La dimension chronologique des «  Pensées » - article ; n°1 ; vol.40, pg 233-250
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Description

Cahiers de l'Association internationale des études francaises - Année 1988 - Volume 40 - Numéro 1 - Pages 233-250
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1988
Nombre de lectures 21
Langue Français

Extrait

Pol Ernst
La dimension chronologique des « Pensées »
In: Cahiers de l'Association internationale des études francaises, 1988, N°40. pp. 233-250.
Citer ce document / Cite this document :
Ernst Pol. La dimension chronologique des « Pensées ». In: Cahiers de l'Association internationale des études francaises,
1988, N°40. pp. 233-250.
doi : 10.3406/caief.1988.1691
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/caief_0571-5865_1988_num_40_1_1691DIMENSION CHRONOLOGIQUE LA
DES « PENSÉES »
Communication de M. Pol ERNST
(Bruxelles)
au XXXIXe Congrès de l'Association, le 23 juillet 1987
Les recherches relatives à l'édition des Pensées peuvent
être regroupées sous deux chefs, correspondant à deux
grandes orientations. La première a eu pour objectif
l'établissement du texte. Sans remonter à la mort de
Pascal, qu'il suffise d'évoquer ici le nom de Victor Cousin
et les termes d'un vigoureux rappel à l'ordre adressé aux
éditeurs : il faut recourir aux manuscrits, disait-il en
substance. Il a fallu exactement un siècle — de 1842 à
1942 — pour que parût enfin l'édition dite paléographique
de Tourneur, où le texte de Pascal, déchiffré de façon
presque entièrement satisfaisante, était accompagné des
ratures, des ajouts, des variantes. La seconde préoccupat
ion des éditeurs fut celle du classement des Pensées.
Depuis Port-Royal jusqu'à Brunschvicg, un ordre thé
matique, et donc forcément subjectif, avait été privilégié.
Mais enfin vint Tourneur (encore lui) qui, en 1938, proposa
un ordre chronologique, l'ordre même de la Copie. Comme
il existe deux copies, on eut deux éditions, l'une corre
spondant à la première copie (ms. 9203), que Lafuma nous
donna en 1951-1952 de façon plus rigoureuse que Tour
neur ; l'autre, correspondant à la seconde copie (ms.
12449), a été publiée par Philippe Sellier en 1976. 234 POL ERNST
On avait ainsi reconnu dans les copies un classement
effectué par Pascal, respecté très scrupuleusement par un
copiste qui avait travaillé très peu de temps après le décès
de Pascal ; on avait ainsi découvert un état récent des
Pensées. En conséquence, on pouvait se poser la question
suivante : quel était l'état des papiers de Pascal avant la
constitution des liasses ? La présente communication
voudrait répondre à cette interrogation, en précisant la
méthode suivie, les moyens utilisés, en révélant quelques-
uns des résultats obtenus et leur degré de certitude, sans
oublier d'en souligner la portée quant à la chronologie
de la rédaction des Pensées.
N'est-ce pas l'appel de Victor Cousin qui retentit encore
par personne interposée — en l'occurrence celle de M.
Jean Mesnard — , nous suggérant d'étudier le « papier »
des « papiers » de Pascal ? Si l'on veut retrouver l'état
primitif des « papiers » de Pascal, antérieur à celui que
reflète la Copie, il s'agit ni plus ni moins d'essayer
d'identifier tous les papiers autographes. Or ceux-ci se
présentent à nous sous deux aspects très différents : un
petit nombre de « papiers non découpés », d'une part ;
d'autre part, plusieurs centaines de « papiers découpés ».
Notre exposé comprendra donc deux parties.
I - L'identification des « papiers non découpés »
Les papiers non découpés s'offrent à nous dans leur
état originel, qui nous intéresse au premier chef.
On se souviendra qu'à l'époque de Pascal le papier était
fabriqué à la main, feuille par feuille, et l'on voudra bien
adopter une terminologie adéquate, pour éviter les équi
voques touchant les mots « feuille » et « feuillet ». Lorsque
la feuille est extraite de la forme, elle est grande ouverte.
Placée sur une belle table de travail, elle est habituellement
pliée en deux : chacune des deux moitiés de la feuille,
