Conditionnement et conceptualisation d un rapport logique : évolution avec l âge et différences entre enfants entendants et enfants sourds. - article ; n°4 ; vol.19, pg 45-71
28 pages
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Conditionnement et conceptualisation d'un rapport logique : évolution avec l'âge et différences entre enfants entendants et enfants sourds. - article ; n°4 ; vol.19, pg 45-71

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Description

Enfance - Année 1966 - Volume 19 - Numéro 4 - Pages 45-71
27 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1966
Nombre de lectures 14
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

B. Andrey
Conditionnement et conceptualisation d'un rapport logique :
évolution avec l'âge et différences entre enfants entendants et
enfants sourds.
In: Enfance. Tome 19 n°4-5, 1966. pp. 45-71.
Citer ce document / Cite this document :
Andrey B. Conditionnement et conceptualisation d'un rapport logique : évolution avec l'âge et différences entre enfants
entendants et enfants sourds. In: Enfance. Tome 19 n°4-5, 1966. pp. 45-71.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/enfan_0013-7545_1966_num_19_4_2401Conditionnement et conceptualisation
cTun rapport logique ?
Evolution avec Y âge et différences
entre enfants entendants et enfants sourds
par
B. ANDREY
La présente recherche était initialement destinée à apprécier l'im
portance du langage dans la genèse de l'intelligence abstraite alors même
que celle-ci doit s'exercer dans des tâches qui, en elles-mêmes, ne requiè
rent pas l'usage de la parole.
Au cours de la recherche, de multiples aspects intéressants se sont
faits jour que nous présenterons ici. En outre, la simplicité du dispositif
expérimental, la portée pratique des résultats obtenus nous ont incité
à structurer notre travail sous forme de test d'ores et déjà utilisable. Cette
utilisation permet tout d'abord une appréciation de la genèse des possi
bilités intellectuelles abstraites entre 7 et 10 ans, aussi bien chez les enfants
sourds que chez ceux disposant d'une audition normale et d'un langage
organisé. En outre, elle permet d'établir divers rapports comparatifs entre
facilité et rapidité d'apprentissage d'une part et efficacité intellectuelle
d'autre part. La présentation sous forme de test fera l'objet de la seconde
partie de la relation de notre travail expérimental.
Première Partie
Pour apprécier l'importance du langage dans la genèse de l'intell
igence abstraite, nous avons travaillé sur des échantillons d'enfants enten
dants et parlants et sur des échantillons d'enfants sourds ou ne possédant
qu'un faible reliquat auditif (voir 2e partie, étalonnages, remarques sur les
échantillons). Les uns et les autres étaient réputés d'intelligence normale.
Ils se décomposaient en sous-échantillons de 7 ans, 8 ans, 9 ans, 10 ans.
Nous avons choisi comme matériel expérimental une épreuve bien
connue de rapports analogiques graphiques (voir 2e partie : présentation
du matériel et consignes). Toutefois, nous avons apporté des variantes
essentielles à son utilisation habituelle.
(i) Ce travail a été fait avec la collaboration de M. Huguet et R. Besson,
psychologues scolaires. 46 B. ANDREY
Tout d'abord on invite l'enfant à percevoir un rapport défini sans
aucun secours du langage parlé. Par exemple, deux formes ne différant
que par leur grandeur lui sont désignées. Ce rapport de grandeur lui est
souligné par le geste. Il est invité, toujours par geste, à dessiner à partir
d'un autre dessin une forme présentant avec celui-ci le même rapport que
dans le couple modèle.
Ensuite — et surtout — on va monter un apprentissage conditionné
en proposant régulièrement à l'enfant des couples modèles présentant le
même type de rapport. Ainsi pour débuter le rapport « grand-petit » et
« petit-grand ».
A l'intérieur d'une série analogique homogène de ce type des observa
tions mesurables intéressantes peuvent déjà être faites : ainsi la rapidité avec
laquelle le sujet se conditionne à un type de réponse. Les différences indi
viduelles sont-elles importantes ? varient-elles beaucoup en fonction de
l'âge ? la rapidité de conditionnement est-elle du même ordre chez les
