José-Maria de Heredia Les Trophées Alphonse Lemerre, 1893(p. 42).
V iens. Le sentier s’enfonce aux gorges du Cyllène. Voici l’antre et la source, et c’est là qu’il se plaît À dormir sur un lit d’herbe et de serpolet À l’ombre du grand pin où chante son haleine. Attache à ce vieux tronc moussu la brebis pleine. Sais-tu qu’avant un mois, avec son agnelet, Elle lui donnera des fromages, du lait ? Les Nymphes fileront un manteau de sa laine. Sois-nous propice, Pan ! ô Chèvre-pied, gardien Des troupeaux que nourrit le mont Arcadien, Je t’invoque... Il entend ! J’ai vu tressaillir l’arbre. Partons. Le soleil plonge au couchant radieux. Le don du pauvre, ami, vaut un autel de marbre, Si d’un cœur simple et pur l’offrande est faite aux Dieux.