Les Italiens en France - article ; n°72 ; vol.13, pg 420-426
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Description

Annales de Géographie - Année 1904 - Volume 13 - Numéro 72 - Pages 420-426
7 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1904
Nombre de lectures 66
Langue Français

Extrait

Attilio Mori
Les Italiens en France
In: Annales de Géographie. 1904, t. 13, n°72. pp. 420-426.
Citer ce document / Cite this document :
Mori Attilio. Les Italiens en France. In: Annales de Géographie. 1904, t. 13, n°72. pp. 420-426.
doi : 10.3406/geo.1904.6522
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1904_num_13_72_6522420 GÉOGRAPHIE RÉGIONALE.
LES ITALIENS EN FRANCE
LES FRANÇAIS ET LA LANGUE FRANÇAISE EN ITALIE
I
A l'occasion du Recensement général de l'Italie (février 1901), le
Ministère des Affaires Extérieures a jugé utile de faire procéder par ses
agents diplomatiques et consulaires à une enquête sur les Italiens à
l'étranger. On sait que le mouvement de l'émigration a atteint un énorme-
développement en Italie, surtout dans ces derniers temps, où il a entraîné
300 000 personnes par an hors du royaume; et encore ce chiffre ne
comprend pas les emigrants temporaires, c'est-à-dire ceux qui vont tra
vailler à l'étranger pendant un laps de temps déterminé. Le nombre
des nationaux expatriés définitivement se monte donc à plusieurs mil
lions. La plupart s'établissent en Amérique, surtout en Argentine, au
Brésil et aux États-Unis, mais beaucoup vont en Europe, et spécial
ement en France.
L'émigration en France, en 1901, a porté sur 59 162 personnes (soit
11 p. 100 de l'émigration totale), dont 6 599 partis pour toujours et 52 56;»
pour un temps déterminé; d'année en année, l'accroissement est
notable pour l'une et l'autre catégories. Ces faits donnent un intérêt tout
particulier à l'enquête de l'ambassadeur d'Italie à Paris sur la popul
ation italienne établie en France, enquête dont les résultats ont été
publiés par le Commissariat de l'Émigration1.
A la différence des autres grandes nations, la France présente un
faible accroissement de population : 444 000 seulement de 1896 à 1901.
Et cette augmentation est le fait de 25 départements ; dans les 62 autres,
il y a diminution du chiffre des habitants. L'afflux croissant des étran
gers tend à arrêter cette dépopulation; aussi d'illustres économistes
ont conseillé de le favoriser le plus possible. Et pourtant, comme le
montre l'ambassadeur d'Italie, on semble vouloir l'arrêter par des dis
positions légales qui ne mettent pas sur le même pied les étrangers et
les nationaux. Néanmoins le nombre des étrangers établis dans la
République est encore important : 1101000 en 1891, 1027 000 en
1896, 1037 000 en 1901.
Quelle est la part de l'élément italien dans cette immigration? Le
1. Ministero oegli Affari Esteri, Commissariat*} dell'Emigrazione, Emigrazione
e Colonie. Raccolta di. rapport i deiRR. Agenti diplomatici e consolari. Vol. I: Europa.
Parte 1 : Francia. Roma, Tip. Bertero [vente : Босса], 1903. In-8, 344 p. 2 lire. LES ITALIENS EN FRANCE. 421
recensement de 1896 signalait la présence en France (Algérie et colonies
non comprises) de 289 1 43 Italiens, soit 3 807 déplus qu'en 1891 *. Cette
augmentation provenait de 26 départements seulement : dans 61, il y
avait un fléchissement. Signalons une diminution sensible à Paris et
Lyon, dont la population s'accroît pourtant si rapidement. Nous ne
pouvons dire s'il y a un rapport constant entre les mouvements de
population des Français et des Italiens; nous savons seulement que le
nombre des Italiens augmente dans les fortes colonies et diminue dans
les faibles. Les départements des Alpes et de la côte méditerranéenne
sont ceux qui accusent, à chaque recensement, le plus grand nombre
d'Italiens. Les Italiens représentent 25 p. 100 de la population étran
gère domiciliée, qui constitue 3,5 p. 100 de la totale. Ils
viennent immédiatement après les Belges (40 p. 100).
Nous ne pouvons établir si l'émigration est permanente ou tempor
aire. Ce qui est certain, c'est que presque tous partent avec l'intention
de revenir et que seules les circonstances peuvent les décider à se fixer
à l'étranger. D'après les déclarations des emigrants que nous avons
