La publicité est-elle respectueuse du développement durable ?
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La publicité est-elle respectueuse du développement durable ?I. Synthèse du rapportII. Etat des lieux III. Détails de l'étude IV. Perspectives propositions V. AnnexesJuin 2007La publicité est-elle respectueuse du développement durable ?• 11 ont fait l’objet d’un classement en I. Synthèse du rapport« manquement », pour non-respect flagrant etsérieux des règles en vigueur.Longtemps méconnu voire ignoré, l’environnementest devenu, comme le développement durable, un Plusieurs enseignements sont à tirer de cette étude,réservoir d’arguments utilisé dans les campagnes de propres à servir de fondement à des pratiques pluscommunication de grands groupes comme pour la vertueuses : il ressort ainsi clairement que, sipromotion de produits vantés pour leur caractère certaines publicités ont fait beaucoup de bruitécologique. Or la prise de conscience des enjeux dernièrement, l’écologie et le développementécologiques au sein de la population entraîne de durable restent cependant des axes defacto un plus fort impact de ces publicités. communication encore peu utilisés par la publicitédans son ensemble, et que dans sa grande majoritéD’où la nécessité de développer des pratiques la publicité est respectueuse des règles en vigueur.publicitaires conformes à une éthique partagée, cettenécessité étant soulignée par les Recommandations Des manquements récurrents sont néanmoins à écologiques du BVP.

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Publié le 14 février 2012
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La publicité est-elle respectueuse du développement durable ?I.Synthèse du rapportII.Etat des lieux III.Détails de l'étude IV.Perspectives propositions V.AnnexesJuin 2007
2La publicité est-elle respectueuse du développement durable ?I.Synthèse du rapportLongtemps méconnu voire ignoré,l’environnementest devenu,comme le développement durable,unréservoir dguments utilisé dans les campagnes dearcommunication de grands groupes comme pour lapromotion de produits vantés pour leur caractèreécologique.Or la prise de conscience des enjeuxécologiques au sein de la population entraîne defacto un plus fort impact de ces publicités.D’où la nécessité de développer des pratiquespublicitaires conformes à une éthique partagée,cettenécessité étant soulignée par les Recommandationsécologiques du BVP.Un certain nombre de publicités a récemment faitlobjet de vives critiques,soit parce que celles-cipouvaient induire le consommateur en erreur quantà la réalité de la qualité écologique du produit,duservice ou de la démarche interne initiée parl'entreprise,soit parce qu'elles représentaient descomportements contraires à la protection del'environnement,au risque de délivrer un messagepour le moins contreproductif au regard despréconisations publiques et des programmes desensibilisation actuels.Afin de mieux connaître la réalité et la nature desdérives existantes,et d'initier une réflexion sur laconciliation entre la liberté d’expression publicitaireet ce nouveau champ de responsabilité sociétalequ'est celui du développement durable,et plusparticulièrement celui de la protection del'environnement,le BVP (Association desprofessionnels pour une publicité responsable) etl'ADEME (Agence de l’environnement et de lamaîtrise de l’énergie) ont analysé les 181 publicités(presse,télévision et affichage) ayant trait de près oude loin à la question écologique parmi plus de 15 000 messages publicitaires diffusés lors du secondsemestre 2006.De cette étude,il ressort que :•116 respectent les règles en vigueur,•54 ont fait l’objet d’un classement en « réserve »,parce que certaines règlesn'étaient pas respectées,sans pour autantporter préjudice à la protection del'environnement ni au consommateur,•11 ont fait l’objet d’un classement en « manquement »,pour non-respect flagrant etsérieux des règles en vigueur.Plusieurs enseignements sont à tirer de cette étude,propres à servir de fondement à des pratiques plusvertueuses :il ressort ainsi clairement que,sicertaines publicités ont fait beaucoup de bruitdernièrement,lécologie et le développementdurable restent cependant des axes decommunication encore peu utilisés par la publicitédans son ensemble,et que dans sa grande majoritéla publicité est respectueuse des règles en vigueur.Des manquements récurrents sont néanmoins à regretter :promesses « écologiques » très généralesou non étayées dans le message publicitaire ;suggestions dinnocuité totale pour l'environnement,excessives par rapport à la réalité des produitspromus ;absence d'informations suffisantes ;rapprochements choquants,ambiguës et peuexplicites,entre un produit et la nature,suggérantainsi une parfaite osmose alors que le premier porteatteinte à la seconde ;et enfin représentation decomportements non écologiques,souvent desvéhicules placés en pleine nature.L’analyse soulève par ailleurs l’intérêt manifeste d'unrenforcement de la doctrine d’application des règlesdu BVP.Elle pose la question de compléter ces règlesau regard des nouveaux enjeux du développementdurable et suggère également la nécessité d’uneamélioration du niveau de connaissance dudéveloppement durable par les professionnels de lapublicité.La collaboration ADEME/BVP a eu un double intérêt :permettre de prendre la mesure exacte desproblèmes et rapprocher les critères d’appréciation.Cela conduit bien sûr à se poser la question de lapoursuite de cette collaboration et d’unélargissement du comité de pilotage de cette étudeà d’autres organismes que l'ADEME,ainsi qu'auxassociations,afin d'élargir une nécessaireconcertation dans ce domaine sensible,par exempleà travers la création d’un observatoire « publicité etdéveloppement durable ».
