deux taes cette fois-ci. Elle tremble. La jeune femme ne peut pas s’empêcher de se remémorer les coups de son beau-père. Son corps tout entier en porte les marques. Ses cicatrices, ses bleus ne sont que des rappels de ce cauchemar permanent. Si tu savais le nombre de fois où elle a prié pour s’en sortir. Personne ne lui a répondu, à part le diable. ïl l’a regardée crever par terre. ïl l’a regardée se faire battre. Tous ces coups, toutes ces claques qu’elle s’est prises pour rien. Elle n’a jamais rien dit, n’a jamais critiqué leur façon de vivre. Sa mère s’était juste remariée avec un taré qui aime l’alcool et la coke plus que tout. C’est lui qui lui a fait connaître cette merde que l’on nomme drogue et qui est devenue sa seule façon de s’oxygéner la tête, d’oublier quelques heures ce mal qui aime la dévorer depuis des années. Sa mère ne voit rien, préférant rester avec ce violent individu plutôt que d’être la proie de la solitude, qu’elle redoute tant. Au Inal, Avallon était peut-être une erreur de la nature. ïl y a des jours où elle aurait aimé ne pas naître. Mais comme le dit si bien le dicton : « On ne choisit pas ses parents, on ne choisit pas sa famille. » Seule, elle continue d’avancer dans la nuit noire. C’est peut-être ce qu’elle sait faire de mieux.
ïl y a pourtant une chose qu’il ne réussira jamais à lui prendre : cette faculté à s’évader, à s’inventer des histoires. Avallon a toujours rêvé et a toujours eu cette conviction que quoiqu’il advienne qu’elle aurait une vie meilleure. Elle sait qu’elle a cette force de réaliser ses espoirs. Les détracteurs, les hypocrites, elle s’en Iche royalement. Un jour, elle sera en haut avec les étoiles. Elle voudra briller pour tous ceux qui sont comme elle et leur dire que l’espoir n’est pas vain. Chacun peut accomplir ses rêves s’il s’en donne les moyens.
Mais qui voudrait écouter une droguée, hein ?
*
Au loin, elle entend des voix. Finalement, les quais ne sont peut-être pas vides. Qu’importe, elle inspire une tae et expire. Elle se sent si bien, elle oublie les problèmes qui la torturent quotidiennement. Si « la vie n’est pas le paradis », on peut tout de même se créer son petit havre de bonheur. Elle se sent légère, pense qu’elle est invincible.
Les bruits se rapprochent d’elle. Elle n’a pas peur, au contraire. Les deux hommes en costard semblent contrariés.
-
--
Eh la Ille en noir ! Tu en as un pour moi ? Je te le paye ! Crie l’un d’eux. C’est trente euros la dose, répond-elle spontanément. Tu fais dans le cher! Tant pis, j’en ai besoin. Tiens ! Dit-il en lui tendant la somme.
Avallon lui donne un joint. C’est la première fois qu’elle revend ce qu’elle achète. La vérité, c’est qu’elle a commencé à fumer cette saloperie à cause des coups de son beau-père. Ce n’est pas bon pour elle, elle le sait bien, mais c’est son seul remède face à la douleur et à la dépression. Avec ça, elle tient bon. Avec ça, elle survit.
- Tu vends souvent ici ? Demande l’homme. - Ça dépend, pourquoi ? - J’ai besoin de me fournir à cause du sale patron que j’ai, il faut que je me détende. - Ouais, ça peut se faire. Demain soir, même heure. - Tu peux m’en avoir combien ? - Combien tu veux ? Demande Avallon comme si elle avait fait ça toute sa vie. - Un kilo. - Pas de problème. Par contre, je prends cinquante pour cent maintenant. - T’es dure en aaire toi. À croire que tu ressembles à notre bandit d’Evans. - Bon, partons. Ce soir, c’est toi qui conduis le patron. Alors, fais gae à pas te faire prendre. Lui dit son collègue.
Evans, ce nom lui dit quelque chose. Elle l’a déjà entendu quelque part, mais où ? Elle rééchit quelques instants avant de reporter son attention sur les deux types qui se dirigent vers le pont pour regagner les rues. Elle ne s’en fait pas. On est à Paris et des dealers il y en a plein. Elle prend son briquet et reprend son occupation.
*
Un homme sort de la grande tour du quartier Montparnasse. Son Idèle garde du corps, un berger allemand noir et feu, le suit au pied. Sa limousine l’attend à quelques mètres. Son chaueur est au garde-à-vous, prêt à leur ouvrir la portière.
