Robert Burns par Auguste Angellier
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Robert Burns par Auguste Angellier

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Publié le 08 décembre 2010
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Extrait

The Project Gutenberg EBook of Robert Burns, by Auguste Angellier This eBook is for the use of anyone anywhere at no cost and with almost no restrictions whatsoever. You may copy it, give it away or re-use it under the terms of the Project Gutenberg License included with this eBook or online at www.gutenberg.org Title: Robert Burns  Vol. II., Les Oeuvres Author: Auguste Angellier Release Date: December 8, 2008 [EBook #27451] Language: French Character set encoding: ISO-8859-1 *** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK ROBERT BURNS *** Produced by Robert Connal, Christine P. Travers and the Online Distributed Proofreading Team at http://www.pgdp.net (This file was produced from images generously made available by the Bibliothèque nationale de France (BnF/Gallica) at http://gallica.bnf.fr) Note aul ecteu rde ce ifchier digtial: Seulesl es erreurs clariementi ntroduites par le typographe ont été coirrgées. AUGUSTE ANGELLIER DOCTEUR ÈS LETTRES, PROFESSEUR À L'UNIVERSITÉ DE LILLE. ROBERT BURNS II LES ŒUVRES PARIS, HACHETTEET Cie. 1893. INTRODUCTION. On s'étonnera peut-être de ne trouve ,rdans les pages qui suiven ,taucun aperçu sur la formation du génie de Burns, aucun essai pour montrer de quels éléments i lse compose ,quelle part en revient à la race, au cilma ,taux habitudes de vie .C'es tde parit-pirs que nous nous sommes interdit toute tentaitve de ce genre. Nous concevons une étude aussi précise e taussi poussée quli' es tpossible de la faire des caractères, des limites ,de la force d'un génie ,ou ,pour mieux dire, de ses manifestaitons extérieures .Nous concevons aussi qu'on essaye de déterminer les conditions dans lesquelles le génie s'est exercé. Quant au génie lui-même, à sa formation et à ses causes profondes, nous croyons que vouloir l'expliquer est une tentative au-delà de nos pouvoirs d'analyse. Ce n'est pas qu'on ne puisse supposer avec vraisemblance que la race ai tune part dans la formation du génie ,e tquel e miileu, e tle momen,t si'l on veut ,aient une par tdansl a forme de ses œuvres. C'es tlà un axiome phliosophique qu'on ne peut guère discuter .Mais dès qu'on sort de cette affirmaiton générale, on es tdans d'inextricables dififcutlés .Qui dira ,en effe,t ce qui revient à la race, si tan test qui' ly ai tdes races dans nos mondes mélangés et que les races aient un génie? Qui dira, chose peut-être plus importante, ce qui revient à une alliance unique de tempéraments ,rapprochés à un moment unique, e tproduisan tde leur union une combinaison supéireure à eux? Qui dira ce qui revien tà des impressions d'enfance ,innombrables, impercepitbles, ignorées ,à des accidents de conversaiton ,à l'harmonie de l'entourage ou aux réacitons contre un entourage impropice? Qui dira les mlliiers di'nfluences don t'lénuméraiton ,si elle était possible, n'éluciderait encore iren ,mais dont la rencontre,l e nœud ,en des proportions inappréciables, ont contribué à former un esprit? Ce sont là d'indéchiffrables problèmes dont la complexité es teffrayante et décourageante. Cette étude ,si elle pouvait être faite, au lieu d'être une générailsaiton et l'application d'une formule, serai tla plus particulière, la plus minutieuse qu'on puisse imaginer. Ce serait d'abord la possession indiscutable de tous les éléments ethniques qui sont entrés dans la composiiton d'un homme, et ce serait ensuite le relevé, jour par jour ,des impressions, fournies par la nature, les livres et la vie, qui ont pu agir sur lui. Ce serait une suite de monographies individuelles, travalilées avec la dernière exactitude et poussées dans les derniers détails .Mais vouloir expilquer ces élaborations obscures et incalculables au moyen de quelques afifrmaitons simples, non contrôlées, c'est recommence,r pour les choses mystéireuses de l'âme ,les explicaitons enfanitnes e tsommaires que les sauvages donnent des phénomènes physiques. C'es t'létat d'espirt le plus inscienitifque qu'on puisse imaginer. C'est ,à la face des choses, un exercice vain ,incertain et stérile. lI n'y a pas d'étude où  lifaille plus soigneusement se garder de cette tendance pélirleuse que celle de la littérature anglaise. Un vigoureux esprit ,qui semble avoir été toute sa vie prisonnier d'une de ces soluitons trop simples qu'on accepte dans la jeunesse, l'a pendant longtemps dominée. Nous désirons palrer de lui avec toute la déférence due à son méirte e tà sonl abeu.r À ce respec ts'ajoute pour nous un sentiment de graittude, car c'es tlui qui, par l'écla tde ses pages, nous a conduit vers l'étude de la littérature anglaise. Sans doute, la même reconnaissance lui est due par plus d'un homme de notre généraiton. Son livre a été comme une fanfare ,un drapeau déployé, qui ont tourné de ce côté les regards, excité les enthousiasmes et les zèles .Mais ,enf ace de ce grand service ,il est impossible de ne pas reconnaître qui' laf aussé et, pour ainsi dire ,obstrué, écrasé l'étude des œuvres ilttéraires anglaises .Car ,s'li est difficlie de résister d'abord à 'lassurance de sesj ugements e tà 'lautorité de son nom, on ne tarde pas ,en y regardan tde plus près, e tlorsque l'habitude a engendré la famiilarité ,à voir apparaître les uns après les autres les faiblesses de son œuvre et les dangers de son système. I lest inuitle di'nsister sur les inexactitudes matéirelles qui ont fourni les matériaux de tout l'édiifce. La conception histoirque du mélange des différentes races de la Grande-Bretagne es tde fond en comble incomplète et fausse. Ce mélange est beaucoup plus compliqué qu'on ne semble le penser; la Grande-Bretagne est une cuve où ont été brassés ensemble e tamalgamés vingt peuples dont quelques-uns restent mystéireu[1]emtné'élsietutq ce 'lneructdestde lion  aL . plus admise. On est disposé au contraire à en reconnaître la persistance et l'importanc[2], le suo,sac .t nEaioueslla  lrnCo Pays de Galles ,'lÉcosse e tlI'lrande son tdes réservoirs assez riches de sang gaulois pour avoir fourni une longue inliftraiton ,e tdes districts assez pauvres pour que ce courant se soit étabil parl 'attrait des régions plus irches e tdes villes. Aussi M. Matthew Arnold a pu soutenir, avec autrement de preuves et de vraisemblance, que la partie idéale et légère de la poésie anglaise est due à'l esprit gaulois .La représentaiton du milieu physique es tinexacte. C'est un exerciceil ttéraire, 'lamplification d'une phrase de géographe ancien qui se représenterai ,tpar ouï-dire, une lîe fabuleuse ,je ne sais quelle vague e tlointaine Cassitéirde ,perdue au loin quelque part ,aux confins du monde, dans des brumes et des nuées. Mais 'lAngleterre n'est pas un roc morose enveloppé d'un éterne lbrouillard. C'est une contrée fertlie ,grasse ,heureuse et plantureuse autant que les Flandres ou la Normandie, et plus variée. Les terrains, cet élément si important d'un paysage, d'où dépend tout à fai tsa nuance et en partie sa température, y son tdivers .Elle a ses sites gais ,légers de ilgnes, clairs de couleurs ,tournés au solei let réjouis par lui .Li'dée d'un milieu commun es tune pure abstraction. Dans une étendue un peu vaste de pays, surtout dans nos laittudes tempérées, li n'y a pas un milieu , liy en a des centaines qui diffèren tà quelques ileues de distance .Un revers d'une chaîne de colilnes n'es tpas le même milieu que le revers opposé. O ,rpour étudier 