Parallèle entre la fièvre typhoïde de l’homme et la thyphose des animaux
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Parallèle entre la fièvre typhoïde de l’homme et lathyphose des animauxJacques Brenard1868Format djvuAVANT-PROPOS.Malgré notre peu d’expérience, mais aidé des connaissances acquises aux leçonsde notre professeur M. Lafosse. il nous a paru que les deux maladies qui font l’objetde notre thèse ne présentent aucune analogie entre elles. C’est pour faire mieuxcomprendre les points qui les différencient que nous les avons décritesséparément.PARALLÈLEENTRELA FIÈVRE TYPHOIDE DE L’HOMME ET LA TYPHOSE DESANIMAUX―――――erCHAPITRE ITYPHOSESynonymie. — Cette affection a. reçu différents noms, tels que : fièvre gastrique(Rudet). Comme en médecine humaine et sous l’empire de la doctrine deBroussais, on y a vu une gastro-entérite (Clichy, Delafond, Rey) ; gastro-entérite,épizootie, entéro-néphro hépatique ; phlegmasie générale (Berthier) ; Influenza ;hépato-méningite rachidienne (Déhan) ; fièvre typhoide (Moulin) ; péricarditegangréneuse avec altération du sang (Laux) ; pleuro-pneumonie épizootique,peripnenmonie épizootique, péripneumonie gangréneuse, pneunomie typhoïde,fièvre gastro-catharrale, fièvre muqueuse, fièvre catharrale épizootique, fièvreépizootique nerveuse (Anker) ; fièvre rhumatismale compliquée (Spinola,Cocotte). M. Lafosse, notre professeur de Pathologie, préfère lui donner le nom detyphose, dénomination qui rapproche assez la fièvre muqueuse de la fièvretyphoïde, mais qui montre que les deux maladies ne sont pas identiques. Malgré lenombre de ...

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Parallèle entre la fièvre typhoïde de l’homme et lathyphose des animauxJacques BrenardFor1m8a6t 8djvuAVANT-PROPOS.Malgré notre peu d’expérience, mais aidé des connaissances acquises aux leçonsde notre professeur M. Lafosse. il nous a paru que les deux maladies qui font l’objetde notre thèse ne présentent aucune analogie entre elles. C’est pour faire mieuxcomprendre les points qui les différencient que nous les avons décritesséparément.PARALLÈLENEERTLA FIÈVRE TYPHOIDE DE L’HOMME ET LA TYPHOSE DESANIMAUXCHAPITRE IerTYPHOSESynonymie. — Cette affection a. reçu différents noms, tels que : fièvre gastrique(Rudet). Comme en médecine humaine et sous l’empire de la doctrine deBroussais, on y a vu une gastro-entérite (Clichy, Delafond, Rey) ; gastro-entérite,épizootie, entéro-néphro hépatique ; phlegmasie générale (Berthier) ; Influenza ;hépato-méningite rachidienne (Déhan) ; fièvre typhoide (Moulin) ; péricarditegangréneuse avec altération du sang (Laux) ; pleuro-pneumonie épizootique,peripnenmonie épizootique, péripneumonie gangréneuse, pneunomie typhoïde,fièvre gastro-catharrale, fièvre muqueuse, fièvre catharrale épizootique, fièvreépizootique nerveuse (Anker) ; fièvre rhumatismale compliquée (Spinola,Cocotte). M. Lafosse, notre professeur de Pathologie, préfère lui donner le nom detyphose, dénomination qui rapproche assez la fièvre muqueuse de la fièvretyphoïde, mais qui montre que les deux maladies ne sont pas identiques. Malgré lenombre de noms sous lesquels les différents auteurs ont décrit cette affection, onvoit que, d’après les descriptions qu’ils en ont données, ce n’est qu’une seule etmême maladie, ou bien des formes de la maladie, et qu’ils prenaient pour desaffections différentes.Historique. — La médecine vétérinaire ne date pas d’aussi loin que la médecinehumaine, aussi la maladie dont nous nous occupons n’était pas connue au xviiesiècle ou du moins on ne l’avait pas encore observée. On croit l’avoir vue pour lapremière fois en Angleterre en 1732 et 1734, où elle sévissait à l’état épizootique.Cette maladie a reparu plus tard, et l’Europe entière lui a payé son tribut. EnAllemagne, elle a été observée par Huveman en 1782.La maladie attaqua tout d’abord le nord de l’Europe, puis la France, où elle semontra principalement dans les contrées méridionales (Hautes-Pyrénées) en 1822et 23, où elle fit de grands ravages. Elle reparut en 1824 et 25 ; alors elle suivitprogressivement la Norwége, la Suède, le Danemark, la Hollande, l’Allemagne,franchit nos frontières du Rhin, sévit de nouveau en France, poussa ses ravages enEspagne et en Italie ; puis l’épizootie s’éteignit peu à peu. et l’on ne vit que de loin
en loin quelques cas.La France fut de nouveau envahie en 1841 sur trois points à la fois : le Nord, l’Est etle Midi. C’est à cette époque que MM. Delafond, Lafosse, Rey, suivirent la marchede l’épizootie, et donnèrent des descriptions sur les différentes formes de lamaladie.M. Gourdon l’a observée à Toulouse en 1851 sur les chevaux de l’artillerie.Beaucoup d’autres auteurs ou praticiens s’en sont occupés et en ont donné desdescriptions plus ou moins complètes ; tels que : MM. Girard. Dupuy, Reynard,Bouley jeune, Berthier, Jourdier, Baillif, Sanson, Knoll en France. En Allemagne,Spinola, Hayne, Anker, Diétrich, Funke, etc.M. Lafosse, notre professeur, l’a observée au dépôt de Tarbes, de concert avecTrélut et Creuzard, en 1854-59. Pour notre compte, nous l’avons vue à l’École deToulouse en 1867-68, principalement sous la forme thoracique.Malgré la dissidence qui existe entre les auteurs qui se sont occupés de cettemaladie, soit dans ses formes, soit dans sa nature, nous citerons les