La méthode de l épistémologie et l  « Essai critique » du P. Roland-Gosselin - article ; n°55 ; vol.40, pg 412-440
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La méthode de l'épistémologie et l' « Essai critique » du P. Roland-Gosselin - article ; n°55 ; vol.40, pg 412-440

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Revue néo-scolastique de philosophie - Année 1937 - Volume 40 - Numéro 55 - Pages 412-440
29 pages

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Publié le 01 janvier 1937
Nombre de lectures 41
Langue Français
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Extrait

J. Jacques
La méthode de l'épistémologie et l' « Essai critique » du P.
Roland-Gosselin
In: Revue néo-scolastique de philosophie. 40° année, Deuxième série, N°55, 1937. pp. 412-440.
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Jacques J. La méthode de l'épistémologie et l' « Essai critique » du P. Roland-Gosselin. In: Revue néo-scolastique de
philosophie. 40° année, Deuxième série, N°55, 1937. pp. 412-440.
doi : 10.3406/phlou.1937.3046
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/phlou_0776-555X_1937_num_40_55_3046ÉTUDES CRITIQUES
LA MÉTHODE DE L'ÉPISTÉMOLOGIE
ET
L'« ESSAI CRITIQUE » DU P. ROLAND-GOSSELIN
Le débat autour de l'« Essai » : sa vraie portée.
Cinq ans se sont écoulés depuis la publication de YEssai cri
tique du P. Roland-Gosselin (1) et cependant, cet ouvrage suscite
encore chaque année des études nouvelles (2).
Dans l'avant-dernière de ces études, le R. P. Messaut, après
avoir retracé soigneusement les principales démarches de l'Essai,
dénonce l'impuissance de celui-ci à passer, sans paralogisme, de
la pensée à l'être et s'autorise de cet échec pour contester la légi
timité même de la méthode et du problème critiques, tels du moins
qu'ils ont été conçus par l'auteur.
La portée de cette conclusion n'échappera à personne : elle
déborde, en effet, une pure question d'exégèse ou d'histoire ou
un débat restreint autour de la pensée d'un auteur. En réalité, dans
<*' M. D. ROLAND-GOSSELIN, O. P., Essai d'une étude critique de la connais
sance. I, Introduction et Première Partie (Bibliothèque Thomiste, XVII ; Section
philosophique, I). In-8°, 165 pp. Paris, Vrin, 1932.
(2) Mentionnons parmi les plus importantes :
A. FOREST, Essai d'une étude critique de la connaissance. Revue Thomiste,
XVI. 1933, pp. 109-123.
R. KREMER, C. S. S. R., Compte rendu paru dans le Bulletin Thomiste, 1933,
pp. 683-689.
J. SANTELER, S. J., Intuition und W ahrheitseri^enntnis (Philos, und Grenz-
wiss., VI. Band, I. Heft). Innsbruck, Rauch, 1934. Erster Teil. Die Lehre
Roland Gosselins, pp. 6-25 ; cfr recension de cette partie par L. B. GeigER,
O. P., dans Bulletin Thomiste, 1935, pp. 398-401.
Jourdain MESSAUT, O. P., Le Thomisme et la critique de la connaissance.
Revue Thomiste, 1935, pp. 48-78.
Comme son titre le rappelle, cet article part de l'analyse de l'ouvrage du La méthode de V êpistémologie . 413
la grande controverse épistémologique de ces dernières années,
c'est la nécessité absolue d'un point de départ réaliste de l'épis-
témologie qu'elle affirme, rejetant une fois de plus comme infruc
tueuse et illusoire toute méthode qui s'inspirerait d'une attitude
de pensée précisive.
Les lecteurs de cette Revue n'ont certes pas oublié les articles
parus ici même depuis 1930 et dans lesquels notre vénéré maître,
Mgr Noël, s'appliquait, avec une patience inlassable, à « revenir »
sur ces questions si importantes du point de départ et de la mé
thode propre de l' êpistémologie thomiste. Il les avait défrichées, il
y a quelque vingt ans déjà, mais le « manifeste » de M. Gilson
invitait à des éclaircissements nouveaux (3). Ces compléments al
laient-ils libérer définitivement l'épistémologie des fantômes ou
obstacles que l'on prétendait découvrir sur sa route et que l'on
croyait directement opposés à son aboutissement ?
Les premières pages de l'Essai du P. R.-G. semblaient per
mettre de l'augurer. Dans cette Introduction magistrale qui occupe
environ le quart de ce fascicule, des vues du même genre et aussi
nuancées se faisaient jour. Mgr Noël n'avait pas manqué d'acter
cette coïncidence (4). On ne pouvait d'ailleurs sous-estimer l'im-