entendants-parlants que chez les non-entendants ?
D'autre part comme dans chaque série homogène il y a augmentation
progressive de la difficulté (le rapport logique proposé pouvant être plus
ou moins masqué par d'autres apparences perceptives d'une gestalt
évidente), on obtient une première appréciation d'une dimension de l'inte
lligence : dans quelle mesure un mécanisme intellectuel acquis résiste à un
degré de complexité croissant de la situation dans laquelle il s'insère.
Mais si la rapidité d'acquisition d'un conditionnement, sa précision et
sa stabilité sont des facteurs intéressants, la capacité, .de rompre ce condi
tionnement ou de le modifier est tout aussi importante ; sinon le sujet se
trouve enfermé dans une rigidité qui devient facteur d'inadaptation. Aussi
après avoir conditionné le sujet à une réponse « grand-petit », « petit-grand »,
par une série de 16 items, on lui propose une série de 16 nouveaux items qui
présenteront un rapport de quantité, puis une de 16 oui un d'orientation.
En fonction du nombre de répétitions nécessaires aux séries « Quant
ité » et « Position » on pourra apprécier si l'apprentissage d'un type de
rapport va gêner l'apprentissage d'un autre type ou, au contraire, va se
transposer facilement et accélérer la nouvelle acquisition. Ces effets d'un
premier apprentissage sont-ils les mêmes pour tous les sujets et à tous les
âges ? Sont-ils négatifs avant un certain niveau d'évolution, positifs ensuite ?
L'intelligence abstraite n'est pas seulement faite de la capacité d'appli
quer un conditionnement défini dans des situations de plus en plus comp
lexes, non plus que de la possibilité de transposer un apprentissage en un
apprentissage voisin. Ce sont là des facteurs intellectuels qui sont nécessaires
à l'accession à l'intelligence abstraite ; ils n'en définissent pas la nature. L'indi
vidu atteindra à abstraite quand précisément il dépassera ses
conditionnements et apprentissages, quand il n'aura plus besoin de ces soutiens
pour « trouver » et « savoir ». Dans la situation expérimentale qui nous inté
resse ici il y aura accession à l'intelligence abstraite dans la mesure où le
sujet n'aura plus à « obéir » à un rapport analogique donné, mais où, de
lui-même, il saura chercher un quelconque entre deux objets, le
définir de façon suffisamment précise et générale pour l'appliquer à un CONDITIONNEMENT ET CONCEPTUALISATION 47
troisième objet et le transformer. L'activité intellectuelle logique abstraite
porte moins sur la nature d'un rapport analogique à appliquer que sur la
recherche d'un rapport analogique quelconque ; ce qui était l'apprentissage
" transposa- dans un cas particulier est devenu « méthode intellectuelle »
ble en n'importe quelle situation. Un stade est alors franchi qui change la
nature de l'activité intellectuelle, lui apporte une nouvelle dimension.
Pour apprécier ce passage et son degré de stabilité et d'efficacité, nous
avons proposé à nos sujets après les trois séries « apprises » une série de
12 items (série S) ne donnant Heu à aucun apprentissage particulier. D'une
part l'expérimentateur ne fournit plus aucune indication, plus aucune aide.
D'autre part les rapports proposés sont variés et portent sur la structure
totale des figures dessinées.
La performance à cette quatrième série apporte donc une mesure de
l'intelligence abstraite du sujet (du moins d'une de ses formes). Cette nou
velle mesure sera intéressante en elle-même ; mais en outre il sera instructif
de comparer ce résultat avec ceux qui auront été recueillis préalablement.
Est-ce que ce sont les mêmes sujets qui réussissent bien aux séries.» appri
ses » et à la « série libre » ? La relation entre ces deux données est-elle la
même à tous lès âges ? Les sujets « non-entendants » obtiennent-ils les
mêmes résultats que les « entendants » ? Et surtout y a-t-il corrélation, étroite
entre la rapidité d'apprentissage (nombre d'aides aux séries G, Q, P) et l'eff
icacité de la logique abstraite (performance à la série S) ?
répétitions
(médiane)
7
6 entendants
5 non -entend ant s
4
3
2
1
7 ans 8 ans 9 ans 10 ans âge
Fig. i. — Nombre total de répétitions en fonction de l'âge
Notre recherche permet de donner dé

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