opinions oules hypothèses qui ont été émises jusqu’au ce jour, en les analysant de notre mieux.Définition. —. La typhose est une maladie particulière au genre équus, tantôtsporadique, enzootique, épizootique, protéiforme ; tantôt bénigne, tantôt maligne ; àsymptômes graves, à marche rapide et à durée plus ou moins longue, semanifestant sous des formes diverses, son origine et sa nature diversementinterprétées. Elle attaque des animaux de tout âge.Symptômes généraux. — Cette maladie débute par des symptômes généraux selocalisant sur tel ou tel organe, sur tel ou tel système. Ces symptômes sont : étatfébrile invariable, sous quelle forme que se manifeste la maladie.Début. — Accablement, torpeur, la tête basse et pesante ; station déréglée ; parfoisl’animal ne s’appuie que sur deux ou trois membres. L’œil est enfoncé, commevoilé, les paupières infiltrées les sens obtus ; marche difficile, chancelante ; lesanimaux traînent la litière avec leurs pieds, et menacent de tomber. Les reins sontraides, voussés en contre-haut ; les membres rapprochés du centre de gravité.Alternative de froid et de chaud aux extrémités. Pouls tantôt plein et accéléré, tantôtfaible et non accéléré, irrégulier ; toux faible, sans rappel ; soif vive, appétitdiminué ; bouche sèche, chaude, pâteuse, excréments secs, coiffés.Les organes génito-urinaires participent eux aussi à ces perturbations générales, lepénis demi pendant, demi érection ; quelquefois l’animal rejette un peu d’urineaprès beaucoup d’efforts.Ces symptômes généraux, lorsque la maladie prend telle ou telle forme,s’aggravent plus ou moins.Divisions. — : La maladie se divise eu quatre formes principales : 1° F. adéno-catharrale ; 2" F. abdominale ; 3° F. thoracique, et 4° F. nerveuse. Nous allons lespasser successivement en revue, et les décrire à part.F. adéno-catarrhale. — Cette forme se caractérise par une douleur de la gorge,une toux grasse, un jetage clair au début, qui devient de plus en plus épais àmesure que la maladie marelle vers la guérison.Il y a constipation, des matières grasses sur les excréments. Les ganglions sontengorgés, douloureux, principalement ceux du côté de la tête qui prennent souventun volume considérable (tète d’homme). Au déclin, les excréments se ramollissent,mais sans diarrhée, ils ne sont pas moulés comme à l’état normal. Les yeux sontdemi-clos, épiphora abondant, des matières muqueuses à l’angle nasal de l’œil. Lapituitaire et la conjonctive sont injectées. À l’auscultation de la poitrine on perçoit unrâle muqueux dans les bronches, ce râle existe aussi dans la trachée et le larynx. Ilsurvient parfois un engorgement de la région parotidienne.La maladie se termine ordinairement par la suppuration ; le pus continue às’écouler abondamment pendant quelques jours par l’ouverture qu’il s’est frayée,alors l’animal est soulagé. Une fois cette amélioration produite, il y a rejectiond’urine épaisse de couleur foncée : la fièvre alors disparaît. Le jetage est moinsabondant et les plaies se cicatrisent vite. Celte forme s’observe ordinairement sur
les jeunes sujets la période des gourmes.F. abdominale. — Elle se caractérise par les traits de la gastro-entérite ; de là fit lenom de gastro-entérite épizootique qu’on lui a donné. La. bouche est chaude,sèche ; langue sédimenteuse, la soif est vive, l’appétit diminué. Les reins sontraides, le ventre relevé, le flanc rétracté. II y a de légères coliques, les excrémentssont secs, durs et coiffés. Il y a ténesme vésical, coloration jaunâtre de laconjonctive et de la pituitaire.La maladie se termine ordinairement par la résolution au bout de quelques jours.Quelquefois les coliques deviennent plus intenses, la constipation persiste, les reinssont raides, la prostration augmente, les urines sont sanguinolentes, safranées. Lesexcréments sont recouverts de matières muqueuses ; à ces matières muqueusessont mêlées des stries sanguines. L’anus se relâche ; il est béant, et souvent mêmela muqueuse rectale se renverse.Le pouls est faible les battements du cœur sont forts, accélérés, tumultueux. L’œilest triste, enfoncé ; le facies hypocratique existe ; les crins s’arrachent avec facilitéà la moindre traction. Les animaux exhalent par la bouche une haleine fétide ; laprostration est à son comble ; les animaux se laissent tomber sur la litière, et aubout de quelques heures ils ne tardent pas à succomber.Cependant, à cette période de la maladie, on a vu des cas où les animaux ontrécupéré leur force et leur santé.F. thoracique. — Observée sur les chevaux du roi de Danemark en 1782, M.Lafosse l’a observée à Tarbes en 1854 et 1859.Cette forme est caractérisée par une toux faible, pénible, fréquente. La respirationest accélérée ; les muqueuses sont d’un rouge uniforme ; la conjonctive est commenoyée par les larmes ; elle affecte la couleur capucine lorsque le poumon droit ou lefoie sont malades. On observe dans cette forme tous les symptômes de labronchite, de la pneumonie, de la cardite, péricardite, endocardite, pleurite.La maladie peut se terminer par la guérison ; mais dans le plus grand nombre decas, les symptômes s’aggravent, la toux devient plus pénible, le jetage devientrouillé, sanguinolent (odeur sui generis). À la percussion, matité de la poitrine ; àl’auscultation, absence de murmure respiratoire. La respiration