ECCE BESTIA
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Description

Livre d'ARTISTE, de FRANCOIS TONNIAC , Poète et GUILLAUME LANDEMAINE, Plasticien, exemplaire unique sur velin d'arche.

Informations

Publié par
Publié le 31 mars 2012
Nombre de lectures 258
Langue Français
Poids de l'ouvrage 7 Mo

Extrait

ECCE BESTIA
François Tonniac
Guillaume Landemaine
Les Indolents Solitaires
Livre d’ARTISTE
Livre 1
Exemplaire Unique 2008
      Vois la médiocrité de nos vies parallèles Nous pouvions partager des hauteurs d'âme Une bonté, la grandeur des mots anciens Vois nos angoisses, morsures d'enfants gâtés Nos écorchures égoïstes, nos moroses asthénies Tu fais semblant d'être là mais tu désertes Les mots sont vacants et tu parles sans penser Je te préfère muet à penser sans parler Tu ne parles que de toi, tu ne penses qu'à toi Tu n'es qu'un homme, finalement comme les autres Mais ton besoin, ton envie, ta pulsion de différence Est-ce ton ego, plus obscur encore que ton désir primitif ? La lucidité te fait défaut, je le sais et tu pleures Tu te plains sans forme et sans raisons Pour larmoyer mais regarde et sois lucide Geindre te diminue mais ne te méprends pas Mon pessimisme n'est pas plainte, il est debout Contre le monde uniforme, debout et droit, insolent Et je me moque de tes sophismes et tes atermoiements Tu te protèges, je comprends mais n'admet pas Paraphrène, schizoïque, homotique, mon frère, mon semblable ! Fraternité de papier, tes haines secrètes sont broutilles Et font le monde, c'est comme ça ? L'ironie est sans voix, la raison sans mots,  Va, triste bête, vers ton destin de charogne
                         
De ce grain de sable au milieu des mots Ou de folie, jamais ne renaîtront les idéaux Et qu'importe, à l'heure des fuites Tu ne t'assignes plus de construire Les pierres de ta mémoire sont descellées Et rodent, désormais, au milieu des ruines Les fantômes de tes éphémères inconsciences Tes renoncements cupides et tes trahisons Ton image valait-elle tant d’abandons ? Vois tes pulsions, ton avide nécessité. Ne me reproche pas d'avouer La souffrance que tu m'imposes Je ne suis pas de ton univers Mais de ton monde invivable et pervers Comment élire la même indifférence ? Faiblesse et déliquescence, ton insensible arrogance ? Nul mot n'est assez dur, et tendre à la fois Reviens au sein du monde, l'homme n'est que ta main Ta cruauté est double et a son envers La bonté refoulée, l'humanité refusée Et il est fort possible que je ne sache plus Désormais te convaincre et toi me comprendre
  
Mes mots n'ont plus d'âge pour t'accabler Mais une origine et des heures d'insomnie La mort rôde quand on confond le rêve et la réalité Tout vient de là avec la hargne et la colère Tant d'humanités trahies aujourd'hui à reconquérir Tant d'évidences à redire et de portes à ouvrir De bouches à fermer et d'autres à desceller Va-t-en si tu veux, vexé des vérités premières Mais ton égoïsme est monstrueux et tes mots pervers L'anathème me soulage mais ne lève pas ma peine Il te fallait donner tu as repris la bonté Mise en pièce, travestie, étalée sur le trottoir Il te fallait comprendre tu as répudié les idées Tu veux un avenir et tu perds la mémoire Une tête vide en avant et le cœur muet Tu vends du futur sans avenir Ce n'est pas pour voir la mer que tu construits des buildings Que tu manges mal, sens mal, aimes mal Finalement tu es aussi perdu que je me sens seul Ce squelette mi homme mi bête c'est toi Homme électronique à puce, homme sans peau, déchu Ce pauvre rien, ce vague souvenir qui survit pas même ému. Qui erre, aveugle, comme un sphinx déchu.
D'où vient que l'azur est désormais hermétique Comme les arbres, les oiseaux, les rivières Plus de voyages, nul but à nos confins abolis Il n'y a plus de fins à nos abîmes intérieurs De quelles découvertes payer ses dérives carcérales ? Nos rêves éteints sur les murs des cellules dorées Les modèles ont détruit nos visages et nos âmes Te souviens-tu du temps où tu ne ressemblais à personne ? Libre et serein, unique et libre plus que ton image Tes rêves ressemblaient à l'avenir au-delà de l'azur Les nuages tes complices dessinaient tes espoirs Imaginaires et limpides comme un cristal de rêve Tu ne devais aucun mot à personne Qu'un seul à toi-même si intense ta liberté Aujourd'hui comme le double d'un double, tu vas tête baissée Vers d'autres doubles qui n'ont pas de chemin Tu n'as que des lendemains identiques au jour qui passe Tu ne charges plus d'émotions ni ton corps ni ta chair Tes mots ne sont plus paroles depuis que tu bavardes Comprends-tu pourquoi je vis seul pour parler seul.
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