rtie "Documents edr féréneec."L4r oi llateisi- cèrpaad sl snap a2006ars de B2EtuSPSOPVI/.7V32 00teIniaédceeniglltE ruop m,yticihcémerb eurar ld(is suite2006),pritra elccér  tne Cdue od25L 7 3-V5ione.tnnmeivore leemplr exr pa4-263 L elcitra'enl'e  ddeCou  de tnal tnas .ét lurnv'eonirmeneon nadgnreue xoppesticides commenôrp PPI sel tnasaon Mde Ueto ntp bud seét silicrocèau pntres coII.Etat des lieux 1.Problématique à l'origine dl'étudee L'environnement étant de plus en plus au cœur despréoccupations de tous,le consommateur est peu àpeu enclin à s'orienter vers des produits et servicesayant un impact réduit sur l'environnement,et versles entreprises ayant une démarcheenvironnementale.En effet,31 % des Françaisdéclarent choisir régulièrement des produits plusrespectueux de l’environnement (ils n’étaient que18,6 % en 2005)1.Sur un marché devenu très concurrentiel,il apparaîtque les entreprises considèrent déjà la thématiqueenvironnementale comme une véritable opportuniténon seulement commerciale,mais aussi d'image,puisque certaines parmi les plus importantescampagnes de communication de 2006 (Total,EDF,Areva,Gaz de France,entre autres) avaient pourthème l’environnement.Mais le consommateur (etl’environnement) s’y retrouve-t-il lorsque lapublicité utilise à mauvais escient l'argumentécologique ou envoie un message contraire auxpréconisations publiques en faveur de la protectionde l'environnement ? Et quelle est la réalité exacte dece risque ?Enfin,comment,sans pour autant faire le procès dela publicité,concilier la liberté dexpressionpublicitaire avec ce nouveau champ de responsabilitésociétale qui est celui du développement durable etplus particulièrement,celui de la protection del'environnement ? 2.Contexte de l'étudeUn consommateur qui a besoin d'être guidé etrassuré:l'argument écologique pourrait avoir unfort potentiel commercial dans un avenir proche,mais il est pour l'instant regardé avec circonspectionpar les consommateurs.Ils ont globalement envie d’ycroire – 61 % d’entre eux tendent à penser quelorsqu’une publicité met en avant des argumentsécologiques ceux-ci sont fondés – mais il estmanifeste que cette confiance est fragile :seulement9 % (parmi les 61 %) sont vraiment certains que cesarguments sont véridiques (les autres pensent quet « probablement vrai »),27 % nen savent rienceset,enfin,12 % en doutent sérieusement2.3En effet,l'utilisation en publicité de l'argument « écologique » ou « développement durable » (prisici uniquement sous l'angle « environnement ») peutêtre inappropriée :mal utilisé,l'argument écologiquepeut alors induire le consommateur en erreur sur laréalité de la qualité écologique du produit,et êtresource de confusion,du fait de l'imprécision dumessage,voire de son caractère parfois mensonger,de la multiplicité des démarches et de la très grandediversité des termes,symboles,visuels,etargumentaires utilisés.Ceci peut à la longuediscréditer toute démarche commerciale sincère etêtre contre-productif au regard des enjeuxenvironnementaux actuels et de la nécessitéimpérative de changer nos modes de production etde consommation.Parallèlement,d'autres publicités peuvent aussi poserproblème,mais dans un autre registre :ainsi,lesmessages représentant des comportementscontraires à la protection de l'environnement(surconsommation,conduite sportive,utilisation àoutrance de produits particulièrement polluants,etc.) contribuent à véhiculer un message contraireaux préconisations publiques et programmes desensibilisation initiés par des institutions tellesl'ADEME,les associations,les collectivités locales etcertaines entreprises.Des acteurs qui se mobilisent pour aller vers une plus grande vigilance :Tout d'abord,le législateur:si l'article L 121-1 duCode de la consommation vient encadrer d'unemanière générale la publicité afin qu'elle ne puisseêtre de nature à induire le consommateur en erreur,d'autres lois posent quelques règles éparsesspécifiques sur la publicité et l'environnement3,dontnotamment l'interdiction de représenter desvéhicules hors des voies balisées4,souvent nonrespectée.De nouveaux textes apparaissent au fil dutemps5.Ensuite,le BVP(Association des professionnels pourune publicité responsable),qui est garant des bonnespratiques de la profession publicitaire,et a édicté àcet effet deux Recommandations qui font référence,l'une sur les arguments écologiques (1998),l'autresur le développement durable (2003).Parallèlement,le juge,qui commence lui-aussi à sepencher sur la question,comme le montre la récenteSMTNe agndSo :ceruoS1
