Les Misérables
370 pages
Français
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Description

Tome 2. Ce roman, un des plus populaires de la littérature française, a donné lieu à de nombreuses adaptations au cinéma. Victor Hugo y décrit la vie de misérables dans Paris et la France provinciale du xixe siècle et s'attache plus particulièrement aux pas du bagnard Jean Valjean qui n'est pas sans rappeler le condamné à mort du Dernier Jour d'un condamné ou Claude Gueux. C'est un roman historique, social et philosophique dans lequel on retrouve les idéaux du romantisme et ceux de Victor Hugo concernant la nature humaine. L'auteur lui-même accorde une grande importance à ce roman et écrit en mars 1862, à son éditeur Lacroix : « Ma conviction est que ce livre sera un des principaux sommets, sinon le principal, de mon œuvre ». Jean Valjean, un ancien forçat condamné en 1796, trouve asile, après avoir été libéré du bagne et avoir longtemps erré, chez Mgr Myriel, évêque de Digne. Il se laisse tenter par les couverts d'argent du prélat et déguerpit à l'aube. Des gendarmes le capturent, mais l'évêque témoigne en sa faveur et le sauve. Bouleversé, Jean Valjean cède à une dernière tentation en détroussant un petit Savoyard puis devient honnête homme. En 1817 à Paris, Fantine a été séduite par un étudiant puis abandonnée avec sa petite Cosette, qu'elle a confiée à un couple de sordides aubergistes de Montfermeil, les Thénardier. Elle est contrainte de se prostituer...

