De nouvelles théories en économie de la santé : fondements, oppositions et complémentarités - article ; n°1 ; vol.17, pg 145-175
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Description

Politiques et management public - Année 1999 - Volume 17 - Numéro 1 - Pages 145-175
L'application au domaine de la santé de nouveaux courants théoriques, tels que la théorie des contrats, l'économie des conventions, la théorie des coûts de transaction et la théorie évolutionniste, est récente. L'objectif du présent papier est de proposer une grille de lecture de ces différents courants théoriques au regard de leurs fondements épistémologiques. Leurs hypothèses en matière de rationalité (substantielle ou procédurale), de mode de coordination (par des contrats ou des dispositifs collectifs de coordination), de nature de l'incertitude (risquée ou radicale) et de nature de l'économie (d'allocation ou de création de ressources) conduisent à montrer des positions épistémologiques opposées. Néanmoins, les applications de ces différents courants théoriques au champ de la santé montrent des complémentarités pour comprendre le fonctionnement et la régulation du système de santé. En matière de politique économique, des complémentarités entre incitations individuelles et dispositifs collectifs de coordination semblent d'ailleurs nécessaires, mais l'état actuel d'avancement des recherches appliquées au domaine de la santé ne permet pas de garantir l'efficacité de telles préconisations.
31 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1999
Nombre de lectures 21
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Sophie Béjean
De nouvelles théories en économie de la santé : fondements,
oppositions et complémentarités
In: Politiques et management public, vol. 17 n° 1, 1999. pp. 145-175.
Résumé
L'application au domaine de la santé de nouveaux courants théoriques, tels que la théorie des contrats, l'économie des
conventions, la théorie des coûts de transaction et la théorie évolutionniste, est récente. L'objectif du présent papier est de
proposer une grille de lecture de ces différents courants théoriques au regard de leurs fondements épistémologiques. Leurs
hypothèses en matière de rationalité (substantielle ou procédurale), de mode de coordination (par des contrats ou des dispositifs
collectifs de coordination), de nature de l'incertitude (risquée ou radicale) et de nature de l'économie (d'allocation ou de création
de ressources) conduisent à montrer des positions épistémologiques opposées. Néanmoins, les applications de ces différents
courants théoriques au champ de la santé montrent des complémentarités pour comprendre le fonctionnement et la régulation du
système de santé. En matière de politique économique, des complémentarités entre incitations individuelles et dispositifs
collectifs de coordination semblent d'ailleurs nécessaires, mais l'état actuel d'avancement des recherches appliquées au
domaine de la santé ne permet pas de garantir l'efficacité de telles préconisations.
Citer ce document / Cite this document :
Béjean Sophie. De nouvelles théories en économie de la santé : fondements, oppositions et complémentarités. In: Politiques et
management public, vol. 17 n° 1, 1999. pp. 145-175.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pomap_0758-1726_1999_num_17_1_2221DE NOUVELLES THÉORIES EN ÉCONOMIE DE LA SANTÉ :
FONDEMENTS, OPPOSITIONS ET COMPLÉMENTARITÉS
Sophie BÉJEAN*
Résumé L'application au domaine de la santé de nouveaux courants théoriques, tels que la
théorie des contrats, l'économie des conventions, la théorie des coûts de transaction
et la théorie évolutionniste, est récente. L'objectif du présent papier est de proposer
une grille de lecture de ces différents courants théoriques au regard de leurs
fondements épistémologiques. Leurs hypothèses en matière de rationalité
(substantielle ou procédurale), de mode de coordination (par des contrats ou des
dispositifs collectifs de coordination), de nature de l'incertitude (risquée ou radicale) et
de nature de l'économie (d'allocation ou de création de ressources) conduisent à
montrer des positions épistémologiques opposées. Néanmoins, les applications de
ces différents courants théoriques au champ de la santé montrent des
complémentarités pour comprendre le fonctionnement et la régulation du système de
santé. En matière de politique économique, des complémentarités entre incitations
individuelles et dispositifs collectifs de coordination semblent d'ailleurs nécessaires,
mais l'état actuel d'avancement des recherches appliquées au domaine de la santé ne
permet pas de garantir l'efficacité de telles préconisations.
* LATEC (Laboratoire d'Analyse et de Techniques Economiques, UMR-CNRS).
Pôle d'Economie et de Gestion, Dijon.
