La duchesse de Langeais
133 pages
Français

La duchesse de Langeais

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Description

La Comédie humaine - Études de moeurs. Troisième livre, Scènes de la vie parisienne - Tome I. Neuvième volume de l'édition Furne 1842. Extrait : ― Seigneur, dit le vénérable ecclésiastique, la règle est sévère. S’il faut une permission de Notre Saint-Père pour qu’une femme vienne dans une maison de Saint-Bruno, ici même rigueur. Il est impossible à un homme d’entrer dans un couvent de Carmélites Déchaussées, à moins qu’il ne soit prêtre et attaché par l’archevêque au service de la Maison. Aucune religieuse ne sort. Cependant LA GRANDE SAINTE (la mère Thérèse) a souvent quitté sa cellule. Le Visiteur ou les Mères Supérieures peuvent seules permettre à une religieuse, avec l’autorisation de l’archevêque, de voir des étrangers, surtout en cas de maladie. Or nous sommes un Chef d’Ordre, et nous avons conséquemment une Mère Supérieure au Couvent. Nous avons, entre autres étrangères, une Française, la sœur Thérèse, celle qui dirige la musique de la Chapelle.

Informations

Publié par
Nombre de lectures 122
EAN13 9782824709826
Langue Français

Extrait

HONORÉ DE BALZA C
LA DUCH ESSE DE
LANGEAIS
BI BEBO O KHONORÉ DE BALZA C
LA DUCH ESSE DE
LANGEAIS
Un te xte du domaine public.
Une é dition libr e .
ISBN—978-2-8247-0982-6
BI BEBO OK
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Le te xte suivant est une œuv r e du domaine public é dité
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V ous de v ez aribuer l’ o euv r e aux différ ents auteur s, y
compris à Bib eb o ok.LA DUCH ESSE DE LANGEAIS
A F RAN TZ LISTZ.
   une ville esp agnole situé e sur une île de la Mé
diter rané e , un couv ent de Car mélites D é chaussé es où la règle deI l’Ordr e institué p ar sainte érèse s’ est conser vé e dans la rigueur
primitiv e de la réfor mation due à cee illustr e femme . Ce fait est v rai,
quelque e xtraordinair e qu’il puisse p araîtr e . oique les maisons r
eligieuses de la Péninsule et celles du Continent aient été pr esque toutes
détr uites ou b oule v er sé es p ar les é clats de la ré v olution française et des
guer r es nap olé oniennes, cee île ayant été constamment pr otég é e p ar la
marine anglaise , son riche couv ent et ses p aisibles habitants se tr ouvèr ent
à l’abri des tr oubles et des sp oliations g énérales. Les tempêtes de tout
g enr e qui agitèr ent les quinze pr emièr es anné es du dix-neuvième siè cle se
brisèr ent donc de vant ce r o cher , p eu distant des côtes de l’ Andalousie . Si
le nom de l’Emp er eur vint br uir e jusque sur cee plag e , il est douteux que
son fantastique cortég e de gloir e et les flamb o yantes majestés de sa vie
mété orique aient été comprises p ar les saintes filles ag enouillé es dans ce
cloîtr e . Une rigidité conv entuelle que rien n’avait altéré e r e commandait
1La duchesse de Lang e ais Chapitr e
cet asile dans toutes les mémoir es du monde catholique . A ussi, la pur eté
de sa règle y aira-t-elle , des p oints les plus éloignés de l’Eur op e , de tristes
femmes dont l’âme , dép ouillé e de tous liens humains, soupirait après ce
long suicide a ccompli dans le sein de Dieu. Nul couv ent n’était d’ailleur s
plus fav orable au détachement complet des choses d’ici-bas, e xig é p ar la
vie r eligieuse . Cep endant, il se v oit sur le Continent un grand nombr e de
ces maisons magnifiquement bâties au gré de leur destination.
elquesunes sont ense v elies au fond des vallé es les plus solitair es  ; d’autr es
susp endues au-dessus des montagnes les plus escar p é es, ou jeté es au b ord
des pré cipices  ; p artout l’homme a cher ché les p o ésies de l’infini, la
solennelle hor r eur du silence  ; p artout il a v oulu se mer e au plus près de
Dieu  : il l’a quêté sur les cimes, au fond des abîmes, au b ord des falaises,
et l’a tr ouvé p artout. Mais nulle autr e p art que sur ce r o cher à demi
eur op é en, africain à demi, ne p ouvaient se r encontr er autant d’har monies
différ entes qui toutes concour ussent à si bien éle v er l’âme , à en ég aliser
les impr essions les plus doulour euses, à en aié dir les plus viv es, à fair e
aux p eines de la vie un lit pr ofond. Ce monastèr e a été constr uit à l’ e
