Les implications politiques de la guerre des Falkland - article ; n°3 ; vol.47, pg 675-684
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Politique étrangère - Année 1982 - Volume 47 - Numéro 3 - Pages 675-684
The Political Implications of the Falklands War, by Lord Chalfont
The most immédiate and obvions political lesson of the Falklands conflict is that a resolute leader has no difficulty in mobilizing public opinion in support ofany action, however drastic, which is perceveid to be necessary to défend national interests against external aggression. The relevance of the crisis is that it was a décisive test of the will and ability of a western democracy to react to agression, from whatever quarter it may hâve corne. The United States demonstrated, after an understandably equivocal start, an impressive adhérence to its « spécial relationship » with Britain. The EEC was less consistent. After an opening display of solidarity, the more familiar characteristics of vacillation and disarray began to émerge. The Falklands crisis also provided a graphie illustration of the primary in Soviet policy making of political expediency and opportunism, rather than support for the international rule oflaw. In terms ofthe broader context of international relations, however, one ofthe most significant aspects of the Falkland Islands crisis was the apparent impotence of the United States as an intrument for the peaceful settlement of international disputes. It is therefore for NATO that the implication of the Falklands war are most compelling.
Les implications politiques de la guerre des Falkland, par Lord Chalfont
La leçon politique la plus immédiate et la plus évidente du conflit des Falkland est peut-être qu'un leader résolu n'a pas de mal à mobiliser l'opinion publique pour appuyer n'importe quelle action, même brutale, si elle est perçue comme nécessaire à la défense des intérêts nationaux contre une agression étrangère. La crise a constitué une épreuve décisive de la volonté et de la capacité des démocraties occidentales à réagir face à une agression, d'où qu'elle vienne. Les Etats-Unis ont montré leur impressionnante fidélité au concept de « relations privilégiées » qu'ils entretiennent avec la Grande-Bretagne. La CEE fut moins constante. Après une manifestation ouverte de solidarité les habitudes plus familières d'hésitation et de désarroi commencèrent à apparaître. La crise des Falkland a également fourni une illustration parfaite de la priorité que donnent les Soviétiques à l'opportunisme plutôt qu'au respect de la loi internationale. Sur le plan plus général des relations internationales, toutefois, l'un des aspects les plus significatifs de la crise des Falkland fut l'apparente impuissance des Nations-Unies en tant qu'instrument de règlement pacifique des différends entre les pays. Mais c'est toutefois pour l'OTAN que les implications de la guerre des Falkland sont les plus graves.
10 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1982
Nombre de lectures 20
Langue Français