Revue POLITIQUES ET MANAGEMENT PUBLIC, Volume 17, n° 1, mars 1999.
© Institut de Management Public - 1999. 146 Sophie BEJEAN
Dans le courant des années quatre-vingt apparaissent les premières approches
théoriques en économie de la santé : la logique du domaine, qui privilégie l'analyse
des spécificités du domaine de la santé indépendamment de tout cadre théorique,
avait prévalu jusqu'alors et laisse place à une logique de la discipline, qui privilégie la
recherche d'un cadre théorique adapté à ces spécificités. Adoptant cette logique, les
premiers travaux en économie de la santé mobilisent le cadre d'analyse néoclassique
qui définit un modèle producteur-consommateur en médecine libérale et un modèle de
l'hôpital -entreprise dans le secteur hospitalier. L'édifice théorique est rigoureux mais,
malgré les spécificités accordées au domaine, l'adéquation à la réalité d'une telle
analyse du système de santé reste contestable et sa capacité prévisionnelle est assez
faible (S. Darbon et A. Letourmy, 1983).
L'économiste doit alors envisager une problématique adaptée aux spécificités du
système de santé, qui ne se cantonne ni à une simple description de la réalité, ni à
l'élaboration d'un modèle trop éloigné de la complexité du système. L'enjeu d'une telle
problématique est lié à la fonction d'aide à la décision dont ne doit pas être exempte
une analyse économique cohérente.
Se sont alors développés de nombreux travaux s'inscrivant dans cette perspective...
et les référents théoriques se sont multipliés : théorie de l'agence, théorie des jeux,
théories des organisations, théorie des coûts de transaction, économie des
conventions, théorie de la régulation, nouvelle économie industrielle, théorie
évolutionniste et des réseaux... Dix ans après la publication des premiers travaux
appliquant la théorie de l'agence en économie de la santé (Mougeot, 1986 ; Rochaix,
1986), il peut être intéressant de dresser un bilan provisoire de l'émergence et du
développement de ces "nouvelles approches théoriques en économie de la santé"1.
On remarque notamment que certaines approches mobilisent conjointement des
référents théoriques diversifiés dans la même analyse en dépit de leurs fondements
épistémologiques parfois opposés. Ce constat conduit à s'interroger sur les raisons
d'une telle démarche : est-elle spécifique au domaine ou pourrait-elle être justifiée
d'un point de vue théorique indépendamment d'une application à un domaine
particulier? Pourquoi ne pas s'en tenir à une position épistémologique donnée pour
aborder le domaine de la santé ? Les positions respectives des différents courants
théoriques sont-elles clairement définies ? Existe-t-il des convergences dans les
concepts utilisés ? Ces courants théoriques sont-ils concurrents pour traiter les
mêmes problèmes économiques, ou sont-ils complémentaires pour résoudre des
problèmes différents ?
Les objectifs du présent papier sont de proposer des éléments de réponse à ces
questions. Nous retiendrons quatre courants qui nous paraissent essentiels : la théorie
1 Tel est l'objectif d'une des sessions du 10ème Anniversaire des Journées des Economistes de la Santé
Français (Lille, 30-31 janvier 1997). nouvelles théories en économie de la santé : fondements, oppositions De 147
et complémentarités
de l'agence, la théorie des coûts de transaction, l'économie des conventions et la
théorie évolutionniste1.
Nous montrerons que les principales oppositions et divergences qui existent entre ces
théories relèvent de leurs fondements épistémologiques, mais que des convergences
dans les concepts utilisés et une complémentarité dans les problèmes économiques
traités apparaissent sur le plan théorique (première partie).
Cette clarification des positions épistémologiques est un préalable nécessaire pour
mener une réflexion sur les apports respectifs de ces différents courants en économie
de la santé (deuxième partie) : nous plaiderons pour un recours à des outils d'analyse
diversifiés et complémentaires (pourtant issus d'approches apparemment opposées)
pour enrichir l'analyse du système de santé. Cette complémentarité est d'ailleurs
susceptible d'être particulièrement féconde en matière d'aide à la décision et de
politique économique.
Le modèle néoclassique ou standard (selon la terminologie de Favereau, 1989), Les fondements
des nouvelles précédemment évoqué comme étant fondateur des approches théoriques en
approches microéconomie de la santé, repose sur trois hypothèses principales :
théoriques en
écono

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