L indétermination, la détermination et la relation : les trois essences de l être - article ; n°75 ; vol.87, pg 427-469
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Revue Philosophique de Louvain - Année 1989 - Volume 87 - Numéro 75 - Pages 427-469
Contre les ontologies monistes qui subsument l'indétermination, la détermination et la relation sous une seule essence fondamentale, nous formulons l'hypothèse spéculative selon laquelle l'indétermination, la détermination et la relation constitueraient trois essences, trois sphères absolues de l'être. A partir de cette hypothèse et en étudiant plusieurs ontologies contemporaines, nous déterminons concrètement ces trois essences comme étant ontologiquement, coexistentiellement et par opposition à l'immanence, les trois essences phénoménologiques et absolument séparées de la transcendance comme conscience autre, chose et relation de la conscience à la nature.
Whereas monist ontologies subsume indeterminacy, determination and relation under one single fundamental essence, we have put forward the speculative hypothesis, that indeed indeterminacy, determination and relation are in themselves three different essences or absolute spheres of Being. On the ground of this hypothesis, and in the course of studying some of today's ontologies, we have established these three essences to be ontologically, coexistentially and as opposed to immanence, the three phenomenological essences of transcendance, absolutely separate from one another. This can be expressed in concrete terms as: consciousness as otherness, thing, relation from the consciousness to nature. (Transi, by Christine Corlay).
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Publié par
Publié le 01 janvier 1989
Nombre de lectures 44
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Patrice Guillamaud
L'indétermination, la détermination et la relation : les trois
essences de l'être
In: Revue Philosophique de Louvain. Quatrième série, Tome 87, N°75, 1989. pp. 427-469.
Résumé
Contre les ontologies monistes qui subsument l'indétermination, la détermination et la relation sous une seule essence
fondamentale, nous formulons l'hypothèse spéculative selon laquelle l'indétermination, la détermination et la relation
constitueraient trois essences, trois sphères absolues de l'être. A partir de cette hypothèse et en étudiant plusieurs ontologies
contemporaines, nous déterminons concrètement ces trois essences comme étant ontologiquement, coexistentiellement et par
opposition à l'immanence, les trois essences phénoménologiques et absolument séparées de la transcendance comme
conscience autre, chose et relation de la conscience à la nature.
Abstract
Whereas monist ontologies subsume indeterminacy, determination and relation under one single fundamental essence, we have
put forward the speculative hypothesis, that indeed indeterminacy, determination and relation are in themselves three different
essences or absolute spheres of Being. On the ground of this hypothesis, and in the course of studying some of today's
ontologies, we have established these three essences to be ontologically, coexistentially and as opposed to immanence, the
three phenomenological essences of transcendance, absolutely separate from one another. This can be expressed in concrete
terms as: consciousness as otherness, thing, relation from the consciousness to nature. (Transi, by Christine Corlay).
Citer ce document / Cite this document :
Guillamaud Patrice. L'indétermination, la détermination et la relation : les trois essences de l'être. In: Revue Philosophique de
Louvain. Quatrième série, Tome 87, N°75, 1989. pp. 427-469.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/phlou_0035-3841_1989_num_87_75_6563la détermination et la relation: L'indétermination,
les trois essences de l'être
Contre les ontologies monistes qui subsument l'indétermination, la
détermination et la relation sous une seule essence fondamentale, nous
formulons l'hypothèse spéculative selon laquelle la et la relation constitueraient trois essences, trois sphères
absolues de l'être. A partir de cette hypothèse et en étudiant plusieurs
ontologies proposées par la philosophie contemporaine, nous détermi
nons concrètement ces trois essences comme étant ontologiquement et
coexistentiellement, conscience autre, chose et relation de la conscience
à la nature.
L'indétermination, la détermination et la relation: ce ne sont pas là
trois figures purement formelles ou purement catégorielles, des cadres
approximatifs et vides de la pensée spéculative en général. Ce ne sont
pas de pures abstractions fantasmatiques, irrationnelles et arbitraires.
L'indétermination, la détermination et la relation ne sont pas non plus
des formes spéculatives s'ouvrant de l'extérieur sur une réalité de
contenu relatif à elles; ce ne sont pas des contenants emboîtant selon
une pure différence de perspective un contenu en lui-même indifférent.