Extrait

Lord Chalfont
Les implications politiques de la guerre des Falkland
In: Politique étrangère N°3 - 1982 - 47e année pp. 675-684.
Citer ce document / Cite this document :
Chalfont . Les implications politiques de la guerre des Falkland. In: Politique étrangère N°3 - 1982 - 47e année pp. 675-684.
doi : 10.3406/polit.1982.3215
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polit_0032-342X_1982_num_47_3_3215Abstract
The Political Implications of the Falklands War, by Lord Chalfont
The most immédiate and obvions political lesson of the Falklands conflict is that a resolute leader has
no difficulty in mobilizing public opinion in support ofany action, however drastic, which is perceveid to
be necessary to défend national interests against external aggression. The relevance of the crisis is that
it was a décisive test of the will and ability of a western democracy to react to agression, from whatever
quarter it may hâve corne. The United States demonstrated, after an understandably equivocal start, an
impressive adhérence to its « spécial relationship » with Britain. The EEC was less consistent. After an
opening display of solidarity, the more familiar characteristics of vacillation and disarray began to
émerge. The Falklands crisis also provided a graphie illustration of the primary in Soviet policy making
of political expediency and opportunism, rather than support for the international rule oflaw. In terms
ofthe broader context of international relations, however, one ofthe most significant aspects of the
Falkland Islands crisis was the apparent impotence of the United States as an intrument for the peaceful
settlement of international disputes. It is therefore for NATO that the implication of the Falklands war are
most compelling.
Résumé
Les implications politiques de la guerre des Falkland, par Lord Chalfont
La leçon politique la plus immédiate et la plus évidente du conflit des Falkland est peut-être qu'un leader
résolu n'a pas de mal à mobiliser l'opinion publique pour appuyer n'importe quelle action, même brutale,
si elle est perçue comme nécessaire à la défense des intérêts nationaux contre une agression
étrangère. La crise a constitué une épreuve décisive de la volonté et de la capacité des démocraties
occidentales à réagir face à une agression, d'où qu'elle vienne. Les Etats-Unis ont montré leur
impressionnante fidélité au concept de « relations privilégiées » qu'ils entretiennent avec la Grande-
Bretagne. La CEE fut moins constante. Après une manifestation ouverte de solidarité les habitudes plus
familières d'hésitation et de désarroi commencèrent à apparaître. La crise des Falkland a également
fourni une illustration parfaite de la priorité que donnent les Soviétiques à l'opportunisme plutôt qu'au
respect de la loi internationale. Sur le plan plus général des relations internationales, toutefois, l'un des
aspects les plus significatifs de la crise des Falkland fut l'apparente impuissance des Nations-Unies en
tant qu'instrument de règlement pacifique des différends entre les pays. Mais c'est toutefois pour
l'OTAN que les implications de la guerre des Falkland sont les plus graves.POLITIQUE ÉTRANGÈRE / 675
LA CRISE DE L'ATLANTIQUE SUD
LES IMPLICATIONS
Lord CHALFONT POLITIQUES DE LA GUERRE
DES FALKLAND
Au cours des négociations de Paris en vue de mettre fin à la
guerre du Vietnam, un diplomate français demandait à un de
ses collègues chinois, dans un moment de délassement phil
osophique, s'il pensait que la Révolution française avait eu beaucoup
d'influence sur le développement politique de la Chine. Après un
instant de réflexion, le Chinois répondit : « II est encore trop tôt
pour le dire ».
On serait tenté de faire le même commentaire en ce qui concerne
les spéculations relatives aux implications politiques du conflit récent,
et quelque peu bizarre, qui a opposé la Grande-Bretagne et l'Argentine
dans l'Atlantique Sud. Pourtant, ce conflit a déjà fourni quelques
éléments intéressants pour l'étude de la puissance militaire en temps
qu'instrument de politique étrangère dans les années 80.
L'un des principaux facteurs affectant l'usage des forces armées dans
une démocratie parlementaire moderne est le consensus populaire,
c'est-à-dire le degré d'appui ou d'opposition auquel un gouvernement
peut s'attendre de la part de son peuple dans la poursuite de ses
buts légitimes.
A cet égard, l'épisode des Falkland a cristallisé un certain nombre
de tendances significatives qui ont été évidentes, pendant un temps,
dans le système de valeurs occidental. Partiellement la conséquence
du débat bruyant et souvent mal informé sur les armes nucléaires,
les tendances au pacifisme et à l'apaisement, jadis l'apanage des prêtres
zélés, des radicaux militaires et de quelques autres animés d'intentions
moins avouables, sont devenues quelque chose de respectable. Il est
maintenant à la mode de railler le patriotisme et de s'amuser beaucoup
avec des expressions telles que « chauvinisme victorien » ou « politique
de la canonnière ». Et il semble devenu acceptable que des politiciens
et des gens d'Église participent à des démonstrations publiques
ouvertement destinées à aider et réconforter nos ennemis. D'un autre
côté, par contre, on a assisté, au moins dans le public britannique,
à une encourageante résurgence de l'orgueil national, un sentiment
qui se fait bien trop rare de nos jours.
* Ancien ministre d'Etat aux Affaires étrangères de Grande-Bretagne (1964-1970). 676 I POLITIQUE ÉTRANGÈRE
La leçon politique la plus immédiate et la plus évidente du conflit
des Falkland est peut-être qu'un leader résolu n'a pas de mal à
mobiliser l'opinion publique pour appuyer n'importe quelle action,
même brutale, si cette action est perçue comme nécessaire à la
défense des intérêts nationaux contre une agression étrangère. Dans
le cas des îles Falkland, on peut défendre le point de vue selon
lequel une action politique plus décisive et plus résolue à un stade
antérieur aurait pu éviter que l'on en arrive au conflit armé. Néanmoins,
quand l'intervention militaire devint nécessaire, elle fut conduite avec
une maestria impressionnante, par des forces bien entraînées et sous
le commandement d'un état-major général hautement professionnel,
avec l'appui d'un pouvoir politique à la fois résolu et ouvert. Les
raisons pour lesquelles l'opération devint nécessaire et la manière
dont elle fut conduite constituent une source de leçons significatives,
aussi bien pour les politiques que pour les militaires.
Il est d'ores et déjà clair qu'il devrait y avoir une révision complète
de la politique militaire britannique et, pour une large part, de la
politique étrangère à l'appui de laquelle elle est ostensiblement adaptée.
Pendant de nombreuses années, et sous de nombreux gouvernements
successifs, la puissance militaire britannique s'est progressivement
érodée. Alors qu'une puissante force de frappe nucléaire a été entre
tenue — et doit même être renforcée selon les plans actuels — ,
les forces conventionnelles ont été radicalement réduites en effectifs
et en puissance de feu. On a assisté à une diminution drastique
des capacités de la défense aérienne britannique, des capacités de pro
tection des voies maritimes de ravitaillement et de communication
entre l'Amérique du Nord et l'Europe, de la capacité d'intervention
effective des forces armées à de grandes distances, et même de la
capacité britannique à contribuer d'une manière efficace à la défense
de l'Europe occidentale contre une invasion.
Il serait toutefois erroné de suggérer que l'invasion des Falkland
requiert une perception nouvelle de la menace principale pour notre
sécurité. La leçon de la crise est qu'elle a constitué une épreuve
décisive de la volonté et de la capacité des démocraties occidentales
à réagir face à une agression, d'où qu'elle vienne. La menace
persistante contre notre liberté et notre survie ne vient pas, toutefois,
des aspirations nationalistes de quelque petit pays reculé. Elle réside

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