4La publicité est-elle respectueuse du développement durable ?affaire du « Roundup biodégradable » condamnant lasociété Monsanto pour publicité mensongère6.De plus en plus,les associations de protection del'environnement,qui,en 2005,demandaient au jugedes référés la suspension d'une publicité de l'UIPP7présentant les pesticides comme non dangereuxpour l'environnement et la santé,puis,en 2006,interpellaient,par le biais de l'Alliance pour laPlanète8,le secteur publicitaire et les pouvoirs publicsafin d'obtenir la fin de ces pratiques,et enfin,en2007,réagissaient à une publicité de Cristalinepouvant porter préjudice à la consommation d'eaupotable.Mais aussi,les acteurs publics,comme l'ADEME quis’attache à une meilleure information duconsommateur et à la promotion de modes de vieet de consommation ayant moins d'impacts surl'environnement (notamment à travers descampagnes de mobilisation nationales9) afin dedonner en particulier une meilleure lisibilité à l’offrede produits éco-conçus et aux labels certifiés.L'ADEME réagit régulièrement,auprès de leursémetteurs,aux publicités qui portent des messagescontraires à la protection de l’environnement et à lamaîtrise de l’énergie.De même,les entreprisesqui s'efforcent deproposer des produits éco-conçus selon les normesinternationales en vigueur,ou dobtenir lacertification de leurs pratiques,politiques internes etdémarches qualité favorables à l’environnement,cequi leur permet de faire des déclarationsenvironnementales fondées,dont l’objectif est deguider en toute sécurité le choix desconsommateurs.Et enfin,au niveau international,la norme ISO14021,qui propose aussi un cadre aux auto-déclarations environnementales (1999)10.Bien qued'application volontaire,cette norme a été introduiteen droit suédois par le Tribunal de commerce en tantque coutume internationale.La stratégie nationalefrançaise de développement durable (SNDD)prévoit par ailleurs « d'exiger réglementairement laconformité aux normes internationales ISO 14 020et 14 021 pour une entreprise présentant une auto-déclaration environnementale sur un produit11 ».6Jugement n° 0077476 du 26 janvier 2007.7Union des industries de la protection des plantes.8www.lalliance.fr9"Réduisons vite nos déchets,ça déborde"  Campagne ADEME www.reduisonsnosdechets.fr3.Les objectifs de l'étude Les études sur la production publicitaire diffusée -pratique avec laquelle le BVP a renoué depuis 2003 -sont un instrument de mesure du respect desrègles déontologiques de la profession.Généralement,ces études (dites « piges publicitaires ») sont ciblées sur des sujets sensibles,sur lesquels une vigilance particulière s’impose.La pige « publicité,environnement etdéveloppement durable » s’inscrit dans cettelogique.Elle intervient dans un contexte demultiplication des communications sur ces sujets etde contestation accrue de ces communications parles associations.Trois ans après l’entrée en vigueur dela Recommandation développement durable du BVP,il importait de faire un point de son application et deprendre la mesure des problèmes éventuels.Par ailleurs,cette recherche constitue un préalableindispensable aux travaux d’actualisation de laRecommandation développement durable,prévuspour septembre 2007.Les éventuelles faiblessesdéontologiques mises à jour dans cette pige serontprises en compte lors de la rédaction des nouvellesrègles professionnelles.Le partenariat avec l’ADEME pour le pilotage decette étude – novation importante,les piges étant jusqu’alors conduites exclusivement par le