La lettre aux français de François Hollande
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Le changement, c'est maintenant.
Je suis candidat à l’élection présidentielle pour redonner
à la France l’espoir qu’elle a perdu depuis trop d’années. Les Français souffrent. Ils souffrent dans leur vie : le chômage
est au plus haut parce que la croissance est au plus bas ; la hausse des prix et des taxes ampute leur pouvoir d’achat ; l’insécurité est partout ; leurs emplois s’en vont au gré
des fermetures d’usines et des délocalisations industrielles ; l’école, l’hôpital sont attaqués et n’assurent plus l’égalité entre citoyens ; l’avenir semble bouché pour eux et pour leurs enfants ; la jeunesse se désespère d’être maintenue en lisière de la société.
Les Français souffrent aussi dans leur âme collective (...)

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Publié le 16 janvier 2012
Nombre de lectures 236
Langue Français

Extrait

Le changement, c’est maintenant
PâR FRâNçOIS HOllâNDE
Je suis candidat à l’élection présidentielle pour redonner à la France l’espoir qu’elle a perdu depuis trop d’années. Les Français souffrent. Ils souffrent dans leur vie : le chômage est au plus haut parce que la croissance est au plus bas ; la hausse des prix et des taxes ampute leur pouvoir d’achat ; l’insécurité est partout ; leurs emplois s’en vont au gré des fermetur délocalisatio l’hôpital sont plus l’égalité l’avenir semb et pour leurs se désespère lisière de la s Les Français leur âme coll leur paraît m comme dans ses institutio qui les unit e rayonnement est atteint et avec colère l abaissée, affa abîmée, « dé
Lâ DÉpRESSION ÉCONOMIQuE EST lÀ, l’âNGOISSEbien des choses peuvent être dites, bien SOCIâlE EST pâRTOuT, lâ CONfiâNCE NullE pâRT.des mensonges proférés, bien des para-J’affirme avec netteté où se situent les res-doxes présentés comme des vérités de bon ponsabilités. Certes, depuis 2008, il y a lasens. J’entends déjà les lieutenants paniqués crise. Elle est le produit de la mondialisationde Nicolas Sarkozy prétendre que dans la débridée, de l’arrogance et de la cupidité destempête il ne serait pas sage de changer de élites financières, du libéralisme effréné, sanscapitaine. Ce qui prête à sourire quand le oublier l’incapacité des dirigeants européensnavire s’est échoué. Et bientôt, il ne lui res-à dominer la spéculation. Il y a surtout les po-tera plus qu’à proclamer qu’il a changé, que litiques injustes et stériles menées depuis dixles événements l’ont changé, que la fonction ans, les fautes économiques et morales de cel’a changé, que l’échec l’a changé… Posons dernier quinquennat. Il y a donc la responsa-d’ores et déjà la bonne question à ce sujet : bilité personnelle de celui qui est au sommetplutôt que de reconduire un président qui de l’État depuis cinq ans.aurait tellement changé, pourquoi ne pas changer de président, tout simplement ? Un mandat se juge sur ses résultats, une politique sur sa cohérence, un caractère surC’est cette responsabilité qui m’incombe. sa constance. Comme les choses seraientCelle de permettre le changement. Un vrai faciles si l’échec devenait une excuse, sichangement. Ce n’est pas ici le lieu d’ana-l’expérience - même malheureuse - devenaitlyser ce qu’aura été ce quinquennat. Disons une justification opportune de poursuivre etsimplement que ces cinq années auront été la l’abandon des promesses, une preuve deprésidence de la parole et, lui, le président des courage ! Et pour-privilégiés. Voilà la page tant, telle est l’ultimeque je veux tourner. Je contorsion tentée parmesure la difficulté de Un mandat se JUge sUr ses le président sortant :la tâche qui m’attend si incapable de trouverrésULtats, Une PoLitiqUe sUrvous m’accordez votre une issue à la criseconfiance. Le redresse-sa coHérence, Un caractère de la zone euro aprèsment de nos comptes seize « sommets desUr sa constance.publics comme celui de la dernière chance »notre appareil productif en à peine deux ans,sera long. La reconquête il voudrait qu’on lui laisse encore le tempsde notre souveraineté financière exigera des d’y porter remède, sans qu’il