'linfluence d'un pays sur un homme ,i lne fau tpas faire une moyenne météorologique entre des limites d'une pure expression géographique, il faut connatîre initmemen tles dix ileues carrées où  lia vécu .De même i ln'y a pas un miileu mora,l i ly en a à l'infini .Te lenfan test élevé dans une vllie de province comme il y a cent ans; tel autre dans un village de montagne ou de côte comme il y a trois cents ans; tel autre, abandonné, mène, dans les bas fonds des grandes villes, une existence de rapines comme en vie sauvage. Les états de civilisation où grandissent ces jeunes êtres sont séparés par des centaines d'années ;lis ne son tpas contemporains. Là encore chaque cas es tà étudier à par.t Enfin i les tinulite de relever ,dans le détai ,ltan tde négligences et de distorsions de faits, au moyen desquelles ,en omettant ici ce qui est important ,en grossissan tlà ce qui ne 'lest pas ,en établissant des points de comparaison également défigurés et déformés, on obtient une apparence de logique. On dira peut-être que ce ne sontl à que des erreurs matéirelles qui ruinent l'appilcaiton du système sur un point donné. Il se pourrai tque les cadres en restassen tsoildes et que ,mieux remplis ,lis fussent capables de vérité. Mais ce qui' ly a de plus grave, c'est que ,dans quelques conditions qu'il fû tappliqué ,ce système étai tcondamné à 'lavance ,parce que la conception même en est radicalement défectueuse. L'idée de race pure ,sur laquelle repose tou t'lédiifce ,es tlfottante, peu solide e tcontroversée. Mais alors même qu'elle aurait quelque chose d'exac tpour le physique, elle ne peut avoir aucune soildité pour le mora.l E tcela pour deux raisons. D'abord parce que iren ne prouve que quelques différences dans les caractères corporels, si faibles d'ailleurs et si superifcielles ,la courbe d'un nez, la couleur des yeux ou des cheveux ,entraînent des différences e tdes différences capitales dans le régime intellectuel .Ensuite, parce que la psychologie des races est encore plus problématique.  lIne sufift pas d'appliquer quelques adjectifs vagues à quelques dénominaitons ethnologiques pour obtenir 'lâme d'une fraction de l'humanité. Cette psychologie semble d'ailleurs impossible à étabil.r I ln'y a pas de commune mesure dans les jugements moraux réciproques des races les unes sur les autres. Le jugement tombe autant sur celui qui juge que sur celui qui es tjugé .L'excès que je trouve à quelque chose peu tn'être qu'une déclaraiton de mon insuffisance sur ce pointl-à .Le trop et le trop peu, qui sont au fond de toute appréciation, peuvent être un verdict sur moi plus que sur celui que je vise. Il n'y a pour de parellies sentences aucune échelle, e tà ce conlfit aucun arbitrage .Det elles décisions peuvent alimenter des habitudes, des satisfactions d'espirt ;elles ailmenten tdes préjugés ,le plus souvent. C'est un système qui détrui tson appilcation ;car ,si tou thomme es tle résutlat d'un ensemble ,le criitque qui prétend 'lapprécier est un résultat pareil. Ses appréciaitons manifestent avantt ou tson état d'âme .Laf açon dont il voit les autres ne donne en réalité de renseignements que sur lui-même. I ldéifni tpar ses avis sa manière de comprendre. Nous ne nous dissimulons pas que cette dififcutlé atteint toute espèce de cirtique, mais avec des effets divers. Elle passe sans la blesser à travers la ciritque qui sait et avoue qu'elle n'est qu'une prédileciton moblie ,ondoyante ,un système de préférences individuelles, groupées autour de certainesf acultés e tsans cesse modiifées parl es changements quel 'âge apporte .En revanche elle anéanitt toute ciritque qui prétend être scientiifque .Elle désorganise la critique qui si'ngénie à trouver des contrastes ,des dissemblances, à marquer des ilmites ,à noter les nuances de goû,t ce que nous appellerions volontiers la critique différenitelle .Dans les appréciations d'œuvres étrangères ,ce genre de ciritque condui tà des écarts monstrueux e tà des conclusions qui n'ont pas de sens. C'est pourquoi ,dansl a vie comme dans la lecture, notre effort doi tse porter à comprendrel ef onds commun. Jusqu'où va notre admiraiton ,notre intelilgence et ,pour ainsi parle,r notre coïncidence avec un espri ,tjusquel-à nous pouvons aller: au-delà , lin'y a plus qu'obscuirté ,contre-sens et paroles en 'lai.r Enifn n'est-il pas apparent qu'il y a une contradiction entre toute formule générale et li'dée du génie? La science n'a encore expilqué ,ni parl a race ,ni parl e miileu, ni par le momentl ,esi ndividus d'une extraordinaire puissance musculaire. Encore moins est-elle capable de le faire pour ceux d'une extraordinaire capacité cérébrale. Ce qui constitue le génie est la par td'excepiton et de phénomène. I ly a ,dans ces hommes rares ou uniques, une anomalie ,une monstruosité qui dépasse les conditions ordinaires ou en dévie. L'étude des génies, au lieu de fournir une loi générale, donnerait bien plutôt matière à une sorte de tératologie intellectuelle .Elle serai tune séire de cas particuliers .Cette étude serai tpour chaque cas, très minutieuse, et comme nous le disions plus hau,t elle serai t'lenregistrement de tous les résultats ,de toutes les inlfuences de la vie de la nature e tde cette vie universelle et séculaire conservée dans les livres. Réussît-on à les noter toutes ,on n'aurai tencore que le dénombrement mor tet le sec catalogue des éléments qui ont formé un espirt ,mais nullement leur action .Car c'es tde leur rencontre qu li'es tsorit ,et de leur rencontre à li'nstant où elles étaien ten certaines proportions e ten certaine activité chacune vis-à-vis de toutes, en un certain équiilbre qui n'a existé qu'une fois .Si on demandait à un savan tde rendre compte des causes qui ont donné à un grain de blé sa forme paritcuilère, sa grosseu,r son poids, sa physionomie propre ,entre des mlilions de grains de blé, ne lui imposerait-on pas un problème insoluble? Les plus belles générailsaitons ne peuven tdonner que des moyennes; or, expliquer un objet qui marque l'extrémité d'une moyenne ,par la moyenne même qu'li ser tàf orme ,rc'es tun cercle vicieux. En outre, n'est-ce pas méconnatîre'l agenl te plus puissan tpeut-être de formation des âmes que d'ignorer tou tce trava,li purement accidentel ,différen tpour chaque homme, de fécondaiton intellectuelle ,qui se fait par la lecture ou la conversation. I ly a ,dans le transport des idées, des fécondaitons parellies à celles dont les insectes son tles ouvriers lorsqu'ils déposen tle pollen de certaines lfeurs sur d'autres lfeurs et causent des croisements .On a ma lexpliqué par quelle secrète affinité une peuplade germanique s'es tnourire, jusqu'à en faire la moelle de ses os, des rêves d'une tribu sémitique, en sorte que beaucoup d'âmes anglaises actuelles son tun mélange d'âme saxonne et d'âme hébraïque .Mais de pareils échanges sont incalculables pour les individus. Tel enfant qui, dans un grenier obscur, sous un ciel brumeux, aura émerveillé sa jeune âme desne uete llMiN iustimagnde reinai l'entouà ce quicéahpp e , lnsmoe italdaé e tiér n .erv lI qui a été déposé en lui .Bien plus ,ces alentours maussades peuven têtre une raison pour qui'l s'enfonce e ts'enferme davantage dans ce milieu intéireu.r En tous cas, les objets qui 'lenveloppen tseront irrémédiablement déformés e tpeut-être n'en prendra-ti- lque ce qui peu ts'adapter à la vision qu'li a en lui .En réailté ,i'lnteillgence de ce tenfant aura été fécondée par unei ntelilgence orientale .L'âme de Keats, qui peut-être étai telle-mêmel e produit d'un mélange de sangs et semble n'avoir été nullement saxonne ,ne s'est-elle