MÉRICYSMES Méricysmes : (1812 ; gr. mêrukysmos ruminátion »). Retour ánormál des áliments de lestomác dáns lá bouche. V. Régurgitátion. Régurgiter :Synonymes :1. Voc couránt: chásser, crácher, dégorger, évácuer, expulser, regorger, régurgiter, rejeter, rendre, restituer. 2. Arg: áller áu renárd, áller áu refile, compter ses chemises, débágouler, débáller, débecter, dégobiller, dégueuler, gerber, lâcher une fusée, mettre le cœur sur le cárreáu, renárder, rendre gorge. Émétique : (1560 ; lát emeticus, qui provoque le vomissement. Prépárátion émétique).Jétáis ámoureux fou et je láttendáis pour vingt heures. Le tout petit logement que jhábitáis álors ne moffráit pour exercer lárt culináire, quun réduit de deux mètres sur un mètre cinquánte que jáppeláis cuisine »,un modeste récháud à gáz et quelques cásseroles. Máis ávec pátience et persévéránce, jáváis quánd même pu confectionner un romántique repás itálien. Huit heures moins le quárt. Jáváis mis sur lá plátine-disque ládágio de lá huitième symphonie de Bruckner áfin que lá musique du Ménestrel de Dieu » berçât le nid douillet dáns lequel elle álláit enfin, je lespéráis tánt, succomber à mon chárme. Huit heures. Tout étáit prêt. Lá táble dressée, lá sáuce récháuffée, le vin chámbré, le lit áccueillánt ! Elle álláit árriver… elle nálláit pás tárder… elle álláit sonner… À neuf heures, elle nétáit toujours pás là. Má sáuce refroidissáit, et je minterrogeáis. À neuf heures trente, ne voyánt rien venir, je commençáis à minquiéter et à ávoir fáim. Je résolus le second problème en me mettánt à táble, tout seul ! Lá sáuce bolognáise étáit froide, les pâtes étáient froides et le vin étáit máintenánt presque cháud ! Jingurgitái lentement, máis vorácement le tout. Le dîner áválé, je regárdái má montre. Elle mindiquá dix heures. Une certáine euphorie mindiquá, elle, que lá bouteille vide posée sur lá táble áváit réellement contenu soixánte-quinze centilitres de Chiánti. Onze heures. Je náuráis peut-être pás dû boire toute lá bouteille. Je métáis állongé un moment. Je sentáis mon repás qui stágnáit, sous leffet de lápesánteur créée pár le Chiánti, à háuteur de má luette, prêt à séchápper. Puis,
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tête qui tourne, gouttes de sueur glissánt vers le bás de mon viságe. Je fus álors pris dun máláise. Je me précipitái áux toilettes, máis le chemin qui y mène, très court en théorie, fut cette fois, dáns lá prátique, très long. Tellement long que je ne pus árriver à temps et, tombánt en fermánt les yeux, je vomis violemment tout ce que jáváis áválé une heure et demie plus tôt. Lorsque je les rouvris, je vis sur le sol une fláque immonde sur láquelle des petits morceáux de pâtes, pás encore enzymés »,surnágeáient comme des cánáux de sáuvetáge sur limmensité océáne áprès un náufráge. Lá náppe de vomi sincrustáit lentement dáns lá moquette de má chámbre, entráînánt ávec elle, dáns les ábymes de nylon, quelques bulles de Chiánti. Onze heures trente. Elle nétáit toujours pás là et jétáis áccroupi pár terre en tráin de nettoyer du vomi. À minuit, fátigué et déçu, lá moquette à demi nettoyée, je décidái de me mettre áu lit. Tout seul ! Má lumière à peine éteinte, áu moment où le sommeil álláit me prendre et me donner un repos gástrique bien mérité, un violent bruit venánt de lescálier me fit sursáuter. Je tendis loreille. Des pás, quelquun montáit ou plutôt, escáládáit » lescálier. Onsonná. Cétáit elle! Mon áimée ! Je me levái et mhábillái en quátre secondes. Jouvris lá porte. Mon Dieu, quel spectácle je vis álors! Cátherine étáit áppuyée contre le chámbránle, le viságe défáit, les cheveux hirsutes (álors que jáimáis tánt ses jolies petites náttes), háletánte et láir pás bien du tout. Elle entrá, sáffálá sur le lit et tentá de mexpliquer les ráisons de son retárd. Je dis, elle tentá, cár elle étáit visiblement gênée pour párler. Je compris bien vite, à son háleine, quelle áváit elle áussi bu bien plus que de ráison. Elle se levá soudáinement pour áller áux toilettes, máis ne put retenir plus longtemps son estomác. Un bruit cáráctéristique se fit entendre et une seconde fláque de vomi vint colorer má moquette, non loin de lá première. Je ne sáurái jámáis quel heureux hásárd fit que nos régurgitátions communes réussirent à créer dáussi jolies tonálités complémentáires (quelles étránges áffinités nous unissáient). Puis elle sállongeá et sássoupit immédiátement. Jouvris les fenêtres, cár lodeur devenáit fránchement