s’accélère, lesbattements du cœur ne se perçoivent plus ; le pouls est inexplorable, la prostrationest grande, les animaux se laissent tomber et meurent par asphyxie peu de tempsaprès.Quelquefois cependant, dans certains cas, la toux devient forte, le jetage change denature ; de rouillé, odeur sui generis qu’il était, il devient blanchâtre ou légèrementjaunâtre.Quand la maladie se termine par épanchement, comme dans la pleurite, la sérositépeut se résorber ; mais alors surviennent des engorgements des membres et desclaudications à siège indéterminé. F. nerveuse. La moins fréquente des quatre secaractérise par des symptômes se rapprochant parfois de ceux du vertige. Onobserve un état soporeux, du coma ; l’animal tient la tête basse, ses yeux sontenfoncés, la pupille rétractée, les paupières recouvrent presque en entier le globeoculaire. Il y a un affaiblissement, complet des sens. On aperçoit des spasmesdans les lèvres, des grincements de dents se font entendre ; mouvements convulsifsdans les muscles de l’encolure, du grasset ; des frissons, des tremblements.Parfois l’animal est pris l’accès vertigineux très forts, le délire est alors très grand.Les accès vertigineux ne viennent que par intervalles. On donne à la maladie alorsle nom de fièvre typhoïde, vu la prétendue analogie qui existe avec les accèsvertigineux de la maladie de l’espèce humaine. Lorsqu’il y à une stupeur prolongéeet un délire très fort. la mort ne tarde pas à arriver.Complications. — Les complications de la typhose sont assez nombreuses. Onremarque des œdèmes aux parties déclives, aux membres, à la région inguinale ;parfois des éruptions exanthémateuses et pustuleuses (F. abdominale).On observe aussi des ulcérations dans la bouche, au voile du palais. II survientaussi des diarrhées épuisantes qui entrainent vite la mort. Des praticiensdistingués ont vu survenir des arthrites, des fourbures, des synovites, des nerf-ferrures (F. thoracique) ; des phlegmons, des ophthalmies externes et internes (F.catarrhale) ; des paralysies partielles, l’amaurose, la chute des poils (F. nerveuse).Combinaisons diverses des formes de la maladie. ─ Toutes les formes de la
typhose peuvent attaquer le même individu aux différents états. Ainsi, au début,l’affection peut être catarrhale ; à l’état, abdominale, thoracique ou nerveuse, puis,enfin, redevenir au déclin catarrhale.Pronostic. — Le pronostic repose sur les formes que prend la maladie ; si c’est lathoracique, le pronostic varie suivant l’état de l’animal : mais il est presque toujoursfâcheux, surtout quand il survient des perturbations atmosphériques qui font passerla maladie de l’état ataxique à l’état adynamique.Si ces changements de température sont brusques, la gangrène peut se déclarer(vent d’autan succédant à un vent frais). Lorsque les animaux se trouvent placésdans un lieu bas et humide. le pronostic est toujours fâcheux ; si, au lieu de cet étatatmosphérique, l’animal se trouve placé dans un lieu sec, un air pur, unetempérature modérée, la maladie marche vite vers sa guérison (pronosticfavorable).État du sang pendant la vie de l’animal. — à sa sortie du torrent circulatoire, lesang se trouve modifié à la première forme de la maladie, non dans ses propriétésphysiques, mais dans ses propriétés chimiques.A l’état, il y a augmentation du caillot blanc et du sérum. Une particularité bonne àmentionner, c’est que le caillot blanc se rétrécit beaucoup plus qu’il l’état normal. Ladélimitation est incomplète entre les deux caillots. Le cruor est marbré, ce quiindique que la séparation des deux caillots ne s’est pas tout-à-fait effectué.Lorsque, au début de la forme nerveuse, on retire du sang des vaisseaux, ce sangest plus noir, plus fluide que dans les autres formes de la maladie. La séparationest aussi très incomplète ; il y a peu de sérum. Après vingt-quatre, quarante-huitheures, le cruor a seulement la consistance d’une gelée. Le sang, dans cettemaladie, à une grande tendance à la décomposition.Marche – Durée. — La maladie peut suivre une marche rapide ; partant de foyerséloignés, elle envahit des provinces, des royaumes entiers dans un laps de tempsplus ou moins long. Parfois elle part de plusieurs foyers éloignés les uns des autres.Les épizooties parties de ces foyers marchent l’une vers l’autre, se confondent, etsur tout leur parcours font un nombre considérable de victimes.Les épizooties peuvent naître avec des caractères bénins, qui augmentent peu àpeu d’intensité jusqu’à l’état pour décroître au déclin de la maladie. Quelquefois elleapparaît dans un foyer, disparaît tout-à-coup pour reparaître de nouveau ; alors elleaffecte une marche qu’on ne peut suivre qu’avec difficulté.Quant aux recrudescences de la maladie, elles sont dues à l’atmosphère, qui semodifie tout-à-coup ; d’autres fois, au contraire, ce sont les conditions hygiéniquesdans lesquelles les animaux se trouvent placés.Cependant, on a remarqué une certaine corrélation entre la marche de la maladieet les perturbations atmosphériques, les marches forcées, une mauvaisealimentation, la station prolongée dans un endroit où succède à la chaleur un tempsfroid.La durée de la maladie chez un animal est de huit, dix jours, trois semaines.La durée de l’épizootie est en raison directe du nombre des animaux d’une écurie,d’une localité. Quand