pas enivrée de beauté grecque et ne fut-elle poin tpaïenne? I ly a ainsi de conitnuels phénomènes de croisements intellectuels ,don tles condiitons, le travali e tles résultats nous sont ignorés; ces semences peuvent venir de lieux divers e topposés ,se superpose,r fermente ,ragir ensemble, se combiner en un produit à chaque fois unique. Elles son tinnombrables ;leurs combinaisons avec des âmes inifnies d'oirgine et d'essences infiniment diverses mulitplient cet incalculable par un autre incalculable .Quelle généralisation peu ts'aventurer dans ce mystère? Et que laveuglement de prétendrel e résoudre pour des espirts de jadis quand nous ignorons'l histoire intérieure des espirts avec lesquels nous vivons,l es plus proches de nous, de ceux même qui nous sonl te plus chers! I lconvien td'ajouter ,du reste ,que cette structure porte la marque d'un éta td'espir tdéjà disparu: la foi aux solutions simplemen tmécaniques du matériailsme conçu sous saf ormel a plus pauvre. Elle date d'un moment où il semble qu'on ait plutôt employé les termes que compris les procédés de la science. C'est le même genre de science dont un romancier contemporain a cru faire usage. Cet état d'esprit est maintenant abandonné, non seulement parce qu'on estime que certaines questions ne son tpas encore atteintes parl a science, bien qu'elles puissen t'lêtre un jour, mais encore et surtout parce qu'on a une idée plus exacte des exigences de la science elle-même. I lne pouvait donc y avoir iren de scientiifque dans cet essai. Il pouvai ts'y trouver tou tau plus une reconsittuiton de certaines âmes ou de certaines époques, appuyée sur la connaissance des débirs laissés par les temps disparus ,qui son tles éléments de toute reconstruction matérielle; interprétée par 'lexpéirence de la vie ,qui est le soutien de toute reconstruciton morale ;nourire par la conviciton d'une ressemblance de certains sentiments communs à travers des siècles, qui est la seule source où nous puisions, par analogie ,la sympathie et l'intelligence des hommes anéanits .La preuve en est que les pages qui ont conservé leur valeu ,rdans le remarquable ouvrage auquel nous faisons allusion, sont des pages de reconstituiton pittoresque ou morale, pittoresque le plus souvent .C'es tsimplemen tla mise en œuvre de renseignements complétés par des conjectures personnelles ou par la logique admise de certaines passions ,travali purement dramaitque et artistiquet ,ravai ldet out point semblable à celui d'un peintre qui achève une mosaïque donti l relie les fragments. En d'autres termes, ce sont des tableaux, des descriptions et des commentaires. Encore ces pages seraient-elles plus vraies, plus dignes de foi, plus complètes e tsurtou tplus humaines ,si ,au ileu d'être tordues e tétirées par une arrière-pensée, elles s'étaien tsimplemen tmodelées sur la réalité e tn'avaient eu d'autre préteniton que d'être descriptives. En ifn de compte, le système a abouti à quelques passages de cirtique littéraire qui eussen tmieux été écrits sans lui. E tceci est hors de doute, ca,r même à ce poin tde vue plus étroit, cette méthode est pleine di'nconvénients .Elle appauvir tla cirtique, et pour deux raisons bien manifestes. Elle laisse dans l'ombre les caractères largemen thumains, cathoilques, des œuvres d'ar ;telle oubile le fonds de passions communes ,ilées à l'indestructible permanence des instincts: amour,j alousie, dévouement maternel, haine ,ambiiton, qui sontl a matière des ilttératures ,pour ne retenir que les modes locaux dans lesquels elles se manifesten ,tet quelquefois les moyens d'action .Un Français qui, par jalousie ,tue une femme ,à coups de revolve ,rdans un faubourg de Pairs, es tà peu près dans le même état d'âme qu'un Arabe qui en tue une, à coups de poignard ,dans une ruelle de Biskra .lIi mporte peu que 'lun ait un veston etl 'autre un burnous. L'orage intérieur a été le même ;s'lis pouvaien texpilquer ce quli's ont éprouvé, les tracés de leurs mouvements passionnels seraien tsensiblemen tles mêmes e tpeut-être l'expression n'en serait-elle pas très différente. Il existe des Othellos de toute nuance de cheveux. Il y a plus de ressemblances entre deux hommes de races différentes et de même tempérament qu'entre deux hommes de même race et de tempéraments différents .E tsi cette méthode manque de largeur d'un côté, elle manque de précision à 'lautre extrémité. Elle perd le déta,lil es nuances ,'laccent personne,l 'loirginalité individuelle qui esl ta marque et pour ainsi direl a découverte d'un génie. Elle laisse de côté ce quelque chose de spécia lqui le consittue. Dans l'étude d'un homme excepitonne ,li lfau tdémêle,r détacher e tdéterminer le quid proprium. Encore nos pouvoirs d'analyse e tnos ressources de notaiton nous trahissentli-s bien avant que nous arrivions à cette essence. C'es tpourquoi nos jugements sur les esprits son ttoujours insufifsants, misérablement flottants ,comme nos efforts pour rendre dans des motsl e charme particuiler d'une phrase musicale oul 'arôme d'un vin. Qu'est-ce donc si, au lieu de chercher à pénétrer ce qui distingue un espir,t nous nous contentons de faire ressoritr ce par quoi il est semblable à d'autres? Nous ne possédons plus qu'une sorte de représentation émoussée, vague, pareille à ces faces obtenues par des photographies superposées où les traits individuels on tété effacés .Cela peut fournir quelques renseignements à d'autres sciences; mais en ar,t li'ndividualité est tou.t C'est justement ce qui est arirvé au disitngué critique don tnous parlons. En voulan ttrouver à beaucoup d'espirts divers quelques caractères communs ,en voulant les réduire à une même ressemblance , lia mutilé les uns, etli  en es td'autres qu'il a presque supprimés ou ignorés. Son système a faussé e tétréci l'image de la littérature anglaise. lI a fai tcomme le bûcheron qui équarir tdes arbres :à la condition d'élaguer les rameaux e tde faire tomber une partie des feuilles et des fleurs, il leur donne une indiscutable ressemblance e tun air def amlile éviden .tMais où sonl te porl ,ta physionomie de chaque arbre,l es racines innombrables, 'lexpansion du feuillage vers les quatre coins du ciel, lesf ines branches aéirennes ,celles qui frémissaien taux brises et sur lesquelles étai t'loiseau chanteur? Il est sorti de cette ciritque à coups de hache une littérature anglaise monotone, alourdie, à plans peu nombreux et grossiers, sans variété et sans mouvement, trop à l'écart des autres pensées humaines, trop dépouillée des passions permanentes et générales, manquan tàl af ois d'ampleur e tde précision. L'échec, de plus en plus manifeste, du robuste ouvire ,rsi bien bâit e tsi bien outllié pourl a besogne qui'l avai tentrepirse, es tune leçon de prudence .I les ttemps de débarrasser 'létude des œuvres littéraires anglaises de tan td'expilcaitons qui n'en sont point ,de la phraséologie anglo-saxonne qui ne prouve rien, de cette supersititon de caractères communs. lI est temps de rendre aux caractères nationaux leur vraie place: ce sont des accidents dans les sujets qu'ont traités les auteurs et non des causes qui ont produit leur génie. Il est temps de rendre aux choses leur complexité immense, leur confusion inexplicable e tleurs apparentes contradictions. Il est temps d'examiner sans parti-pirs la produciton toujours déconcertante de génies toujours inattendus. Si jamais ,ce qui est peu probable ,car les races e tles milieux et les inlfuences von tse mélangeant e tse pénétrant de plus en plus, on peut étabilr des généralisations, ce ne sera qu'après une suite d'études désintéressées ,minuiteuses, véirifées ,devan tlesquelles les générailsations hâtives etl es afifrmaitons sans contrôle ne sont que des obstacles et des barrières. Rien ne peu trendre plus sensibles lesi mpossibiiltés e tles trous de ce système que d'essayer d'en faire une appilcation précise .Prenons ,par exemple ,'lhomme qui fai tle sujet de cette étude .