À David, statuaire ( À l’heure où l’on est loin de la foule envieuse )
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Description

Charles Augustin Sainte-Beuve
Vie, poésies et pensées de Joseph Delorme
POÉSIES
STATUAIRE.
À l’heure où l’on est loin de la foule envieuse,
Quand la neige, à minuit, lente, silencieuse,
Tombe aux ...

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Charles Augustin Sainte-Beuve Vie, poésies et pensées de Joseph Delorme POÉSIES
STATUAIRE.
À l’heure où l’on est loin de la foule envieuse, Quand la neige, à minuit, lente, silencieuse,  Tombeaux toits endormis, Et que seul, ô David, dans ton atelier sombre Tu veilles au milieu de tes bustes sans nombre  Commeau milieu d’amis ;
Quand ton poêle s’éteint ; quand ta lampe mourante Tremble à tous ces fronts blancs, et, comme une âme errante  Passeet joue à l’entour, Bien des fois, n’est-ce pas ? l’enthousiasme austère Par degrés te saisit et t’enlève à la terre,  Éprisd’un noble amour !
Tu penses à la gloire, à l’oubli qu’on redoute, À semer ici-bas le marbre sur la route  Oùd’autres vont venir, À prendre rang un jour au Panthéon sublime Des hôtes immortels que ton ciseau ranime  Etgarde à l’avenir.
Et déjà sous la lampe et ses rayons débiles, Tu vois autour de toi tes marbres immobiles  Frémiret s’ébranler, Ils vivent : un regard sort de chaque paupière ; Comme le Commandeur, tous ces hommes de pierre  Tefont signe d’aller.
Et bientôt, s’agitant, ils passent sur ta tête, Puis repassent ; et toi, tu voudrais à la fête  Suivreces grands vieillards : Telles sur Ossian, au sein des nuits neigeuses, Se penchent des aïeux les Ombres voyageuses  Quebercent les brouillards.
Le pan de leur manteau flotte aux vents et te touche ; Ému, tu sens la voix expirer à ta bouche  Ettes yeux se mouiller ; Et l’extase pour toi prolonge ce beau rêve, Jusqu’à ce que ta lampe en mourant te l’enlève  Ette vienne éveiller.
Hélas ! dans les cités la foule qui sommeille ; Çà et là, vers minuit, l’artiste en pleurs qui veille  Etlève au ciel les bras, Et quelques noms sacrés que toujours lui ramène Un ardent souvenir, c’est là la gloire humaine,  David,et tu l’auras !
Tu l’auras ; car, puisant dans ta pierre féconde, D’Argos à Panama tu vas orner le monde  D’illustresmonuments ; Tu peuples de héros les vieux ponts de nos villes, Les continents nouveaux, et les lointaines îles,  Etles tombeaux dormants.
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