Domaine et méthodes de la psychologie différentielle. - article ; n°1 ; vol.17, pg 39-50
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Description

Enfance - Année 1964 - Volume 17 - Numéro 1 - Pages 39-50
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1964
Nombre de lectures 137
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Maurice Reuchlin
Domaine et méthodes de la psychologie différentielle.
In: Enfance. Tome 17 n°1, 1964. pp. 39-50.
Citer ce document / Cite this document :
Reuchlin Maurice. Domaine et méthodes de la psychologie différentielle. In: Enfance. Tome 17 n°1, 1964. pp. 39-50.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/enfan_0013-7545_1964_num_17_1_2336et méthodes Domaine
de la psychologie différentielle (#)
par
Maurice REUCHLIN
I. _ INTRODUCTION : PSYCHOLOGIE DIFFÉRENTIELLE
ET PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE
Le but de cet exposé introductif est de définir le domaine de la psycho
logie différentielle par quelques concepts, quelques principes, pouvant servir
de liens aux travaux très différents que l'on peut ranger sous ce titre.
Nous pouvons d'abord utiliser la définition classique de la psychologie
différentielle et quelques constatations.
Le Vocabulaire de Piéron définit ainsi la psychologie différentielle :
« Sous ce nom, employé par W. Stern (1900) se rangent les études
comparatives des différences psychologiques entre les individus humains,
tant en ce qui concerne la variabilité interindividuelle dans des groupes
homogènes que la variabilité inter-groupes (groupe différant par l'âge, le
sexe, le milieu social ou la race). Syn. : psychologie individuelle (Binet et
Henry, 1896). (angl., individual psychology, Sharp, 1899). »
Nous pouvons faire, en 1964, deux constatations très générales à
propos du domaine et de la méthode ainsi définis.
La première est le peu de place que tient apparemment la psychologie
différentielle dans l'enseignement et la recherche.
La seconde est au contraire la très grande importance pratique et théo
rique des problèmes que posent les différences entre individus et entre
groupes.
Il suffit de vivre en société pour avoir immédiatement à tenir compte
de ces différences, à tel point que, dans le langage commun, être psycho-
(*) Exposé introductif au Séminaire de Psychologie différentielle dirigé pat
M. Reuchlin (15 janvier 1964). M. REUCHUN 40
logue signifie essentiellement savoir habilement s'adapter aux différences
entre individus. Le métier de parent, d'éducateur, de dirigeant consiste,
pour une part importante, à savoir discerner et utiliser ces différences. Les
règlements, les institutions tiennent nécessairement compte des différences
entre groupes : programmes scolaires et âges.
De cette importance pratique découle le très large emploi qui est fait
des techniques psychologiques visant à décrire objectivement les différences
individuelles : on a pu estimer à 1 million environ, il y a 2 ans, le nombre
de personnes qui, en France, subissent chaque année un examen par tests.
A tel point que la psychologie différentielle a pu et peut encore être ident
ifiée à la psychologie appliquée. Cette identification est maintenant inexacte :
le domaine des applications en psychologie dépasse largement celui des
différences individuelles (psychologie expérimentale, psychologie sociale,
etc.) ; la psychologie différentielle pose d'autre part ses problèmes théo
riques propres, dont le plus ancien (même s'il n'a pas une grande valeur
heuristique) est celui de l'importance respective de l'hérédité et du milieu.
De façon plus générale, elle constitue une méthode permettant d'élucider
des problèmes pouvant se poser dans tous les domaines de la psychologie.
Un examen superficiel nous conduit donc à constater un décalage
notable entre, d'une part, l'importance pratique et théorique des problèmes
de psychologie différentielle et, d'autre part, le faible volume des enseigne
ments théoriques, des recherches théoriques qui leur sont consacrées.
Si l'on recherche les raisons de ce décalage on peut être amené à penser
d'abord à des fluctuations périodiques de l'intérêt qui se manifestent en
psychologie.