Sa démarche rapide fait presque peur à l’employé. Généralement, lorsqu’il marche ainsi, c’est qu’il est en colère. Et, quand il est ainsi, on ne donne pas cher de la peau de ceux qui ont aaire à lui.
ïl ouvre la portière et les deux acolytes montent. La voiture démarre et prend la direction d’un luxueux hôtel parisien situé dans le quartier Rivoli. Ryan Evans, ce célèbre PDG d’une société multinationale de bus, pose son attaché-case sur ses genoux, l’ouvre et regarde une dernière fois sa présentation. Un grognement vient troubler sa lecture. Son chien semble menaçant avec son chaueur. Qu’est-ce qu’il a fait pour mériter un tel avertissement ? Le bruit se fait plus agressif. Une odeur nauséabonde parvient à ses narines. ïl regarde son compagnon qui ne lâche pas sa proie des yeux. Le lien est vite fait, l’odeur n’est rien d’autre que de la drogue.
- Arrêtez-vous ! Ordonne Ryan sur un ton menaçant. L’homme s’exécute. ïl cherche une place et après avoir arpenté quelques rues, il se gare et arrête le moteur.
--
--
Que se passe-t-il, Monsieur ? Demande l’employé, mort de peur. Expliquez-moi pourquoi ça sent la drogue dans ma limousine ! Hurle-t-il, sur un ton menaçant. Eh bien c’est que… Je n’osais pas vous le dire, mais votre se… Ma secrétaire ne touchera jamais à ces choses de son vivant. Crie-t-il.
Le chef d’entreprise sort alors brusquement, ouvre la portière et attrape son chaueur par le col. Derrière lui, le berger montre ses crocs, signe qu’il est prêt à attaquer d’une seconde à l’autre.
-
-
C’est une droguée qui me l’a vendu sur les quais. C’est la première fois que j’en prends, je vous le jure ! Ne me prends pas pour un con, abruti ! Je sais beaucoup de choses compromettantes à ton sujet, ne l’oublie pas. Dit-il en lui donnant un violent coup au visage.
Evans ouvre la portière et ordonne à son chien de monter à côté du chaueur, histoire de mettre la pression à son employé. ïl remonte et reprend la révision de sa présentation.
-
À ma conférence et plus vite que ça !
L’homme appuie sur l’accélérateur et Ile dans la nuit noire. Le PDG ne sera pas en retard. D’ailleurs, il ne l’a jamais été. ïl a toujours un coup d’avance sur ses adversaires.
*
Ryan est assis sur son fauteuil en cuir noir, orienté face aux immenses baies vitrées du cinquante-huitième étage de l’immense tour. ïl sourit. La conférence s’est déroulée à merveille et tous les journaux parlent de son nouveau modèle de bus dont la fabrication est maintenant imminente.
Mais qu’importe, là n’est pas le plus important. Un sourire narquois s’inscrit sur son visage. ïl a très envie de s’amuser. Qui va être sa prochaine victime ? Aucune de ses employés féminines ne feront l’aaire, elles ne sont pas assez divertissantes. ïl repense alors à la junkie dont lui a parlé son crétin de chaueur. Une Ille seule, sans défense. La victime idéale en soi. Son regard devient pervers. ïl sait comment il va mettre son plan en place. ïl se retourne et appuie sur l’un des boutons de son téléphone qui compose automatiquement le numéro de son assistante.
---
Que puis-je faire pour vous, Monsieur Evans ? Faites venir le chaueur qui m’a conduit hier soir. Bien Monsieur.
Quelques minutes plus tard, la secrétaire frappe et laisse l’employé entrer.
- Que me vaut l’honneur de cet entretien, Monsieur Evans ? - Dis-moi qui est cette Ille. - Elle n’a pas d’importance, je vous assure. Dit-il alors que quelques gouttes de sueur commencent à couler le long de son front. - Réponds à ma question si tu ne veux pas Inir au chômage. - Je vous assure, elle ne vaut pas le coup que l’on s’attarde sur elle. - Rappelle-toi, abruti… Je t’ai dit que je savais beaucoup de choses à ton sujet. Comme tu le sais, j’ai un ami commissaire divisionnaire. Donc, si je lui disais que tu consommes des stupéIants, mais qu’en plus cela se déroule pendant tes heures de travail, que se passera-t-il ? Avec ton casier chargé, c’est direct au trou. Dit Ryan, un sourire mauvais sur le visage. -ïl s’assied dans son fauteuil et Ixe son employé droit dans les yeux.
-
Et puis, je n’ai pas ajouté que tes gamins seraient placés en foyer.
