MÉMOIRESCONCERNANTORIENTALEL'ASIEINDE, ASIE CENTRALE, EXTRÊME-ORIENTPREMIERTOME— IMPRIMERIE E. AIIHAl'LT ET C'TOURS.MÉMOIRESCONCERNANTORIENTALEL'ASIEINDE, ASIE CENTRALE, EXTRÊME-ORIENTPUBLIÉS PAR L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES \20su*}luSOUS LA DIRECTION DEMM. SENART. RARTH, CHAVANNES, CORDIERM D K 8TITUTBUBRES L' INTOME PREMIERPARISERNEST LEROUX, ÉDITEURRIE BONAPARTE (VI*28,1913DS31.1CONQUETES DE L'EMPEREUR DE LA CHINELESPARHENRI CORDIERLa suite seize estampes gravées à Paris au dix-huitième siècle sousdela de Cociiin représentant « les de de ladirection Conquêtes l'EmpereurChine » jouit d'une grande réputation. Elle est rare et l'histoire de l'exécu-tion des planches est peu connue : nous nous proposons de la retraceraujourd'hui. Nous rappellerons tout d'ahord les faits mémorables dont ellessont destinées à conserver le souvenir.A la fin du dix-septième siècle, les Éleuthes (Kalmouks ou MongolsOccidentaux] avaient assuré leur puissance dans l'Asie centrale avec leurschefs, l'Erdeni Bahadour Kong-Taïchi, mort en lfiôo, et son second fils,Boushtou. Ils menaçaient de s'avancerjusqu'au Kou-kou-Nor, maisGaidanleurroute était barréepar d'autresMongols, lesKalkhas qui servaient d'Etaltampon entre les envahisseurs et la Chine, aussi l'empereur K'ang-hi seporla-l-il à leur secours. Gaidan, mis en fuite en préparait une1696,seconde campagne lorsqu'il mourut (1697).« La mort de Gaidan avait laissé sans grand chef ...
MÉMOIRES
CONCERNANT
ORIENTALEL'ASIE
INDE, ASIE CENTRALE, EXTRÊME-ORIENT
PREMIERTOME— IMPRIMERIE E. AIIHAl'LT ET C'TOURS.MÉMOIRES
CONCERNANT
ORIENTALEL'ASIE
INDE, ASIE CENTRALE, EXTRÊME-ORIENT
PUBLIÉS PAR L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES \20su*
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lu
SOUS LA DIRECTION DE
MM. SENART. RARTH, CHAVANNES, CORDIER
M D K 8TITUTBUBRES L' IN
TOME PREMIER
PARIS
ERNEST LEROUX, ÉDITEUR
RIE BONAPARTE (VI*28,
1913DS
3
1.
1CONQUETES DE L'EMPEREUR DE LA CHINELES
PAR
HENRI CORDIER
La suite seize estampes gravées à Paris au dix-huitième siècle sousde
la de Cociiin représentant « les de de ladirection Conquêtes l'Empereur
Chine » jouit d'une grande réputation. Elle est rare et l'histoire de l'exécu-
tion des planches est peu connue : nous nous proposons de la retracer
aujourd'hui. Nous rappellerons tout d'ahord les faits mémorables dont elles
sont destinées à conserver le souvenir.
A la fin du dix-septième siècle, les Éleuthes (Kalmouks ou Mongols
Occidentaux] avaient assuré leur puissance dans l'Asie centrale avec leurs
chefs, l'Erdeni Bahadour Kong-Taïchi, mort en lfiôo, et son second fils,
Boushtou. Ils menaçaient de s'avancerjusqu'au Kou-kou-Nor, maisGaidan
leurroute était barréepar d'autresMongols, lesKalkhas qui servaient d'Etal
tampon entre les envahisseurs et la Chine, aussi l'empereur K'ang-hi se
porla-l-il à leur secours. Gaidan, mis en fuite en préparait une1696,
seconde campagne lorsqu'il mourut (1697).
« La mort de Gaidan avait laissé sans grand chef effectif la nation des
Éleuthes; ses neveux, fils de son frère aîné Scnghe, Tscwang Arahtan et
dynastie pouvoir dansChcreng Donduk assuraient l'avenir de la le resta;
la famille du premier et il fut exercé tour à tour par ses petits-lils Baïan
Adshan Donduk, Ta\vatsi,quiel Dardsha, puis par le petit-fils de Chereng
fut 1 7o3, un des chefs éleuthes,le dixième souverain des Eleuthes. En
Amoursana, suite des fautes qui avaitétant entré en lutte à la d'Adshan
remplacé comme père Gaidan Chereng 174o),lilshuitième souverain son (f
nommé Torgui essaya s'emparerde Tsewang Arabtan 1727). un lama de(f
AME ORIENTALE.CONCERNANT L'ASIEMÉMOIRES ORIENTALE2
Tawatsi fîtpouvoir, mais fut tué. appel à l'empereur de la Chine, quidu
mais laissa la vieintervint en sa faveur, à son adversaire. Ainoursana,
servir un jourde voir Tawatsi d'instrument contre lui, gêné parcraignant
chinois, 17a.'ile contrôle des fonctionnaires leva en l'étendard de la révolte.
descendantsDeux frères musulmans, de HazratAfak, qui avaient Longtemps
Burhàn ed-Dinservi d'otages aux Chinois, (Boronitou) et K'odzichân
désignés sous les noms(Houo-tsi-lchan), de Grand et de Petit Khodja,
liberté en 1755. Tandis que Kachgar, leavaient été remis en l'aîné était à
Yarkand. Burhàn ed-Din parti d'Amour-second se rendait à embrassa le
général chinois Tchao fuir ensana, qui, battu par le Ilouei, fut obligé de
la petite vérole. Burhàn chez sonSibérie, où il mourut de ed-Din se réfugia
livrer aux Chinois. nouvellefrère, qui refusa de le C'était recommencer une
bravoure et une les Khodjaguerre. Malgré leur résistance opiniâtre,
dans le Badakhchàn. pays l'undéfaits se réfugièrent Le sultan de ce lit
dans une batailleprisonnier et tua l'autre livrée à la petite armée fidèle
qui les suivait. Lorsque Tchao Houei les réclama, on lui livra la tète du
*. »Petit Khodja et le cadavre du Grand Khodja
Les conséquences de cette victoire lurent considérables: K'ien-loung
devenait maître non seulement des territoires occupés par les Lient lies,
mais aussi de toutes les villes musulmanes dont les rivières forment le
Tarim, Aqsou, Yarkand, Kachgar. La nouvelle conquête, Sin-Kiang, fut
divisée, suivant que le pays était au nord ou au sud des T'ien chan, en
Tien ckan Pe Uni et Tien chanNan /o», administrés par des Tsi<-in9 fut suivie, en avril 1760,
d'une cérémonie grandiose dans laquelle les généraux Tchao Holi:i et Foc
Te, qui avaient pris part à cette campagne, furent l'objet d'honneurs
inusités de la part de l'Empereur. K'ien-loung. désireux de conserver pour
les générations futures les principales scènes de celle guerre, fît appel pour
les retracer aux artistes européens qui se trouvaient comme missionnaires
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à la Cour .
L'Empereurn'avait d'ailleurs que l'embarras du choix: quatre peintres,
dont trois, membres de la Compagnie de Jésus, résidaient à Pe-king et
Cohdiku, dans Layissk Ramhau», 2. Lavissk Kamuwjd, Histoire \ III,1. Ht:mu et et générale,
Histoire VIII, 930-937. p. 938.générale, pp.