dans le cours de la maladie il survient des plaiesaccidentelles, toutes se terminent ordinairement par la gangrène.Lésions. — Tous les organes attaqués par les différentes formes de la maladie quileur sont particulières, présentent des altérations plus ou moins graves. Nous lesexaminerons à part pour éviter toute confusion.F. abdominale. — Comme nous l’avons dit précédemment, la bouche, le voile dupalais. le pharynx présentent des ulcérations, des aphthes qui se prolongent dansl’œsophage, l’estomac et l’intestin. La muqueuse des deux premiers organesprésente, à la place des aphthes et des ulcérations, des plaques d’une colorationrouge foncée.Les lésions de l’estomac sont de deux ordres : le sac gauche présente des lésionsanalogues à celles du pharynx et de l’œsophage ; le sac droit, lui, au contraire,présente des portions de muqueuse mortifiée en entier ou en partie, coloration d’unrouge vineux. Les glandules de cette partie de l’estomac sont enflammées. Ontrouve encore des plaques muqueuses brunâtres ramollies, non mortifiées, qu’ondétache par le moindre effort. Une fois ces plaques enlevées, on aperçoit des
ulcérations fond blafard. grisâtre, bordées d’une auréole inflammatoire.L’intestin, et principalement le grêle, présente les mêmes lésions que le sac droitde l’estomac. Les glandes de Peyer et de Brunner sont tuméfiées : elles présententà leur extrémité une espèce de cavité ou cupule à fond grisâtre, munie d’unemembrane vasculaire granuleuse ayant une grande analogie avec la membranepyogénique des plaies. Cette membrane sécrète une matière pultacée à odeurinfecte.M. Loiset rapporte un cas de perforation intestinale (intestin grêle) observé par luipendant l’épizootie de 1825 ; mais nous sommes étonné qu’un homme du méritede M. Loiset soit resté quarante ans sans rapporter ce fait. Aussi nous est-il permisd’en douter, parce que, dans des maladies différentes de celle dont nous nousoccupons, on a observé des cas de perforation intestinale qui étaient dus à dessclérostomes. Selon toute probabilité, le cas que rapporte Loiset se trouvait produitpar le même agent.Ces lésions ne sont pas les seules qu’on trouve dans l’intestin ; il y a des espècesde tubercules formés par du pus qui s’est concrété sous la muqueuse. On yrencontre aussi des élevures dures, formées de matières excrémentiellesentourées de matières grasses. Quelquefois ces élevures, au lieu d’être dures, sontramollies. Ces lésions-là ne sont pas des signes propres à la typhose ; on lestrouve dans des maladies différentes de cette dernière.D’autres lésions, qu’on pourrait nommer secondaires, s’observent dans la typhose ;mais elles ne sont pas toujours constantes, si ce n’est cependant le gonflement et latuméfaction des ganglions mésentériques.Les annexes de l’appareil digestif présentent, eux aussi, des altérations dont nousallons faire la description.Le foie présente une teinte couleur de feuille morte et a perdu de sa consistance ;dans ses vaisseaux existe un sang noirâtre non coagulé.La rate est souvent gonflée ; dans son intérieur est une boue noirâtre. (Cette lésionn’est pas constante.)Le mésentère est injecté, brunâtre ; sous le péritoine, on aperçoit un sang noirépanché, ce qui lui donne l’aspect ecchymosé qu’il présente.Les reins sont tuméfiés, gorgés d’un sang noir ; dans les bassinets se trouve unematière jaunâtre qu’on a confondue avec du pus.La vessie présente à sa face interne une muqueuse rouge, dans son intérieur uneurine sanguinolente. Lésions. — F. thoracique. — À l’ouverture de la poitrine, on ytrouve un grand épanchement de liquide séro-sanguinolent ; les plèvres sontinjectées Il y a aussi des fausses membranes. Ces pseudo-membranes sontincomplètes ou peu considérables ; elles ont un aspect rougeâtre livide. Lespoumons sont hépatisés par points ou foyers ; ces foyers sont remplis d’unematière rougeâtre. Les poumons peuvent présenter des lésions de la gangrène.Le péricarde présente souvent des lésions de péricardite. Le cœur est flasque,ramolli, couleur de feuille morte. Quelquefois on remarque des taches brunes surl’endocarde, qui a en outre une coloration d’un rouge violacé. Le cœur renferme dusang noir pris en grumeaux mollasses ; d’autres fois, ce sont des caillots jaunâtres,fermes et consistants (ces derniers alors sont en plus grande quantité que lesnoirs), formés avant la mort.Lésions. — F. nerveuse. — Dupuy et Rainard ont donné la description des lésionspropres à cette forme de la maladie. Il y a injection sanguine dans les vaisseaux del’encéphale, des plexus choroïdes, de la moelle avec épanchement séreux dans lesventricules.Étiologie. — L’étiologie de cette maladie a été diversement interprétée, diverseshypothèses ont été émises ; malgré cela, la science n’en est pas plus avancée, lasolution de cette question reste à résoudre.Du temps de Broussais, alors que l’on ne voyait partout qu’inflammation gastro-intestinal, la maladie était due à des modifications de température, à une humiditésuccédant à une forte sécheresse. Ensuite, lorsqu’on a abandonné cette idée, on ainvoqué l’action du fourrage s’altérant pendant leur végétation, ou bien, au momentde la récolte, ils se couvraient de vase. Les fourrages alors se moisissaient, secouvraient de cryptogames, on disait que c’était la cause principale de la maladie.
A ce sujet, des expériences ont été faites à l’Ecole de Toulouse, et l’oie n’a pas pufaire développer la maladie.M. Reynal, d’Alfort, l’attribuait à des fourrages trop substantiels, aux fourrages verts.Nous objecterons à M. Reynal que le plus grand nombre de cas de typhoses’observent principalement en automne et au commencement de l’hiver ; que, parconséquent, les fourrages verts n’étant pas donnés à cette époque, ils ne peuventêtre une cause de la maladie.M. Darwell croit que le travail excessif et le refroidissement subit de la peau ensueur contribuent au développement de la maladie. L’opinion de M. Darwell n’estpas juste, à ce point que le refroidissement subit de la peau ne fait développer quedes inflammations franches, tandis que la maladie dont nous nous occupons estune inflammation spécifique.Lorsqu’on a abandonné l’opinion que la maladie était produite par l’action desfourrages verts et par les arrêts de transpiration, les idées se sont portées versl’infection miasmatique : on a dit que c’était sous l’influence d’un miasme qui seportait d’abord sur le système ganglionnaire. Nous ne mettons pas en doute l’actionde ces miasmes, mais nous voudrions au moins savoir quelle est la nature de cesmiasme, ce qu’on n’a pas encore démontré.M. Darwell dit encore que la maladie se manifeste d’ordinaire dans les grandesagglomérations de chevaux, et dans les écuries mal ventillées, que l’air de cesécuries est chargé de miasmes qui irritent la muqueuse des bronches et que soninfluence se traduit par la forme adéno-catarrhale. Nous ne voyons pas comment M.Darwell peut admettre cette idée ; alors, d’après lui, la typhose n’affecterait que laforme adéno-catharrale, ce qui n’est pas.En Allemagne, on croit à la contagion ; mais les auteurs allemands font une réserveen disant que la contagion ne s’observe que sous la forme nerveuse.M. Lafosse, notre professeur, ne croit pas à la contagion et, pour notre compte,nous n’y croyons pas non plus ; nous avons pu nous convaincre que la maladien’était pas contagieuse par le nombre de cas de typhose que nous avons vu àl’École de Toulouse en 1867 et 68.M. Darwell croit à la contagion ; il cite un cas d’un cheval boiteux qui fut placé dansune écurie où se trouvaient des chevaux attaqués de l’influenza et qui contracta lamaladie deux jours après.Nous croyons que la typhose est due à une cause toute spéciale, toute particulière ;mais il est probable que cette cause a pour agent spécifique des germes animauxou végétaux. Voici comment nous admettons la contagion : si la maladie est due àdes germes, les animaux peuvent en être saturés, les rejeter en partie, et cesgermes sont pris par d’autres animaux et servir ainsi d’agents de contagion.En résumé, la maladie pour nous est due à une cause inconnue spéciale, à laquelles’ajoutent des causes occasionnelles ; mais la principale c’est celle qui estinconnue et qui fait développer les épizooties.Nature. — Les causes d’une maladie étant inconnues, la nature elle aussi estinconnue. Beaucoup d’hypothèses ont été tour-à-tour émises, nous allons enindiquer les principales. On a dit : 1° que c’était une inflammation gastro-intestinale.On a eu bientôt abandonné cette idée lorsqu’un a trouvé des lésions dans d’autresorganes (poumon) que l’estomac et l’intestin, alors on a dit que c’était uneinflammation générale spontanée.Quant à l’altération du sang, on a dit qu’elle était due à une infection miasmatique,mais sans dire quelle était la nature, la provenance du ces miasmes.Dupuy en fait une variété des affections vertigineuses ; mais les symptômes de lavariété nerveuse de la maladie ne sont pas ceux de la méninge-encéphalite, ni ceuxdu vertige abdominal.Hayne croit à une altération du système cérébro-spinal produite par un miasme.Alors il faut conclure que la maladie, d’après lui, n’affecterait que la formenerveuse ; et, comme la maladie se présenta sous différentes formes, nous rejetonsson hypothèse, car elle nous paraît peu fondée.En France, des hommes haut placés dans la science vétérinaire ainsi quebeaucoup de médecins vétérinaires militaires ont voulu la comparer à ladothiénentérie, maladie particulière à l’espèce humaine, qui n’a aucune analogie
avec la typhose.La typhose, d’après M. Lafosse, est une altération primitive du sang, déterminéepar un agent morbide, par cette cause inconnue que nous croyons être la causeprincipale de la maladie.Traitement. — Le traitement est variable suivant la forme qu’affecte la maladie.Tr. F. adéno-Catarrhale. — On traite ordinairement cette forme par des mesureshygiéniques qui consistent : en une nourriture adoucissante, un air pur, une petitepromenade, une température douce. On calme l’inflammation par des émollients oubien on l’excite par les vésicants. À l’intérieur, on donne des tisanes adoucissantes,le sel de nitre comme diurétique. Les cataplasmes sur les reins, fumigationsémollientes sous le ventre.Darwell fait une saignée de 3 ou 4 livres, puis il donne un électuaire composéd’aloès des Barbades, 2 gros ; poudre de digitale, 1 gros ; nitrate de potasse, 1gros ; farine de lin et thériaque quantité suffisante.Il donne des bains chauds et applique des bandages sur les membres.T. F. Abdominale. — On donne des émollients à l’intérieur tant par les premièresque par les dernières voies. Fumigations émollientes sous le ventre. Petitesaignée, des purgatifs drastiques et laxatifs.En Angleterre et en Allemagne, la médication purgative est la plus usitée.Percival donne un médicament composé de :Aloès 250Emétique 250Nitre 500Savon vert 500Il n’en administre que 30 ou 40 grammes par jour : Baumeister donne un électuairecomposé de :Sel ammoniac 15Térébenthine 30Baies de genièvre 30Farine de lin 30En Angleterre on emploie aussi le protochlorure de mercure. M. Lafosse emploie lesulfate de soude, de potasse, de magnésie, l’huile de ricin.Tr. F. thoracique. — Dans la forme thoracique il faut être sobre de la saignée ; enrègle générale on ne doit pas saigner, à moins que les animaux ne soientpléthoriques. On donne l’émétique par les dernières voies, du nitre par lespremières dans les barbotages. Il faut surtout insister sur les dérivatifs. Il ne faut pasemployer les vésicants. M. Bailly a constaté que lorsqu’on y a recours on aggrave lamaladie. On doit agir avec des frictions sinapisées et des sinapismes. Les sétonsdoivent être courts, multiples, on doit les animer avec l’eau de Babel, parce qu’on atoujours à craindre la gangrène qui se développe facilement dans cette maladie.Si dans le cours de cette maladie les animaux sent dans un état de torpeur et quo lecaractère adynamique prédomine, on doit supprimer les contre-stimulants si on lesa employés, les remplacer par les toniques, gentiane, quinquina associés aucamphre et au nitre.T. F. nerveuse. — Sobre de la saignée, réfrigérants sur la tête, lavements irritants,purgatifs (aloès).Frictions irritantes sur le ventre, au plat des cuisses avec l’huile de croton-tiglion.L’opium peut être employé lorsqu’il y a des spasmes ainsi que le laudanum.Les Allemands donnent le calomel.Ils donnent aussi des électuaires toniques antiseptiques. En voici un composé de :Poudre de quinquina.... 60
Calamus 90Essence de térébenthine 12Miel q.s.Une foule d’autres médicaments ont été administrés, mais nous ne les citons pas,vu que nous avons cité les principaux.CHAPITRE II.DOTHIÉNENTERIE (Fièvre typhoïde).Synonymie. — Hippocrate, les auteurs grecs et latins la désignaient sous le nomde Phrenitis. À l’Ecole de Cos, on lui donnait le nom de Typhus. Celius-Aurélianusl’a aussi nommée Phrénitis (Célius-Aurélianus, édition Almelowen, page 22).A mesures que les études se sont plus approfondies, on lui a donné diversesdénominations, telles que : Fièvre pestilentielle, Fièvre maligne, Fièvremuqueuse, Fièvre putride, Fièvre bilieuse, Febris nevrosa epidemica (Reil),Fièvre entéro-mésentérique (Petit et Serres), Gastro-entérite (Broussais), lesAnglais, Fever, typhus fever. Les Allemands, Abdmonial typhus, névrosesschleinficher.Historique. La fièvre typhoïde est connue depuis longtemps. Dans l’antiquité elleétait connue. Les anciens Grecs et presque toutes les peuplades de l’Asie laconnaissaient. Beaucoup d’épidémies régnaient alors, les descendants d’Esculapel’étudièrent et en ont laissé des descriptions incomplètes. De nos jours lesépidémies sont plus rares, cependant on en observe de temps en temps. En 1855une épidémie régna à Paris. M. Ferais en observa une dans une maison centraledans le département du Nord, etc.Définition — Maladie particulière à l’espèce humaine, attaque les individus à lapériode de 15 à 25, 30 ans, plus rarement au-dessus de cet âge. Elle affecte unemarche rapide, à symptômes graves, à lésion caractéristique ; enfin, à natureinconnue comme celle du choléra.Divisions.— Chomel et Genest, la divisent en cinq formes principales : Fièvretyphoïde inflammatoire, muqueuse, bilieuse, nerveuse, adynamique.Littré la divise en : Fièvre abdominale, pectorale ; cérébrale, adynamique, laforme latente de Louis et la forme arthritique.Nous ne donnerons pas les symptômes particuliers propres à chacune des formesde la maladie, nous indiquerons seulement les symptômes généraux de l’affection.Symptômes généraux. — Il y a fièvre, des frissons intermittents. La chaleur de lapeau alterne avec les sueurs. Pouls fréquent, vif et fort, parfois serré, puis faible,tremblottant et même intermittent. Il conserve rarement de la résistance dans tout lecours de la maladie. Il y a de la diarrhée liée aux lésions des glandes de Peyer etde Brunner. Le ventre est douloureux. Il y a des nausées, des vomissements,sécheresse et chaleur de la bouche, langue sédimenteuse (sédiment jaunâtre oubrunâtre). Le météorisme existe. mais il n’est pas constant. Quelquefois il est si fortque les malades ont de la peine à respirer. La déglutition est difficile, surtout celledes liquides.Phénomènes respiratoires. — À l’auscultation de la poitrine, on perçoit un râle sec,sonore, quelquefois sifflant, d’autres fois muqueux, se montrant vers le 5e ou 8e jour.Dans quelque cas il se transforme en râle crépitant ou sous-crépitant. La toux estfaible.Phénomènes nerveux. — 11 y a de la céphalalgie qui varie dans son intensité ;son siège ordinaire est à la région sous-orbitaire, sa durée est de 8 à 10 jours.La stupeur existe au début de la maladie, les malades sont faibles, les jambesvacillantes, la figure présente un cachet apathique ; quand ce dernier symptômedisparaît, le pronostic est heureux.Le délire. — Le malade crie, vocifère, il ne peut se laver sans des douleurs terriblesqui lui font perdre tout instinct de conservation. D’autres fois il remue peu, mais criebeaucoup. Il y a des paroxysmes et intermittence des accès qui parfois sont trèsforts.
La somnolence précède le délire, son intensité varie depuis l’instant où le maladese réveille facilement au moindre bruit, jusqu’au coma où rien ne peut le faire sortirde sa torpeur.Les spasmes s’observent dans les tendons des poignets. Il y a des contractionsdans les muscles du cou, de la face, des paupières. Quelquefois ils sont générauxet l’on croirait avoir à faire à une attaque d’épilepsie.La débilité est si grande dans cette maladie que les malades obéissent aux lois dela pesanteur (on dirait des masses inertes). Cependant, dans quelques cas, lesmalades conservent presque toujours leurs forces dans tout le courant de lamaladie.Organes des sens. — L’ouïe est parfois conservée, d’autres fois, au contraire, lasurdité est très grande. Les malades conservent assez bien la vue.Muqueuses. — La conjonctive est plus ou moins rouge, tantôt rose uniforme, tantôtinjectée, rougeur inégale des deux côtés (Petit et Serres). Dans le cours de cettemaladie, un épistaxis assez fort se déclare.Peau. — La peau présente des taches lenticulaires typhoïdes, nommées papulespar Williain, faisant saillie à la surface de la peau, de forme arrondie, d’une teinterosée. Ces taches disparaissent par la pression. Leur siège ordinaire est àl’abdomen, aux fesses, à la poitrine, rarement sur les bras et les cuisses. La duréede l’éruption de ces taches est de 8 à 10 jours. C’est un signe diagnostic de lamaladie.Sudamina. — Ce sont des petites vésicules remplies de sérosité à surfacebrillante, les vésicules accompagnent les taches lenticulaires. Leur siège est aucou, aux aisselles, aux aines, quelquefois elles recouvrent tout le corps ; elles sontcontinentes ou diffluentes. Elles se montrent au 15e jour.Pétéchies. — Taches ecchymotiques, arrondies, ineffaçables par la pression (cequi les distingue des taches lenticulaires). Elles ne font pas saillie sous la peau.Vergetures. Taches bleuâtres étendues se montrant à la poitrine, aux bras et auxcuisses (on ne les voit jamais au début de la maladie).Dans le cours de l’affection il survient une éruption varioleuse. Hippocrate dit : « queles malades présentent au huitième jour une éruption rouge, arrondie, petite etsemblable à des pustules. » Ce sont des boutons presque semblables à ceux de lapetite vérole, formant au-dessous de la peau une saillie de un quart de centimètre,très bien circonscrite à sa base et marquée à son sommet d’un petit point rouge.Etilogie. — L’étiologie de la maladie est encore inconnue. Les uns l’attribuent à unempoisonnement miasmatique. Ils disent que ces miasmes circulent dansl’économie au moyen des lymphatiques.D’autres que c’est une maladie de l’estomac, une maladie du sang, un exanthémede la muqueuse intestinale, une fièvre pernicieuse.D’autres, enfin, disent que la nature de la maladie est la même que pour lesaffections varioliques.Contagion. — Elle a été admise par beaucoup d’auteurs parmi lesquels nousciterons Louis, Gauthier, Pierry, Ragaine, etc. M. Ferrus cite une épidémie typhoïdequi régna dans une maison centrale (Nord). Les médecins des campagnes sontconvaincus de la contagion. Les médecins anglais disent que le typhus fever estcontagieux.A Paris, une épidémie a éclaté au mois de février 1853.D’autres praticiens nient la contagion, la plupart de ceux-là sont placés dans degrands centres de population, où il est très difficile de suivre la marche del’épidémie.Causes. — La maladie est attribuée à une foule de causes. On a invoqué lesvariations atmosphériques, les météores ignés, les tremblements de terre, lesinondations. Les changements survenus dans nos mœurs, peut-être la vaccine, lamalpropreté des villages ; les temps humides, le froid, la mauvaise qualitéd’aliments les excès alcooliques, les fatigues exagérées, les commotionsphysiques, l’insolation, l’acclimatation, la jeunesse sont autant de causes qu’on croitprédisposantes et occasionnelles de la maladie.
Anatomie pathologique. — Les lésions qu’on trouve à l’autopsie sont celles del’intestin. L’altération pathologique a son siège sur les glandes de Peyer et deBrunner. On doit considérer ses lésions à trois périodes, parce qu’elles ne sont paségalement apparentes dans tout le cours de la maladie. Ces trois périodes :l’éruption, l’ulcération et le cicratisation. Pour l’éruption on ne sait pas au juste àquel moment elle commence. Au septième ou huitième jour, l’intestin présente dansson intérieur des plaques épaissies, faisant saillie an-dessus de la muqueuse, cesplaques sont fermes et élastiques. Leur couleur est variable, suivant le degré dephlogose du banc au violet. À côté de ces plaques, se trouvent des glandes deBrunner qui sont le siège d’une inflammation assez forte. Les follicules de cesglandes sont tuméfiées, ayant l’aspect de grosses pustules.Par l’incision de ces sortes de pustules on voit la muqueuse sans altérationsmorbides ; au-dessous se trouve une couche d’un jaunâtre, homogène, ferme etcassante, à coupe lisse et brillante. Au-dessous de cette couche blanc jaunâtre estla tunique celluleuse, la musculeuse, puis enfin le péritoine. On nomme ces plaquesainsi altérées gaufrées. M. Louis les nomme plaques dures. Il existe d’autresplaques qui reposent immédiatement sur le tissu cellulaire. M. Louis les a nomméesplaques molles.Genest et. Choinel ont. aussi trouvé des plaques réticulées, ces plaques font peude saillie sous la muqueuse, parfois elles rimant des excavations. Le réseaumembraneux qui recouvre ces saillies et ces excavations est perforé de trousrapprochés les uns des autres. La muqueuse fait continuité au réseau membraneux.(Ce tissu, à l’examen microspique, est formé par des mailles minces), il est ramolli,cède et casse par une légère traction. Au-dessous de ce tissu se trouve le tissusous-muqueux qui est le siège d’une inflammation plus ou moins intense. Danscertains cas, à la sur face de ce tissu sous-muqueux, se trouve un dépôt dematières fibrineuses jaunâtre ; cela ne s’observe que très rarement.Les glandes de Peyer sont presque les seules où l’on trouve du tissu réticulé : on enrencontre aussi, mais très peu, sur les acini ou bien sur les follicules isolés, seulsaltérés.Le nombre de plaques malades est variable, tantôt une seule, tantôt plusieurs. Tousles follicules ne sont pas attaqués en même temps. La maladie affecte l’iléon ou lavalvule iléo-cœcale, de là les lésions s’irradient. Le point où la maladie à sonprincipal siège de l’iléon, c’est celui opposé au mésentère.Les glandes de Brunner du gros intestin sont atteintes, les follicules sonthypertrophiés, ils diminuent de grosseur du cœcum jusqu’au rectum.L’ulcération est une terminaison fréquente de la maladie. Elle attaque les glandesde Peyer, mais celles de Brunner en sont rarement attaquées. L’ulcération s’établitde deux manières, elle commence : 1° par le ramollissement de la couche jaunâtrequi est au-dessous des plaques gaufrées, la muqueuse se conserve sansaltération ; 2° par la muqueuse, et gagne de proche en proche les autres partiesconstituantes de la paroi intestinale.L’ulcération des follicules est à peu près la même que celles des glandes.Les ulcères de l’intestin se débarrassent des eschares et se présentent alors sousdifférentes manières : 1° la muqueuse est seulement détruite ; 2" de toutes lesmembranes des parois de l’intestin ; il ne reste plus que le péritoine qui finit, luiaussi, par être perforé par le travail ulcératif ou par la gangrène. Caractères del’ulcère. — Les ulcères, dans cette maladie, sont à bords saillants et taillés à pic.La muqueuse est rouge ; les membranes musculeuses et celluleuses sontépaissies, si parfois elles n’ont pas été détruites par l’ulcération.Les ganglions intestinaux sont tuméfiés et sont le siège d’une inflammation tantextérieure qu’intérieure, qui se termine ordinairement par le ramollissement et laformation d’un liquide séreux qui devient blanchâtre, mais il ne se forme pas de.supSi la maladie marche vers la guérison, les follicules diminuent de grosseur ; ils sontmoins durs, seulement ils restent rouges, violets ou noirs.Outre les lésions énumérées. il se trouve des lésions secondaires dans différentsorganes, tels que :La rate est tuméfiée, ramollie ; son volume est augmenté, s’écrasant facilement parla pression. Le foie est ramolli, mais on ne doit pas prendre en considération cettelésion parce qu’on la rencontre dans d’autres maladies.
L’estomac, après la mort, présente des plaques où la muqueuse a complètementdisparu ; à sa place se trouvent des plaques jaunes ou violettes situées au-dessousdu niveau de la muqueuse. Cette lésion n’a aucune importance, vu qu’elle a étéproduite par la résorption.Il y a aussi des ulcérations comme dans l’intestin.Dans le pharynx et l’œsophage, il y a des ulcérations ; dans le pharynx, il existe,mais rarement, des fausses membranes ou des infiltrations d’une sérositéblanchâtre.L’épiglotte présente elle aussi des ulcérations et des fausses membranes.La muqueuse bronchique est rouge. Le poumon présente des lésions de lapneumonie ; il est engoué, quelquefois ramolli, d’autres fois il ne présente aucunealtération.Le cœur est aussi ramolli.Ces lésions secondaires, à part les ulcérations, ne sont pas propres à ladothiénentérie.Altérations du sang. — Le sang, jusqu’ici, n’a présenté rien de particulier, quoiqueayant été l’objet de nombreuses recherches. Le sang sorti des vaisseaux, aprèsquelques heures se coagule ; le caillot rouge est ferme et il n’y a presque pas decaillot blanc ; dans certains cas, on a trouvé le sang diffluent et cailleboté.Certains médecins ont prétendu, mais à tort, que la fluidité du sang était une lésionconstante de la fièvre typhoïde.complications. — Les complications sont les perforations intestinales,l’hémorrhagie, l’érysipèle, les eschares de la peau, les pneumonies franches ouspécifiques, l’inflammation du larynx, de l’épiglotte et les abcès extérieurs.La perforation intestinale est l’un des plus graves accidents qui surviennent à lasuite de la dothiénenterie. On l’observe presque toujours dans l’intestin grêle ;malgré cela, on la voit dans le gros intestin. Une fois la perforation établie, il y aépanchement dans la cavité péritonéale des matières venant de l’intestin : alors ilsdéterminent une péritonite aiguë presque toujours mortelle.Les hémorrhagies proviennent de ce que l’ulcération a détruit les parois dequelques vaisseaux tant artériels que veineux.L’érysipèle se produit soit à la face, soit à différentes régions du corps.L’inflammation de la peau gagne le tissu cellulaire sous-cutané et se termine par lagangrène. Les eschares ont lieu principalement sur les saillies osseuses, où lapression du corps du malade s’exerce ; il y a alors mortification de ces parties. Lapeau rougit d’abord, devient brunâtre, l’épiderme se soulève, il est détruit, et lederme apparaît à nu d’une couleur blanc sale. Il peut aussi arriver que desmortifications se produisent sur des points où ne s’exerce pas la pression du corps.Les abcès se forment aux parties déclives, et plusieurs auteurs ont prétendu qu’ilsétaient de bonne augure, et que sur tous les malades où ils les ont observés, sontguéris.Traitement. — Jusqu’ici, aucun médicament n’a été donné comme spécifique pourguérir la dothiénenterie.Au début, la saignée est prescrite lorsque la fièvre est intense, le pouls fréquent etplein, lorsqu’il y a douleur du ventre ou bien de la céphalalgie. On emploie aussi lessangsues au bas-ventre et en arrière des oreilles. À cette période, on doit donnerdes boissons aqueuses et acidulées. Les bains et les demi-bains sont aussiefficaces. Les lotions d’eau vinaigrée sur le corps, compresses d’eau froide sur la.etêtLes cataplasmes sinapisés sur les membres.On donne aussi du petit lait tamariné ou bien un doux laxatif lorsqu’on veut fairedéclarer les évacuations alvines.M. Bousson, de Bordeaux, donne des toniques excitants ; leur dose estproportionnelle au degré d’intensité de la maladie : le vin, le quinquina, le bouillon,mais il ne prescrit cette médication que dans la forme adynamique.
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