L’homme est résigné. ïl sait pertinemment que son patron tiendra parole. ïl a enfreint les règles de l’empire, mais il a peut-être une chance de pouvoir réparer sa faute. Rares sont ceux qui en ont l’occasion.
-
---
-
C’est une junkie qui errait sur les quais. Je ne l’avais jamais vu auparavant. Déclare-le chaueur, contraint et forcé. Tu vas la revoir, je suppose. Non Monsieur. Vous avez été très clair hier soir. Bien. Alors je vais reformuler dans un langage plus adapté à ton cerveau d’incapable. Tu vas me ramener cette Ille, qu’importent les moyens. Mes gardes du corps t’aideront dans ta tâche. Tu as jusqu’à minuit ! Hurle-t-il. Oui, Monsieur.
L’homme salue son patron et sort du bureau. ïl regrette à cet instant d’avoir accepté de travailler pour ce fou. Certes, il a besoin d’argent, mais il est chaueur désormais et plus kidnappeur. ïl pensait avoir tiré un trait sur son passé de voyou, mais cet enfoiré d’Evans le lui renvoie en pleine face. Néanmoins les ordres sont les ordres et ici, on se doit de les appliquer à la lettre.
*
Avallon attend au même endroit. Elle a réussi à avoir la commande. ïl est vingt heures deux et il n’est pas là. Tant pis, de toute façon, elle avait déjà payé son dealer avec l’avance. Elle va revendre le shit à d’autres en plus cher pour essayer de se payer une chambre ce soir. Pas question de passer la nuit dehors. Elle s’annonce très froide et beaucoup de types louches zonent dehors.
La nuit dernière, elle a trainé dans les rues, espérant que quelqu’un vienne la chercher. Personne n’est venu. Elle s’est s’installée à une table au fond d’un bar, et a commandé des cafés toute la nuit pour rester éveillée. Au petit matin, elle s’est fondue dans la foule. Elle était triste et se sentait conne. Elle n’était rien qu’une pauvre droguée paumée dans cette capitale. En plus, elle n’a même pas ses papiers. Cet enfoiré les lui a pris. Elle n’est plus à ça près, tellement il lui a tout enlevé. Elle a l’habitude. Dans le fond, elle est juste une Ille brisée, seule et incomprise.
Elle n’a pas vu le danger caché dans l’ombre. Dans quelques secondes, c’est sa vie entière qui va basculer. Elle qui pensait avoir tout vécu est bien loin de se douter de ce qui l’attend. Jusque ici, ça n’était qu’un échauement. Avallon va devoir se battre, si elle veut espérer pouvoir survivre.
La limousine surgit à une vitesse folle. Elle fonce droit sur sa victime. Le temps qu’Avallon réalise qu’elle doit fuir, il est trop tard. La voiture l’a percuté et les hommes de main l’enferment dans le core de l’engin.
« L’inattendu frappe souvent au coin de la rue »
Chapitre1: Un rêve brisé
« Pourquoi ne m’as-tu pas laissé fuir dans la nuit ? Je voulais simplement rêver, même si c’était la dernière fois… »
Ses yeux cernés luttent pour ne pas se fermer.Malgré les liens qui blessent ses poignets, malgré la peur, Ava regarde droit devant elle et son regard exprime une combativité sans faille.
C’est une battante qui n’a pas dit son dernier mot. Ryan sourit : le jeu n’en est que plus intéressant. Si la proie est trop facile, il la brisera d’un coup sec et il devra vite se trouver une nouvelle cible.
Le chef d’entreprise veut quelqu’un qui ait du mental, qui soit apte à lui résister, aIn de mieux la pulvériser ensuite.Réduire à néant une récalcitrante le plongera dans un état de jouissance extrême.
Derrière cette vitre teintée, il observe sa victime avec convoitise. Combien de temps va-t-elle mettre avant de craquer ? ïl s’assied dans son fauteuil et savoure sa tasse de café. ïl a toute la nuit. Finalement, son chaueur lui aura été vraiment utile, pour une fois.
Ryan est beaucoup plus près qu’elle ne le pense. ïl scrute chacun de ses mouvements, analyse l’expression de son visage, la cadence de sa respiration. Au cours de ses stages de développement personnel, son tuteur lui a appris à décrypter le langage non verbal qui nous renseigne sur les pensées d’autrui. Certaines mimiques, la posture de la jeune femme lui prouvent qu’elle est en train de perdre pied, qu’elle ne voit pas d’issue à la situation. ïl jubile de la voir terrorisée, il aime que l’on soit à sa merci, c’est sa conception de la supériorité.
