Intégration au système économique mondial et degré d autonomie nationale. Le cas de l Iran - article ; n°4 ; vol.43, pg 429-437
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Intégration au système économique mondial et degré d'autonomie nationale. Le cas de l'Iran - article ; n°4 ; vol.43, pg 429-437

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Description

Politique étrangère - Année 1978 - Volume 43 - Numéro 4 - Pages 429-437
9 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1978
Nombre de lectures 30
Langue Français

Extrait

Farhad Rad-Serecht
Intégration au système économique mondial et degré
d'autonomie nationale. Le cas de l'Iran
In: Politique étrangère N°4 - 1978 - 43e année pp. 429-437.
Citer ce document / Cite this document :
Rad-Serecht Farhad. Intégration au système économique mondial et degré d'autonomie nationale. Le cas de l'Iran. In: Politique
étrangère N°4 - 1978 - 43e année pp. 429-437.
doi : 10.3406/polit.1978.1617
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polit_0032-342X_1978_num_43_4_1617INTEGRATION
AU SYSTÈME ÉCONOMIQUE MONDIAL
ET DEGRÉ D'AUTONOMIE NATIONALE
LE CAS DE L'IRAN
par Farhad RAD-SERECHT
L'accroissement massif et rapide des revenus pétroliers des
principaux pays exportateurs de brut à partir de 1971 a suscité
d'abondantes analyses toutes marquées, à des degrés divers, par un
excès d'optimisme.
Pour certains, on assisterait à l'émergence d'un nouveau capi
talisme à caractère financier qui, progressivement mais rapidement,
prendrait le contrôle de vastes segments de la production indust
rielle mondiale.
Pour d'autres, l'accumulation d'actifs monétaires importants par
les pays producteurs entraînerait la rupture radicale de l'ancien
rapport de forces international. Ces derniers pourraient ainsi rompre
les liens de dépendance auxquels ils étaient assujettis et tendraient
à constituer de nouveaux centres de pouvoirs.
Tous n'ont pas manqué de souligner les perspectives nouvelles
qui s'offraient à ces pays, du moins à ceux représentant un potentiel
humain important. Des conditions extrêmement favorables sont
donc réunies pour un certain nombre d'entre eux et la perspective
d'un rattrapage des niveaux de développements atteints par les
pays avancés devient envisageable (1).
(1) Michel Chatelus : Pétrole et Perspectives de Développement : Analyse
de quelques Etats du Moyen-Orient, Mandes en développement, I.S.M.E.A., n° 10,
1975. FARHAD RAD-SERECHT 430
Cette euphorie, on le sait maintenant, n'était pas justifiée. Les
faits sont trop connus pour que l'on s'y attarde ici. D'une part
l'ampleur des revenus pétroliers n'était pas aussi importante que
l'on prévoyait au départ et, en tout état de cause, ne pouvait
déstabiliser l'économie mondiale comme on le craignait. D'autre
part, sous l'effet conjugué de la faible capacité d'absorption de la
plupart des pays producteurs et des pressions exercées par les
économies industrialisées, une partie importante de ces flux sera
détournée au profit de ces dernières.
A travers le processus de recyclage, c'est à un récupérage
systématique de ces flux additionnels que l'on va assister.
Nous nous proposons de vérifier, à partir de l'exemple iranien,
si ces analyses optimistes étaient fondées.
Mais avant d'aborder l'analyse de la viabilité du modèle de déve
loppement iranien, il convient de s'interroger sur la portée théorique
de la notion de « puissance » et de « pouvoir » en économie poli
tique.
I. Le pouvoir évacué du champ de l'analyse
La réflexion sur le concept de pouvoir en économie est assez
récente. Le paradoxe est que la théorie économique courante
(keynésienne et néo-classique) nie, implicitement, l'existence de
relations de pouvoir qui pourtant constituent la composante prin
cipale de l'activité économique. L'axiomatisation de la théorie de
la concurrence pure et parfaite exclut d'office toute relation de
pouvoir (2). Le marché concurrentiel est constitué par une multi
tude d'unités économiques dont aucune ne jouit d'une position domi
nante et dont le libre jeu des lois du marché maximise les intérêts.
Il n'y a aucun antagonisme entre l'optimum micro-économique et
