L industrie textile et les problèmes du Tiers-Monde - article ; n°4 ; vol.36, pg 405-424
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Description

Politique étrangère - Année 1971 - Volume 36 - Numéro 4 - Pages 405-424
II faut éviter de globaliser les problèmes du Tiers-Monde. Les problèmes de l'industrie textile de l'Inde ne sont pas ceux de Corée et de Formose. Les avantages et les difficultés propres aux divers pays sont ensuite analysés. Parmi les avantages, les disparités de salaires viennent en premier ; elles ne sont que partiellement compensées par une différence de productivité. En ce qui concerne les politiques suivies par les pays industrialisés relativement aux importations de textile en provenance du Tiers-Monde, la position de la France est plus nuancée que celle de ses partenaires de la C.E.E. L'accord international sur le coton est cité comme un exemple de ce qui peut et doit être fait dans ce domaine : ilest fondé sur la coopération et la concertation entre les parties en cause.
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1971
Nombre de lectures 43
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Pierre Glain
L'industrie textile et les problèmes du Tiers-Monde
In: Politique étrangère N°4 - 1971 - 36e année pp. 405-424.
Résumé
II faut éviter de globaliser les problèmes du Tiers-Monde. Les problèmes de l'industrie textile de l'Inde ne sont pas ceux de Corée
et de Formose. Les avantages et les difficultés propres aux divers pays sont ensuite analysés. Parmi les avantages, les
disparités de salaires viennent en premier ; elles ne sont que partiellement compensées par une différence de productivité. En ce
qui concerne les politiques suivies par les pays industrialisés relativement aux importations de textile en provenance du Tiers-
Monde, la position de la France est plus nuancée que celle de ses partenaires de la C.E.E. L'accord international sur le coton est
cité comme un exemple de ce qui peut et doit être fait dans ce domaine : ilest fondé sur la coopération et la concertation entre les
parties en cause.
Citer ce document / Cite this document :
Glain Pierre. L'industrie textile et les problèmes du Tiers-Monde. In: Politique étrangère N°4 - 1971 - 36e année pp. 405-424.
doi : 10.3406/polit.1971.5702
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polit_0032-342X_1971_num_36_4_5702L'INDUSTRIE TEXTILE
ET LES PROBLÈMES DU TIERS-MONDE
par Pierre GLAIN
II faut éviter de globaliser les problèmes du Tiers-Monde. Les
problèmes de l'industrie textile de l'Inde ne sont pas ceux de
Corée et de Formose. Les avantages et les difficultés propres aux
divers pays sont ensuite analysés. Parmi les avantages, les dis
parités de salaires viennent en premier ; elles ne sont que partie
llement compensées par une différence de productivité. En ce qui
concerne les politiques suivies par les pays industrialisés relativ
ement aux importations de textile en provenance du Tiers-Monde,
la position de la France est plus nuancée que celle de ses parte
naires de la C.E.E. L'accord international sur le coton est cité
comme un exemple de ce qui peut et doit être fait dans ce do
maine : il est fondé sur la coopération et la concertation entre les
parties en cause.
Le thème de cet article est débattu depuis plusieurs années.
Evoqué auparavant dans des cercles plus ou moins restreints ou dans
les discussions qui se déroulaient entre les représentants de l'industrie
textile et les pouvoirs publics des pays respectifs, il a fait l'objet depuis
deux ans d'un certain nombre d'études, voire de commentaires de
presse. Il a même suscité des débats parfois passionnés.
Mon but n'est pas ici d'exposer la position et les buts de l'industrie
textile européenne (des personnalités plus qualifiées l'ont fait et
pourraient mieux le faire que moi) et encore moins de prononcer un
plaidoyer en faveur de cette branche d'industrie, mais simplement de
dégager un certain nombre d'éléments qui me paraissent jouer un
rôle fondamental dans la concurrence qui s'établit entre les industries
textiles de l'Europe et celles du Tiers-Monde. 406 GLAIN
Lorsqu'on examine un tel sujet, le premier travers dans lequel il
faut éviter de tomber est celui qui consiste à « globaliser » le pro
blème ; c'est ce que l'on fait lorsque l'on parle des pays du Tiers-
Monde sans trop savoir quelle réalité recouvre cette expression. Dans
le domaine du textile, les pays en voie de développement (P V D)
ne forment pas une unité : les formes de la concurrence, la nature
de la compétitivité diffèrent considérablement d'un pays à l'autre.
