La stratégie des universités à dominante de lettres et sciences humaines - article ; n°3 ; vol.12, pg 91-116
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Description

Politiques et management public - Année 1994 - Volume 12 - Numéro 3 - Pages 91-116
Après une critique de la théorie du capital humain et la recherche des
concepts adéquats pour la construction d'une stratégie des universités à dominante de lettres et sciences humaines aux premiers rangs desquels se situent la notion de chaîne de valeur et la notion d'entreprise, l'article examine les résultats de deux enquêtes, l'une quantitative et l'autre qualitative, auprès d'anciens étudiants d'universités littéraires, puis tente de montrer que l'option stratégique à privilégier par ces universités est celle de la pluridisciplinarité.
26 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1994
Nombre de lectures 23
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Jacques Lewkowicz
La stratégie des universités à dominante de lettres et sciences
humaines
In: Politiques et management public, vol. 12 n° 3, 1994. pp. 91-116.
Résumé
Après une critique de la théorie du "capital humain" et la recherche des
concepts adéquats pour la construction d'une stratégie des universités à dominante de lettres et sciences humaines aux
premiers rangs desquels se situent la notion de chaîne de valeur et la notion d'entreprise, l'article examine les résultats de deux
enquêtes, l'une quantitative et l'autre qualitative, auprès d'anciens étudiants d'universités littéraires, puis tente de montrer que
l'option stratégique à privilégier par ces universités est celle de la pluridisciplinarité.
Citer ce document / Cite this document :
Lewkowicz Jacques. La stratégie des universités à dominante de lettres et sciences humaines. In: Politiques et management
public, vol. 12 n° 3, 1994. pp. 91-116.
doi : 10.3406/pomap.1994.3175
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pomap_0758-1726_1994_num_12_3_3175LA STRATEGIE DES UNIVERSITES A DOMINANTE
DE LETTRES ET SCIENCES HUMAINES
Jacques LEWKOWICZ
Résumé Après une critique de la théorie du "capital humain" et la recherche des
concepts adéquats pour la construction d'une stratégie des universités à
dominante de lettres et sciences humaines aux premiers rangs desquels se
situent la notion de chaîne de valeur et la notion d'entreprise, l'article examine
les résultats de deux enquêtes, l'une quantitative et l'autre qualitative, auprès
d'anciens étudiants d'universités littéraires, puis tente de montrer que l'option
stratégique à privilégier par ces universités est celle de la pluridisciplinarité.
* Université de Pau et des pays de l'Adour.
Revue POLITIQUES ET MANAGEMENT PUBLIC, Volume 12, n° 3, septembre 1994.
© Institut de Management Public - 1 994. Jacques LEWKOWICZ 92
La croissance très importante du nombre d'étudiants en lettres et sciences
humaines au cours des dernières années conduit à s'interroger sur la
stratégie des universités spécialisées dans ces disciplines.
La théorie du Une problématique couramment admise en matière d'économie et de gestion
capital humain du système éducatif est celle dite de la "théorie du capital humain" dont
l'origine se situe chez G. S. Becker [1]. Dans ce cadre les dépenses
d'éducation sont assimilées aux dépenses consacrées à l'investissement
productif par une entreprise. Ceci aboutit à transformer l'étudiant en une
"boite noire" dont on ne cherchera à connaître ni les motivations, ni le
comportement réels. Du même coup Tinstance dépensière" (Etat, université,
famille de l'étudiant ou étudiant lui-même...) voit son objectif ramené à la
simple recherche d'un excédent financier égal à la différence entre, d'une
part, le revenu supplémentaire que percevra l'étudiant au long de sa vie du fait
de ses études et, d'autre part, les dépenses qu'il a fallu engager pour que ces
dites puissent s'accomplir. Sans doute accepte-t-on, quelquefois, de
se placer au niveau macro-économique, mais c'est toujours pour évaluer
l'effort éducatif à travers le surplus marchand qu'il est susceptible d'apporter,
par comparaison avec une situation où cet effort n'existerait pas.
La lecture de M. Blaug permet de dégager certains fondements de la théorie
du capital humain ayant donné lieu à discussion. On peut alors y opposer les
travaux de ce que l'on peut qualifier d'"école française de l'économie de
l'éducation". Le tableau suivant précise cette opposition.
