Eva JOLY
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Portrait de candidate aux élections présidentielles.

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Publié le 30 août 2011
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Langue Français

Extrait

Eva JOLY
Par Eric SEYDOUX*
Eva JOLY, magistrat à la retraite, que rien ne prédisposait à une carrière politique, a rebondi
chez les écolos en 2008, on ne sait ni pourquoi ni comment. Recrutée dans le cadre du scrutin
de liste aux européennes, élue eurodéputée en 2009, elle a été propulsée en 2010 pour
présenter sa candidature à la présidentielle pour le compte d’Europe Ecologie-les verts. Rien
de moins.
On peut se demander ce qui a conduit à ce choix Daniel COHN BENDIT, ce vieux de la vielle
de la politique, qui serait à l’origine de l’opération, alors que foisonnent au sein de la famille
écologiste, sympathisants et militants de la première heure, aguerris, méritants et compétents,
susceptibles de faire le job.
La question se pose d’autant plus que, si l’on connaissait les convictions de gauche de cette
magistrate, en revanche, et jusqu’alors le nom d’Eva JOLY n’avait jamais été associé à celui
de l’écologie.
Sa double nationalité a certainement séduit Dany l’européen, de même que le caractère
atypique
de son parcours professionnel, qui l’a conduite à gravir tous les échelons de
l’échelle sociale, de fille de pair jusqu’à la magistrature parisienne.
Mais c’est plus sûrement l’image positive du juge financier de l’affaire ELF, que le
mouvement écologiste a cherché à capitaliser, en la proposant à ses électeurs, dans son offre
électorale aux européennes.
Ce type d’opération est réalisée dans les mêmes termes avec les acteurs, les sportifs, les gens
de télévision, que les mouvements politiques ont de tout temps cherché à utiliser pour des
élections de proximité dans des scrutins de liste.
La présidentielle est toutefois d’une toute autre dimension. Le candidat est la pierre angulaire
de toute aventure pour concourir à la magistrature suprême. C’est un homme ou une femme,
qui incarne un programme, face à un peuple.
A programme identique, la configuration ne sera pas la même selon que l’on aura pour porter
les idées écologistes, un Antoine WAECHTER ou un Daniel COHN BENDIT.
C’est dire, au-delà du projet, l’importance de la personnalité et du talent que doit avoir
l’impétrant.
Eva JOLY dispose-t-elle de « ce don particulier conféré par la grâce divine » qui transparaît
dans l’expression, dans l’attitude et qui permet de voir se dégager de la personne qui en est
pourvu, un certain charme, une certaine influence que l’on appelle le charisme ?
A-t-elle cette image positive que confère la qualité de l’expression orale, l’art de savoir
débattre, l’intelligence du propos improvisé ; a-telle ce que Bernard TAPIE a appelé de façon
extrêmement triviale : « la gueule » ?
Ce qui frappe au premier abord chez Eva JOLY, c’est l’harmonie parfaite qui se dégage entre
son statut de retraitée et son
look
.
A 67 ans, elle apparaît physiquement, comme une femme lasse et sans entrain, dépourvue de
ce que les sportifs appellent la
niac,
vraisemblablement émoussée par la vie professionnelle et
les milles combats qu’elle a menés contre tous ces hommes politiques retors et leurs avocats
pervers.
Son visage porte la marque de ces épreuves. Elle paraît triste à mourir, même quand elle
sourit. Son image de juge d’instruction sévère et impénétrable lui colle à la peau, sans qu’on
ait l’impression qu’elle cherche à s’en départir.
A cette première impression générale, s’ajoute une sorte de tic nerveux très agaçant, qui lui
fait, sans cesse, crisper les lèvres, laissant apparaître tout autour d’elles, à chaque contraction,
une multitude de petites rides du plus mauvais effet.
Ses célèbres petites lunettes rondes, épaisses et orangées, définitivement posées sur le bout de
son nez, qui ont été longtemps la marque du magistrat financier que l’on a bien connu,
lui
donnent aujourd’hui l’apparence pathétique de la retraitée recyclée, qui s’est
trouvé
un
nouveau job.
L’expression orale ne dément pas le personnage.
Elle parle d’une voix monocorde, juste audible, à laquelle vient se surajouter un accent
nordique, vraiment handicapant pour ses auditeurs, qui doivent faire preuve de beaucoup
d’attention. Ses phrases courtes et saccadées, accroissent encore cette difficulté et donnent
une impression générale plutôt peu agréable.
Pour compenser cette image, ou parce qu’elle n’a toujours pas réussi à sortir son esprit de son
cabinet de juge, elle se montre, dès que l’occasion lui en est donnée, agressive, cassante, sans
nuance, comme elle aurait pu le faire avec ses mis en examen, qui n’avaient d’autre choix
que de la subir.
Pas très à son aise en public, elle donne l’impression de s’être égarée au milieu d’un monde
qui lui est étranger.
Elle se montre beaucoup plus sûre d’elle, hors de la présence de tout adversaire, le métier de
juge lui ayant appris à disposer en sa faveur, de rapports de force déséquilibrés.
Plus habituée à questionner qu’à recevoir la contradiction, personne ne fut surpris de voir, à
l’occasion d’un débat qu’elle a eu avec elle, Nadine MORANO n’en faire qu’une bouchée, se
trouvant même obligée par moment de retenir ses coups, ayant
senti, en grande
professionnelle, que le match étant trop inégal, il lui fallait, plus par habileté que par
compassion, éviter le KO.
On ne voit vraiment pas en cette candidate, la tigresse qui fit trembler les politiques
embourbés dans d’obscures affaires financières.
Novice en politique, peu préoccupée par la connaissance des adversaires à combattre, ceux au
contraire qu’il convient de ménager, ceux qui seront demain des alliés, ceux qui ne sont plus
des adversaires et qu’il est inutile d’accabler lorsque de plus ils ont avec eux une opinion
publique favorable.
Eva Joly ne paraît pas consciente de ce que, à un certain niveau, la politique est un vrai
métier, dans lequel l’amateurisme n’a pas sa place. Son passé professionnel ne suffit pas pour
en faire un leader politique, non plus que le fait de s’être trouvée, sous la lumière des
projecteurs, qui éclairaient des personnalités connues du grand public, qu’elle avait mis en
examen.
COHN BENDIT à qui un journaliste demandait quel conseil il pourrait donner à Eva JOLY a
répondu : « il faut qu’elle fasse disparaître son image de juge, au profit de celle de femme
politique ».
Sage conseil. Mais le pourra-t-elle ? et que restera-t-il alors ?
*gpancrazi.over-blog.com/
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