René Lacaille ou comment réussir sa vie
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René Lacaille ou comment réussir sa vieExtrait du Maloya.orghttp://www.maloya.org/article1095.htmlRené Lacaille ou commentréussir sa vie- Les Tribunes - Date de mise en ligne : lundi 1er mars 2010Date de parution : 31 mars 2010Maloya.orgCopyright © Maloya.org Page 1/6René Lacaille ou comment réussir sa vie"René Lacaille ou comment réussir sa vie" //Certains diront que c'est une solution de facilité, mais qu'importe après tout... du moment que le proverbereflète ICI une évidente réalité : nul n'est prophète en son pays. Le prophète en question c'est René Lacaillehonoré en janvier dernier par une rafale de trois prix d'envergure nationale. Et même, n'hésitons pas àl'affirmer : internationale. Explications.La presse réunionnaise a abondamment relaté et commenté l'information : suite à la sortie du double CD CordonKaméléon, René Lacaille a été primé en janvier 2010 par l'Académie Charles-Cros avec un Grand PrixInternational du Disque et du DVD dans la catégorie « Musiques du Monde ».Et ce n'est pas tout puisqu'outre cette distinction des plus honorables (et des plus méritées) dans le monde de lamusique, Tonton René s'est aussi vu attribuer deux autres prix : celui de l'Organisation internationale de lafrancophonie pour les valeurs transmises par son dernier enregistrement, en l'occurrence le fameux double albumCordéon Kaméléon.Et s'y ajoute également un Coup de Coeur décerné par l'Académie Charles-Cros, et remis aux Trois Baudets àParis, la salle ...

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Extrait

René Lacaille ou comment réussir sa vie
Extrait du Maloya.org
http://www.maloya.org/article1095.html
René Lacaille ou comment
réussir sa vie
- Les Tribunes -
Date de mise en ligne : lundi 1er mars 2010
Date de parution : 31 mars 2010
Maloya.org
Copyright © Maloya.org
Page 1/6
René Lacaille ou comment réussir sa vie
"René Lacaille ou comment réussir sa vie"
//
Certains diront que c'est une solution de facilité, mais qu'importe après tout... du moment que le proverbe
reflète ICI une évidente réalité : nul n'est prophète en son pays. Le prophète en question c'est René Lacaille
honoré en janvier dernier par une rafale de trois prix d'envergure nationale. Et même, n'hésitons pas à
l'affirmer : internationale. Explications.
La presse réunionnaise a abondamment relaté et commenté l'information : suite à la sortie du double CD
Cordon
Kaméléon
, René Lacaille a été primé en janvier 2010 par
l'Académie Charles-Cros avec un Grand Prix
International du Disque et du DVD dans la catégorie « Musiques du Monde »
.
Et ce n'est pas tout puisqu'outre cette distinction des plus honorables (et des plus méritées) dans le monde de la
musique, Tonton René s'est aussi vu attribuer deux autres prix : celui de
l'Organisation internationale de la
francophonie
pour les valeurs transmises par son dernier enregistrement, en l'occurrence le fameux double album
Cordéon Kaméléon
.
Et s'y ajoute également un
Coup de Coeur décerné par l'Académie Charles-Cros
, et remis aux
Trois Baudets
à
Paris, la salle mythique ouverte au lendemain de la seconde guerre mondiale par Jacques Canetti et qui a retrouvé
une nouvelle jeunesse depuis un peu plus d'une année.
AMBIANCE CREOLE A LA MAISON DE LA RADIO A
PARIS
Et c'est ainsi que sous l'égide de l'Académie Charles-Cros, la culture réunionnaise a été, le 7 janvier 2010,
à
l'honneur à la Maison de la Radio
à Paris. Et rythmes et refrains créoles ont résonné dans
le studio Charles Trenet
. De quoi surprendre plus d'un prestigieux invité, dont Hugues Auffray - récompensé par l'Académie Charles-Cros
pour l'ensemble de sa carrière - qui a engagé la conversation avec René Lacaille.
Ce triple coup de projecteur à l'un des artistes les plus attachants et les plus créatifs de la « scène réunionnaise »
mérite quelques réflexions, voire mises au point. Car on ne peut pas se contenter de féliciter René pour son oeuvre à
la fois intense et diversifiée et puis reprendre tranquillement le cours de la vie sans se poser quelques questions.
D'emblée une évidence s'impose : il est à vrai dire inexact d'affirmer que la carrière de René Lacaille s'est épanouie
sur la « scène réunionnaise ».