Par reex, Avallon commence à essayer de se libérer, mais rien n’y fait. Elle voudrait qu’on vienne la sauver. Mais qui le pourrait ? Elle n’a plus de maison, plus d’attaches… Elle a muré son destin en partant. Son âme
reste torturée, elle ne peut pas s’empêcher de repenser sans cesse à son passé.
Elle a envie de hurler. Elle s’est fait piéger comme une débutante. Sa respiration s’accélère, son destin est scellé. La jeune femme entend déjà son beau-père triompher, la haine se répand en elle, mais Avallon est impuissante. Non, elle ne veut pas retourner là-bas ! Encore moins maintenant et de cette façon… ïl serait capable de la tuer. La punir déInitivement pour cet aront.
Elle se souvient de son nez cassé qui lui avait valu un passage aux urgences. Le tyran avait réussi à faire croire aux médecins qu’Avallon s’était battue avec un camarade de classe. Sa mère avait conIrmé cette version, conformément aux ordres reçus.
Elle comprit qu’elle serait obligée de fuir un jour ou l’autre. Pendant que les sévices de son beau-père se gravaient toujours plus au fer rouge dans son cerveau, l’espoir de la délivrance l’aidait à tenir debout. C’est ainsi qu’elle avait attendu le moment opportun pour se sauver de l’enfer. Alors qu’elle pensait être enIn libre, la voilà qui est replongée dans un autre cauchemar, séquestrée dans une pièce sordide.
Ma belle, ce n’est pas ton médicament qui va te sauver cette fois, tu es seule. Seule face à toi-même, sauras-tu vaincre ton pire ennemi ? Je parle de toi chérie, pas du diable dans la pièce d’à côté. Tu as fui, mais hélas, la rue n’est pas un monde pour toi. Je sais combien notre âme peut se retourner du jour au lendemain contre nous. Si tu le bats, alors tu battras tout le monde. Résiste, je t’en prie. Sinon qui va survivre pour toi ? Personne ma belle. N’oublie pas que tu n’as plus de toit. Et si tu y retournes, c’est peut-être celui qui te rue de coups qui te donnera la mort. ïl faut parfois combattre les ténèbres pour en sortir. Ma phrase peut paraître absurde, mais c’est souvent en touchant le fond qu’on peut espérer se relever dignement. N’abandonne pas.
À cet instant, elle pleure, se débat. Son mental la torture, la démange.
Encore un beau butin. Une belle marionnette avec qui jouer. Mais par quoi commencer ? Choix délicat. Lui donner à penser qu’il ne lui fera pas de mal et frapper au moment où elle s’y attendra le moins ? Ou plutôt, commencer fort ? La première option lui semble être la mieux et la plus sadique. Encore quelques minutes et elle va craquer.
ïl termine son café, fait signe à ses deux gars qui gardent l’entrée de venir avec lui. ïl ouvre la porte de la pièce où Avallon est retenue prisonnière. Elle pleure. ïl sourit. Elle détourne la tête.
- Alors on est réveillée ! Ce n’est pas trop tôt.
ïl prend la chaise située près de sa prisonnière et s’assied en face d’elle. Ryan la prend par le menton. Elle ne répond rien et le regarde d’un air mauvais. ïl sait déjà quand et comment la faire parler.
- Alors comme ça on vend de la drogue à mes employés ?
La jeune femme détourne la tête, pour ne pas croiser ce regard bleu azur. Le brun éclate de rire. Voilà qu’elle fuit maintenant. Décidément, cette nouvelle recrue promet d’être drôle. Son silence doit lui être dicté par la peur. Quel bonheur pour Evans qui aime contempler ses victimes prisonnières d’elles-mêmes. Elles courent comme des souris apeurées qui cherchent la sortie dans l’obscurité. Sans savoir que la solution se trouve en elles. Mais l’être humain n’apprend pas, quel régal pour ce grand manipulateur !
— La police va venir t’arrêter, ce n’est qu’une question de temps. Dit-il très calmement. — Je n’ai rien fait ! — Mes hommes ont déjà tout avoué. Tu vas Inir en prison. — Ce n’est pas juste ! De toute façon, je raconterai aux ics comment vous m’avez traité ! crie-t-elle. C’est dégueulasse ! — Personne n’écoutera les paroles d’une junkie comme toi. — Je n’ai rien fait ! — Nous avons des preuves. — C’était la première fois ! Je voulais juste me payer de quoi manger ! — Tu avoues enIn. Dit Ryan, avec un grand sourire. J’ai cependant une ore à te faire.