BVP–correspond quant à lui au double souhait des’adjoindre des expertises pointues sur des sujetsparfois techniques et de s’ouvrir aux préoccupationsde parties prenantes extérieures à la professionpublicitaire.Ce travail conjoint a été loccasiond’échanger des points de vue parfois divergents etd’essayer de faire converger certains critèresd’analyse.Le sujet touche à plusieurs missions de l'ADEME,comme la prévention des déchets ou la maîtrise del’énergie,cette dernière problématique étant aucœur des dernières campagnes grand public desopérateurs énergétiques.L’ADEME assure déjà unevigilance sur les campagnes qui lui semblent dérogeraux normes existantes.Elle souhaitait aller plus loinet accompagner le BVP dans sa réflexion pouraméliorer le respect de ses règles et initier leurévolution.10 Cette norme ISO a fait l'objet d'un guide d'utilisation de l'AFNOR :"Autodéclaration:la promotion environnementale des produits" – Nadia Boeglin et Philippe Wetterwald –Téléchargeable sur le site www.ADEME.fr,ainsi que de "lignes directrices relatives àl'utilisation et à l'évaluation des déclarations environnementales" de la Commissioneuropéenne,téléchargeable sur www.europa.eu.11 SNDD :programmes d'action – Comité interministériel pour le développement durable – 2003.Page 29
III.Détails de l'étude 1.La méthodologie suivie 1.1.Périmètre de l'étude et méthodologieLe BVP et l'ADEMEont sélectionné et analysé lespublicités publiées entre juillet et décembre del'année 2006,et utilisant l'argument écologique etdéveloppement durable (envisagé uniquement sousl'angle Environnement),ainsi que les publicitésreprésentant un comportement contraire à laprotection de l'environnement.Les publicitésconcernaient autant des produits et services que descampagnes institutionnelles.Plus de 15 00012publicités ont ainsi été visionnées,soit toutes lespublicités télévisées13,ainsi que tout l'affichagenational14.Concernant la presse,l’étude s’est centréesur les seuls les secteurs de l'énergie,des transportset du bâtiment.Toute référence à l'environnement,de quelque manière que ce soit (voir la grille desélection en Annexe II),a entraîné la sélection de lapublicité.Résultats :outre des statistiques globales (détails enAnnexe 3),cette sélection a permis de mettre enévidence la part de l'utilisation de l'argumentécologique dans la publicité,les normes et types denormes les moins respectés,les secteurs/typesd'entreprises utilisant le plus l'argument écologiqueou développement durable (à bon ou mauvaisescient),les types de produits et services les plusconcernés par l'argument écologique.Au final,trois groupes de publicitésont pu être distingué :les publicités conformes,les publicités en «manquement »,pour non-respect flagrant desnormes en vigueur,et parce que l'abus ne faisaitaucun doute,les publicités en « réserve »,parce quele non-respect semblait moins flagrant et/ou plusvéniel et (détails en Annexe 4).Des critères simples et pédagogiques de sélectionet d'analysedes publicités ont été déterminés,sur labase des normes existantes,obligatoires (lois) etvolontaires (Recommandations du BVP et normeISO 14021) (détails des textes en Annexe 5).Il a étédécidé de se fonder sur les deux objectifs communsà toutes les normes existantes :12 15101 exactement13 Base de données BVP.•ne pas induire en erreur sur la réalité écologiquedu produit,•ne pas représenter un comportement contraire àla protection de l'environnement.Chaque publicité a été passée au crible des critèresdéfinis pour chaque objectif (détails en Annexe 6).1.2.Les limites de la démarche(détails en Annexe 7)Les limites de la période de sélection et de lasélection elle-mêmeà certains secteurs,peuventmanquer d'exhaustivité et avoir pour conséquencede montrer du doigt tel secteur ou telle marque,alors que ce n'est pas l'objectif de cette étude.Néanmoins,les publicités sélectionnées permettentau final de mettre en valeur une très grande diversitéd'éléments et de conclusions qui vont permettre unedémarche de progrès.Il existe un grand écartentre la nature