nous indique -efforts considérables et surtout de la justice. hormis la rédaction d’un nouveau traité eu-Le retour de la confiance appellera une po-ropéen - ce qui serait de nature à le voirlitique qui mobilisera les Français autour de réussir là où il a échoué. Impuissant face à lal’avenir : l’éducation, la recherche, la culture, montée du chômage, le voilà qui convoquela transition énergétique et écologique. une ultime réunion avec les partenaires sociaux pour nous dire qu’il faut traiterJE SâIS âuSSI NOS âTOuTS. Noussommes un avec plus de considération les demandeursgrand pays disposant d’immenses savoir-d’emploi. Indifférent aux creusements des iné-faire, de remarquables entreprises, d’une galités après avoir multiplié les indulgencesrecherche féconde, de services publics de aux plus fortunés, il annonce, comme pourgrande qualité, d’une démographie dyna-retrouver une soudaine vertu, qu’il taxera lesmique, d’une épargne abondante, d’un transactions financières sans nous préciserattachement profond aux valeurs de la quand - et comment le pourrait-il dès lors queRépublique. Nos ouvriers, nos techniciens, la décision lui échappe dans son exécution ?nos ingénieurs, nos chercheurs, nos savants, nos fonctionnaires sont parmi les meilleurs La mystification est grossière. Je ne ladu monde. La productivité de notre tra-sous-estime pourtant pas. Une campagnevail est une des plus élevées de toutes lesélectorale est un moment particulier, oùéconomies développées. Notre vie intel-
lectuelle et artistique demeure une desredonner confiance aux entrepreneurs, aux plus riches et suscite toujours l’admirationsalariés, aux fonctionnaires, aux chercheurs. Il des peuples.en faudra pour réduire les inégalités, répartir différemment les richesses. Il en faudra aussi cENT DIX jOuRS NOuS SÉpâRENT Du pREMIERpour réussir la transition énergétique. Il en TOuR DE l’ÉlECTION pRÉSIDENTIEllE.Ce scrutinfaudra surtout pour maîtriser la finance. interviendra dans un contexte que rarement notre pays aura connu depuis le débutLâ juSTICE :la justice, c’est un impôt équitable-e de la VRépublique. La France a pourtantment réparti selon les capacités de chacun. La traversé bien des épreuves en un demi-justice, c’est une société qui ne tolère aucun siècle : des crises économiques, de gravesprivilège. La justice, c’est ne reconnaître que mouvements sociaux, de véritables rupturesla seule valeur du mérite. La justice, c’est une civiques aussi. Maisécole qui accorde en 2012, le choix quela même attention vous aurez à faire seraà chaque enfant. La JUstice, c’est Une société décisif. Décisif, il leLa justice, ce sont sera pour vous, pourqUi Fait sa PLace à sa JeUnesse.des soins accessibles vos enfants, pourà tous. La justice, l’avenir de votrec’est de pouvoir vivre patrie, pour l’Europe aussi, qui attend etde son travail. La justice, c’est pouvoir profiter espère entendre à nouveau la voix de lad’un vrai repos après des années de labeur. France, une France dont elle a besoin pourLa justice, c’est vivre en paix et en sécurité retrouver un projet et un destin.partout. La justice, c’est une société qui fait sa place à sa jeunesse. Pour la première fois depuis longtemps dans notre histoire nationale, ce choix dé-L’ESpÉRâNCE :je veux retrouver le rêve français. passera, et de loin, les seules questionsCelui qui permet à la génération qui vient de politiques et partisanes. Comme en 1981,mieux vivre que la nôtre. Celui qui transmet comme en 1958, ce qui est en jeu dansle flambeau du progrès à la jeunesse impa-cette élection et dans le choix que feront lestiente, celui qui donne à la Nation sa fierté Français, c’est plus que la seule élection d’und’avancer, de dépasser ses intérêts et ses président, plus que la désignation d’unecatégories d’âge et de classes pour se donner majorité, plus que l’orientation d’une poli-un destin commun, qui nous élève et tique : c’est l’indispensable redressement denous rassemble. Cette espérance n’est la Nation. Ce redressement est possible. Pourpas vaine. Elle est le fil qui renoue le le réussir, quatre principes m’inspireront.récit républicain.