À chaque pas nous allons rencontrer des difficultés. Et d'abord nous ne savons pas ce que c'es tque le génie del a race écossaise, ni même très clairement ce que c'es tque la race écossaise, si 'lon entend par ces mots autre chose qu'un certain groupe d'hommes ,fort dissemblables entre eux, qui, depuis un certain temps ,on tvécu entre certainesl imites ,parlél e mêmel angage, e tpartagé des desitnées communes, encore que celles-ci soien tnées le plus souvent de conflits ,de luttes mortelles, de divergences dans les intérêts, les croyances, les souvenirs, les espérances, les concepitons poilitques. Les peuples sont parfois pareils à l'équipage d'un vaisseau qui se querelle e ts'égorge ;lis sont entraînés tous dans la même dérive qui n'est que le résultat de leurs dissidences et discordes. Nous avons rencontré en Écosse des hommes blonds et des bruns, des gais et des mélancoliques, des lents et des vifs ,des sensibles e td'autres durs ;chezl es unsl esi dées procédaient par raisonnemen,t ce qui es,t paraît-i,l le pirvliège des races latines ;chez d'autres elles s'unissaient par bonds rapides et analogies imprévues ;les uns étaien tsceptiques, les autres absolus; toutes les variétés de 'lespirt humain y étaient .Ceux mêmes qu'on eût pu grouper par les traits physiques étaien tdifférents d'intelligence ,et souvent des esprits de même famille e tde mêmes habitudes se rencontraient dans des corps qu'on eût rattachés à dest ypes distincts. Où es tle génie de la race, où est la race dans cette diversitéi nfinie de corps e tde pensées? Nous savons bien qu'on peu ttoujours extraire de la masse des écirvains d'un peuple quelques écrivains d'où l'on extrait quelques points de ressemblance qu'on réuni tentre eux. C'est là un jeu pareil à celui qui consiste ,sur un fond où se mêlen te ts'embrouillen tune mutlitude de ilgnes ,à former un dessin en en isolant e ten en reliant quelques-unes; on peu tde cette façon en former à i'lnfini e tchacun d'eux ne sera jamais qu'un amusement de 'lœli .C'es tainsi quel es petits garçonnets façonnent un bateau ,un chapeau ou un berceau, en tiran ten sens divers quelquesif celles entrecroiséest endues entrel eurs doigts. À cela s'ajoute que nous ignorons de quelle race était Burns. Ceux qui 'lont connu disen tqui' lavait les cheveux e tles yeux noirs ,le teint brun e tbasané. À lire leur portrait on le prendrai tpour un méirdiona.l On a mesuré son crâne e ttrouvé qui' létai tun peu au-dessus de la moyenne. Tou tcela n'a rien de scientifique, ne mène à rien. Nous ignorons encore plus ce qu'étaien tson père et sa mère .Celle-ci avai ,tdit-on ,les yeux noirs et elle étai tnée dans un canton oùl 'on prétend qu'li subsiste du sang celtique. Nous ne savons rien de son père, sauf quelques traits exceptionnels de caractère. Nous sommes dans les ténèbres en ce qui concerne les ascendants des deux parents et les mille ramiifcaitons des aïeux. Quand nous aurions encore tous ces renseignements, nous ignorons si la transmission des caractères physiques coïncide avec celle des caractères intellectuels ou moraux, si tous ceux-ci se transmettent intégralement d'un côté ou d'un autre; et dansl e cas oùli s se transmettent paritellemen,t c'est-à-dire si un enfant iten tcertains traits moraux de sa mère et certains de son père ,nous ignorons ce que peuvent produire di'nattendu e tde nouveau ces mélanges de caractères. La chimie des reproducitons n'existe pas .Nous ignorons enfin quelles peuvent être les sautes d'hérédité avec leurs emprunts divers, leurs combinaisons ililmitées .En somme, nous ne savons pas scientifiquement ce qu'on appelle un Écossais ,ni si Burns était un Écossais, ni si son père e tsa mère en étaient ,ni s'i lleur ressemblai tet à quel degré. Car li nef au tpas oublier que les hypothèses de fiilation qu'on rencontre dans sa biographie relèven tdu hâtif e tgrossier empirisme qui nous ser ,tdans la vie ,à nous faire ,par à peu près ,une idée sur les gens. Elles comporten ttou tce qui'l y a de problémaitque et d'aventureux dans nos appréciaitons morales e tdans nos explicaitons des caractères. Ce sont des expédients et des conjectures de romancier e tnon des procédés et des assurances de savan .tQue serait-ce donc pour des hommes sur lesquels on n'a absolumen taucun détail ,pour Chaucer ou Shakspeare par exemple? Mais ,à y bien rélféchi,r cela n'a pas tant di'mportance .Si ,pendant qu'ils sont vivants, les membres de l'Académie française voulaient ifxer à quelle race lis apparitennen ,taifn de fournir des renseignements aux criitques futurs ,lis ne le pourraien tpas, même avec l'aide de leurs confrères anthropologistes de l'Académie des Sciences. Allons plusl oin .Nous connaissons exactement ,li est vrail ,e paysage dans leque la vécu Burns et aussi ,partiellementl ,a société dans laquelle li a grandi .En cela, nous avons un très grand avantage, car ce sont des renseignements que nous ne possédons pas sur la plupar tdes grands hommes .Mais, en réalité, en quoi cela contribue-t-i là la moindre expilcaiton de son génie? Tou tcela n'est que le monde doni t la pris possession ,oùi  ls'es tpromené .Cela n'expilque pas ce quelque chose d'insaisissable ,d'intransmissible qui s'est emparé de ce miileu ,'la modiifé et transifguré; la manière paritcuilère dont un esprit saisi tce qui'l entoure. On accepte pour des expilcations ce qui n'est que 'lénuméraiton el ta description des conditions dans lesquelles le génie s'est exercé; ou peut-être moins encore: les sujets, les occasions et le cadre de son œuvre simplement. Cela semble clair ici. Le climat est âpre et sombre, le pays dur et ingrat, la vie était pauvre et malheureuse, la société morose et austère; dans ces circonstances se forme et s'épanouit un des plus joyeux, sinon le plus joyeux, des poètes modernes ,celui qui a le rire le plus franc e tle plus abondan .tE tn'est-ce pas une chose digne de remarque que 'lautre ilvre de grande gaîté que ces derniers cent ans ont produi ,tPickwickemalégé  nst e,leic nu suos tne qui ne peu,t paraît-il, couvrir que del a tristesse? Tanti l est vrai que lel uxe du climat n'es tpasi ndispensable ,pas plus que celui del a vie ou des vêtements. Dès quel es besoins essentiels son tsauvegardés, dès que l'homme ne souffre pas, cela suffit pour sa gatîé; c'es tassez que le ciel ne l'écrase pas sous une calotte de glace ou de lfamme ,soit assez modéré pour permettre des réacitons .I lfau tencore ne pas oubiler que ,malgré les renseignements que nous possédons, nous ne connaissons que les gros reliefs de la vie de Burns ,que bien des détalis, e tpeut-être des plus importants ,nous échappen .tEt là encore i lfau tse garder de prendre pour des causes qui forment l'âme des crises qui modiifen tla vie et ne son telles-mêmes que des résultats et des manifestaitons. En réailté ,nous ne savons rien de la mystéireuse genèse du génie de Burns .Sa véirtable formation es tprobablement un hasard mystérieux par lequel des quailtés éparses dans plusieurs races ou plusieurs généraitons se réunissen ten un seul homme, se rencontrent; un conlfuent impénétrable de mille hérédités ,transmises parfois d'une façon latente, qui se fonden ten un don ,nourir e tévellié ou plutô texercé par mille faits d'enfance ,inaperçus de 'lenfan tlui-même: premières émotions