Mais, au-delà de ces fluctuations, et les expliquant peut-être dans une
certaine mesure, il semble bien que l'on rencontre une difficulté logique
plus fondamentale qui est sans doute responsable pour une large part du
faible développement théorique de la psychologie différentielle.
Si nous examinons en effet le contenu des chapitres entre lesquels on
a coutume de répartir les travaux des psychologues nous constaterons que,
dans chacun de ces chapitres, on travaille à édifier des psychologies génér
ales, on vise à mettre en évidence des lois valables non pas seulement pour
tel homme ou tel groupe d'hommes, mais pour l'Homme en général. C'est
bien entendu l'ambition de la psychologie « expérimentale » et Wundt le
rappelait déjà à J. Me Keen Çattell. Mais c'est aussi l'ambition de la psychol
ogie pathologique : dans la tradition de Ribot elle est conçue comme une
méthode pour connaître le fonctionnement normal et général du psychisme ;
la psychanalyse, qui s'oppose à certains égards à la tradition de Ribot, n'en
prétend pas moins offrir elle aussi une méthode permettant l'étude du
comportement normal et général, des concepts de référence permettant de
l'interpréter. La psychophysiologie s'installe à un niveau de généralité plus
large encore, puisqu'elle emploie l'expérimentation sur l'animal pour élu
cider le fonctionnement de la machine nerveuse en général. La psychologie
sociale cherche à définir des lois caractérisant certaines situations sans réfé
rence nécessaire aux caractéristiques propres à chacun des individus qui y DIFFÉRENTIELLE 41 PSYCHOLOGIE
sont impliqués. Quant à la psychologie génétique, elle s'est efforcée de
mettre en évidence les mécanismes généraux par lesquels s'effectue le déve
loppement, de décrire qualitativement la succession des stades qui le jalon
nent, sans étudier beaucoup jusqu'ici les variantes qualitatives ou les variantes
de rythme pouvant différencier les développements individuels.
Ainsi, toutes ces psychologies prennent pour objet, chacune dans son
domaine et avec ses moyens propres, des lois générales. Par ce caractère,
elles exercent peut-être un plus grand attrait sur une certaine catégorie
d'esprits (n'oublions pas que si la psychologie n'appartient plus au domaine
de la philosophie, beaucoup de psychologues ont reçu d'abord une formation
philosophique). Elles paraissent relever plus sûrement de la méthode scien
tifique, s'il est vrai qu'« il n'y a de scientifique que le général». Elles se
proposent, en un certain sens, un objet moins complexe, et peuvent souvent
se satisfaire d'une organisation expérimentale moins lourde, notamment en
ce qui concerne le volume et le caractère représentatif des échantillons de
sujets utilisés.
C'est sans doute parce que la psychologie différentielle paraît ne pas
être une psychologie générale qu'elle semble privée de cet attrait philoso
phique, de cette solidité scientifique, de cette relative simplicité technique
et que ses développements théoriques ont été assez modestes.
Une réflexion sur cette difficulté centrale de notre domaine, ainsi mise
en lumière à partir d'une définition sommaire et de constatations superfi
cielles, va nous permettre peut-être de définir ce domaine de façon plus
fondamentale.
IL — LA DÉMARCHE EXPÉRIMENTALE
EN PSYCHOLOGIE DIFFÉRENTIELLE
Pour aborder cette difficulté, nous aurons intérêt à utiliser la notion
de groupe de sujets qui, par son extension plus ou moins grande, fournit le
moyen de passer d'une psychologie individuelle à une psychologie générale.
Mais il convient alors de faire une distinction entre deux catégories de
groupes, que nous appellerons les groupes naturels et les groupes théoriques.
Les groupes naturels sont ceux qui sont rassemblés en un lieu géogra
phique, ou par certains liens sociaux : habitants d'une région, élèves d'une
classe, personnel d'une usine, recrues d'un contingent, etc.
Si nous comparons deux groupes naturels, nous constatons qu'ils diffè
rent toujours simultanément par plusieurs caractères. Deux classes d'élèves
diffèrent à la fois par les maîtres qui en sont chargés, par l'âge moyen, par
le Q.I. moyen, par l'implan

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