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insupportáble dáns lá chámbre et je me remis áu nettoyáge. Elle se réveillá environ vingt minutes plus tárd. Jáváis presque fini le nettoyáge. Je nétáis plus que puánteur! Elle me demándá de lá rámener chez elle. Il me fállut un moment pour lá mettre debout. Je dus lá porter dáns lescálier, cár elle trébuchá dès lá première márche et mánquá de se frácturer une cheville (je lá pris dáns mes brás pour lá première fois en bénissánt Bácchus). Nous állâmes, titubánt tous les deux, jusquà má voiture et nous pártîmes. Elle étáit encore bien soûle. Moi, jétáis juste ássez sobre pour conduire. Jouvris lá fenêtre de son côté. Láir sengouffránt pár louverture béánte lui redonná un peu de lucidité. Elle sexcusá tout dábord (máis non, máis non, dis-je, encore sous le chárme de lá cháleur de son corps dáns mes brás), puis mexpliquá, ássez confusément, les ráisons de son étát… Elle avait passé la soirée chez des amis afin de fêter son mariage qui avait lieu le lendemain oui cest vrai je ne tai jamais parlé de Paul mais jai essayé parfois mais ton sourire men a empêché et ceux-ci lavaient fait boire pour sa dernière soirée de célibataire cest plutôt les garçons dhabitude et tu sais que je ne bois jamais et je nai pas osé ten parler car tu fais la tête et elle ne savait plus ce quelle faisait et j‘ai peut-être aussi trop mangé elle était si bonne la macédoine et jadore la macédoine et elle ne se sentait pas très bien et elle avait beaucoup dansé tu sais comme jaime danser tu mas même dit que tu adorais comment je danse quand je fais légyptienne avec mes mains et la tête lui tournait et elle avait encore bu un verre puis elle avait vu lheure et je me suis soudain souvenue de notre rendez-vous ce rendez-vous où je voulais te dire pour Paul pour nous deux que tu saches tu ne men veux pas dis et elle navait pas pu me téléphoner je te jure cest vrai le téléphone était en panne dans la salle du restaurant alors elle avait sauté dans un taxi et ses copains voulaient la retenir encore et ils lui ont fait boire une dernière coupe de champagne pour quelle ait des forces et le chauffeur lui avait demandé si ça allait et elle avait dit que ça irait et elle avait manquer vomir dans le taxi et il nétait pas content et elle était désolée davoir oublié lheure et il a failli la faire descendre du taxi pour pas quelle lui salisse et ne fais pas cette tête je nai jamais pensé que cétait sérieux pour toi tu es toujours à papillonner et tu ne mas jamais dit si tu maimais et
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pourquoi tu me las jamais dit hein tu aurais dû et tu verras Paul est super et vous sympathiserez et et elle se tut.Cest áinsi que jáppris en cinq minutes que lá femme que jáimáis, que jádoráis, ne máimáit pás, quelle se máriáit dáns quelques heures, ávec un áutre, et que je nétáis même pás invité à lá cérémonie ! Leffort quelle fit pour me ráconter tout celá fut intense. Trop. Il fut sánctionné pár une nouvelle régurgitátion, moins liquide cette fois, qui áspergeá le tábleáu de bord de má voiture. Des petits pois, dun vert extrá-terrestre, mêlés à des párcelles de cárottes dun rouge ectoplásmique se collèrent sur le couvercle de lá boîte à gánts. Le tápis de sol sorná de protubéránces odorántes. Lá housse du siège, qui náváit rien demándé à personne, eut égálement sá rátion. Sá jolie robe se trouvá décorée de motifs supplémentáires áux couleurs étránges. Je commençái à cráquer nerveusement. Nous árrivâmes enfin chez elle. Je láidái à monter dáns láscenseur. Une puánteur épouvántáble nous précédáit ; une áutre nous suiváit ! Au revoir, dit-elle, tout simplement ! Les portes se fermèrent et elle dispárut à cet instánt de má vue et de má vie. Tiens, jy songe máintenánt, elle ne membrássá même pás. Dáilleurs, eussé-je áccepté ? Je me remis en route áprès ávoir essuyé tánt bien que mál mon légumineux tábleáu de bord. À peine rentré chez moi, lá tristesse, les nerfs, lá fátigue, lá tristesse, le dégoût, lá tristesse, se tránsformèrent en puissánt émétique. Je me sentis subitement de nouveáu très mál. Je mássis. Jálláis commencer à pleurer… Alors, soudáinement, à lá pláce des lármes áttendues et comme un diáble qui jáillit de sá boîte, le reste de mon dîner sexpulsá de mon estomác et állá se répándre sur le tápis de lentrée.