Jean Astruc - article ; n°2 ; vol.26, pg 113-135
24 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Jean Astruc - article ; n°2 ; vol.26, pg 113-135

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
24 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Revue d'histoire des sciences - Année 1973 - Volume 26 - Numéro 2 - Pages 113-135
RÉSUMÉ. — Jean Astruc (Sauve, 1684 -Paris, 1766) étudia la médecine à Montpellier avant d'enseigner successivement dans les Facultés de Toulouse, de Montpellier et de Paris. Formé à l'Ecole hippocratique, il a manifesté dans sa jeunesse quelques sympathies pour les théories iatro-mécaniques et surtout iatro- chimiques. Son érudition prodigieuse lui permit de connaître tous les auteurs ayant écrit sur des sujets médicaux très divers. Son œuvre, bien souvent mise au point remarquable des connaissances de son temps, est immense. La digestion, la peste, les tumeurs en sont quelques aspects. Mais Astruc s'est encore signalé par ses volumineux traités sur les maladies vénériennes et sur les maladies des femmes ainsi que par son histoire naturelle du Languedoc. Plusieurs de ses ouvrages dénotent ses préoccupations religieuses. On lui doit une magistrale histoire de la Faculté de médecine de Montpellier.
SUMMARY. — Jean Astruc (Sauve, 1684- Paris, 1766) studied medicine at Montpellier, before teaching, successively, at the Faculties of Toulouse, Montpellier and Paris. Formed in the Hippocratic School, in his youth he manifested a sympathy for the iatro-mechanic and above all iatro-chemical theories. His prodigious erudition permitted him to know all the authors having written on very diversal medical subjects. His works, often remarkably licking the knowledge of his time in shape, are multifarious. Digestion, the plague, tumours are some aspects of his studies ; but he also drew attention to him by his voluminous treatises on venerial disease and on the sickness of women as well as by his natural history of Languedoc. Several of his works indicated his religious preoccupations. He is responsible for the magistral history of the Faculty of Medicine of Montpellier.
23 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1973
Nombre de lectures 73
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Dr Louis Dulieu
Jean Astruc
In: Revue d'histoire des sciences. 1973, Tome 26 n°2. pp. 113-135.
Résumé
RÉSUMÉ. — Jean Astruc (Sauve, 1684 -Paris, 1766) étudia la médecine à Montpellier avant d'enseigner successivement dans
les Facultés de Toulouse, de Montpellier et de Paris. Formé à l'Ecole hippocratique, il a manifesté dans sa jeunesse quelques
sympathies pour les théories iatro-mécaniques et surtout iatro- chimiques. Son érudition prodigieuse lui permit de connaître tous
les auteurs ayant écrit sur des sujets médicaux très divers. Son œuvre, bien souvent mise au point remarquable des
connaissances de son temps, est immense. La digestion, la peste, les tumeurs en sont quelques aspects. Mais Astruc s'est
encore signalé par ses volumineux traités sur les maladies vénériennes et sur les maladies des femmes ainsi que par son
histoire naturelle du Languedoc. Plusieurs de ses ouvrages dénotent ses préoccupations religieuses. On lui doit une magistrale
histoire de la Faculté de médecine de Montpellier.
Abstract
SUMMARY. — Jean Astruc (Sauve, 1684- Paris, 1766) studied medicine at Montpellier, before teaching, successively, at the
Faculties of Toulouse, Montpellier and Paris. Formed in the Hippocratic School, in his youth he manifested a sympathy for the
iatro-mechanic and above all iatro-chemical theories. His prodigious erudition permitted him to know all the authors having written
on very diversal medical subjects. His works, often remarkably licking the knowledge of his time in shape, are multifarious.
Digestion, the plague, tumours are some aspects of his studies ; but he also drew attention to him by his voluminous treatises on
venerial disease and on the sickness of women as well as by his natural history of Languedoc. Several of his works indicated his
religious preoccupations. He is responsible for the magistral history of the Faculty of Medicine of Montpellier.
Citer ce document / Cite this document :
Dulieu Louis. Jean Astruc. In: Revue d'histoire des sciences. 1973, Tome 26 n°2. pp. 113-135.
doi : 10.3406/rhs.1973.3316
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhs_0151-4105_1973_num_26_2_3316REV. HIST. SCI.
1973 - xxvi/2
Jean Astruc
à au jeunesse de chimiques. ayant femmes dénotent Faculté par la Montpellier peste, point RÉSUMÉ. ses écrit ainsi volumineux de remarquable quelques les ses médecine Son sur tumeurs que préoccupations avant — et des érudition par de sympathies Jean sujets traités son Paris. d'enseigner de en des histoire Astruc Montpellier. sont connaissances prodigieuse médicaux Formé sur religieuses. pour quelques les naturelle (Sauve, successivement à les maladies l'Ecole très théories lui aspects. de On 1684 du divers. permit son hippocratique, lui Languedoc. vénériennes -Paris, iatro-mécaniques temps, doit Mais dans Son de une 1766) Astruc connaître est œuvre, les Plusieurs magistrale et immense. Facultés il sur étudia a s'est bien manifesté tous les et de encore surtout souvent de histoire La maladies la ses les digestion, Toulouse, médecine ouvrages auteurs dans signalé iatro- de mise des sa la
SUMMARY. — Jean Astruc (Sauve, 1684- Paris, 1766) studied medicine
at Montpellier, before teaching, successively, at the Faculties of Toulouse, Montpellier
and Paris. Formed in the Hippocratic School, in his youth he manifested a sympathy
for the iatro-mechanic and above all iatro-chemical theories. His prodigious erudition
permitted him to know all the authors having written on very diversal medical subjects.