Informations

Publié par
Nombre de lectures 27
EAN13 9782824710754
Langue Français

Extrait

V ICT OR H UGO
LES MISÉRABLES
T ome 2
Cosee
BI BEBO O KV ICT OR H UGO
LES MISÉRABLES
T ome 2
Cosee
Un te xte du domaine public.
Une é dition libr e .
ISBN—978-2-8247-1075-4
BI BEBO OK
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Le te xte suivant est une œuv r e du domaine public é dité
sous la licence Cr e ativ es Commons BY -SA
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V ous de v ez aribuer l’ o euv r e aux différ ents auteur s, y
compris à Bib eb o ok.T OME 2
COSET T E
1liv r e I
W A T ERLO O
2CHAP I T RE I
CE QU’ON RENCON T RE EN
V ENAN T DE N I V ELLES
’  (1861), p ar une b elle matiné e de mai, un p assant,
celui qui raconte cee histoir e , ar rivait de Niv elles et se diri-L g e ait v er s La Hulp e . Il allait à pie d. Il suivait, entr e deux rang é es
d’arbr es, une lar g e chaussé e p avé e ondulant sur des collines qui viennent
l’une après l’autr e , soulè v ent la r oute et la laissent r etomb er , et font là
comme des vagues énor mes. Il avait dép assé Lillois et
Bois-SeigneurIsaac. Il ap er ce vait, à l’ ouest, le clo cher d’ardoise de Braine-l’ Alleud qui
a la for me d’un vase r env ersé . Il v enait de laisser der rièr e lui un b ois sur
une hauteur , et, à l’angle d’un chemin de trav er se , à côté d’une espè ce
de p otence v er moulue p ortant l’inscription  : Ancienne barrière n 4 , un
cabar et ayant sur sa façade cet é crite au  : Au quatre vents. Échabeau, café
de particulier .
Un demi-quart de lieue plus loin que ce cabar et, il ar riva au fond d’un
3Les Misérables Chapitr e I
p etit vallon où il y a de l’ e au qui p asse sous une ar che pratiqué e dans
le r emblai de la r oute . Le b ouquet d’arbr es, clair semé mais très v ert, qui
emplit le vallon d’un côté de la chaussé e , s’ép ar pille de l’autr e dans les
prairies et s’ en va av e c grâce et comme en désordr e v er s Braine-l’ Alleud.
Il y avait là , à dr oite , au b ord de la r oute , une aub er g e , une char r ee à
quatr e r oues de vant la p orte , un grand faisce au de p er ches à houblon, une
char r ue , un tas de br oussailles sè ches près d’une haie viv e , de la chaux qui
fumait dans un tr ou car ré , une é chelle le long d’un vieux hang ar à cloisons
de p aille . Une jeune fille sar clait dans un champ où une grande affiche
jaune , pr obablement du sp e ctacle forain de quelque k er messe , v olait au
v ent. A l’angle de l’aub er g e , à côté d’une mar e où naviguait une floille de
canards, un sentier mal p avé s’ enfonçait dans les br oussailles. Ce p assant
y entra.
A u b out d’une centaine de p as, après av oir long é un mur du
quinzième siè cle sur monté d’un pignon aigu à briques contrarié es, il se tr ouva
en présence d’une grande p orte de pier r e cintré e , av e c imp oste r e ctiligne ,
dans le grav e style de Louis X I V , accosté e de deux mé daillons plans. Une
façade sé vèr e dominait cee p orte  ; un mur p er p endiculair e à la façade
v enait pr esque toucher la p orte et la flanquait d’un br usque angle dr oit.
Sur le pré de vant la p orte gisaient tr ois her ses à trav er s lesquelles p
oussaient pêle-mêle toutes les fleur s de mai. La p orte était fer mé e . Elle avait
p our clôtur e deux baants dé crépits or nés d’un vieux marte au r ouillé .
Le soleil était char mant  ; les branches avaient ce doux frémissement
de mai qui semble v enir des nids plus encor e que du v ent. Un brav e p etit
oise au, pr obablement amour eux, v o calisait ép erdument dans un grand
arbr e .
Le p assant se courba et considéra dans la pier r e à g auche , au bas du
pie d-dr oit de la p orte , une assez lar g e e x cavation cir culair e r essemblant
à l’alvé ole d’une sphèr e . En ce moment les baants s’é cartèr ent et une
p ay sanne sortit.
Elle vit le p assant et ap er çut ce qu’il r eg ardait.
―  C’ est un b oulet français qui a fait ça, lui dit-elle .
Et elle ajouta  :
―  Ce que v ous v o y ez là , plus haut, dans la p orte , près d’un clou, c’ est
le tr ou d’un gr os biscaïen. Le biscaïen n’a p as trav er sé le b ois.
4Les Misérables Chapitr e I
―  Comment s’app elle cet endr oit-ci  ? demanda le p assant.
― Houg omont, dit la p ay sanne .
Le p assant se r e dr essa. Il fit quelques p as et s’ en alla r eg arder
audessus des haies. Il ap er çut à l’horizon à t rav er s les arbr es une espè ce de
monticule et sur ce monticule quelque chose qui, de loin, r essemblait à
un lion.
Il était dans le champ de bataille de W aterlo o .
n
5CHAP I T RE I I
HOUGOMON T
 ,   là un lieu funèbr e , le commencement de
l’ obstacle , la pr emièr e résistance que r encontra à W aterlo o ceH grand bûcher on de l’Eur op e qu’ on app elait Nap olé on  ; le pr
emier nœud sous le coup de hache .
C’était un châte au, ce n’ est plus qu’une fer me . Houg omont, p our
l’antiquair e , c’ est Hugomons . Ce manoir fut bâti p ar Hug o , sir e de Somer el, le
même qui dota la sixième chap ellenie de l’abbay e de Villier s.
Le p assant p oussa la p orte , coudo ya sous un p or che une vieille
calè che , et entra dans la cour .
La pr emièr e chose qui le frapp a dans ce pré au, ce fut une p orte du
seizième siè cle qui y simule une ar cade , tout étant tombé autour d’ elle .
L’asp e ct monumental naît souv ent de la r uine . A uprès de l’ar cade s’ ouv r e
dans un mur une autr e p orte aux clav e aux du temps de Henri I V , laissant
v oir les arbr es d’un v er g er . A côté de cee p orte un tr ou à fumier , des
pio ches et des p elles, quelques char r ees, un vieux puits av e c sa dalle
6Les Misérables Chapitr e I I
et son tour niquet de fer , un p oulain qui saute , un dindon qui fait la r oue ,
une chap elle que sur monte un p etit clo cher , un p oirier en fleur en esp alier
sur le mur de la chap elle , v oilà cee cour dont la conquête fut un rê v e de
Nap olé on. Ce coin de ter r e , s’il eût pu le pr endr e , lui eût p eut-êtr e donné
le monde . D es p oules y ép ar pillent du b e c la p oussièr e . On entend un
gr ondement, c’ est un gr os chien qui montr e les dents et qui r emplace les
anglais.
Les anglais là ont été admirables. Les quatr e comp agnies des g ardes de
Co ok e y ont tenu tête p endant sept heur es à l’achar nement d’une ar mé e .
Houg omont, v u sur la carte , en plan g é ométral, bâtiments et enclos
compris, présente une espè ce de r e ctangle ir régulier dont un angle aurait
été entaillé . C’ est à cet angle qu’ est la p orte méridionale , g ardé e p ar ce
mur qui la fusille à b out p ortant. Houg omont a deux p ortes, la p orte
méridionale , celle du châte au, et la p orte septentrionale , celle de la fer me .
Nap olé on env o ya contr e Houg omont son frèr e Jérôme  ; les divisions
Guilleminot, Fo y et Bachelu s’y heurtèr ent, pr esque tout le cor ps de Reille y fut
emplo yé et y é choua, les b oulets de K eller mann s’épuisèr ent sur cet
hér oïque p an de mur . Ce ne fut p as tr op de la brig ade Bauduin p our for cer
Houg omont au nord, et la brig ade So y e ne put que l’ entamer au sud, sans
le pr endr e .
Les bâtiments de la fer me b ordent la cour au sud. Un mor ce au de la
p orte nord, brisé e p ar les français, p end accr o ché au mur . Ce sont quatr e
planches cloué es sur deux trav er ses, et où l’ on distingue les balafr es de
l’aaque .
La p orte septentrionale ,

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