vus, le nombre de ceux qui partaient pour toujours ne représentait
que 1/8 de l'émigration temporaire.
Les provinces qui fournissent les plus forts contingents à l'émigra
tion sont celles de Turin, de Plaisance; puis viennent Parme, Novare
et Coni. A signaler particulièrement la ville de Turin, l'arrondissement
d'Ivrée, les vallées de Suse, d'Aoste, du Pellice et de la Stura, d'où
le voisinage et la parenté des idiomes déterminent de nombreux
départs 2.
Il est remarquable qu'à la différence des autres étrangers, les Ita
liens se font souvent naturaliser français : 13 978 depuis 1889, année
de la loi sur la naturalisation, jusqu'en 1900. L'ambassadeur en voit
la raison dans la condition sociale des immigrés plutôt que dans un
manque de patriotisme. Un grand nombre ne possèdent rien; exerçant
les métiers les plus humbles, méprisés des Français, ils pensent se
relever en adoptant leur nationalité. Les nouvelles lois qui excluent
les étrangers des entreprises publiques, du droit de vote dans les syndic
ats, les confirment dans ce dessein.
Les Italiens viennent travailler comme hommes de peine, terrassiers,
1. Les renseignements fournis par les consuls ne concordent pas toujours avec
les résultats des recensements, qui diffèrent parfois notablement des appréciations des
auteurs. L'ambassadeur cherche la raison de ces divergences dans le fait que ces
évaluations ont porté, à des époques différentes, sur une population d'une extrême
mobilité dans certains départements où elle est composée d'émigrants temporaires,
en Corse par exemple. Il ne peut aucunement accepter le chiffre que donne Elisée
Reclus pour les Italiens établis en France : 500 000 environ. Il remarque que pour
arriver à ce nombre, il faudrait tenir compte de tous les Italiens naturalisés et
même de toutes les familles devenues françaises depuis plusieurs générations.
2. Voir : Baldioli-Chiorando, L'emigrazione in alcuni paesi délia provincia di
Cuneo (Rifonna Sociale, 15 octobre 1903). OGRAPHIE GIONALE
ma ons ouvriers agricoles Il un mouvement de va et vient sur
tout entre les vallées piémontaises et les départements du Sud-Est
facilité par la ressemblance de langage et la présence de colonies ita
liennes Tandis que les ouvriers usine rencontrent hostilité des
ouvriers fran ais menacés dans leurs salaires les travailleurs agricoles
et les ma ons trouvent une concurrence de moins en moins vive de la
part des Fran ais qui émigrent des campagnes et des petites villes
vers les grandes cités Une forte partie de émigration se compose
encore de colporteurs artisans ambulants de musiciens Très peu
par contre de propriétaires et de capitalistes et leur nombre est
abaissé de 007 en 1891 404 en 1896 Disparus ou presque sont ces
ouvriers art orfèvres graveurs armuriers dessinateurs de brocart)
qui ont joué pendant quelque temps un si grand rôle dans le déve
loppement de industrie fran aise
La plus forte colonie italienne est celle du département des
Bouches-du-Rhône Elle va toujours en augmentant 66 663 en 1881
8ö 555 en 1896 Elle dû accroître considérablement de 1896 1901
puisque celle de Marseille passé de 72239 91 536 chiffre que le
consul italien de fortes raisons de croire inférieur la vérité émi
gration se présente ici avec ses caractères ordinaires Il faut seulement
noter une plus grande application la petite industrie et au petit com
merce un esprit de solidarité plus accentué assure la prospérité éco
les institutions de bienfaisance de crédit de secours mutuels
Les Alpes-Maritimes contiennent un autre groupe important 54868
en 1901 au lieu de 34976 en 1881 Nice les Italiens sont 30500 un
peu moins du tiers de la population totale Le Var vient en troisième
lieu avec 43000 Italiens en 1901 31 683 en 1896 Ici les immigrants
tendent se fixer les ouvriers agricoles les hommes de peine les
terrassiers ont été suivis par un grand nombre ouvriers usine de
commer ants Le vice-consul de Toulon note que dans cette ville il
de grands magasins italiens La Seyne un tiers Italiens élé
ment agricole domine dans ce département où il est bien accueilli
La population italienne de Hérault passé de 527 127 elle
présente le même caractère q

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