xtrémité de l’île , au p oint culminant du r o cher , qui, p ar un effet de la grande
ré v olution du glob e , est cassé net du côté de la mer , où, sur tous les p oints,
il présente les viv es arêtes de ses tables légèr ement r ong é es à la hauteur
de l’ e au, mais infranchissables. Ce r o c est pr otég é de toute aeinte p ar des
é cueils dang er eux qui se pr olong ent au loin, et dans lesquels se joue le flot
brillant de la Mé diter rané e . Il faut donc êtr e en mer p our ap er ce v oir les
quatr e cor ps du bâtiment car ré dont la for me , la hauteur , les ouv ertur es
ont été minutieusement pr escrites p ar les lois monastiques. Du côté de
la ville , l’église masque entièr ement les solides constr uctions du cloîtr e ,
dont les toits sont couv erts de lar g es dalles qui les r endent inv ulnérables
aux coups de v ent, aux orag es et à l’action du soleil. L’église , due aux
libéralités d’une famille esp agnole , cour onne la ville . La façade hardie ,
élég ante , donne une grande et b elle phy sionomie à cee p etite cité maritime .
N’ est-ce p as un sp e ctacle empr eint de toutes nos sublimités ter r estr es que
l’asp e ct d’une ville dont les toits pr essés, pr esque tous disp osés en
amphithéâtr e de vant un joli p ort, sont sur montés d’un magnifique p ortail à
trigly phe g othique , à camp aniles, à tour s menues, à flè ches dé coup é es  ?
La r eligion dominant la vie , en en offrant sans cesse aux hommes la fin et
2La duchesse de Lang e ais Chapitr e
les mo y ens, imag e tout esp agnole d’ailleur s  ! Jetez ce p ay sag e au milieu
de la Mé diter rané e , sous un ciel brûlant  ; accomp agnez-le de quelques
p almier s, de plusieur s arbr es rab ougris, mais vivaces qui mêlaient leur s
v ertes fr ondaisons agité es aux feuillag es sculptés de l’ar chite ctur e
immobile  ! V o y ez les frang es de la mer blanchissant les r escifs, et s’ opp osant au
bleu saphir des e aux  ; admir ez les g aleries, les ter rasses bâties en haut de
chaque maison et où les habitants viennent r espir er l’air du soir p ar mi les
fleur s, entr e la cime des arbr es de leur s p etits jardins. Puis, dans le p ort,
quelques v oiles. Enfin, p ar la sérénité d’une nuit qui commence , é
coutez la musique des or gues, le chant des offices, et les sons admirables des
clo ches en pleine mer . Partout du br uit et du calme  ; mais plus souv ent le
calme p artout. Intérieur ement, l’église se p artag e ait en tr ois nefs sombr es
et my stérieuses. La furie des v ents ayant sans doute interdit à l’ar chite cte
de constr uir e latéralement ces ar cs-b outants qui or nent pr esque p artout
les cathé drales, et entr e lesquels sont pratiqué es des chap elles, les mur s
qui flanquaient les deux p etites nefs et soutenaient ce vaisse au, n’y
rép andaient aucune lumièr e . Ces fortes murailles présentaient à l’ e xtérieur
l’asp e ct de leur s masses grisâtr es, appuyé es, de distance en distance , sur
d’énor mes contr eforts. La grande nef et ses deux p etites g aleries latérales
étaient donc uniquement é clairé es p ar la r ose à vitraux coloriés, aaché e
av e c un art miraculeux au-dessus du p ortail, dont l’ e xp osition fav orable
avait p er mis le lux e des dentelles de pier r e et des b e autés p articulièr es
à l’ ordr e impr opr ement nommé g othique . La plus grande p ortion de ces
tr ois nefs était liv ré e aux habitants de la ville , qui v enaient y entendr e
la messe et les offices. D e vant le chœur , se tr ouvait une grille der rièr e
laquelle p endait un ride au br un à plis nombr eux, légèr ement entr’ ouv ert
au milieu, de manièr e à ne laisser v oir que l’ officiant et l’autel. La grille
était sép aré e , à inter valles ég aux, p ar des pilier s qui soutenaient une
tribune intérieur e et les or gues. Cee constr uction, en har monie av e c les
or nements de l’église , figurait e xtérieur ement, en b ois sculpté , les
colonnees des g aleries supp orté es p ar les pilier s de la grande nef. Il eût donc
été imp ossible à un curieux assez hardi p our monter sur l’étr oite
balustrade de ces g aleries de v oir dans le chœur autr e chose que les longues
fenêtr es o ctog ones et colorié es qui s’éle vaient p ar p ans ég aux, autour du<

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