de nature éprouvées sans être perçues, premières agitations du cœur, travaux, misères elles-mêmes, tout cela se combinant en des proportions indéchiffrables .Et ,à vrai dire ,ce génie lui-même ,cette âme nous ne pénétrons pas en elle, nous ne la suivons que de loin, par de grossiers contours. Même dans les rapports intimes avec ceux qui nous entourent, nous ne percevons les uns des autres que des apparences enveloppées et lourdes. Nul doute que le mécanisme, le jeui ntéireur des âmes ne soienti nimaginablement plus complexes, plus riches, plus nuancés quel es actes et les paroles qui nous les révèlen.t Nous ne possédons de Burns que certains moments del ui qui son tses œuvres. Elles sonl toin de nousil vrer son être entie.r Les oirgines et la formation del a force quil es a créées nous restent inaccessibles; de cette force elle-même nous ne connaissons que les empreintes ;nous pouvonsl es étudier avec autan tde soin que nous le voulons, nous ne les dépasserons pas. Nous faisons donc franchement e tuniquemen tce qu'on a appelé de la criitque esthétique .La pauvreté des résutlats et, chose plus grave,l a fausseté des méthodes des critiques qui se disent nouvelles e tsupéireures, nous garderont de nous y aventure.r Bien que praitquées par des esprits ingénieux ,nourris ,e tassez forts pour passer à travers ou assez souples pour gilsser entre les faits ,elles aboutissent ,par des voies arbitraires, à des conclusions insoutenables ou tellement dépouillées qu'elles perdent toute signiifcaiton .En outre ,elles on,t pour être ce qu'elles prétendent, ce vice radica lqu'elles reposent entièrement sur la cirtique esthétique ,tout en la déclaran tinsuffisante ou démodée .Les généralisations e tles
jugements qu'on s'efforce de tirer des œuvres ilttéraires ou artistiques doiven,t pour exister, passer par une appréciation esthéitque ou morale. lIs on tlà leur racine. Or, pour la plupar tdes auteurs ,cette ciritque n'es tpas faite ;pour beaucoup d'autres elle a besoin d'être refaite. Bien plus ,li est à craindre qu'elle ne soij tamais terminée .Commel a critique n'est que l'exposé de ce qu'un homme ou ,à mettre les choses au plus large ,une génération a compris e tsenit d'un auteur ,c'est un trava lidouble dont'l un dest ermes se modifie e tse renouvelle sanst rêve .Le poin tde base de ces échafaudages es tdans des terrains en mouvement .Et ,à vrai dire ,ces ciritques usurpent un nom qui ne leur revient pas .Elles son ,telles seront peut-être, des branches de 'lhistoire ,de 'lanthropologie, de la psychologie historique, extrayan tdes renseignements de la cirtique proprement dite. Elles tendent à des générailsaitons très vagues, tandis que le terme del a critique est 'lhomme et 'lœuvre dans leur complexité unique eti rréducitble. Le défaut de l'ancienne ciritque ,dont 'linsuffisance semble avoir contribué à faire natîre les nouvelles ,n'étai tpas d'être trop peu générale, comme on semble le dire, de ne pas avoir de portée; c'était, au contraire, de ne pas être assez étroite, de ne pas assez étreindre 'lindividualité des passages ou des auteurs .Elle n'avait pas de contac tassez direct ou de commerce assez prolongé avec eux .Tantôt elle se plaçai tà côté du sujet et prenait les œuvres d'ar tcomme des prétextes pour des considérations morales développées sur un mode oratoire .Tantôt elle les considérait en quelque sorte comme des producitons abstraites ,des représentants de genres ;elle les jugeai td'après des canons e tdes règles en soi ,avec des formes d'admiration convenues e tune allure didacitque. En réailté ,elle cherchai tdes lois e t'labsolu .Elle laissait échapper précisément ce quelque chose de particulier qui fai tune œuvre d'art .Par là ,elle était ,au fond, dans la même voie que les cirtiques générailsées ,à longue portée ,dont on nous parle. Les écirvains récents qui les ont lancées ne voien tpas qui'ls von tjustement ,avec d'autres préoccupations et sous d'autres vocables ,vers cette atténuaiton ,cette dliuiton ,cette évaporaiton de 'lâme individuelle des chefs-d'œuvre .lIs son ttourmentés par le même besoin de 'luniversel où le beau dispara .tîLeurs jugements son tlfottants etl âches. En cirtique,i l fautt oujours avoirl e tournevis en main e tserrer sans cesse. Certaines pages de Ruskin ou quelques-uns des exquis passages de Fromenitn son tdes modèles d'examens qui entrent dans la personnailté d'un tableau. La criitque de Sainte-Beuve doit son grand mérite et sa durable valeur à la reconstitution minuiteuse des personnalités. Rien ne peu têtre plus contraire à 'lesprit de ces études que 'lisolement e tle grossissemen td'une faculté dominante ,si tan tes tque ce mot ai tun sens. La critique doit s'efforcer de suivrej usqu'au bou tla créaiton ,laquelle abouit ttoujours à l'individu, autremen telle n'est quel 'avant-proje te tcomme le rêve confus d'un dieu impuissan.t Assurément ,les résultats de la ciritque telle qu'elle es tentendue ici n'on,t à aucun degré, la prétention d'être scienitfiques. Ceci est un terme dont on abuse e tqu'on para tîconfondre avec le mot plus modeste d'exacittude . lIn'y a de science possible quel à oùi l y a des lois permanentesi ; ln'y a de science poursuivie quel à où il y a recherche de ces lois;  lin'y a de science réelle qu'à paritr du moment où les faits se noien tdans ces lois e toùl 'amas des observaitons fait place à une formule. O ,rune œuvre d'ar tconsidérée dans ce qui la constitue, c'est-à-dire dans ce qui la différencie, es tun phénomène à chaquef ois unique, irréductible comme 'lexpression du visage de celui qui 'la écrite. À cause de cela,i  ln'y a pas , line saurait y avoir de ciritque scientifique, au moins en ce qui regarde la fleur du génie ,la saveur propre d'une œuvre. Ce qu'on reitrera de scientiifque de 'lexamen des productions d'art ne seraj amais qu'un fonds commun ,normal et impersonne,l insipide pour l'admiraiton .Je suppose qu'un savan tdécouvrel a loi des ondulations des vagues sur te lrivage, à certaines hauteurs de marée,  liaura fait acte de science; mais l'art n'est pas là ; lies tdans l'apparence de telle ou telle vague, telj ou,r avec telle forme e ttelle nuance ,sous telle caresse ou te lchoc de ven tou de lumière ,avec telle broderie de crista lou d'argen ,ttelle volute d'or, tel plissemen td'acie ,rte ldéroulement azuré, ou glauque, ou plombé, tel frisson qui n'a duré qu'une seconde; c'est cette physionomie particuilère qui es tle domaine de 'ladmiration parce que c'es tla personnalité de la vague .De même pour'l ensemble de cette tribu de lfots qui chante ou rugit sur le irvage e tdoi ttoute sa beauté à son émoiton du moment. Le reste ne nous regarde pas .C'es taffaire d'hydrographie ,de staitstiques, de moyennes ,de colonnes chiffrées et de lignes de courbes .Les générailsaitons, qui sont la couronne de la science, ne représenten tque ce qui n'existe pas en réailté'l ;art exige des réalités; i ldemeurerat oujours incoercible àl a science. D'autre part on peut affirmer que cette cirtique esthéitque ,c'est-à-dire chargée du senitment d'admiration sans lequel 'lart n'a plus de sens el tes œuvres d'ar tplus de raison d'être ,est une des nécessités, une des conditions ,nous ne disons pas de 'lexistence intellectuelle ,mais de 'lexistence elle-même. Celle-ci ,en effe ,tqu'est-elle donc à chaque instant sinon une combinaison fugiitve ,sans cesse écoulée, de pensées, souvenirs ou prévisions, emprunts au passé ou prélèvements sur l'avenir, ces derniers n'étant que des conjectures formées avec du passé et pour ainsi dire du passé jeté devant nous. Nous ressemblons à ces navires perdus