D Indira à Rajiv Gandhi - article ; n°1 ; vol.50, pg 139-153
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D'Indira à Rajiv Gandhi - article ; n°1 ; vol.50, pg 139-153

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Description

Politique étrangère - Année 1985 - Volume 50 - Numéro 1 - Pages 139-153
From Indira to Rajiv Gandhi, by Gilbert Etienne
The present situation in India is a curious one. On the one hand, the country is threatened by grave political dangers and, on the other, its economy is in rather healthy condition. The political System has deteriorated disturbingly due to mediocre politicians, corruption and sectarian violence as well as the quarrels between the central government and the States. The population continues to increase dangerously in spite of progress in family planning programmes. The education system is deteriorating. On the positive side, the government's pragmatic economic policy is giving encouraging results, the economy is opening up more and more to the outside world. India's foreign debt remains at an acceptable level, progress continues in agriculture and industry. In advanced regions, poverty is receding. The tragic death of Indira Gandhi underlines the gravity of the problems. However, let us not underestimate this country's powers of recovery, its reserves of talent and competence. The new prime minister, Rajiv Gandhi, faces difficulties which are considerable but surmountable.
Curieuse situation que celle de l'Inde : de très graves périls au niveau politique et une économie plutôt en bonne santé. Le système politique subit une inquiétante érosion sous la poussée de politiciens médiocres, de la corruption, des violences entre communautés religieuses, des différends entre le pouvoir central et les Etats. La population continue à s'accroître dangereusement malgré les progrès de la limitation des naissances. Le système d'éducation se dégrade. Face à ces ombres, la politique économique plus pragmatique du gouvernement donne des résultats encourageants, l'économie s'ouvre davantage sur l'extérieur. La dette étrangère reste à un niveau acceptable, l'agriculture, l'industrie continuent à progresser. Dans les régions avancées, la pauvreté recule. La fin tragique d'Indira Gandhi ne fait que souligner la gravité des dangers. Et pourtant, ne sous-estimons pas les capacités de redressement de ce pays, les réserves de talent et de compétences qu'il contient. Le nouveau premier ministre Rajiv Gandhi rencontre des difficultés à la fois considérables et surmontables.
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1985
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Etienne
D'Indira à Rajiv Gandhi
In: Politique étrangère N°1 - 1985 - 50e année pp. 139-153.
Citer ce document / Cite this document :
Etienne. D'Indira à Rajiv Gandhi. In: Politique étrangère N°1 - 1985 - 50e année pp. 139-153.
doi : 10.3406/polit.1985.3447
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polit_0032-342X_1985_num_50_1_3447Abstract
From Indira to Rajiv Gandhi, by Gilbert Etienne
The present situation in India is a curious one. On the one hand, the country is threatened by grave
political dangers and, on the other, its economy is in rather healthy condition. The political System has
deteriorated disturbingly due to mediocre politicians, corruption and sectarian violence as well as the
quarrels between the central government and the States. The population continues to increase
dangerously in spite of progress in family planning programmes. The education system is deteriorating.
On the positive side, the government's pragmatic economic policy is giving encouraging results, the
economy is opening up more and more to the outside world. India's foreign debt remains at an
acceptable level, progress continues in agriculture and industry. In advanced regions, poverty is
receding. The tragic death of Indira Gandhi underlines the gravity of the problems. However, let us not
underestimate this country's powers of recovery, its reserves of talent and competence. The new prime
minister, Rajiv Gandhi, faces difficulties which are considerable but surmountable.
Résumé
Curieuse situation que celle de l'Inde : de très graves périls au niveau politique et une économie plutôt
en bonne santé. Le système politique subit une inquiétante érosion sous la poussée de politiciens
médiocres, de la corruption, des violences entre communautés religieuses, des différends entre le
pouvoir central et les Etats. La population continue à s'accroître dangereusement malgré les progrès de
la limitation des naissances. Le système d'éducation se dégrade. Face à ces ombres, la politique
économique plus pragmatique du gouvernement donne des résultats encourageants, l'économie
s'ouvre davantage sur l'extérieur. La dette étrangère reste à un niveau acceptable, l'agriculture,
l'industrie continuent à progresser. Dans les régions avancées, la pauvreté recule. La fin tragique
d'Indira Gandhi ne fait que souligner la gravité des dangers. Et pourtant, ne sous-estimons pas les
capacités de redressement de ce pays, les réserves de talent et de compétences qu'il contient. Le
nouveau premier ministre Rajiv Gandhi rencontre des difficultés à la fois considérables et surmontables.POLITIQUE ÉTRANGÈRE I 139
Gilbert ETIENNE D'INDIRA À RAJIV GANDHI
En 1' Assam, 1983 et drame 1984, l'Inde du Temple figure d'or à la des une sikhs des au médias Pendjab, : tueries scènes de