propre dudiscours publicitaire et la complexité de l'informationexigée pour étayer un positionnement « environnement » ou « développement durable ».On constate néanmoins que certaines publicitésparviennent à concilier ces deux discours.Certains messages publicitaires sont difficiles àélerquvauand l’incertitude ou labsence deconsensus prévalent dans certains contextes deconnaissance.Ici,le référent de la déontologieprofessionnelle sera la prise de position officielle despouvoirs publics.Certains secteurs ont encore plus que d’autres àdémontrer la véracité de leur promesse « développement durable »,parce que l’impact deleurs produits et/ou modes de production surl’environnement est contesté.A eux d'être d'autantplus vigilants.Les fondements de certaines allégations relatives àl'environnement sont parfois très techniques,ce quiexige de donner encore plus d'informations,quielles-mêmes risquent de ne pas suffire et de révélerd’autres questionnements...Mais ici aussi la règle debase s'impose :ne pas induire en erreur leconsommateur.14 Base de données TNS.15 Uniquement secteurs transports,énergie et BTP pour la presse5
6La publicité est-elle respectueuse du développement durable ?Concernant les publicités représentant descomportements contraires aux principes dudéveloppement durable,l'appréciation n'est pastoujours aisée,car,s'il existe quelques normes lespécifiant,il n'existe pas de définition officiellearrêtée.Cette notion étant évolutive dans le temps,il a fallu déterminer quelques repères et critères.2.Les résultats de l'étude2.1.En brefSur les 181 publicités ayant traité de l’environnemententre juillet et décembre 2006 (dans la limite dessecteurs ayant fait l’objet de la sélection) :•116 publicités ont été estimées respecter lesrègles en vigueur.•54 ont fait lobjet d’un classement en « réserve ».•11 ont fait l’objet d’un classement en « manquement » (Détails en Annexe 8).Détails de cette sélection :Les analyses de l’ADEME et du BVP sur les visuelsanalysés n'ayant pas toujours été convergentes,lacolonne ADEME et la colonne BVP permettent dedistinguer leurs positions respectives.La « note »plus sévère de l'ADEME est fondée sur sonexpertise approfondie des sujets environnementaux.ADEMEBVP Total visionné1510115101Argument écologique165165abusif:manquement55abusif:réserve4428RAS116132Comportement contraire163Manquement60Réserve103TOTAL pertinents181168Total problèmes65362.2.Principaux enseignements De cette sélection,nous avons tiré un certainsnombre de résultats et d’enseignements.Les chiffresretenus ci-après sont la fourchette haute,issue desanalyses ADEME.1.L’écologie et le développement durable restentencore aujourd’hui des axes de communicationpeu utilisés par la publicité dans son ensemble.2.Dans sa grande majorité la publicité estrespectueuse des règles en vigueur.3.Des manquements récurrents sont à regretter.4.L’analyse soulève par ailleurs plusieursinterrogations quant à la doctrine d’applicationdes règles.5.L’analyse souligne les problèmes les plusfréquents.6.L’étude souligne le rôle potentiellementvertueux de certaines publicités en termes desensibilisation aux objectifs du développementdurable.Résultat 1 :L’écologie et le développementdurable restent encore aujourd’huides axes de communication peuutilisés par la publicité dans sonensemble.Sur plus de 15000 visuels analysés pour cette étude correspondant à 6 mois de publicité en TV,affichage national et presse15- seulement 181 ontété sélectionnés comme concernés par le thème dudéveloppement durable envisagé sous le doubleangle « allégation environnementale » et « comportement contraire au développementdurable ».Ceci ne représente que 1,2 % du total visionné.Sil’on s’en tient aux seuls visuels utilisant unpositionnement de type « allégationenvironnementale »,cette proportion tombe à 1 %du total de la production publicitaire diffusée.Certes,à l’heure actuelle les publicités sur ces sujetsse multiplient,ce qui augure certainement d’uneaugmentation de ces ratios.Néanmoins,pourlheure,on ne peut pas