Théorie du capital humain (Source : M. Blaug [2])
1) On peut calculer un effet "pur" (indépendant, par exemple, de
l'appartenance des parents à une catégorie sociale donnée) de l'éducation sur
les revenus de ceux qui la reçoivent.
2) Le gain pécunier est la seule motivation aux études.
3) La prévision des revenus futurs peut être faite sans grande erreur à partir
des données actuelles relatives au marché du travail et au système
d'enseignement.
4) Les différences de revenus selon le niveau d'éducation proviennent de
différences de contributions marginales à la production globale de ceux qui les
perçoivent.
5) II est possible de calculer un taux de rendement social de l'enseignement
(relation entre dépenses éducatives et revenus obtenus par les personnes
éduquées). Cette mesurabilité provient de l'équilibre s'établissant sur un
marché de l'emploi supposé parfait. stratégie des universités à dominante de lettres 93 La
et sciences humaines
6) Le but principal de la politique éducative est la maximisation du revenu
national.
Ecole française d'économie de l'éducation
(Source : J. C. Eicher et L Levy-Garboua [3])
1 ) Le taux de rendement de la dépense d'éducation se calcule sur la base de
quatre hypothèses :
- Il existe des marchés du travail non compétitifs entre eux et tous les
marchés sont en situation de concurrence parfaite.
- La durée de la formation est la source essentielle des gains, mais elle n'en
est pas nécessairement la cause directe.
- Les individus décident rationnellement de la durée de leur formation, c'est-
à-dire qu'ils ne la prolongent que s'ils en attendent un supplément de
revenus actualisés supérieur ou égal au coût marginal.
- Le coût de la formation se limite au coût d'opportunité du temps, c'est-à-
dire aux revenus abandonnés du fait de cette activité (L. Levy-Garboua [3]
p. 30).
2) II existe une segmentation du marché du travail car des salariés issus de
milieux sociaux différents mais possédant un même niveau d'instruction
n'accèdent pas aux mêmes professions. Il y aurait ainsi un choix de métier
différent selon que les salariés sont issus de milieux ouvriers ou non. Dans
ces conditions, il est impossible de calculer un effet "pur" de l'éducation sur le
revenu, ce dernier dépendant, en grande partie, également de la catégorie
socio-culturelle d'origine de celui qui le perçoit (L. Levy-Garboua et
A. MiNGAT, [3], pp. 41 à 45 et 123 à 127).
3) Bien que les revenus relatifs des diplômés soient en baisse, ce qui devrait
selon la théorie du capital humain entraîner une diminution du nombre
d'étudiants, celui-ci ne cesse d'augmenter (L. Levy-Garboua, [3], pp. 182 à
188).
4) On peut montrer l'existence d'un gain autre que pécuniaire (notamment
sous forme de loisirs) du fait des études, de sorte que celles-ci ne sont pas
seulement motivées par la perspective d'un revenu monétaire supplémentaire
(F.ORIVEL, [3] pp. 153 à 158).
En définitive, les travaux de ("école française de l'économie de l'éducation"
apparaissent à la fois :
- comme une tentative de sauver la logique d'ensemble de la théorie du
capital humain en testant la possibilité de faire fonctionner les modèles qui
en sont issus, moyennant quelques modifications pour les rendre plus
réalistes lorsqu'ils sont confrontés aux données empiriques ; Jacques LEWKOWICZ 94
- comme une critique de cette même théorie dans la mesure où les ajouts
apportés au modèle d'origine du capital humain finissent par être tellement
importants qu'il ne reste plus grand chose de ce modèle d'origine.
C'est bien à ce dernier constat que nous convie A. Mingat lorsqu'il écrit :
"...Nous arrivons dans le cadre strict de cette analyse économique à la
compréhension de certains phénomènes globaux.. .mais aussi à une impasse
empirique quant à la compréhension de deux phénomènes majeurs dans la
structure factuelle des scolarisations... on ne voit pas pourquoi certains
arrêtent rapidement leur scolarité alors qu'ils renoncent à des études
apparemment très rentables... on ne comprend pas pourquoi ceux qui
renoncent à des études rentables se recrutent très majoritairement dans les
catégories sociales défavorisées, par ailleurs" ([3] p. 31 1).
Ni normatif, ni explicatif, gestionnaire et constructiviste
En fait, on peut consi

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