Aussi bien, faut-il éviter dans ce domaine toute simplification ou
schématisation excessive avec les affirmations de principe qui en
découlent : division mondiale du travail d'un côté, défense de l'em
ploi dans les pays européens de l'autre, affirmations auxquelles un
trop grand nombre de gens croit pouvoir ramener toutes les données
d'un problème qui est en réalité beaucoup plus complexe.
Un autre point que je voudrais souligner est la nécessité d'insister
sur l'aspect commercial du problème. C'est un aspect souvent difficile
à dégager car les vrais spécialistes du commerce du textile avec les
pays en voie de développement sont très peu nombreux. Ils ont
d'ailleurs eux-mêmes souvent de la peine à saisir exactement les
notions de compétitivité qui se dégagent d'évolutions parfois rapides
et qui concernent des pays souvent lointains.
Ceci posé, je commencerai par aborder les points suivants.
Qu'est-ce que le Tiers-Monde ?
Comment se présente dans le domaine du textile la concurrence
de ces pays, concurrence qui a suscité une telle crainte dans les pays
industrialisés, et tout particulièrement aux Etats-Unis, où un projet
de loi qui fait actuellement l'objet de discussions passionnées dans
le monde entier, a été présenté au Congrès en vue de réglementer les
importations de textile ?
Si l'on se place du point de vue de pays industrialisés, ce qui
compte surtout ce sont les conditions de la concurrence. Dans cette
optique, on est amené à établir une distinction entre des concurrents
qui sont très dangereux parce qu'ils vendent des produits fabriqués
dans des conditions de production anormales d'une part, et ceux
dont la compétitivité résulte, soit d'une avance technique, soit de
méthodes de commercialisation particulières (dumping, péréquation
interne) donc de situations susceptibles d'évoluer assez rapidement. INDUSTRIE TEXTILE 407
Sans doute l'affirmation que l'on trouve dans un rapport fameux
(je cite de mémoire) : « Les représentants de l'industrie textile parlent
beaucoup de la concurrence, mais n'arrivent pas à définir exacte
ment ce qu'est la concurrence anormale » contient-elle une part de
vérité. Les industriels européens seraient en peine de définir d'une
manière tant soit peu exacte les pays qui leur font une concurrence
considérée comme anormale, autrement dit ceux qui arrivent à
vendre sur les marchés des pays industrialisés des produits textiles
à des prix qu'aucune entreprise textile même fonctionnant dans les
conditions de rendement optimum qui peuvent exister dans nos pays,
n'est en mesure d'atteindre. Il n'en existe pas moins un ensemble de
pays qui sont tenus par l'industrie textile des pays industrialisés
pour des pays nocifs et parmi eux on trouve certes les pays en voie
de développement ; mais on ne trouve pas qu'eux. Si l'on prend les
chiffres d'importation dans la Communauté économique européenne
en 1969 en se référant à un seul type d'article, celui qui est le plus
vendu par les pays du Tiers-Monde, les tissus de coton, on constate
que le chiffre des importations en provenance des pays en voie de
développement, à l'exclusion de Hong-Kong, s'élève à 22 000 tonnes
alors que les importations de ces tissus en provenance des pays à
économie socialiste ont été de l'ordre de 24 000 tonnes.
Si l'on prend le total des importations dans la C.E.E. des diffé
rents types d'articles de coton, tissus et vêtements on a : pays en
voie de développement, y compris Hong-Kong, 80 000 tonnes ;
pays socialistes 45 000 tonnes (1).
A titre de comparaison, on notera que la production annuelle de
tissus de coton de la C.E.E. s'élève à 550 000 tonnes.
On voit ainsi que les pays à économie socialiste, sur le marché
cotonnier de la C.E.E., arrivent à un chiffre d'exportations qui est
à peu près équivalent à celui des pays en voie de développement, si
parmi ces derniers on ne retient pas Hong-Kong comme on le fait
dans le système de préférence tarifaire.
Il nous faut passer maintenant en revue les pays en voie de déve
loppement. Il y a d'abord les « grands pays », aussi bien du point
de vue textile que du point de vue politique : l'Inde, le Pakistan, le
Brésil et la République Arabe Unie.
(1) Une étude du GATT aboutit à la conclusion que l'augmentation du com
merce mondial des articles en coton a été plus forte pour les exportations des
pays à économie socialiste que pour celles des pays en voie de développement. 408 GLAIN
Les deux plus importants en ce qui concerne l'exportation textile
sont l'Inde et le Pakistan ; on constate que lorsqu'ils veulent entrer
en concurrence sur le marché mondial ils se heurtent de plus en plus
à d

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