La brune le scrute d’un regard sombre. ïl a vraiment le proIl d’une vermine : costard bien taillé, un regard arrogant et un sourire pervers. Et puis sa façon de se tenir, cet air qu’il prend pour montrer qu’il est supérieur. Un véritable enfoiré. Avallon serre les dents pour ne pas hurler.
— Je fais de toi mon assistante, je te loge, te nourris, te paie, mais tu devras être disponible à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit et faire tout ce que je te demande, sans aucune exception. Lui dit-il avec une fausse malveillance.
Avallon frisonne. L’assurance de ce type lui fait froid dans le dos. C’est le regard d’un homme sans limite qui Ixe Avallon, de plus en plus angoissée. Elle le contemple, earée. La jeune femme se demande ce qui peut passer par la tête de ce fou. Pourquoi s’en prend-il à elle, une Ille banale et ordinaire qui ne cherchait qu’à survivre dans la nuit. Pourquoi est-il venu l’enlever dans endroit ou un homme de son niveau n’a rien à faire ? Elle soupire…
-
Je te laisse quelques heures pour prendre ta décision. Je reviendrai dans la nuit. Sache que quoi que tu décides, tu ne pourras plus revenir en arrière. Dit-il, sur un ton ferme.
Doit-elle céder à cette pression ? Ses paupières se ferment. Peu à peu, elle fait le vide. Choisir entre vivre et mourir. N’importe qui irait vers la vie sans hésitation. Sauf que là, la vie s’appelle Ryan Evans et qu’il est un escroc de première doublé d’un pervers. Elle sait qu’elle ne sortira peut-être pas vivante de ce guêpier. D’un autre côté, elle n’a plus vraiment le choix : c’est la prison assurée. Avec la réputation du PDG, elle est sûre que cela fera la une des journaux. Une fois au courant, son beau-père n’aura aucun mal à payer des tôlards ou soudoyer un surveillant pour la pendre dans sa cellule, en faisant à croire à un suicide. Mais qu’est-ce qui l’attend après cette signature ? Une vie d’esclave ? La vie lui ore un joker qu’elle n’est pas décidée à laisser passer, elle espère pouvoir gagner assez de temps aIn de trouver le moyen de s’échapper.
— Alors qu’as-tu décidé ? — Rien, je ne ferai rien ! ment-elle. — D’accord, comme tu voudras. Mais n’appelle pas au secours quand le juge aura prononcé ta condamnation. — Non ! Je ne veux pas ! Hurle-t-elle. — C’est pourtant ce qui va t’arriver. En revanche, si tu acceptes mon contrat, tu seras libre.
Ryan éclate de rire avant de la saisir par le menton. ïl la transperce du regard.
— Je me suis également renseigné sur toi. Dans ma fonction, je n’ai pas que des amis, je dois donc tout savoir sur tout le monde, c’est pour cela que j’ai les meilleurs indics, les meilleurs détectives privés et des amis très hauts placés dans la police. Murmure-t-il doucement à son oreille. Avallon n’a plus le choix, elle est prise au piège, elle le sait bien. Elle veut rentrer chez elle, mais elle ne peut plus. Peut-être que sa nouvelle maison est tout simplement celle d’Evans. ïl a sans doute raison, elle ne survivra pas en prison. Elle est seule, vulnérable et n’a que dix-huit ans. Face à lui, elle n’est qu’un pion sur son immense échiquier.
— J’accepte, dit-elle sur un ton résigné. — Parfait. Dit-il avec un sourire pervers.
ïl claque des doigts et John arrive avec le contrat. ïl le pose sur une table non loin avec un stylo. Le chef de la sécurité la détache et l’invite à venir signer. Derrière elle, Ryan constate qu’elle cherche à lire les petites lignes.
— ïnutile de tout lire. Contente-toi de signer. Lui dit-il en caressant son dos de haut en bas.
Le corps d’Avallon se crispe. Elle signe le papier et il le reprend aussitôt, pour le conIer à l’un de ses employés.
— Trouvez-lui une chambre. ïl faut qu’elle dorme. John, demain vous la conduirez se refaire une image. Je ne peux pas avoir une assistante avec une allure pareille. — Bien Monsieur.
À cet instant, Avallon comprend qu’elle a perdu ce à quoi elle tient tant : sa liberté. Ce type ressemble au diable. Tout s’eondre en elle. Un tsunami intérieur. Elle voudrait crier, mais elle n’y parvient pas. Aucun son ne sort de sa bouche, elle se contente de ne rien dire et de suivre les gorilles de son nouveau patron. Parce que telle est la règle désormais.
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents