Séquence 1 Corrigé de la question sur corpus n°1 :

Nathalie Godnair

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• Publié par: ezowunoq
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• Langue: Français

Extrait

Séquence 1

Corrigé de la question sur corpus n°1 :

Quels points communs et quelles différences observez-vous dans le traitement du CD ?

Accroche

Présentation

des textes

Annonce du

plan

Exprimé pour la première fois dans les Odes d'Horace, le message du Carpe Diem

a été repris par de nombreux poètes à travers les siècles. Ainsi, Ronsard, dans l'

« Ode à Cassandre », tirée des Odes, La Fontaine avec la fable « Le loup et le

chasseur », Baudelaire dans le sonnet « Remords posthume » tiré des Fleurs du Mal,

ou Queneau avec « Si tu t'imagines » ont tous trouvé dans ce motif une source

d'inspiration. Aussi peut-on déceler des points communs, mais aussi des différences

entre ces textes.

Arguments

mis en

évidence

par des

paragraphes

Intéressons-nous tout d'abord aux points communs qui unissent ces différents

textes.

On peut tout d'abord retrouver la leçon du Carpe Diem, presque mot pour mot,

dans chacun des poèmes. Si Ronsard et Queneau demandent aux jeunes filles

auxquelles ils s'adressent de « cueill[ir] les roses de la vie », La Fontaine conseille à

son lecteur de « jou[ir] » de l'instant présent. Baudelaire formule quant à lui cet

impératif de manière plus implicite, en annonçant à sa « belle ténébreuse » qu'elle

regrettera de « n'avoir pas connu ce que pleurent les morts ».

L'ensemble de ces poèmes se construit par ailleurs autour du thème de la fuite du

temps, et de la tension entre passé, présent, et futur. Ainsi Ronsard, Baudelaire et

Queneau choisissent de placer la jeune fille à laquelle ils s'adressent face aux ravages

du temps qui l'attendent. La Fontaine fustige de son côté le chasseur et le loup,

incapables de profiter de ce que leur offre le présent.

Enfin, chacun de nos poèmes présente la même situation de communication. Le

poète s'y érige en effet en donneur de conseil. Ronsard et Queneau prennent ainsi un

ton condescendant et usent de l'impératif pour transmettre leur message à la

« fillette », ou la « mignonne » laquelle ils s'adressent. Baudelaire reprend

également cette adresse directe, en tutoyant sa belle maîtresse. Quant à La Fontaine,

il met en scène ses talents de pédagogue, et parle à son « ami » lecteur avec toute

l'autorité du « sage ».

Ces textes comportent néanmoins des différences.

Tout d'abord, la visée de ces textes n'est pas la même. Si Ronsard veut avant tout

faire sa cour à la belle Cassandre, La Fontaine propose plutôt à ses lecteurs une

philosophie de vie. Le Carpe Diem devient un instrument de vengeance sous la

plume de Baudelaire, qui tente de culpabiliser sa belle en la confrontant à la mort. La

chanson de Queneau lui permet enfin de prodiguer un conseil.

La forme utilisée par nos quatre auteurs pour transmettre leur message diffère

également. Ronsard s'appuie ainsi sur la forme de l'ode pour structurer son poème

sous forme de syllogisme, et affermir son argumentation. La Fontaine adopte quant à

lui le modèle de la fable, pour illustrer son propos et mettre son lecteur face à un

contre-exemple. Dans le poème de Baudelaire, le choix de la forme du sonnet

renforce le propos, puisqu'elle rappelle la forme du tombeau dans lequel le poète

projette sa maîtresse. Queneau s'appuie enfin sur une forme originale, celle de la

chanson, et sur des jeux de langage pour illustrer la fuite du temps.

Ccl de la

réponse

Pour amener leur lecteur à une réflexion sur le Carpe Diem, ces auteurs se servent

ainsi d'éléments traditionnels qui ont traversé les siècles. Chacun aborde néanmoins

ce thème avec sa propre sensibilité. Ce dernier revêt alors des formes et des visées

différentes.