La poudre des astres brisés Roule encor par les étendues : Mais où vont le vent des baisers Et l'âme des amours perdues ?
Fantaisies célestes V La Voie lactée
Comme des étoiles, nos cœurs Sont faits de lumière immortelle ; Ils se brisent aux chocs vainqueurs ; Mais leur poussière où donc va-t-elle ?
Nous voyons couler notre sang Au bord de la nue enflammée, Dans le couchant éblouissant ; Mais où fuit sa rouge fumée ? Quelle brise, effleurant ces flots, Recueille l'esprit de nos rêves, Les délices de nos sanglots Et l'ivresse des heures brèves ?
Ah ! dans les débris radieux Qui font ta lumière argentée, Sous les pas tranquilles des dieux, Emporte-les, ô Mer lactée !