Les Misérables
450 pages
Français
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Description

Tome 4. Ce roman, un des plus populaires de la littérature française, a donné lieu à de nombreuses adaptations au cinéma. Victor Hugo y décrit la vie de misérables dans Paris et la France provinciale du xixe siècle et s'attache plus particulièrement aux pas du bagnard Jean Valjean qui n'est pas sans rappeler le condamné à mort du Dernier Jour d'un condamné ou Claude Gueux. C'est un roman historique, social et philosophique dans lequel on retrouve les idéaux du romantisme et ceux de Victor Hugo concernant la nature humaine. L'auteur lui-même accorde une grande importance à ce roman et écrit en mars 1862, à son éditeur Lacroix : « Ma conviction est que ce livre sera un des principaux sommets, sinon le principal, de mon œuvre ». Jean Valjean, un ancien forçat condamné en 1796, trouve asile, après avoir été libéré du bagne et avoir longtemps erré, chez Mgr Myriel, évêque de Digne. Il se laisse tenter par les couverts d'argent du prélat et déguerpit à l'aube. Des gendarmes le capturent, mais l'évêque témoigne en sa faveur et le sauve. Bouleversé, Jean Valjean cède à une dernière tentation en détroussant un petit Savoyard puis devient honnête homme. En 1817 à Paris, Fantine a été séduite par un étudiant puis abandonnée avec sa petite Cosette, qu'elle a confiée à un couple de sordides aubergistes de Montfermeil, les Thénardier. Elle est contrainte de se prostituer...