d'opéra-bouffe en Andhra avec la tentative ratée de faire
tomber le gouvernement local opposé au parti du Congrès, violences
sanglantes à Bombay et dans ses banlieues entre hindous et musul
mans, heurts brutaux dans des villages du Bihar...
Et l'horreur atteint son paroxysme lorsque, le 31 octobre 1984, dans
son jardin aux pelouses bordées de roses, Indira Gandhi s'écroule
sous 26 balles tirées par ses deux gardes de corps sikhs. Alors la
capitale s'embrase. La pègre soutenue par les politiciens douteux pille
et massacre les sikhs (plus de 2 000 morts) sous l'œil indifférent de
la police, tandis que les autorités ont un bref moment de flottement
avant de faire donner l'armée. Les démons de la division, les politi
cards opportunistes, les fanatiques font-ils sonner le glas de l'Inde ?
En quelques jours, le retournement est total. Rajiv Gandhi succède
à sa mère. L'agitation et la violence disparaissent aussi vite qu'elles
ont explosé. Puis, aux élections, le nouveau Premier ministre bat tous
les records remportés par son grand-père et sa mère. Les sombres et
pesants nuages se dissipent, comme si l'aube d'une ère nouvelle était
en train de se lever.
La fin du règne d'Indira Gandhi '
L'Inde présente un tableau assez curieux à la fin du règne d'Indira
Gandhi. Sur un arrière-fond politique chargé de turbulences et de
périls, les élections s'annonçaient difficiles et la victoire du Congrès
risquait d'être mince. En revanche, l'économie affichait un bulletin
de santé plutôt satisfaisant.
* Professeur aux Instituts universitaires de hautes études internationales et d'études
du développement, Genève.
1. Nous reprenons sans changement cette partie de l'article rédigée peu avant
l'assassinat d'Indira Gandhi, ce qui donne un reflet plus fidèle de la situation du
moment. '
I POLITIQUE ÉTRANGÈRE 140
Essayons de dénouer les fils enchevêtrés de cet écheveau socio-poli
tique et économique.
// faut garder le sens des proportions
Les troubles politiques doivent être ramenés à la taille du pays.
D'innombrables villes et villages poursuivent leur existence dans le
calme, alors que la presse locale et étrangère insiste sur ce qui va
mal. Au printemps 1984, je parcourais des districts de l'Uttar Pradesh,
de l'Orissa et du Maharashtra. L'administration fonctionnait normale
ment, les paysans vaquaient à leur ouvrage, les usines tournaient.
Dans l'avion qui me ramenait à Calcutta, lisant les grands quotidiens
indiens, je me demandais s'ils parlaient du même pays que celui d'où
je venais.
Muzaffarpur >V\JL — /NAGALAND
MEGHALAYA
Patna I t BANGLADESH /S MANIPUR
BIHAR -** > TRIPUR INDE : LA SUCCESSION 1 141
Ce sont pourtant des lieux communs de répéter que nous sommes
en présence d'un sous-continent de 730 millions d'habitants répartis
sur 3,3 millions de km2, fourmillant de religions, de langues, de castes,
de particularismes locaux, d'intérêts politiques, de tensions provoquées
par l'insuffisance de développement, ou, au contraire, par une écono
mie en pleine expansion. Et, pour coiffer le tout, l'Inde connaît un
système de démocratie parlementaire. Plus le temps passe et les élec
tions se répètent, plus la conscience politique se renforce même au
fond des campagnes, dans les couches les plus pauvres de la populat
ion. Or les élus savent qu'ils ont des comptes à rendre car, malgré
fraudes et abus, les élections ne sont pas devenues une simple farce.
Si l'on considère toute la période écoulée depuis 1947, l'Inde apparaît
comme un des Etats les plus stables de l'Asie. L'art des compromis,
le long « règne » de Jawaharlal Nehru (1947-1964), la vigueur et
l'habileté de sa fille ont permis à l'Inde de traverser maints orages.
L'état d'urgence instauré en juin 1975 a fait craindre la fin du système
démocratique. Or, au printemps 1977, Indira Gandhi restaure celui-ci
en provoquant de nouvelles élections. Les excès commis durant cette
période, en particulier les stérilisations forcées, provoquent la déconf
iture du Congrès. Accède au pouvoir une coalition de plusieurs partis
allant de la gauche à la droite. Très vite les divisions, l'incompétence
se manifestent. Aux élections anticipées de 1980, le peuple indien
rappelle Indira Gandhi.
Malgré cette relative solidité des institutions, l'horizon politique
s'alourdit. Nehru jouissait d'un grand prestige dont il savait ne pas
abuser. Il se trouvait épaulé au gouvernement central et dans les
Etats par de fortes personnalités, ses compagnons dans la lutte pour
l'indépendance. Tous ces hommes sont aujourd'hui ou morts, ou très
âgés.
Depuis une bonne dizaine d'années, la classe politique ne cesse de
baisser, au sein du Congrès comme dans les autres partis. L'opportu
nisme, le souci par trop évident de se faire élire ou réélire dégénèrent
dans un climat où la médiocrité pèse lourd. Les structures fédérales
rendent l'échiquier politique encore plus complexe. Le Congrès jouit
d'une très large majorité au Parlement central. Il exerce également
le pouvoir dans de nombreux Etats. Néanmoins d'importantes régions
lui échappent. Le Bengale occidental est dans les mains d'un gouver
nement communiste. Au Tamil Nadu et, depuis 1983, en Andhra
dominent des formations locales. Le parti Janata dirige le Karnataka.
Il faut rappeler que ces trois Etats du sud ont toujours donn&#

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