Lâ VÉRITÉ :ne serai pas le président qui je viendra devant vous six mois après son élection pour vous annoncer qu’il doit chan-ger de cap, qui reniera ses promesses faisant mine de découvrir que les caisses sont vides. Les Français sont lucides, ils savent que nous aurons besoin de temps, qu’il faudra faire des efforts à condition qu’ils soient partagés ; mais ils préfèrent des engage-ments forts sur l’essentiel à un catalogue de propositions.
Lâ VOlONTÉ : ilen faudra pour rétablir les comptes publics, pour relancer la croissance, pour soutenir les emplois. Il en faudra pour
Je sais que beaucoup d’entre vous se demandent si notre pays a encore le choix de son destin ou s’il est condamné à appliquer un programme décidé ailleurs ou dicté par les marchés financiers. Beaucoup doutent de notre capacité collective à décider de notre avenir, et de notre liberté de nous mettre en mouvement selon nos valeurs et notre modèle social. Beaucoup s’interrogent sur la réalité de notre souveraineté. À tous ces Français, je veux dire : oui, nous pouvons, même dans une économie mondialisée, maîtriser notre destin. Nous le pouvons en comptant d’abord sur nos propres forces, et en agissant au niveau de l’Eu-rope, à condition que celle-ci soit réorientée.
Ce sera une des responsabilités principalesmenaceraient la République. C’est un des du prochain chef de l’État. Nous sommesenjeux de ce scrutin. capables de nous dépasser chaque fois que nous nous mobilisons sur une cause qui nousEnfin, je respecte profondément toutes les rend fiers. La France est un grand peuple,candidatures de la gauche comme celle capable du meilleur s’il retrouve la confiancedes écologistes. Elles peuvent marquer des en lui, la confiance en l’État et en celuiorientations, affirmer des exigences, ouvrir qui l’incarne.des alternatives, susciter des débats, mais ce n’est pas faire preuve d’une quelconque pré-JE VEuX âuSSI COMBâTTRE CE SCEpTICISMEtention hégémonique que de penser qu’il QuI MINE lâ DÉMOCRâTIE,sera difficile pour l’une d’entre elles d’êtrelever ce doute qui ronge les esprits quant à notre capacité à vivreprésente au second tour. Dès lors, il me ensemble. Je veux rappeler que la gaucherevient d’incarner l’alternance et de permettre et la droite, ce n’est pas la même chose. Ille changement. Rien n’est acquis. Beaucoup peut y avoir des défis incontournables. Il n’yva dépendre de la gauche, de son esprit a jamais une seule poli-de responsabilité, de tique possible pour lesson courage, de sa relever. Le prétendreJe veUx raPPeLer qUe Lacohérence, de son est un leurre ; pire, unaudace. Mais aussi gaUcHe et La droite, ce n’est mensonge. L’électionde la force de ma présidentielle qui vientPas La même cHose.propre candidature. sera le moment de laJ’aurai à affronter la iL PeUt y avoir des déFis confrontation démo-droite accrochée à incontoUrnabLes. iL n’y a cratique, celle desson pouvoir et liée aux idées, des projets, despuissances de l’argent, Jamais Une seULe PoLitiqUe visions de la Franceje resterai proche PossibLe PoUr Les reLever. et del’Europe, desde vous pour porter femmes et de hommesune grande ambi-aussi. Jen’ignore riention collective : celle des tentations d’électeurs souvent issus desde renouer avec l’esprit de justice et l’idée classes populaires pour l’extrême droite.de progrès. Ma campagne sera aussi tournée vers eux. Je leur parlerai net. J’entends leur colère etComme il y a trente et un ans, avec leur désarroi. Et je leur démontrerai que l’ex-François Mitterrand, si nous savons nous trémisme, outre qu’il n’apporterait aucuneen montrer dignes c’est vers nous que solution à leurs difficultés, n’est pas digne desles Français vont se tourner le printemps valeurs de notre pays. Plus que l’irréalisme desprochain. C’est vers moi qu’ils porteront leurs positions économiques du Front natio-suffrages et leur confiance, c’est à moi qu’ils nal ou l’illusion d’un repli derrière desconfieront la responsabilité de diriger le pays. barrières devenues des barbelés, c’est laJ’y suis prêt. violence sociale et la vindicte ethniciste qui
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