Informations

Publié par
Nombre de lectures 61
EAN13 9782824710761
Langue Français

Extrait

V ICT OR H UGO
LES MISÉRABLES
T ome 4
L’idyle r ue P lumet et l’ép op é e r ue Saint-D enis
BI BEBO O KV ICT OR H UGO
LES MISÉRABLES
T ome 4
L’idyle r ue P lumet et l’ép op é e r ue Saint-D enis
Un te xte du domaine public.
Une é dition libr e .
ISBN—978-2-8247-1076-1
BI BEBO OK
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compris à Bib eb o ok.T OME 4
L’I D Y LLE RU E P LUMET
ET L’ÉPOP ÉE RU E
SAI N T -DEN IS
1liv r e I
QU ELQU ES P A GES
D’H IST OI RE
2CHAP I T RE I
BI EN COU P É
1831 et 1832, les deux anné es qui se raachent immé diatement à la
ré v olution de juillet, sont un des moments les plus p articulier s et les plus
frapp ants de l’histoir e . Ces deux anné es au milieu de celles qui les
précèdent et qui les suiv ent sont comme deux montagnes. Elles ont la
grandeur ré v olutionnair e . On y distingue des pré cipices. Les masses so ciales,
les assises mêmes de la civilisation, le gr oup e solide des intérêts sup
erp osés et adhér ents, les pr ofils sé culair es de l’antique for mation française ,
y app araissent et y disp araissent à chaque instant à trav er s les nuag es
orag eux des sy stèmes, des p assions et des thé ories. Ces app aritions et ces
disp aritions ont été nommé es la résistance et le mouv ement. Par
intervalles on y v oit luir e la vérité , ce jour de l’âme humaine .
Cee r emar quable ép o que est assez cir conscrite et commence à
s’éloigner assez de nous p our qu’ on puisse en saisir dès à présent les lignes
princip ales.
Nous allons l’ essay er .
3Les Misérables Chapitr e I
La r estauration avait été une de ces phases inter mé diair es difficiles à
définir , où il y a de la fatigue , du b ourdonnement, des mur mur es, du
sommeil, du tumulte , et qui ne sont autr e chose que l’ar rivé e d’une grande
nation à une étap e . Ces ép o ques sont singulièr es et tr omp ent les p olitiques
qui v eulent les e xploiter . A u début, la nation ne demande que le r ep os  ;
on n’a qu’une soif, la p aix  ; on n’a qu’une ambition, êtr e p etit. Ce qui
est la traduction de r ester tranquille . Les grands é vénements, les grands
hasards, les grandes av entur es, les grands hommes, Dieu mer ci, on en a
assez v u, on en a p ar-dessus la tête . On donnerait César p our Pr usias et
Nap olé on p our le r oi d’Y v etot. « el b on p etit r oi c’était là  ! » On a
marché depuis le p oint du jour , on est au soir d’une longue et r ude jour né e  ;
on a fait le pr emier r elais av e c Mirab e au, le se cond av e c Rob espier r e , le
tr oisième av e c Bonap arte , on est ér einté . Chacun demande un lit.
Les dé v ouements las, les hér oïsmes vieillis, les ambitions r epues, les
fortunes faites cher chent, ré clament, implor ent, sollicitent, quoi  ? Un gîte .
Ils l’ ont. Ils pr ennent p ossession de la p aix, de la tranquillité , du loisir  ; les
v oilà contents. Cep endant en même temps de certains faits sur gissent, se
font r e connaîtr e et frapp ent à la p orte de leur côté . Ces faits sont sortis
des ré v olutions et des guer r es, ils sont, ils viv ent, ils ont dr oit de s’installer
dans la so ciété et ils s’y installent  ; et la plup art du temps les faits sont des
maré chaux des logis et des four rier s qui ne font que prép ar er le log ement
aux princip es.
Alor s v oici ce qui app araît aux philosophes p olitiques.
En même temps que les hommes fatigués demandent le r ep os, les faits
accomplis demandent des g aranties. Les g aranties p our les faits, c’ est la
même chose que le r ep os p our les hommes.
C’ est ce que l’ Angleter r e demandait aux Stuarts après le pr ote cteur  ;
c’ est ce que la France demandait aux Bourb ons après l’ empir e .
Ces g aranties sont une né cessité des temps. Il faut bien les accorder .
Les princes les « o ctr oient », mais en ré alité c’ est la for ce des choses qui les
donne . V érité pr ofonde et utile à sav oir , dont les Stuarts ne se doutèr ent
p as en 1660, que les Bourb ons n’ entr e vir ent même p as en 1814.
La famille pré destiné e qui r e vint en France quand Nap olé on s’é cr oula
eut la simplicité fatale de cr oir e que c’était elle qui donnait, et que ce
qu’ elle avait donné elle p ouvait le r epr endr e  ; que la maison de Bourb on
4Les Misérables Chapitr e I
p ossé dait le dr oit divin, que la France ne p ossé dait rien  ; et que le dr oit
p olitique concé dé dans la charte de Louis X V I I I n’était autr e chose qu’une
branche du dr oit divin, détaché e p ar la maison de Bourb on et
gracieusement donné e au p euple jusqu’au jour où il plairait au r oi de s’ en r essaisir .
Cep endant, au déplaisir que le don lui faisait, la maison de Bourb on aurait
dû sentir qu’il ne v enait p as d’ elle .
Elle fut har gneuse au dix-neuvième siè cle . Elle fit mauvaise mine à
chaque ép anouissement de la nation. Pour nous ser vir du mot trivial,
c’ est-à-dir e p opulair e et v rai, elle r e chigna. Le p euple le vit.
Elle cr ut qu’ elle avait de la for ce p ar ce que l’ empir e avait été emp orté
de vant elle comme un châssis de théâtr e . Elle ne s’ap er çut p as qu’ elle
avait été app orté e elle-même de la même façon. Elle ne vit p as qu’ elle
aussi était dans cee main qui avait ôté de là Nap olé on.
Elle cr ut qu’ elle avait des racines p ar ce qu’ elle était le p assé . Elle se
tr omp ait  ; elle faisait p artie du p assé , mais tout le p assé c’était la France .
Les racines de la so ciété française n’étaient p oint dans les Bourb ons, mais
dans la nation. Ces obscur es et vivaces racines ne constituaient p oint le
dr oit d’une famille , mais l’histoir e d’un p euple . Elles étaient p artout, e
xcepté sous le trône .
La maison de Bourb on était p our la France le nœud illustr e et sanglant
de son histoir e , mais n’était plus l’élément princip al de sa destiné e et la
base né cessair e de sa p olitique . On p ouvait se p asser des Bourb ons  ; on
s’ en était p assé vingt-deux ans  ; il y avait eu solution de continuité  ; ils
ne s’ en doutaient p as. Et comment s’ en seraient-ils doutés, eux qui se
figuraient que Louis X V I I régnait le 9 ther midor et que Louis X V I I I régnait
le jour de Mar eng o  ? Jamais, depuis l’ origine de l’histoir e , les princes
n’avaient été si av eugles en présence des faits et de la p ortion d’autorité
divine que les faits contiennent et pr omulguent. Jamais cee prétention
d’ en bas qu’ on app elle le dr oit des r ois n’avait nié à ce p oint le dr oit d’ en
haut.
Er r eur capitale , qui amena cee famille à r emer e la main sur les g
aranties « o ctr o yé es » en 1814, sur les concessions, comme elle les
qualifiait. Chose triste  ! ce qu’ elle nommait ses concessions, c’étaient nos
conquêtes  ; ce qu’ elle app elait nos empiétements, c’étaient nos dr oits.
Lor sque l’heur e lui sembla v enue , la r estauration, se supp osant
victo5Les Misérables Chapitr e I
rieuse de Bonap arte et enraciné e dans le p ay s, c’ est-à-dir e se cr o yant forte
et se cr o yant pr ofonde , prit br usquement son p arti et risqua son coup . Un
matin elle se dr essa en face de la France , et, éle vant la v oix, elle contesta le
titr e colle ctif et le titr e individuel, à la nation la souv eraineté , au cito y e

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