La politique de sécurité routière en Nouvelle-Zélande. Enjeux, contraintes et contradictions d une réforme néo-managériale - article ; n°4 ; vol.23, pg 111-128
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Politiques et management public - Année 2005 - Volume 23 - Numéro 4 - Pages 111-128
La Nouvelle-Zélande a connu, au cours des vingt dernières années, une réforme radicale de son système de sécurité routière. Cette « révolution » économique et managériale mêle à la fois des inspirations doctrinales multiples et une séquence politique ininterrompue. Elle produit une profonde redéfinition de la politique publique de sécurité routière et du système d'acteurs concernés. Les résultats obtenus par les réformes d'inspirations néo-managériales indiquent à la fois une réussite économique, avec la réduction du coût de l'insécurité routière, et un échec du politique à maîtriser un processus de formulation et de mise en œuvre dominé par les experts et professionnels de la sécurité routière. En conséquence, le retour du politique se manifeste par des révisions managériales et des réorientations politiques qui s'accommodent mal avec la recherche revendiquée du consensus et de la participation.
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2005
Nombre de lectures 112
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Laurent Carnis
Fabrice Hamelin
La politique de sécurité routière en Nouvelle-Zélande. Enjeux,
contraintes et contradictions d'une réforme néo-managériale
In: Politiques et management public, vol. 23 n° 4, 2005. Le management public à l'épreuve de la politique. Actes du
quatorzième Colloque international - Bordeaux, jeudi 17 mars et vendredi 18 mars 2005 organisé en collaboration
avec Sciences-Po Bordeaux - Tome 2. pp. 111-128.
Résumé
La Nouvelle-Zélande a connu, au cours des vingt dernières années, une réforme radicale de son système de sécurité routière.
Cette « révolution » économique et managériale mêle à la fois des inspirations doctrinales multiples et une séquence politique
ininterrompue. Elle produit une profonde redéfinition de la politique publique de sécurité routière et du système d'acteurs
concernés. Les résultats obtenus par les réformes d'inspirations néo-managériales indiquent à la fois une réussite économique,
avec la réduction du coût de l'insécurité routière, et un échec du politique à maîtriser un processus de formulation et de mise en
œuvre dominé par les experts et professionnels de la sécurité routière. En conséquence, le retour du politique se manifeste par
des révisions managériales et des réorientations politiques qui s'accommodent mal avec la recherche revendiquée du consensus
et de la participation.
Citer ce document / Cite this document :
Carnis Laurent, Hamelin Fabrice. La politique de sécurité routière en Nouvelle-Zélande. Enjeux, contraintes et contradictions
d'une réforme néo-managériale. In: Politiques et management public, vol. 23 n° 4, 2005. Le management public à l'épreuve de
la politique. Actes du quatorzième Colloque international - Bordeaux, jeudi 17 mars et vendredi 18 mars 2005 organisé en
collaboration avec Sciences-Po Bordeaux - Tome 2. pp. 111-128.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pomap_0758-1726_2005_num_23_4_2303(M
LA POLITIQUE DE SÉCURITÉ ROUTIÈRE EN NOUVELLE-ZÉLANDE.
ENJEUX, CONTRAINTES ET CONTRADICTIONS D'UNE RÉFORME
NÉO-MANAGÉRIALE
Laurent CARNIS'
Fabrice HAMELINP
Résumé La Nouvelle-Zélande a connu, au cours des vingt dernières années, une
réforme radicale de son système de sécurité routière. Cette « révolution »
économique et managériale mêle à la fois des inspirations doctrinales
multiples et une séquence politique ininterrompue. Elle produit une profonde
redéfinition de la politique publique de sécurité routière et du système
d'acteurs concernés. Les résultats obtenus par les réformes d'inspirations
néo-managériales indiquent à la fois une réussite économique, avec la
réduction du coût de l'insécurité routière, et un échec du politique à maîtriser
un processus de formulation et de mise en œuvre dominé par les experts et
professionnels de la sécurité routière. En conséquence, le retour du politique
se manifeste par des révisions managériales et des réorientations politiques
qui s'accommodent mal avec la recherche revendiquée du consensus et de la
participation.