conclure à unegénéralisation des arguments environnementaux enpublicité.Résultat 2 :Dans sa grande majorité la publicité est respectueuse des règles envigueur.Sur les 181 visuels publicitaires retenus commepertinents,une majorité concerne l'utilisation del'argument écologique,quand  une minoritéconcerne la représentation de comportementscontraires.Néanmoins,ces dernières sontmajoritaires dans la catégorie des « manquements ».Ainsi,l’analyse met en évidence 11 manquementsavérés aux règles en vigueur,dont 6 représentent uncomportement contraire à la protection del'environnement.Ceci représente 6,1 % des visuels
retenus comme pertinents dans le cadre du champde l'étude et 0,07 % des quelques 15000 publicitéseffectivement diffusées sur la période.A cela,viennent s’ajouter des visuels qui ont motivéde notre part une réserve :ils sont au nombre de 54,soit 29,8 % des visuels retenus comme pertinents.10 de ces visuels concernent la représentation decomportements contraires.Au final,plus de 6 publicités sur 10 ayant trait,d’unefaçon ou d’une autre,à l'environnement,neprésentent aucun problème et respectent donc lesrègles en vigueur.Ces résultats permettent de mieux cerner l’ampleurdes problèmes à résoudre.Ils laissent entrevoir,parailleurs,la possibilité d’une résorption rapide d’unepartie de ces problèmes :en effet,les quelques 30 %de défauts de nature à motiver des réserves sontmineurs et aisément corrigeables… si tant est queles professionnels intègrent rapidement dans leurmode de pensée et de fonctionnement les préceptespartagés du développement durable.En conclusion,il n’est donc pas fondé d’évoquer uneutilisation massivement abusive des messagesécologiques ou présentant des comportementscontraires à la protection de l'environnement.Simplement,les visuels sélectionnés montrant desdifficultés de tous ordres,la demande d'uneamélioration des pratiques trouve ici sa légitimité.Résultat 3 :Des manquements récurrents sont à regretter L’analyse des manquements repérés souligne cinqprincipales catégories de problèmes :•Des promesses « écologiques » très généraleset non étayées par ailleurs dans le messagepublicitaire.Exemple :emploi sans nuance du terme «écologique » ou « vert » pour qualifier une énergienon renouvelable et fossile,ou le fait de rouler encamion.•Des suggestions d’innocuité totale pourl'environnement,excessives par rapport à laréalité des produits promus,l'absenced'argumentaire renforçant cela.Exemple :promesse « changer le monde sanschanger la planète » pour un véhicule néanmoinshybride.•Détournement de logos officiels relatifs à laprotection de l'environnement.Exemple :logo ressemblant très fortement à celuirelatif à la protection de la couche d'ozone,oud’un autre logotype courant.•Des publicités faisant des rapprochementschoquants suggérés parfois de façon ambiguë etpeu explicite.Exemples :une voiture sur la banquise entouréed'ours,alors que le CO2peut être responsable dela fonte de la première et de la disparition desseconds ;un 4X4 associé à l’idée de« bien respirer »,alors que l'automobile est l’une despremières responsables de la pollutionatmosphérique.•Représentation de comportements nonécologiques.Exemple :représentation de véhicules encirculation dans des milieux naturels,pratiquequasi systématique concernant les 4 x 4.Jusquà présent,le BVP intervenait sur les troispremières catégories de manquements,les deuxderniers faisant l’objet d’interprétations divergentes.La question se pose donc de renforcer le niveaud’exigence actuel.Résultat 4 :L’analyse soulève plusieursinterrogations quant à la doctrined’application des règles Au delà des cas de manquements avérés,l'analysedes publicités,souligne d'autres problèmes :•Des publicités,se voulant parfois humoristiques,mais néanmoins choquantes,car représentantdes comportements qui peuvent s’interprétercomme ayant des conséquences néfastes pourl’environnement.Exemple :jeter son vieux véhicule à l'eau et ne lerécupérer que parce qu'il peut être repris par unconcessionnaire ;inciter à rouler en camion,« nouveau geste écologique » ;« imprimez plus »;« choisir c'est se priver » ;promouvoir une conduitesportive,alors qu'elle est plus consommatriced'énergie.7