L'indétermination, la détermination et la relation sont des structures
ontologiques, c'est-à-dire des manifestations internes de l'être, des
sphères de l'être où l'être est ce qu'il est en tant qu'il est l'être dans
l'être et pour l'être. Ce ne sont pas même des figures logiques qui
porteraient immédiatement, sans aucune distance, sans aucune diffé
rence et sans proximité différée sur l'être, ce sont, bien plus encore, des
manières d'être qui, en tant que telles, sont l'être même; autrement dit,
l'indétermination, la détermination et la relation sont des Essences. Il
faudrait dire encore plus précisément, non pas que ce sont les trois
essences de l'être, mais il faudrait dire de manière absolue, que ce sont
là les trois Êtres.
La question philosophique essentielle qui se pose alors, à partir de
ce qui n'est pourtant encore qu'une hypothèse spéculative, est la 428 Patrice Guillamaud
suivante: comment pouvons-nous concevoir que ces trois manifestat
ions de l'être sont bien trois Essences, c'est-à-dire trois Absolus, trois
manifestations ontologiques sui generis et irréductibles? Comment
d'une part, concevoir cette sorte de triadisme onto-phénoménologique des
Essences, et à quoi d'autre part, ces trois régions de l'être, qui ne sont
encore que spéculativement déterminées, peuvent-elles concrètement et
effectivement correspondre?
Ce sont à ces questions cruciales que nous allons tenter de
répondre, d'une part en étudiant, de manière successive, plusieurs
perspectives philosophiques fondamentales, qui ont trouvé leur expres
sion dans l'histoire de la philosophie et dans la philosophie contempor
aine, et d'autre part, en procédant régressivement. c'est-à-dire en
partant d'une pure hypothèse spéculative, pour remonter jusqu'à l'effec-
tivité concrète de ce qui est véritablement manifeste.
Le monisme de l'absolu, le monisme de la scission
et le monisme de l'immanence!
étude sur les ontologies hégélienne, grimaldienne et henryenne
Hegel identifie la détermination à l'identité abstraite de l'entende
ment, c'est-à-dire à la corrélative d'une négation exté
rieure fixe comme borne ou limite. Dans cette perspective, qui est celle
de la pensée concevante et purement logique, et non de la pensée
spéculative, qui porte seule sur l'être, la réalité divine ne peut être
conçue que comme étant exclusive de toute limite, de toute négation et
donc de toute détermination. La détermination étant une abstraction,
l'indétermination étant aussi une abstraction, il y a ainsi exclusion elle-
même abstraite, c'est-à-dire séparation, différence entre l'indétermina
tion et la détermination. Pourtant cette séparation n'est pas ici celle
d'une Essence, elle n'est pas l'expression d'une différence fondamentale
de manifestation ontologique, mais elle est l'expression de l'activité
formelle de la pensée pure, elle-même justement séparée de l'être. En
tant que l'indétermination et la détermination sont de pures et simples
catégories formelles séparées de l'être, et en tant qu'elles sont l'expres
sion de l'identité séparatrice et exclusive de l'entendement, elles sont
exclusives l'une de l'autre. C'est ainsi que Dieu, dans le kantisme, est
pensé, non pas comme étant l'intégration de la détermination dans
l'Absolu, mais idéal, à savoir comme indétermination pure la détermination et la relation 429 L'indétermination,
abstraite 1 ; c'est ainsi également que l'être pour l'entendement, comme
indétermination pure exclusive de toute négation, est identique au néant
comme négation pure de toute détermination2. Pourtant, si
l'on se place du point de vue de la pensée spéculative qui, loin de
procéder par exclusion séparatrice et par là-même de se séparer de
l'être, procède par intégration synthétique et par là pénètre au cœur de
l'être dans son mouvement interne, il faut distinguer le commencement
absolu de l'être qui est indétermination comme absence pure de déter
mination, et le commencement du processus ontologique qui est déjà
pris dans le processus et qui est par là-même indétermination intégrant
déjà un minimum de détermination, laquelle détermination est médiat
isée, c'est-à-dire supprimée par cette médiation même. Cette intégra
tion de l'indétermination dans la détermination en tant que négation
interne, ou médiation, c'est ce que Hegel appelle l'essence, par opposi
tion à l'être, qui est indétermination pure exclusive de toute déterminat
ion3. Ainsi pour la pensée spéculative, il y a intégration de la détermi
nation dans l'indétermination et cette intégration, que Hegel appelle
justement essence, mais en tant que l'essence n'est encore elle-même
qu'un moment dans le déploiement de l'être, nous pouvons nous aussi
l'appeler Ess

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