l'équilibre général de l'économie.
Le même raisonnement est transposé à l'échelle internationale.
Le système international est supposé être composé d'unités de
taille égale, chaque unité entretenant des relations d'échanges
(2) François Perroux : Economie et Pouvoir, Mondes en développement,
I.S.M.E.A., n° 17, 1977, pp. 18 et ss. IRAN 431
avec les autres (multilatéralité) sur des bases égales (symétrie). Par
conséquent, la structure du système international est fondamentale
ment caractérisée par la circularité, c'est-à-dire qu'il n'est en aucun
cas hiérarchisé (3). L'équilibre optimum est donc réalisé spon
tanément par le seul jeu du libre échange. Les Etats constituent les
seuls acteurs et occupent une place centrale dans l'analyse. La
théorie des avantages comparatifs, à titre d'exemple, est fondée sur
ces postulats de base.
Ce rappel rapide des hypothèses de base de la théorie de
l'échange international suffit à montrer son inadéquation et son
incapacité à rendre compte du fonctionnement du système capit
aliste mondial dans sa phase actuelle.
IL La bipolarisation croissante de l'économie internationale
La structure du système international apparaît fortement hiérar
chisée. Les mécanismes du marché international accentuent par
ailleurs les disparités et contribuent à une polarisation croissante
des pays à niveau de développements différents. A titre d'exemple,
on s'aperçoit à l'aide d'un indicateur aussi approximatif que le
P.N.B. de la bipolarisation extrême qui caractérise l'économie
mondiale. A un pôle se trouvent les pays sous-développés dont le
P.N.B. par tête, au prix du marché, n'est que de 120 $ U.S., alors
qu'à l'autre pôle, se trouvent les pays à P.N.B. par tête de
5 970 $. Concrètement cela signifie que sur une population totale de
3 836 millions, 1 151 millions ont un revenu moyen par tête de
120.$, 1 184 millions un revenu par tête de 280 $ et 316 millions
seulement un revenu par tête de près de 6 000 $ (4). L'étude d'autres
indicateurs de développements tels que la production industrielle
par tête, la consommation d'énergie, de protéines, etc. montre la
même tendance.
La croissance économique de ces trois dernières décennies n'a
pas fondamentalement modifié cette tendance et l'on assiste en
(3) World Bank, World Bank Atlas, 1975 (I, p. 8).
(4) Sideri : International Trade and Economie Power in Towards a New
World Economy, Rotterdam University Press, 1972, pp. 347 et ss. FARHAD RAD-SERECHT 432
fait à une bipolarisation persistante de l'économie internationale en
sous-systèmes dominants et sous-systèmes dominés.
Les grands Etats constituent des blocs puissants de pouvoir ; les
politiques qu'ils définissent s'imposent aux autres. Les inégalités
structurelles de puissance économique entre les Etats-Nations se
traduisent par des relations asymétriques et des effets de domination-
dépendance. Les pays sous-développés n'ont pas les moyens concrets
d'acquérir une autonomie réelle vis-à-vis des grandes unités écono
miques (Etats et firmes multinationales).
De manière générale, il y a dépendance lorsque le fonctionnement
(et l'évolution) du système économique d'un pays est déterminé
— sous des formes différentes et avec une intensité variable — par
les relations économiques extérieures. Il y a domination lorsque le
fonctionnement d'une économie détermine la formation (et/ ou
l'adaptation) des structures de production d'une autre économie.
L'indépendance économique des pays du Tiers Monde ne peut
donc être ramenée, comme c'est souvent le cas dans les instances
internationales, à un problème de prix satisfaisants pour les res
sources naturelles qu'ils exportent ou la reconnaissance juridique
de leurs « droits économiques ».
III. De l'économie internationale à une économie mondiale
L'internationalisation de la production est un phénomène récent.
Jusqu'à la Deuxième Guerre mondiale, la valeur de la production
internationale ne représentait qu'un tiers du commerce international.
Dans les années 60, l'accroissement de la production internationale
dépasse celui du commerce. Les firmes multinationales effectuent

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