Un retour en arrière s'impose. Relisons
Alain Courbis, alors journaliste au Quotidien de la Réunion
(17 mars
1989), « En 79, René Lacaille est parti pour une tournée d'un mois en métropole avec une troupe de maloya où l'on
trouvait des gens que l'on connaît aujourd'hui pour d'autres responsabilités, comme Jacques Dambreville ou Tony
Manglou... René Lacaille est resté en métropole après cette tournée. Il a passé quelques années sur les routes de
France à jouer avec d'autres talentueux Réunionnais exilés comme le batteur Bernard Brancard. C'est en 1983 qu'il
s'est installé à Annemasse en Haute-Savoie. A cette époque il rencontrait déjà Michel Tabarand et François
Longuemarre au sein d'un groupe de jazz. Après s'être perdus de vue pendant quelque temps, ils se sont retrouvés il
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y a quelques mois et, après une longue conversation de nuit sur un parking d'Annecy, ils ont décidé de lancer le trio
Aster ».
Bien de l'eau a coulé dans les ravines de La Réunion... Alain Courbis s'est investi à fond dans le développement
artistique, et a pris la direction du Pôle Régional des Musiques Actuelles, alors que le trio
Aster
a sorti un album
éponyme en 1996, dans le prolongement de
Mycose Créole
en 1991, sorti d'abord sous forme de cassette puis de
CD.
Puis il y aura les albums
Patanto
en 1999,
Dididig
en 2003. Sans oublier
Mapou
l'année suivante : outre une reprise
d'un titre de Maxime Laope, tous les titres de cet album sont signés René Lacaille. De quoi faire mentir ceux qui se
disent que le créateur de
Cordéon Kaméléon
s'est spécialisé dans la reprise de refrains réunionnais et autres airs de
jazz.
C'est mal connaître ce Réunionnais qui a grandi dans une famille où la musique était un art de vivre.
DIRE CE QU'ON A SUR LE COEUR
Oui, à bien lire les déclarations de l'intéressé dans les médias réunionnais, il semble que les trois récompenses
décernées en janvier lui ont enfin donné l'occasion de dire ce qu'il avait sur le coeur.
Hé oui, on en revient à l'histoire du prophète qui a quitté son pays où il se sentait sans doute à l'étroit, après avoir
mené à bien une aventure musicale avec le groupe Caméléon qui a fait date dans l'Histoire - avec un grand H - de la
musique et de la chanson réunionnaise.
Absence de reconnaissance sur la terre natale est le repère des
déclarations de René Lacaille dans les médias locaux
: oublié dans les nominations du Prix Aimé Césaire,
absence de personnalité réunionnaise à la remise du Prix de l'Académie Charles-Cros, etc. Bref la (très)
désagréable impression d'avoir été mis dans un placard dont on avait perdu la clé...
Mais on sent bien à travers ces coups de gueule que René en avait gros sur le coeur, après toutes ces années
passées loin de sa Réunion. ((
Pas étonnant que Gaëlle Gonthier du
Quotidien
(8 janvier 2010) ait titré « Oublié ici, consacré à Paris », et que
Marine Dusigne ait raconté dans le
JIR
(9 janvier 2010) comment « Le Roi René rafle le tiercé ! ». Et
Témoignages
(9 janvier 2010) de citer entre autres Paul Vergès, s'exprimant en son nom personnel
et au nom du Conseil
Régional : « Cette distinction exprime la reconnaissance de votre talent et de votre rang d'artiste de premier plan.
Elle honore aussi La Réunion dont vous faites rayonner la culture, l'identité et la créativité. Ce Prix est également la
récompense d'une carrière remarquable, dont la longévité témoigne de la valeur de votre travail et de vos créations
musicales ».
Vous avez dit longévité ? Parlons-en justement et replongeons dans les années 70 lorsque ce fils d'accordéoniste -
qui porte le même prénom que son père - s'en donne à coeur joie avec ses dalons d'alors :
Michou, Luc Donat,
Joël Gonthier, Gérard Brancard, Hervé Imare et tant d'autres
. Le temps des p'tits bals du samedi soir et des
salles vertes. Le temps aussi d'enregistrer en 1975
Ad hoc
, un 45 Tours chez Jackmann avec deux titres dont le
fameux « Sax Sega ».
Une époque lointaine où René était musicien à La Réunion, en avançant avec audace vers un maloya électrique qui
fit sursauter bien des puristes. Car en
1977 sort un 45 Tours nommé
Caméléon
, enregistré avec une poignée de
pointures réunis sous le même nom.
On trouve Hervé Imare au chant, Loy Ehrlich aux claviers, Bernard
Brancard aux claviers et - comment l'oublier alors qu'il fallu qu'il meurt en 1995 pour que son talent soit
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enfin reconnu et apprécié bien au-delà de La Réunion - je veux évidemment parler d'Alain Peters
.