même nom publié par M. Jolivet, mais avec l'intention d'en combler certaines
lacunes, notamment en ce qui concerne la critériologie du P. Roland-Gosselin.
Gabriel PlCARD, S. J., Réflexions sur le problème critique fondamental. Ar
chives de Philosophie, Vol. XIII, Cah. I, 1937; Première partie : Examen des
diverses solutions du problème critique ; V. Solution du P. Roland-Gosselin, par
l'intuition des faits de conscience, avec déduction du moi, pp. 36-42 ; Deuxième
partie : Compléments de la solution du problème critique; II. La conscience du
moi n'est pas seulement l'expérience d'une pensée ou d'une exigence de l'esprit,
mais la prise intellectuelle d'un objet, pp. 46-50.
A cette liste, ajoutons les recensions particulièrement intéressantes du R. P.
H. Simonin, O. P., dans Angelicum, 1933, pp. 301-305, et du R. P. G. Delan-
NOYE, S. J., dans Nouvelle Revue Théologique, 1935, pp. 767-768.
D'une manière générale on peut reconnaître le grand souci d'objectivité de
ces études. Leurs appréciations très diverses — nécessairement fonction de l'att
itude personnelle de chacun de ces auteurs dans le problème critique — trahissent
pourtant plus d'une obscurité ou plus d'une hésitation dans leur loyal effort d'inter
prétation de Y Essai.
O Nous savons bien que le mérite premier de cet esprit et de cette méthode
revient à la Critériologie du Cardinal Mercier. Mgr Noël s'est plu souvent à le
reconnaître. Il n'en reste pas moins que l'œuvre personnelle de ce dernier aura
exercé une grande influence en ce qui concerne la méthodologie thomiste.
(4' L. NoËL, Les progrès de l'épistémologie thomiste. Revue Néoscolastique
de Philosophie, 1932, pp. 445-448. 414 . /. Jacques
portance de cet accord, vu la part personnelle prise au développe
ment de l'épistémologie thomiste par le P. R. G. Au reste, Y Essai
se présentait comme la première partie d'un ouvrage achevé que
la maladie et la mort devaient, hélas ! empêcher de livrer en entier.
Mais les réserves et critiques, élevées parfois avec une insi
stance presque insidieuse contre la méthode précisive de l'épist
émologie, la réaction si vigoureuse en particulier d'un P. Messaut
à l'égard de son eminent et regretté confrère, suggèrent la réflexion
que l'Essai au lieu de contribuer à l'apaisement de cette querelle
de méthode en épistémologie, pourrait l'avoir, en fait — involon
tairement — aiguisée ou ravivée.
L'attitude critique et la méthode de l'« Essai »
d'après l'Introduction.
Rejet des préventions du P. Messaut à leur endroit.
Comment le P. R.-G. a-t-il posé le problème critique ?
L'exigence critique qui parcourt et travaille YEssai du P. R.-G.
y apparaît dégagée de ces contingences historiques particulières
souvent arbitraires ou trop étroites dans lesquelles ces questions se
sont parfois enchevêtrées ; sans doute, peut-on en retrouver des
traces dans la pensée des grands philosophes : l'auteur ne nous
manifeste-t-il pas lui-même des préférences en faisant allusion à tel
philosophe ou à tel ouvrage philosophique plutôt qu'à tels autres ?
Mais ces rapprochements ne portent que dans la mesure où ils
répondent à ce besoin spontané et naturel de clarté qui caractérise
la réflexion critique.
Aussi pour le P. R.-G., l'apparition tardive du problème cr
itique dans l'histoire de la philosophie n'est-elle pas le signe du
caractère artificiel de celui-ci, mais bien plutôt la preuve qu'il devait
attendre, pour pouvoir se poser, un progrès de l'esprit.
« Si l'esprit est capable d'une certaine réflexion sur soi et si
le progrès de la connaissance scientifique est de se rendre compte
avec une exactitude et une rigueur croissantes des raisons qui
motivent nos jugements, il devait arriver un moment où l'esprit
s'interrogerait sur son droit radical à constituer la science et la
métaphysique, et chercherait à légitimer l'affirmation en général.
Il ne semble pas que ce point extrême de la réflexion et de l'ex
igence philosophique manifeste un dérèglement de l'esprit, fasse
surgir, comme on le dit parfois, un faux problème. Il y a problème La méthode de V épistémologie 415
dès que l'esprit se sent arrêté dans son

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