soudées encore l'une à l'autre comme des sœurs siamoises, LA DIMENSION CHRONOLOGIQUE DES « PENSÉES » 235
doit être appelée « feuillet » ; c'est le seul terme que nous
utiliserons, réservant le terme de « feuille » à une feuille
entière.
Dans le ms. 9202, les papiers non découpés ne peuvent
être que des feuillets intacts ou des feuilles encore entières.
L'objectif très restreint de notre recherche première sera
de dresser deux inventaires : celui des feuillets entiers et
celui des feuilles encore entières. Or les encore
entiers sont plus facilement repérables que les feuilles
originelles. En effet, lorsque, pour conserver les auto
graphes de Pascal, on a décidé de coller les papiers sur
de grands feuillets de support (28,5 X 43,5), on a été
contraint de séparer en deux moitiés toutes les feuilles
encore entières.
Il est donc naturel que nous commencions par l'inven
taire des feuillets.
Les feuillets encore entiers
La donnée spécifique des feuillets encore entiers, c'est
le format, et c'est donc aux formats que le chercheur doit
s'attacher en priorité. Mais, dans le ms., la plupart du
temps les formats ont été plus ou moins rognés : on les a
privés de leurs barbes d'origine — supérieures, inférieures
ou latérales — , on a enlevé la marge ménagée par Pascal
à la gauche des textes, on a même retranché parfois le
haut ou le bas, voire le haut et le bas. Puisqu'on ne peut
se permettre des imprécisions, il faudra recourir à d'autres
manuscrits contemporains, acquérir une connaissance
générale de tous les formats employés en France à l'époque
de Pascal et reconnaître avec certitude les formats réels
des feuillets rognés, voire découpés.
Mais on ne saurait se borner à définir les dimensions
exactes des feuillets. On doit être encore en mesure
d'identifier toutes les variétés de feuilles utilisées par Pascal.
Il est donc indispensable de s'intéresser aux filigranes : 236 POL ERNST
sans leur aide, il est impossible d'identifier aucune variété
de feuilles. L'identification des feuilles ne peut se faire
que si l'on est en possession de deux données spécifiques :
le format et le (ou les) filigrane(s) ; il existe en effet deux
types de feuilles : le premier est marqué d'un seul filigrane,
ce qui signifie que l'un des deux feuillets est dépourvu de
toute marque ; le second type de feuilles est celui où chacun
des deux feuillets est marqué d'un filigrane.
Limitons-nous à ces quelques précisions techniques, et
venons-en aux résultats de notre enquête.
Combien avons-nous trouvé de feuillets encore entiers
dans le ms 9202 ? Dans un premier temps, nous en avons
repéré exactement 104, assez facilement reconnaissables
en dépit des ravages plus ou moins importants opérés
par les ciseaux des colleurs.
Pouvions-nous nous contenter de ce chiffre ? Non, car
on se doutait depuis longtemps que Pascal n'était peut-être
pas responsable de tous les papiers découpés présents dans
le ms. Nous avons voulu en avoir le cœur net, et, pour
cela, repérer tous les papiers découpés après la mort de
Pascal.
Pour mener cette recherche à bonne fin, nous disposions
des précisions relatives aux différents formats et aux dif
férents filigranes, mais l'examen du ms. 9202 et aussi du
ms. 9203 n'en était pas moins indispensable. Expliquons-
nous. Si un certain nombre de feuillets encore entiers lors
du décès de Pascal avaient été découpés par des ciseaux
étrangers, ces découpages n'avaient certainement pas été
effectués avant que la copie des fragments ne fût exécutée
(ce fut « la première chose que l'on fit » !), mais seulement
au moment qui précéda le collage des autographes sur
les grands feuillets de support. Il n'était donc pas
indifférent que nous examinions attentivement les condi
tions pratiques dans lesquelles le collage des autographes DIMENSION CHRONOLOGIQUE DES « PENSÉES » 237 LA
s'était effectué ; par ailleurs, nous ne pouvions pas non
plus négliger l'ordre de succession des fragments fourni
par la Copie.
La conjonction de c

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