Les étapes de la personnalité chez l enfant - article ; n°1 ; vol.16, pg 73-78
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Description

Enfance - Année 1963 - Volume 16 - Numéro 1 - Pages 73-78
6 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1963
Nombre de lectures 83
Langue Français

Extrait

Les étapes de la personnalité chez l'enfant
In: Enfance. Tome 16 n°1-2, 1963. pp. 73-78.
Citer ce document / Cite this document :
Les étapes de la personnalité chez l'enfant. In: Enfance. Tome 16 n°1-2, 1963. pp. 73-78.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/enfan_0013-7545_1963_num_16_1_23121956
Les étapes de la personnalité
chez l'enfant ^
Le mot personnalité est pris ici dans le sens de l'être total, physico
psychique et tel qu'il se manifeste par l'ensemble de son comportement.
La croissance somatique et mentale semble parfois considérée sous la forme
d'un progrès purement quantitatif, où des centimètres de taille et d'intell
igence s'additionneraient entre eux comme des quantités homogènes. C'est
du moins ce qu'implique, par exemple, la notion d'âge intellectuel, puisque
dans son calcul peuvent intervenir les résultats d'épreuves qui s'éparpillent
statistiquement à travers des âges différents.
La croissance du corps et celle de l'esprit sont la conséquence de
changements dans leur économie totale, où les périodes successives peuvent
même paraître s'opposer entre elles. Il y a dans le développement d'un être
vivant des métamorphoses qui sont bien apparentes chez certaines espèces,
par exemple chez des insectes, mais dont on peut aussi supposer l'existence
chez les mammifères et chez l'homme. Plus ou moins visibles, ces change
ments sont l'effet de modifications dans les réactions intimes de l'organisme
et ont pour effet des conditions d'existence nouvelles.
On peut distinguer dans ces changements des phases et des étapes ou
stades. Les phases répondent à l'alternance qui s'observe entre les moments
où l'énergie se dépense et ceux où elle est mise en réserve ou se restaure.
Physiologiquement c'est l'alternance des réactions métaboliques et anabo-
boliques, c'est celle en particulier du sommeil et de la veille. On sait l'i
mportance du sommeil chez le nourrisson. Sa durée dépasse de loin le temps
voulu pour réparer les dépenses d'énergie qu'il a pu faire à l'état de veille.
C'est qu'une proportion considérable des substances énergétiques qu'il incor
pore est utilisée à la construction de son organisme. Il y a même une étape
de la vie, celle de la vie intra-utérine, que la phase du sommeil emplit exclu
sivement. Les organes des sens et les centres nerveux, encore en cours de
développement, sont à l'abri de toute excitation extérieure et l'on sait expér
imentalement que, privé d'impressions sensorielles, un animal ne peut que
très difficilement et très incomplètement être arraché au sommeil. Après la
naissance, la part quotidienne faite au sommeil tend à diminuer graduelle
ment à mesure que les exercices fonctionnels viennent s'ajouter à la formation
(i) Extrait de « Le problème des stades en psychologie de l'enfant », Paris
P.U.F., 1956.
(Compte rendu du Symposium de l'Association de Psychologie Scientifique de
langue française, Genève, 1955). H. WALLON 74
des organes. Cependant peuvent alterner des périodes de latence relative ou
de plus grande activité, selon que l'emportent l'élaboration de la personne ou
ses réactions d'adaptation. Il y a des époques de maturation organique, aux
quelles succèdent des périodes où cette maturation s'utilise en exercices approp
riés. Par là peuvent s'expliquer les faits, souvent constatés, d'anticipation
fonctionnelle, puis de pause ou même d'apparente régression consécutive. La
rencontre de circonstances favorables avait permis à la fonction de s'annoncer.
Mais pour la constance de ses manifestations, il faut que se façonne son subs
trat organique.
Entre ces alternances ana-cataboliques et les étapes ou stades du déve
loppement les coïncidences existent, mais de façon souvent approximative
et variable. Ce qu'il est permis d'identifier comme un stade peut même pré
senter successivement les deux sortes de phases, ainsi que nous aurons l'oc
casion de le montrer.
La première étape du développement est celle de la vie intra-utérine.
Elle coïncide avec une phase d'anabolisme à peu près totale. Elle n'est pour
tant pas sans amener, à partir du quatrième mois de la grossesse, des réactions
motrices qui peuvent répondre à des excitations internes ou même externes
par l'intermédiaire de la mère. C'est déjà là une dépense fonctionnelle, si
minime soit-elle. Cependant l'organisme maternel subvient, sauf déficience
pathologique, à tous les besoins du foetus, et doit même devancer le sentiment
du besoin. C'est là un cas de parasitisme radical, ou plutôt de totale dépen
dance biologique. Les réactions motrices du fœtus sont des réflexes de posture
comme il sera possible d'en observer encore chez le nouveau-né, et surtout
chez le prématuré, mais qui perdent vite leur autonomie et sont rapidement
intégrés à des comportements moteurs moins élémentaires. Il s'agit de réac
tions globales où des attitudes déterminées du tronc et des membres répondent
aux différentes orientations de la tête et à ses déplacements dans l'espace, ou
encore aux flexions variées du cou.
La naissance marque le début d'une nouvelle étape. Pour ses besoins en
oxygène l'enfant ne dépend plus que de lui-même. Son premier réflexe res
piratoire est lié à son entrée dans le monde aérien. Pour tout le reste, il exige
l'assistance de son entourage et particulièrement de sa mère. Mais, contrai
rement à sa période fœtale, la satisfaction de ses besoins n'est plus automat
ique. Elle peut retarder sur eux. Il connaîtra alors les souffrances de l'attente
ou de la privation, qui se traduiront extérieurement par des spasmes, des
crispations et des cris. A ce stade, ses gestes ont quelque chose d'explosif ;
ils ne sont pas orientés et ressemblent plus à des crises motrices qu'à des mou
vements coordonnés. Ce sont de simples décharges musculaires, qui intéres
sent habituellement le tronc, et qui sont aussi saccadés et vagues aux
membres supérieurs que précipités et automatiques aux membres inférieurs,
les jambes étant comme animées par un mouvement de pédalage et les pieds
paraissant battre le briquet. C'est un stade d'impulsivité motrice.
Au cours de cette période les progrès consistent en une répartition moins
capricieuse du tonus à travers les muscles, en points d'appui pris dans le milieu
extérieur pour changer de position, et aussi dans la formation de réflexes
conditionnels qui se lient principalement aux deux grands besoins de l'enfant : DE LA PERSONNALITÉ 75 ETAPES
ses besoins alimentaires et ses besoins posturaux (besoins d'être changé de
position, d'être porté ou bercé).
Mais ce qui prépare le stade suivant, c'est le caractère expressif que
prennent les réactions conditionnelles. Les cris de l'enfant étant souvent
calmés par le biberon deviennent le signe du désir alimentaire. L'attitude de la
mère pouvant être d'acquiescement ou de refus, il s'élabore entre elle et lui
tout un système de compréhension mutuelle par gestes, attitudes ou mimique,
dont la base est nettement affective. Dans l'état d'impéritie totale à l'égard
des choses où se trouve l'enfant, les rapports de ce genre avec autrui sont le
seul moyen qu'il ait d'obtenir les satisfactions les plus essentielles de son exis
tence. Ils passent au premier plan de sa vie psychique. A l'âge de 6 mois déjà,
il sait déployer une gamme étendue de nuances émotionnelles : colère, doul
eur, chagrin, gaîté. Depuis longtemps déjà il sait répondre par un sourire à
celui de sa mère. '
Ce stade peut être appelé stade émotionnel. L'enfant est uni par lui à
son entourage familier de façon tellement intime qu'il paraît ne pas savoir
s'en distinguer. Sa personnalité semble diffuser dans tout ce qui le touche.
C'est une période de subjectivisme radical, de syncrétisme subjectif. Par un
effet inverse, une sorte d'osmose avec l'ambiance semble enrichir sa sensibilité.
On ne saurait exagérer le rôle de l'affectivité dans les progrès de toutes sortes
qui marquent cette époque de l'existence. C'est une vraie symbiose affective
après la symbiose organique de la période fœtale.
Le stade qui suit vers la fin de la première année, ou le début de la
deuxième est, au contraire, presque totalement tourné vers le monde extérieur.
On

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