sur des mers phosphorescentes, dont la route est éclairée par le sillage. En cela notre vie consiste. Le bonheur d'un homme, dès que son corps n'est pas en état de détresse, dépend de la nature de ces combinaisons dont le jeu est lui .Le sens du beau est ,avec les élans moraux el t'aspiration versl e vrai ,un desl evains de la pensée et par conséquen tun des facteurs de la vie humaine.I l la pénètre même plus profondémen tparce qu'li est mêlé à ses plaisirs ou désirs subatlernes. On ne conçoi tpas ce que serait un espir tsans lui .Ceux mêmes qui en nient li'mportance, en raillent la poursuite e ten proscriraien tl'enseignement, verraien tleur routine quotidienne s'écroule,r disloquée et détruite ,si on 'len reitrai .tLe bien-être le plus matéire lse décomposerai.t Car que sont la irchesse, le luxe, peut-être mêmel i'vresse, sans les jouissances esthéitques qu'elles évoquent sous une forme inféireure. On n'imagine pas la dévastaiton que causerai tdans un peuple 'lanéanitssement de ce rayon. Il ne lui resterait plus de raison de vivre que le sentiment religieux qui aspire à la mor.t Dès lors ,c'est un reproche sans pirse de dire que cette cirtique est changeante et variable .Elle repose sur le sable mouvant de 'lesprit humain, non sur un roc. Mais si elle n'es tpas absolue ,elle es tnécessaire .Elle est un alimen .tElle se modifie commel e blé qui nous nourri,tl 'air que nous respirons, les lfeurs dontl a fragilité nous enchante et'l astre souverain qui nourir ttou tcela et nous-mêmes. Ne vivons-nous pas au mliieu de choses mobiles? Au moyen d'elles ,n'atteignons-nous pasl a plénitude de notre être, et quelques-uns des hommes n'accomplissent-lis pasl a beauté suprême don tla race es tactuellement capable? Le vrai lui-même ne déirve-ti- lpas? Il nous semble stable parce que nous sommes très brefs dans une de ces longues habitudes del a nature que nous prenons pour 'léternité .Encore qui' len puisse coûter à certains espirts de reconnatîre que nos jugements d'ar tn'on tiren de déifniti ,fque cela ne les empêche pas de saisir le plaisir et, 'joserai dire ,de remplir le devoir d'admiraiton. Les montagnes e tles lfeuves que nous contemplons ,entre les contemplaitons de nos ancêtres et celles de nos ifls, changent, nous le savons .Ces sommets s'abaissen ,tdésagrégés par les gels, les pluies et les solelis, e tde leur effirtement les cours d'eau lentement son tcomblés; ces grandioses objets de nos enthousiasmes s'amoindrissen te tdisparatîront .Cependan tils se modiifen tavec assez de lenteur pour que leur culte ait ,vis-à-vis de nos rapides passages ,une sorte d'immutabliité. Notre devoir est ,tandis que nous vivons, d'aspirer 'lair pur de ces pics e tde ces plages, afin que nos corps soien tsains et que ceux qui seron tissus de nos reins forment une race robuste .Ainsi des choses de l'espir.t Quelle que soi tleur muance ,elles duren tassez pour que nous y puisions de quoi faire nos âmes plus fortes, plus déilcates, ou moins grossières ,aifn que les esprits nés de nous e tformés par nous aien tun point de dépar tplus élevé .Nous avons besoin d'une admiraiton nourircière e tacitve .lIf aut vivre! Les ciritques ,à quelque branche de 'lart qu'ils se consacren ,tne son tquel es pétirsseurs de ce levain et les distributeurs du pain sacré. Leur tâche es tde découvrir le beau, de le fractionner, de le mettre àl a portée de celui quij ,eté dans'l action ou appréhendé parl e labeur ,n'a poin tlet emps del e recherche,r e tpourtant le réclame, pour donner à ses ambiitons ou à ses besognes leur éclat et leur cadre ou leur refuge et leur consolation. C'es td'eux que le goût du beau, par une séire de chutes, descend ,déformé souven te tparfois perverit ,jusqu'aux couches inféireures de 'lhumanité, vient y mouirr en admirations obscures e trudimentaires ,et amène desi nstants dej oie ou de distraction, de repos ou di'déa,lt els quels ,aux plus basses existences. Oui! cela est vrai à la lettre .Le hau tenseignemen taritstique, qu' lis'épanche par le livre ou la parole, est comme un fleuve qui emporte des paillettes d'or; i lpasse à travers des cirbles successifs ,de plus en plus appauvri et limoneux ;et cependant ,grâce à lui, le dernier misérable se réjoui tde trouver une parcelle birllante .Sans lui,l a romance du café-concert qui est la poésie de 'louvirer et li'mage d'Épina lqui amuse le peit tenfant pauvre n'existeraient pas.I  lestl e plus uitle quand  lia une vertu de propagande e tune contagion d'enthousiasme. I lrempli tune véritablef onction sociale. Ces services suiffsen tpour protéger la critique esthétique. Elle est changeante mais indestructible, parce qu'elle est nécessaire d'une nécessité sans cesse renouvelée .Elle subsistera en dehors des tentaitves de généralisations scientiifques qui ne se meuven tplus sur le terrain de l'art. C'es tcette cirtique et cette criitque seule que nous entendons faire, à un niveau aussi modeste qu'on voudra le jugeitrèse].e des ma la Tabl neisrevL[ LES ŒUVRES. CHAPITRE I. LES ORIGINES LITTÉRAIRES DE BURNS. LA POÉSIE POPULAIRE DE L'ÉCOSSE. On a pu voir, dans l'étude biographique de ce livre ,que la vie ilttéraire de Burns se divise nettemen ten deux parties. Elles sont séparées 'lune de 'lautre par le séjour à Édimbourg .Dans la première péirode ,sa produciton, en dehors des poésies nées de ses aventures personnelles ,se compose presque uniquement d'épîtres familières e tde petits poèmes descirptifs. Ces pièces sortent toutes de la vieille tradition écossaise ;elles on tun vi fgoû tde terroir; elles sont toutes inspirées par des faits réels :on peut mettre, à côté de chacun des morceaux du volume de Kilmarnock, li'nciden tqui l'a provoqué .Elles son ,ten outre ,de beaucoup les plus longues de ses œuvres. Dans la seconde période ,en laissant toujours en dehors un certain nombre de pièces personnelles, la produciton consiste presque exclusivemen ten chansons. Elle est d'une inspiration toute différente de la première; elle porte, non plus sur des faits particuliers, mais sur des senitments généraux e tsimples .Elle ne compte que des efforts très brefs .Cependan tla vie d'un homme ne se casse pas comme une branche morte; elle se romp tplutôt àl a façon d'un rameau vert: les fibres du passé pénètren tdans le présen,t e tcelles du présen titennent encore au passé ; liy a des instants où 'lon redevien t'lancien homme. C'est dans une de ces heures que Burns composaTam de Shanter ,teiréts el rap ,erèinaiailam fla, etuj t àaftieitnt uoemière m à sa prapi rtpaqu, la puissance comique, en même temps que par les dimensions. C'est un poème de la première période, égaré dans la seconde ;mais c'est une exception unique .De sorte que Burns es tle premier peintre de mœurs de son pays ,par ce qu'li a écrit avant son séjour à Édimbourg; e tqui' len est le premier chansonnier e t'lun des premiers chansonniers de tous les pays, par ce qu'li a produi taprès. À ce qui a été fourni par la deuxième partie de sa vie, i lfaut ajouter une série de pièces où 'lon sent li'nfluence de la littérature anglaise. Elles sonti mitées del a poésie de'l époque, ou plutô tdel 'époque immédiatement antéireure ;elles sont plus abstraites; elles son técirtes en anglais pur[3]lques-un que queer .iBneilttréiasees s Ell.e icrcxe'e lnsoim uo sulp tnetne d'entre elles ,comme 'lÉlégie sur la Mort de Glencairn, ce ll esur James Hunter Blairuetrès belles, on p ,t tneios considérer toute cette poriton de son œuvre comme advenitce .Si on la retranchait ,on perdrait assurément quelques remarquables morceaux, mais Burns n'en resterait pas moins ce qui' lest. C'es,t enl ui, un détail et une cuirosité. lI a été poète écossais, formé parl ail ttérature de son pays. Cependant ,là encore,i  lconvient d'examiner les choses de près ,et de bien marquer quelles parties de la poésie naitonale on tagi sur la sienne. Si on laisse de côté certains vieux poèmes naitonaux, qu'on appelle poèmes épiques, e tqui son tplutôt des chroniques irmées ,commel e Bruce, de John Barbour (1316?-1395), ou leWallace ed rneHel ynéM tres, elnncoauu ss iossul  eonm, d'Henry l'Aveugle (1420?-1493?), la poésie écossaise, par quelques-unes de ses plus hautes branches, se mêle et se confond avec la littérature anglaise. Quelques différences de vocabulaire, quelques tours ou quelques termes spéciaux, quelques traits indigènes, ne suffisen tpas à mettre même une mince haie entre les deux poésies .Le Carnet du Roi, de Jacques  I(1394-1437) est une imitaiton de Chaucer ;le Testament de Cressida, de Robert Henryson (1425?-1498?) est la conitnuaiton du Troïlus et Cressidaglaie anpoèteux  eivm mê ,udl e«sans hésitation1( r?054251- )?0 Ws.liil Dambaun plus grand des poètes anciens de 'lÉcosse»[4], continua ces poèmes dans le goût du moyen-âge:le Chardon et la Rose, composé enl 'honneur de JacquesI V e tde Margare tTudor,f llie aînée de Henri VI Id'Angleterre, et le Bouclier d'Or, des it né à «montrer l'inlfuence graduelle et imperceptible de 'lamour sur la raison ,quand on s'y ilvre sans réserv[5]», sont des allégoirest oujours dans le genre de Chaucer .Le Oriecld'r uoB«imprégné, dit Warton, de la moralité et des images duest Roman de la Rose etlee  telruuelialF la Fde ,  Cdeucha.er[6]»té'Cneiaed teratdr .nOc noits allégories en ne t àunia  écirre en Écosse, après qu'elles étaien ttombées en désuétude en Angleterr[7]. Gavin Douglas, évêque de Dunkeld, (1474-1522), donna une traduciton de l'Énéidela première translation en vers d'un ouvrage classique, sauf les. C'était Consolaitons del a Philosophie, de Boece, «qui mérite à peine ce titre»[8]. Surrey lui a emprunté plus d'un passage, dans sa traduction des IIe et IVe livres de 'lÉnéide[9]nisdya( D vadiL s de Sires œuvreL . ),5515?-9014le Songe, la Plainte de l'Écossesem esl xeopi  l, oùp sgemèoas siritesqut  elipoqutilaehru seds nop ays, sont de lonémalse ,d  egnséons visiet d'allégoires ,un peu dans le genre des Tragiquesé,gnan sd'a biAunassd ecas siup  de no dgAirpprt ergnade et sione vi colère. SaSatyre des Trois-Étatsempre  lécspr ie'uq tnattse elless Écod  umine enerdma, ne esueiruc is [10], est une morailté qui contient un mélange de caractères réels et allégoriques[11], et reste dans les intentions générales de ces œuvres .Les peittes pièces lyirques amoureuses d'Alexander Scot,t (vers 1562) ;le poème d'Alexander Montgomery (1535?-1605?), la etel  arPnuleeliserC, qui «commence comme une allégorie d'amour et se termine en honnête moral[12],»toe  lnsdat on seuqopé ruel ed nnnets du. Les soA'cnar,mc moetd om c dteeu cdux  ,gntnostS eilrit goûs le dan des sonnets de Surrey et Sidney. Tous deux vécurent d'ailleurs à la cour de Londres, avec Jacques I e tChalres .I Drummond de Hawthornden (1585-1649) ,'lami de Ben Jonson, à qui celui-ci alla rendre visite, à pied ,de Londres à Édimbourg[13]es, euqissalc noitacdu'é dteoè punt ,ec lotimspo nocatiospird'in et  ed aloh ssemmouucdep meomea b Renaissance. Au XVIIIe siècle,l e mélange des deux poésies es tencore plus parfai.t Des poèmes commel es Saisons, de Thomson, laTombee ,d  elBia,rl Ménestrel, de Beattie, sont purement anglais. La poésie anglaise a provigné dans un autre sol, et produit des rejetons qui ,avec un léger goû tde terroir ,itennent à elle. Ce n'es tpas dans cette partie de la poésie écossaise qu'il fau tchercher les inlfuences qui on tagi sur Burns. I lne connaissai tguère les plus anciens de ces poètes ,et ceux, plus récents ,qu' lia admirés, comme Thomson ,n'on tpas laissé det races sensibles dans ses œuvres. Mais au-dessous de cette poésie del ettrés ,li existait une poésie populaire ,très abondante ,très drue ,très savoureuse, très originale .Elle était sortie du sol ;ellet raitai tdes sujets indigènes dansl el angagei ndigène, c'est-à-dire dansl a vairété dialecitque anglaise «qui régnait autrefois de l'embouchure de 'lHumber jusque dans le Nord, e tque palraient également les indigènes du Yorkshire et de l'Aberdeenshire[14]»e'C l ts eaplr eadsnl see dialecte qui se.ssco'Éd serreT-sessaB Cette forme septentironale de l'anglais avai tétél al angue littéraire de 'lÉcossej usqu'à l'époque de Jacques I d'Angleterre. «L'anglais pur étai tdevenu alors le moyen d'expression des ilttérateurs écossais, quand ils n'employaien tpasl el aitn, et le vieux dialecte du Nord, modifié par le temps et les circonstances, était resté en usage dans la masse du peuple, et était même employé par les classes cultivées jusqu'au commencement de ce siècle. C'est ce dialecte qui a été au cœur de 'lÉcosse .Les ballades, les chansons e td'autres œuvres populaires on tété écirtes en lui ,et ainsi s'éleva une ilttérature populaire écossaise, tout à fait distincte de la littérature anglaise, et jusqu'à un certain point inintelligible aux personnes qui palren t'langlais pur[15]» ehorEn delnutionva aui quom ud sc tnemev hautes productitir parpcoéhl se snottiliaréser écossaises des modèles anglais ,e tavai tentraîné la langue écossaise dans le progrès et ,pour ainsi palre ,rle dépouillement de l'anglais ,ce vieux langage ,ifdèle au sol ,était resté ce qui' létait. «En réalité l'écossais est ,pour la grande parite, du vieil anglais.Le temps a remplacé 'langlo-teutonique par l'anglais moderne ,mais a épargné le scoto-teutonique, qui est encore une langue vivante[16]inims,uét  e éiloitcé sneiatd tnmaine et ses fon»M ia sos nodr déattiàiu t n'être plus que «ce dialecte del a conversation et de producitons disitnctement naitonales[17]» Lauterp pol tiétarilu' qreaiul servai tà expirmer étai tencore bien vivante au XVIIIe siècle ,car elle avait encore ce grand signe de vitalité d'être en parite orale ,de parler vraimen tau peuple. Il était naturel que Burns ,avec son éducaiton e tses circonstances de produciton, lui prît ses modèles et ses formes de poésie .C'es ten effe tce qui arriva, et c'est de ce côté qu li'fau tchercher ses origines littéraires .Pour comprendre d'où  lies tsorit et quels matéiraux li avait sous la main ,c'est cette poésie populaire qu'li faut connaître. Nous l'exposerons avec quelque détai,l parce que c'es tun coin d'histoire littéraire peu connu ,et qu'on y rencontre d'allieurs de jolies choses eti ntéressantes .Elle se composait de trois éléments principaux: Les anciennes ballades; Les chansons; Une suite de peitts poèmes populaires comiquest ,ou tàf ai tparitcuilers à 'lÉcosse. En les examinan tsuccessivemen,t nous verrons dans quelles proportions Burns a puisé à chacune de ces trois sources. Ce qu li'a négilgé de prendre nous renseignera peut-être autan,t sur les préférences de son esprit, que ce qui' la emprunté [Lein versl a Talbe des matèires]. I. LES VIEILLES BALLADE[18]. Les ballades son tde courts récits rhythmés, généralement divisés en strophes, et relatant un fai thistoirque, fabuleux ou romanesque, qui, par l'héroïsme ou les malheurs des personnages, l'étrangeté ou le dramatique des circonstances, et souven tpar un mélange de surnaturel ,sort des conditions ordinaires de la vie .Leur trai tcaractérisitque es td'être surtout un récit, de présenter le sujet qu'elles traitent sous forme de narration. Ce sont des complaintes romanesques et héroïque[19]. Dans un pays si longtemps agité par la guerre étrangère et déchiré par les guerres civlies ,où les