8La publicité est-elle respectueuse du développement durable ?•Des produits méritant le qualificatif d« écologique »ou de « meilleur pourl'environnement »,mais présentés de façon soittrès insuffisamment argumentée - ce qui peutrendre suspicieux sur la réalité - ou soit trèsracoleuse ou exagérée,outrepassant la réalitéécologique du produit et donc attirant lescritiques.Exemple :un revêtement de route pour partieconstitué de végétaux naturels,biodégradable etécologique,mais ne précisant rien d'autre que « naturel et biodégradable ».•Une représentation « bucolique » qui dépasselargement la réalité écologique du produit.Exemple :des fleurs sortant d'un potd'échappement ;une autoroute recouverte degazon ;un camion circulant parmi des éoliennes.•Ambiguïté de l’utilisation du terme « durable »associé ou,simplement,à proximité de produitsqui ne le sont pas.Cette utilisation est,par exemple,fréquente pourles distributeurs d’énergies fossiles.Mais ils ne sontpas les seuls et la polysémie du terme autorisebien des expressions ambiguës.•Utilisation d’adjectifs sous une forme absolue (« propre »,« naturel »),de nature à suggérerun produit 100% irréprochable alors qu’il seraitplus juste de recourir à une forme relative (« plus propre »,« plus naturel ») explicitantsystématiquement la base de comparaison oula référence retenue.On notera la récurrence de cette pratique danscertains secteurs,comme le secteur automobile(utilisation des termes « écologique »,« propre »,« moteur propre »,« diesel propre »,« respect del'environnement »,« faibles émissions de CO2», « voitures vertes ») et le secteur de l'énergie (« énergie durable »,« écologique »,« respectueuse de l'environnement »,« carburantpropre »,qui « préserve toutes les espèces »).Recours,pour étayer une allégation de supériorité environnementale,à des « preuves » qui n’en sont pas vraiment,car ellesne respectent pas les règles en vigueur.C’est ainsi qu’invoquer une conformité à desnormes en vigueur ne peut pas être considérécomme un élément de distinction.•L’information,pour les véhicules,sur les tauxd’émission de CO2n’est pas systématiquementaffichée,même en cas dargumentationécologique.Elle n’est en effet actuellement obligatoire quepour certains supports publicitaires.Compte tenu de l’intérêt de cette donnée pourune bonne information des consommateurs,laquestion se pose de la généraliser,quel que soitle support de diffusion du message.Surtoutdans les cas où la publicité revendique unargument de type environnemental.A lheure actuelle,pour la plupart des pointsévoqués ici,le BVP ne déconseille pas encore ceses expformdression publicitaire.Mais sa doctrinepourrait évoluer.Résultat 5 :L’analyse distingue les problèmes les plus fréquents.Pour les messages où l'argument écologique estprésenté de façon abusive ou bien de manièreinsuffisamment précise,il s'agit principalement dedeux types de non respect des normes :•Un produit présenté comme ayant uneinnocuité totale sur l'environnement alors qu'ilexiste un impact réel (26 publicités au total)•Un produit dont la vertu écologique n'est pasprésentée de manière objective :ampleur de lapromesse exagérée ou bien insuffisammentprécise (16 publicités au total).Pour les publicités représentant un comportementnon écologique (16 publicités au total),unemultiplicité de situations se présente,mais la plusfréquente est très nettement l'incitation à roulerhors des voies autorisées(5 publicités sur les 11 classées en manquement).Résultat 6 :L’étude souligne le rôlepotentiellement vertueux decertaines publicités en termes de sensibilisation auxobjectifs du développement durable A condition que l’argument environnemental soitbien maîtrisé,certaines campagnes pour de grandesmarques sont très certainement de nature à jouer enfaveur de l'environnement.Au-delà de la promotion
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