His works, often remarkably licking the knowledge of his time in shape, are multifar
ious. Digestion, the plague, tumours are some aspects of his studies ; but he also drew
attention to him by his voluminous treatises on venerial disease and on the sickness
of women as well as by his natural history of Languedoc. Several of his works indicated
his religious preoccupations. He is responsible for the magistral history of the Faculty
of Medicine of Montpellier.
Jean Astruc naquit à Sauve dans le Gard au pied des Cévennes,
pays réputé pour sa foi protestante. Il y vit le jour le 19 mars 1684.
Son père, Pierre, pasteur à Aigremont, localité du voisinage, devait
abjurer sa foi lors de la révocation de l'Edit de Nantes en 1685.
Il exerça alors la profession d'avocat. Sa mère s'appelait Jeanne
Delaire.
Le jeune Astruc qui avait été baptisé au temple de Sauve,
devint lui aussi catholique en 1685, donc peu après sa naissance.
C'est dans cette nouvelle religion qu'il vécut, ayant manifesté
tout au long de son existence, de graves préoccupations religieuses
qui transparaîtront dans ses œuvres.
Il effectua ses études à Sauve même puis à Montpellier où il
obtint sa maîtrise es arts en 1700. Il devait alors se faire imraa-
T. XXVI. — 1973 8 114 REVUE D'HISTOIRE DES SCIENCES
triculer à l'Université de Médecine sans retard (1). Ses examens
se déroulèrent normalement à l'issue de son cycle universitaire ;
le baccalauréat le 13 mars 1702, la licence le 9 octobre 1702, le
doctorat le 12 janvier 1703 (2). A ce moment-là, il s'était déjà
rendu célèbre en prenant part à la violente controverse qui,
depuis 1698, opposait le Pr Pierre Chirac au médecin de l'hôpital
Saint-Eloi : Raymond Vieussens. Celui-ci croyait avoir découvert
dans le sang un « sel acide ». Il avait informé toutes les Universités
de cet événement puis il avait demandé à celle de Montpellier d'y
faire une démonstration publique. Malheureusement, Chirac qui
y assistait, éleva la voix pour revendiquer la priorité de cette
découverte qu'il aurait communiquée à deux de ses élèves de qui
Vieussens la tiendrait, disait-il ! De violents écrits furent alors
publiés de part et d'autre jusqu'au jour où Astruc, âgé seulement
de 18 ans, renvoya les deux adversaires dos à dos en démontrant
que ce soi-disant « sel acide » avait été incorporé au sang avec les
produits destinés à son analyse (3).
Jean Astruc, dès cette époque, travaille avec acharnement,
lisant énormément. Tous les auteurs sont passés en revue, depuis
l'Antiquité jusqu'au xvine siècle, toujours dans l'ordre chrono
logique, afin de se faire une idée très exacte de l'apport de chacun.
En même temps, il donne, comme c'était alors la mode, des cours
particuliers sur l'anatomie. Influencé par les théories médicales
régnantes, il montre déjà un certain penchant pour les idées iatro-
chimiques mais surtout pour celles des iatromécaniciens. Boerhaave,
Borelli, Bellini sont parmi ses auteurs préférés. Cela ne l'empêche
pas de garder son esprit critique, ne se gênant pas pour dire que
les savants les plus célèbres ne sont pas pour autant exempts
d'erreurs. Aussi, tout en prêtant une oreille attentive aux doc
trines médicales nouvelles, il conserve toute sa foi dans les pré
ceptes hippocratiques, plaçant la nature au-dessus de tout. Ainsi
donc, dès ses premières années de médecine, Astruc s'était-il inté
ressé à des branches très diverses de la médecine. Cela correspond
bien d'ailleurs à la culture générale qu'il s'était donnée et qu'il
ne cessera d'augmenter toute sa vie.
(1) Nous ne pouvons préciser la date exacte, les registres de l'Université de Médecine
présentant des lacunes à ce moment-là.
(2) Archives de la Faculté de Médecine de Montpellier : S. 55.
(3) Pour plus de détails sur cette affaire, voir : L. Dulieu, Querelles médicales du
temps jadis, Languedoc médical, n° 6, 1956. DULIEU. — JEAN ASTRUC 115 L.
De cette première partie de son existence, nous possédons sa
thèse de baccalauréat qu'il fit publier à part en se donnant simple
ment pour un étudiant en médecine. Elle a pour titre : Tradatus
de motus fermentativi causa novam et mechanicam hypothesim conti-
nens (4). Fermentation et effervescence étaient alors synonymes.
Il s'agit ici d'étudier l'action provoquée par l'acide sur l'alcali
ainsi que l'élasticité de l'air. L'auteur, qui a lu Gassendi, Willis,
Descartes, Boyle et Chirac, expose les opinions en honneur.
François-René Vieussens, son camarade d'étude (qu'il ne faut
pas confondre avec Raymond Vieussens, son père), ne partagea
pas son avis et publia un point de vue différent (5) auquel Astruc
répondit aussitôt par sa Brevis responsio animadversionibus Fran-
cisci-Renaii Vieussens, medicinae baccalaurei, in tractatum de causa

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents