Pensées diverses
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Description

Le grand homme écrivait le soir ses observations de tous les jours 

Informations

Publié par
Nombre de lectures 7
EAN13 9782824711263
Langue Français

Extrait

MON T ESQU I EU
P ENSÉES DI V ERSES
BI BEBO O KMON T ESQU I EU
P ENSÉES DI V ERSES
Un te xte du domaine public.
Une é dition libr e .
ISBN—978-2-8247-1126-3
BI BEBO OK
w w w .bib eb o ok.comLicence
Le te xte suivant est une œuv r e du domaine public é dité
sous la licence Cr e ativ es Commons BY -SA
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encourag é à le fair e .
V ous de v ez aribuer l’ o euv r e aux différ ents auteur s, y
compris à Bib eb o ok.P ENSÉES DI V ERSES ¹
 ,   êtes assez heur eux p our n’av oir ni à r ougir ni à
v ous enor gueillir de v otr e naissance  : la mienne est tellementM pr op ortionné e à ma fortune que je serais fâché que l’une ou
l’autr e fussent plus grandes.
V ous ser ez homme de r ob e ou d’ép é e . Comme v ous de v ez r endr e
compte de v otr e état, c’ est à v ous de le choisir  : dans la r ob e , v ous tr
ouv er ez plus d’indép endance  ; dans le p arti de l’ép é e , de plus grandes esp
érances.
Il v ous est p er mis de souhaiter de monter à des p ostes plus éminents,
p ar ce qu’il est p er mis à chaque cito y en de souhaiter d’êtr e en état de
r endr e de plus grands ser vices à sa p atrie  ; d’ailleur s une noble
ambition est un sentiment utile à la so ciété lor squ’il se dirig e bien. Comme le
1. Il ne faut p as confondr e ces Pensées av e c un p etit e xtrait intitulé le Génie de
Montesquieu, qui p ar ut en 1738. Ce grand homme é crivait le soir ses obser vations de tous les jour s  ;
ces p ensé es solitair es étaient le pr emier jet de l’ esprit  ; elles ont la sè v e de l’ originalité . P
lusieur s étaient connues  ; d’autr es nous ont été transmises p ar des mains fidèles. Ces anne aux
prép arés p our une grande chaine , quoique détaches, sont des anne aux d’ or . On ne p eut lir e
sans aendrissement ces entr etiens muets av e c son fils  ; ces p ensé es étaient une espè ce de
legs p ater nel  ; il a son prix aux y eux des hommes sensibles et é clairés. ( Note des é diteur s
des Œuvres posthumes. Paris, 1798, in-12.)
1Pensé es div e r ses Chapitr e
monde phy sique ne subsiste que p ar ce que chaque p artie de la matièr e
tend à s’éloigner du centr e , aussi le monde p olitique se soutient-il p ar le
désir intérieur et inquiet que chacun a de sortir du lieu où il est placé . C’ est
en vain qu’une morale austèr e v eut effacer les traits que le plus grand des
ouv rier s a gravés dans nos âmes  : c’ est à la morale qui v eut travailler sur
le cœur de l’homme à régler ses sentiments, et non p as à les détr uir e . Nos
auteur s moraux sont pr esque tous outrés  : ils p arlent à l’ entendement, et
non p as à cee âme .
n
2CHAP I T RE I
PORT RAI T DE
MON T ESQU I EU P AR
LU I-MÊME.
   ma connaissance disait  : Je vais fair e une assez
soe chose , c’ est mon p ortrait  : je me connais assez bien.U Je n’ai pr esque jamais eu de chagrin, encor e moins d’ ennui.
Ma machine est si heur eusement constr uite , que je suis frapp é p ar
tous les objets assez viv ement p our qu’ils puissent me donner du plaisir ,
p as assez p our qu’ils puissent me causer de la p eine .
J’ai l’ambition qu’il faut p our me fair e pr endr e p art aux choses de
cee vie  ; je n’ai p oint celle qui p our rait me fair e tr ouv er du dég oût dans
le p oste où la natur e m’a mis.
Lor sque je g oûte un plaisir , je suis affe cté  ; et je suis toujour s étonné
de l’av oir r e cher ché av e c tant d’indiffér ence .
3Pensé es div e r ses Chapitr e I
J’ai été dans ma jeunesse assez heur eux p our m’aacher à des femmes
que j’ai cr u qui m’aimaient  ; dès que j’ai cessé de le cr oir e , je m’ en suis
détaché soudain.
L’étude a été p our moi le souv erain r emède contr e les dég oûts de la
vie , n’ayant jamais eu de chagrin qu’une heur e de le ctur e n’ait dissip é .
Je m’é v eille le matin av e c une joie se crète de v oir la lumièr e  ; je v ois
la lumièr e av e c une espè ce de ravissement  ; et tout le r este du jour je suis
content. Je p asse la nuit sans m’é v eiller  ; et le soir , quand je vais au lit,
une espè ce d’ eng ourdissement m’ empê che de fair e des réfle xions.
Je suis pr esque aussi content av e c des sots qu’av e c des g ens d’ esprit  ;
car il y a p eu d’hommes si ennuy eux qui ne m’aient amusé  ; très-souv ent
il n’y a rien de si amusant qu’un homme ridicule .
Je ne hais p as de me div ertir en moi-même des hommes que je v ois,
sauf à eux à me pr endr e à leur tour p our ce qu’ils v eulent.
J’ai eu d’ab ord p our la plup art des grands une crainte puérile  ; dès que
j’ai eu fait connaissance , j’ai p assé pr esque sans milieu jusqu’au mépris.
J’ai assez aimé à dir e aux femmes des fadeur s, et à leur r endr e des
ser vices qui coûtent si p eu.
J’ai eu natur ellement de l’amour p our le bien et l’honneur de ma p
atrie , et p eu p our ce qu’ on app elle la gloir e  ; j’ai toujour s senti une joie
se crète lor squ’ on a fait quelque règlement qui allait au bien commun.
and j’ai v o yag é dans les p ay s étrang er s, je m’y suis aaché comme
au mien pr opr e , j’ai pris p art à leur fortune , et j’aurais souhaité qu’ils
fussent dans un état florissant.
J’ai cr u tr ouv er de l’ esprit à des g ens qui p assaient p our n’ en p oint
av oir .
Je n’ai p as été fâché de p asser p our distrait  ; cela m’a fait hasarder
bien des néglig ences qui m’auraient embar rassé .
J’aime les maisons où je puis me tir er d’affair e av e c mon esprit de tous
les jour s.
D ans les conv er sations et à table , j’ai toujour s été ravi de tr ouv er un
homme qui v oulût pr endr e la p eine de briller  : un homme de cee espè ce
présente toujour s le flauc, et tous les autr es sont sous le b ouclier .
Rien ne m’amuse plus que de v oir un conteur ennuy eux fair e une
histoir e cir constancié e sans quartier  : je ne suis p as aentif à l’histoir e ,
4Pensé es div e r ses Chapitr e I
mais à la manièr e de la fair e .
Pour la plup art des g ens, j’aime mieux les appr ouv er que de les é
couter .
Je n’ai jamais v oulu souffrir qu’un homme d’ esprit s’avisât de me
railler deux fois de suite .
J’ai assez aimé ma famille p our fair e ce qui allait au bien dans les
choses essentielles  ; mais je me suis affranchi des menus détails.
oique mon nom ne soit ni b on ni mauvais, n’ayant guèr e que deux
cent cinquante ans de noblesse pr ouvé e , cep endant j’y suis aaché , et je
serais homme à fair e des substitutions ¹ .
and je me fie à quelqu’un, je le fais sans réser v e  ; .mais je me lie à
très p eu de p er sonnes.
Ce qui m’a toujour s donné une assez mauvaise opinion de moi, c’ e st
qu’il y a fort p eu d’états dans la république aux quels j’ eusse été
véritablement pr opr e . ant à mon métier de président, j’ai le cœur très dr oit  :
je compr enais assez les questions en elles-mêmes  ; mais quant à la pr
océ dur e , je n’y entendais rien. Je m’y suis p ourtant appliqué  ; mais ce qui
m’ en dég oûtait le plus, c’ est que je v o yais à des bêtes le même talent qui
me fuyait, p our ainsi dir e .
Ma machine est tellement comp os&#

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