Frédéric Plessis—Le Parnasse contemporain, II Médaille
Je veux, comme un artiste amoureux des émaux, Fondre patiemment les teintes délicates De la rose, du ciel, de l’or et des agates Pour en faire des prés, du soleil, des hameaux.
Sur le fond de médaille, à travers les rameaux, Les murs remis à neuf auront des blancheurs mates, Et dans les blés vernis mille fleurs écarlates Inviteront les pieds des joyeux animaux.
Quand j’aurai terminé cette œuvre singulière, Je la contemplerai longtemps à la lumière D’un pâle jour d’été qui rassérénera ;
Puis, comme l’avenir sur mes rêves de gloire, Sur le médaillon bleu mon doigt étalera Un flot définitif d’encre boueuse et noire.