Enregistré au studio de Saint-Joseph,
Caméléon
s'enracine dans un maloya électrique et des accents jazzy et rock
des années 70. Il offrait deux titres. Et quels titres ! « La rosée su feuille songe » et « Na voir demain », une
composition signée Loy Ehrlich, oui celui qui se lancera au début des années 80 dans l'aventure magnifique et
éphémère de
Carrousel
. Mais ne nous égarons pas et revenons à Tonton et à son nouvel album
Cordéon Kaméléon
.
« TOUTE LA MUSIQUE QU'IL AIME LE RENE ELLE
EST LA. FRATERNELLE, EVIDENTE, LUMINEUSE »
Vous avez dit Caméléon (avec un C) en 1977 ? Hé oui et comme s'il avait voulu perpétuer ce souvenir que le
musicien de Saint-Leu a appelé son double CD
Cordéon Kaméléon
: belle référence à une époque de pionniers
qu'on retrouve dans un titre de cet opus auquel ont pris part nombre d'artistes chevronnés tels
André Minvielle,
Tommy Jordan, Danyel Waro, Denis Péan du groupe Lo'Jo, Loïc Lantoine, et Loy Ehrlich (tiens tiens, comme
« au bon vieux temps » !), etc. Et bien sûr, le guitariste américain Bob Brozman
.
Incluant un livret de 40 pages, ce double CD navigue entre 12 chansons et 17 instrumentaux :
une réalisation des
plus soignées signée Serge Glanzberg, sous le label Connecting Cultures et distribuée par Rue Stendhal
.
«
Cordéon Kaméléon
» c'est le titre créole de ce somptueux cadeau ou séga et maloya officialisent leur mariage
avec les mille et unes couleurs musicales
intégrées par le virtuose au cours de sa carrière. Toute la musique qu'il
aime, le René, elle est là. Fraternelle, évidente et lumineuse ».
Signée
Jean Théfaine
, cette affirmation a paru dans la revue
Chorus
n°66 (hiver 2008- printemps 2009). Elle résume
avec justesse la portée de ce double opus-reflet de 55 ans de vie au service de la musique. Et ses propos ont
d'autant plus de poids que le journaliste de
Chorus, les cahiers de la chanson
a plus d'une fois chroniqué les albums
de René Lacaille dans cette publication hélas victime d'une liquidation judiciaire le 22 juillet 2009.
Dans le n° 17 (automne 1996), Jean Théfaine présentait Aster en qualifiant René Lacaille « d'authentique découverte
». Rebelote
dans le n° 34 (hiver 2000- 2001) avec
Patanto
: « En un mot comme en cent : voilà une merveille de
disque ».
Et pour le CD
Mapou
,
Chorus
présentait, toujours sous la même signature, René Lacaille comme un « guitariste,
accordéoniste et chanteur d'exception. Mais il y a bien d'autres ingrédients dans cet opus chaleureux, comme le
quadrille créole, la valse, la mazurka, le calypso... Un arc-en-ciel d'influences totalement assimilé ».
A L'UNISSON DES MUSIQUES ET DES CULTURES DU
MONDE
Oui, ainsi progresse René Lacaille :
Réunionnais jusqu'au bout des boutons de son accordéon, et en même
temps un artiste transporté par le besoin d'universel
. Sans frontières linguistiques ou musicales. Sans oeillères
ni débat sur une identité qu'il vit au quotidien sans se poser mille et une questions.
Il est facile de le retrouver en pleine action sur scène et en entretien sur
nombre de sites. Et parmi eux
Mondomix,
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spécialisé dans les musiques et les cultures du monde
. Une expression qui va à merveille à ce créateur qui
s'affirme loin de son île natale.
Que serait-il devenu en étant resté à La Réunion ? En voilà une question à la fois inutile et sans réponse, tant
il est
évident qu'entre galères et galas, coups de blues et rencontres magiques, René a fini par se frayer un
chemin bien à lui
. Ici pas question de route bien droite avec des panneaux qui vous disent d'où vous venez et où
vous vous rendez. Non chez lui ce serait plutôt du genre « chemins de traverse » comme le chante Francis Cabrel.
Des chemins dont René a toujours parlé sans en amoindrir les difficultés. Ainsi, lors de la sortie du CD
Aster
, il se
confiait en mars 1989
à Jean-René Félicité, journaliste de
Témoignages
. Evoquant sa décision de demeurer en
France sans le groupe avec lequel il était arrivé, il racontait : « ça a été une période de galère. A Paris, je n'avais que
ma guitare. Je ne me sentais pas bien dans ma peau. Je prenais des choses qui n'étaient pas très bonnes pour ma
santé. Je suis descendu bien bas. C'était la période d'ombrage, de brouillard ».