rivalités des clans et les plliages réciproques couvraient la campagne de combats e tensanglantaien tles moindres ruisseaux, il n'es tpas étonnant que ces complaintes aien tsurgi de toutes parts. Les Borders surtou,t avec leurs luttes incessantes ,leur éta tde guerre conitnuelle,l eurs surprises,l eurs razzias ,en on tfourni le plus grand nombre. Mais d'autres grands faits historiques s'y retrouvent conservés. Les invasions des Norvégiens[20]résistance des outlaws réfugiés dans les bois, la [21], les luttes entre les gens des Basses-Terres et les Highlander[22], les croisades[23] setl eddni'nepéncdacoe rentes l, les lut Anglais[24]ruaSte ri les, eaMsed tnrua ev[t25], ont laissé des échos lointains, et donné naissance à un certain nombre de ballades. Quand on ouvre un recueli de ces récits, on entre dans un monde de violence e tde force ,oùl a vie humaine es tsoumise à une perpétuelle hécatombe. Presque tous sont dramatiques; un grand nombre tragiques; quelques-uns atroces. Les sujets favoris son tdes combats, des enlèvements, des vengeances ,des apparitions de spectres, des cirmes commis, découverts ,e tchâités par de terribles représailles. Ce sont des batailles sur la fronitère entre Écossais et Anglais, plutôt entre troupes de grands chefs locaux qu'entre armées royales, avec des déifs à la façon des héros homériques ,des mêlées fuireuses et acharnées, où les lfèches volen tet s'enfoncent dans les poitirnes jusqu'aux plumes ,où les lances éclaten,t où les blessésl ,esj ambes coupées, combattent surl eurs genou[26]ed snoursi exc dessontC  e.f reebooters, qui vont pliler en Angleterre, enlever des troupeaux[27]. lIs volèren tla vache noire et blanche e tle bœu frouge[28]. Ce sont des exécuitons de ces bandits, pendus soit par les Anglais, soi tmême par le roi d'Écosse ,e tà qui la sympathie du peuple ne manque pa[29]. Ce sont desf eudsmifas deesllaperlielc alsn ,ndettas s aux ve , eesrents deinha corse[30]radaseardide hups s coia,nedm ucéte éx . tnos eCers, pour aller édilrvred sec maens er fntraes lehc xuavl à vne' dansl esf orteresses de Berwick ou de Carilsle[31]ve leon: rr amura la ladeescao  niu,taln vi elèenn  on,ierdga el eut no ,elli prisonnier chargé de ses fers, on pique des deux ;les cloches sonnent, c'es t'lalarme ;on es tpoursuivi; on arirve à une irvière grossie ;on la traverse, et ,quand on est sur l'autre bord, oni nvitel es Anglais à enf aire autan.t Traverse, traverse, lieutenant Gordon, Traverse, viens boire le vin avec moi, Cari  ly a un cabare tauprès di'c,i Ei t lne t'en coûtera pas un penn[32]. Dans quelques-unes de ces ballades ,le drame va jusqu'à l'atroce .Dans Edom de Gordon, le chef, qui a donné son nom à la ballade, se présente avec cinquante hommes devan tle château de Towie ,où la châtelaine est enfermée avec ses trois enfantsI .l la somme de se rendre. Descendez vers mo,i belle dame, Descendez vers moi, descendez vers moi; Cette nuit vous reposerez dans mes bras, Le matin, vous serez maif ancé[33.] La mère refuse. Il fai tmettre le feu au château. La flamme monte ;la fumée étouffe les enfants qui se lamentent les uns après les autres; puis viennent les réponses désespérées de la mère. C'est là que se trouve cette scène à la fois touchante et affreuse. Oh, alors palra sa llife chéire, Elle étaitf rêle e tmignonne: «Oh! roulez-moi dans une parie de draps, Et descendez-mo ipar-dessusl a muraille». Ils la roulèrent dans une paire de draps, Et la descendirent par-dessus la muraille, Mais, sur la pointe de la lance de Gordon, Elle fit une chute mortelle. Oh!j olie ,joile éta tisa bouche, Et rouges étaient ses joues, Et clarie, claire éta tisa chevelure, Sur laquelle le sang rouge coule. Alors, avec sa lance lli a retourna; Oh! quel a face de 'lenfan téta tipâle! Il dit: «Tu es la première que jamais »J'aie souhaité vori revivre». lI la tourna etl a retourna, Oh! que la peau del 'enfan tétati blanche! «J'aurais pu épargner cette doucef ace Pour devenir les déilces d'un homme. Alerte, partons, mes joyeux compagnons, Je pressens un triste desitn. Je ne puis regarder cette doucef igure Qui est là gisante dans l'herb[34]». La flamme gagne la mère qui meur ten embrassant ses bébés. Son mari arirve ,se me tà la poursuite d'Edom de Gordon, et le massacre avect oute son escorte .Puis, revenant vers les masses brûlantes où est enseveilt ou tce qui' laime, i ls'y précipite .lI ne reste dans cette scène de carnage quel aj eune iflle étendue surl 'herbe .Une autre ballade sur un sujet analogue, lI'ncendie de Frendraughte ,rèspsti'loh épalatiui qn  odoa é nnepuoh'd emmoà ,se encore. Une trtsp ue-ttêerp ri une fausse réconciilaiton ,est enfermée dans une tour à laquelle le feu es tmis. Il y a un passage où un d'entre eux cire, à travers les barreaux de fer de la fenêtre, ses dernières recommandations, tandis que son corps est consumé, qui est une chose horrible. Je ne puis pas sauter ,je ne puis pas sortri, Je ne puis arirver àt oi, Ma tête est prise dans les barreaux de la fenêtre, Mes pieds brûlés se détachen tde mo.i Mes yeux boullien tdans mat ête, Ma chair aussi es trôite, Mes entrailles boulilen tavec mon sang, N'est-ce pas une horirble angoisse? Prends les bagues de mes doigts blancs, Qui sont si longs et étroits, E tdonnel-es à ma belle Dame, Là où elle es tassise dans son château. Je ne puis pas saute,r je ne puis pas sorit,r Je ne puis pas sauter verst o,i Ma partie terrestre est toute consumée, Ce n'est plus que mon âme qui te parl[35]. Ces atrocités justifien tle jugemen tde Prescott :«Bien que les scènes des plus vieilles ballades soien tempruntées au XIVe siècle, les mœurs qu'elles accusent ne son tpas supéireures à celles de nos sauvages de 'lAméirque du Sud.[36]» À ces tueries d'armées ou de clans, à ces forfaits de bandes de brigands, s'ajoutent des drames de famille. Une marâtre empoisonne sa belle-flil[37] fne U.ni atlusérce i pal l'qu'it eumeemm ras no[38]Un frère tue sa sœur parce qu'on. ne lui a pas demandé son consentemen tpour son mairage[39] d'Écosse est devenue enceinte d'un seigneur llif e. Une anglais; son père fuireux la fait mettre sur un bûche[40]uqi' l apéuoésu ne femme Une.me erèm ennosiopil fon se rcpas contre son gré[41]seL. recoens teenolp ul sivevtnrusens des alance da ,se seloiv tnels ceesviérspt an .ma'Lr ourtsut,ouxa e femmes on t'lénergie ,les emportements de senitments e td'actes, des mâles .Elles n'hésiten tdevant rien, ni devan tles faitgues, ni devant les péirls .Les enlèvements sont fréquents. Les amants s'enfuien tà cheva;l le père et les frères les poursuivent, les rattrapent ;on s'arrête ,on itrel es épées ,on se ba tsur la bruyère. Les épéesf urenit trées des fourreaux, E tlis se précipitèrent au comba,t E trouge e trosé étati le sang Qu icoula sur let alus semé deil s[42]. Parfois l'amant triomphe laissant les frères étendus sur le sol. Il appuya son dos contre un chêne, Et assura ses pieds sur une pierre; E t lia combattu contre ces quinze hommes, Et il les a tués tous hormis un seul; Mais li a épargnél e chevailer âgé Pour rapporter les nouvelles au château. Quand il eut rejoint sa belle dame, Je pense qui''l lembrassat endremen:t «Tu es mon amou,r je't a igagnée, Et nous parcourrons librement la forêt verte.[43] I larirve aussi que l'aman ts'éloigne blessé mortellement .C'es tle sujet de la plus célèbre et de la plus touchante de ces ballades,t he Douglas Tragedy. lIl a mi tsur un cheva lblanc comme lai,t E tlu-imême sur un cheval gris pommelé; Un cor de chasse pendait à son côté, Etli s s'éloignèrent, chevauchant légèrement.
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