* GARIG/INRETS.
n° 4, décembre 2005. Revue POLITIQUES ET MANAGEMENT PUBLIC, Volume 23,
© Institut de Management Public - 2005. :
1 2 Laurent CARNIS et Fabrice HAMELIN 1
A partir du milieu des années 1980 et en quelques années, la Nouvelle-
Zélande est passée d'une économie administrée et fortement régulée à un
régime libéral des plus avancés parmi les pays de l'OCDE (Goldfinch 2003
552). Cette « révolution » économique et managériale se distingue des
expériences menées dans d'autres pays par son caractère général, ses
modalités de mise en œuvre et ses fondements idéologiques (Norman 2003 ;
Hood 1991 :6).
Parmi les facteurs explicatifs avancés, un rôle majeur a été attribué à une élite
composée d'hommes politiques, de hauts fonctionnaires appartenant aux
institutions étatiques clés et de représentants du monde des affaires
(Goldfinch 1998b et 2000). Une nouvelle génération de leaders travaillistes,
hautement diplômés, partageant une même idéologie libérale, aux ambitions
personnelles affirmées et allant à rencontre de leur électorat, a joué un rôle
déterminant dans le tournant politique opéré en 1984 (Miller 2003 : 239). Par
ailleurs, à l'exception du Business Roundtable représentant les milieux
d'affaires, les groupes d'intérêts ont été écartés de la conception des
réformes, ce qu'explique un contexte structurel propre à la Nouvelle-Zélande
marqué notamment par la centrante du Trésor, la force de l'exécutif et la
prépondérance du milieu des affaires par rapport aux autres groupes sociaux
(Roper1992).
Ce mouvement de réformes brutal et profond se révèle être continu au cours
des deux dernières décennies et peu sensible aux alternances politiques.
Pour autant, les réformes managériales de la période 1984 - 1988 prennent
des formes différentes de celles observées aujourd'hui. Aux hypothèses
explicatives du « détournement » ou de la « pause » dans les réformes, ce
mouvement suggère qu'il n'existe pas de modèle figé du New Public
Management (NPM). Celui-ci se révèle au contraire être une forme
profondément évolutive, adaptable dont les variables politiques (configuration
des institutions, enjeux et agenda politiques) constituent des facteurs
déterminants dans les (re)mises en forme successives.
L'étude du processus de réformes néo-managériales initiées en sécurité
routière au cours des deux dernières décennies permet de soutenir cette
hypothèse. L'histoire récente des instances en charge de la politique de
sécurité routière en Nouvelle-Zélande reflète ce mouvement rapide et profond
de modernisation de l'Etat par la promotion de la nouvelle gestion publique.
L'analyse de ces transformations s'appuie sur des recherches réalisées dans
le cadre d'une étude comparée internationale sur les polices de la route
(Carnis, Hamelin, Spenlehauer 2004) et plus particulièrement sur une enquête
de terrain réalisée en Nouvelle-Zélande en septembre 2004. Elle repose
également sur les regards croisés que la science politique et l'économie
portent sur la nouvelle gestion publique.
Ainsi la politique de réformes du secteur de la sécurité routière en Nouvelle-
Zélande résulte de la conjonction de situations économique et politique
particulières dont les résultats présentent une ambivalence tant du point de
vue économique que de la volonté initiale de redonner aux politiques un
pouvoir passé aux mains des acteurs administratifs. politique de sécurité routière en Nouvelle-Zélande La 113
Enjeux, contraintes et contradictions d'une réforme néo-managéhale
Une nouvelle Des considérations économiques aux inspirations doctrinales multiples ont
gestion de la conduit à une réforme radicale de l'action publique de sécurité routière en
sécurité Nouvelle-Zélande. Celle-ci a redessiné à la fois les contours des institutions et
routière du système d'acteurs impliqués.
Une action publique repensée à l'aune des enseignements
du New Public Management
A l'image de l'économie et de la société néo-zélandaises, le secteur de la
sécurité routière s'est construit, au cours des années 70, autour de grandes
organisations bureaucratiques nationales et des interventions non
coordonnées d'un nombre considérable d'entités locales. Le processus
excessif de centralisation et l'émiettement extrême des autorités locales ont
conduit à des résultats accidentologiques désastreux. La réforme engagée
pour y remédier repose sur des conceptions économiques mêlant
réactualisation du libéralisme classique, conservatisme politique et logique
financière (Goldfmch 2000).
- Un système centralisé à bout de souffle
Au début des années 80, la Nouvelle-Zélande connaît des difficultés

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