Et c'est en affrontant et en surmontant ces obstacles, et en plongeant dans un indispensable métissage musical et
culturel que René a trouvé sa voix et sa voie. En témoignent entre autres les contacts noués au gré des scènes et
des coulisses avec tant de professionnels à travers le monde. Tel le
Québécois Jean Beauchesne, un des piliers
du Festival d'Etat de Québec
à l'origine de la rencontre avec son dalon américain
Bob Brozman
, guitariste et joueur
de banjo, spécialiste de blues : oui, celui que Tonton appelle son « double musical ».
L'agenda de René est désormais synonyme de voyages, de rencontres sans frontières, de concerts donnés au gré
de contrats qui le mènent en ce mois de mars 2010 du côté de Vienne et Dorbin en Autriche, de Heidelberg en
Allemagne, de Ljubjana en Slovénie, de Genève en Suisse aussi. Sans oublier
une escale par le Cap-Vert, une
destination à laquelle il tient tout particulièrement
comme il s'en est expliqué dans la presse réunionnaise.
A la fin des années 80, un festival en Grande-Bretagne avait mis à l'honneur la culture réunionnaise.
Cela se
passait dans la ville de Market Drayton avec le soutien de l'ARCC, l'association réunionnaise communication
et culture
. Et j'avais alors savouré la virtuosité et la fraternité de notre René national. Il était au rendez-vous dans
cette ambiance des plus chaleureuses à laquelle avait aussi pris part plusieurs autres créateurs réunionnais,
dont le
musicien José Palmer et le plasticien Henri Maillot
.
RIEN N'EST FACILE QUAND ON SAUTE LA MER EN
QUITTANT LE COCON FAMILIAL
Il est bien loin le temps où René était musicien à La Réunion, avançant avec audace vers un maloya électrique qui fit
sursauter bien des puristes. Comme je l'ai évoqué dans
L'émigration réunionnaise en France
(Editions L'Harmattan,
1994), nombre d'artistes réunionnais ont eu envie et besoin de quitter leur terre natale et leur statut de vedette-pays
si facile à acquérir pour affronter une France qui ne les attendait pas. Quitte à se rendre compte par la suite que tel
n'était pas leur destin. Mais Tonton René a tenu bon malgré et envers contre tout.
Et c'est un euphémisme de dire cela, tant l'exemple de Tonton René est devenu, au fil des années, un EXEMPLE. Et
le terme n'est pas exagéré.
Ne pas passer sous silence les années d'ombrage et de brouillard : il fallait avoir
l'honnêteté de le rappeler. Sans misérabilisme, juste pour remettre les pendules à l'heure
. Surtout
qu'aujourd'hui il est désormais de bon ton de submerger René Lacaille d'éloges, lui qui avait quitté La Réunion avec
la troupe folklorique de l'URAD et de la MJC de Saint-Pierre au milieu des années 70. Un départ en catimini avec,
pour conséquence, une absence d'une dizaine d'années avant de remettre les pieds sur le sol natal.
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Ça aussi il fallait le souligner.
Simplement pour rappeler que rien n'est facile quand on saute la mer, en quittant
le cocon familial, en abandonnant ses repères personnels et sociaux
.
Au regard de cette vie bien remplie - tant au niveau personnel qu'artistique
- nul doute que René doit savourer les
étapes franchies au fil des décennies. Et il doit sans doute se dire que les deux 33 tours instrumentaux sortis chez
Playa Sound dans les années 81-82 confirment avec éclat le chemin parcouru : que d'expériences menées à bien
depuis l'enregistrement de ces standards de séga réunionnais !
Si vous êtes parvenus au bout de cette chronique, il vous reste encore un pas à franchir. Ecoutez les chansons et les
musiques de
Cordéon Kaméléon
. Et si vous les avez déjà découvertes, n'hésitez pas à y revenir de temps en temps.
Elles en valent la peine, car vous n'avez pas en mains un double album de plus dans la (trop) abondante production
discographique réunionnaise. Vous tenez le miroir d'un artiste réunionnais qui a réussi sa vie et réalisé ses rêves
d'enfant. Vivre de la musique et (enfin) être reconnu dans son pays.
Le proverbe finira donc par être inexact. Et c'est tant mieux pour Tonton René, finalement prophète en son pays au
bout d'un bon demi-siècle.
Par Albert Weber, Journaliste (
www.lesdeferlantes.com
[http://www.lesdeferlantes.com])
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