Les migrations alternantes dans la région parisienne - article ; n°407 ; vol.75, pg 39-56
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Les migrations alternantes dans la région parisienne - article ; n°407 ; vol.75, pg 39-56

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Description

Annales de Géographie - Année 1966 - Volume 75 - Numéro 407 - Pages 39-56
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1966
Nombre de lectures 53
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Alphonse Lucchi
Les migrations alternantes dans la région parisienne
In: Annales de Géographie. 1966, t. 75, n°407. pp. 39-56.
Citer ce document / Cite this document :
Lucchi Alphonse. Les migrations alternantes dans la région parisienne. In: Annales de Géographie. 1966, t. 75, n°407. pp. 39-
56.
doi : 10.3406/geo.1966.17158
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1966_num_75_407_17158.
Les migrations alternantes
parisienne*
dans la région
par Alphonse Lucchi
L'un des résultats les plus apparents de l'expansion géographique de l'a
gglomération parisienne est mis en évidence par les « migrations alternantes »
ou déplacements journaliers de travailleurs pour se rendre de leur lieu de
domicile à leur lieu de travail. Favorisées par l'augmentation rapide de la
population et par les progrès des moyens de transport mis en œuvre dans la
région, ces migrations alternantes sont caractérisées à la fois par une attrac
tion accrue de Paris sur sa banlieue et par une interdépendance toujours
plus forte entre les communes de cette banlieue. Par leur développement
continu en volume et en étendue depuis le début du siècle, elles constituent
un élément dominant de la vie économique et sociale de la région.
De nombreuses études ont déjà été consacrées à cette importante ques
tion parmi lesquelles il y aurait lieu de citer :
— Pour la période d'avant 1939, celles faites par M. Bunle qui ayant
posé le problème dans ses principes pour la première fois 1, eut le mérite d'en
tracer l'évolution à travers les résultats des divers recensements de popul
ation effectués en France depuis le début du siècle.
— Pour l'après-guerre, certains travaux réalisés par M. Brichler2 à partir
des éléments fournis par le recensement de 1954 et par M. P. Bertrand,
Directeur Régional de l'I.N.S.E.E. à Paris, dans le cadre de la publication
* Nous devons cet article à M. Alphonse Lucchi, chef du Service « Documentation-Études »
de la Direction régionale de l'I.N.S.E.E. à Paris. L'abondance des matières ne nous a pas per
mis de l'insérer dans notre précédent numéro consacré à La Ville et la Région [N.D.L.R.]
1. Voir à ce sujet le Bulletin de la statistique générale de la France, juillet-septembre 1931
et octobre-décembre 1936.
2. Méthode de recherches utilisée pour la détermination des communes-dortoirs de la Région
parisienne (Bulletin de la Société de statistique, avril-juin 1958, p. 36). Les migations alternantes
dans la Région parisienne, Paris, 1960 (ouvrage édité à l'occasion du centenaire de la Société
de Statistique de Paris), Imprimerie Municipale, 1961. 40 ANNALES DE GÉOGRAPHIE
des résultats de l'enquête effectuée en I960 sur un échantillon de travailleurs
de la région x. Un rappel des éléments figurant dans cette dernière étude
est donné ci-après.
Le présent article a pour objet de faire le point de la question en mars
1962. Tirés de l'exploitation d'un échantillon au 1/20 des bulletins de «per
sonnes actives ayant un emploi » recueillis lors du dernier recensement, les
résultats sont limités à des circonscriptions suffisamment importantes
(départements, grandes zones de l'agglomération...) pour éliminer l'effet
des variations aléatoires introduites par la méthode du sondage : cette
méthode qui présente l'intérêt évident d'une information rapide et peu coû
teuse, fournit une imprécision d'autant plus forte que l'effectif du poste
considéré est moins nombreux. Une étude ultérieure, préparée à partir de
l'exploitation complète des documents du recensement devrait permettre
d'en préciser les contours sous le triple aspect des migrations de travailleurs
de commune à commune, des caractéristiques individuelles des intéressés
(sexe, âge, état matrimonial, catégorie socio-professionnelle, activité éc
onomique) et de certains critères touchant à la nature et à la longueur des
déplacements (heures de départ ou d'arrivée, durée des trajets, nombre et
catégorie de moyens de transport utilisés)2.
En fonction des conventions fixées pour l'exploitation des recensements,
la « population active ayant un emploi » indiquée dans les tableaux ci-dessous
pour chaque unité géographique (de résidence ou de travail) correspond à
l'ensemble des personnes ayant déclaré exercer une profession dans cette
unité : ainsi, sont compris dans cette population les « aides-familiaux, » c'est-
à-dire les personnes aidant un membre de leur famille dans la gestion de
son entreprise sans avoir la qualité juridique de salarié ; en sont par contre
exclues les personnes inactives (élèves ou étudiants, militaires du contingent,
rentiers, retraités, retirés des affaires, ménagères ne s'occupant que de leur
ménage) ainsi que les personnes sans profession au moment du recensement
mais cherchant un emploi.
Les acteurs de ces mouvements de population, « migrants alternants »,
sont représentés par les personnes qui travaillent dans une autre commune
que celle de leur résidence (fig. 1).
Enfin par souci d'homogénéité et pour tenir compte de l'imprécision
relative due à la méthode du sondage, l'étude porte uniquement sur une
«population fermée» constituée par l'ensemble des personnes résidant et
travaillant dans un des trois départements de la région.
1. P. Bertrand, Les déplacements journaliers de travailleurs dans l'agglomération parisienne,
Direction Régionale de l'I.N.S.E.E. à Paris, décembre 1961 (le tirage de cette brochure est
actuellement épuisé.)
2. Ces questions ont fait l'objet d'une enquête « Transports » effectuée en 1962 parallèlement
au recensement de la population. Les résultats de cette enquête actuellement en cours d'exploi
tation seront publiés ultérieurement. о о.
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Illustration non autorisée à la diffusion 42 ANNALES DE GÉOGRAPHIE
I. ÉVOLUTION DES MIGRATIONS ALTERNANTES
ENTRE 1901 ET 1962
Le tableau I donne le sens de cette évolution dans le cadre du découpage
administratif par département. La population « migrante » correspondant
aux échanges entre départements, est présentée séparément suivant le
département de domicile et le département de travail (Paris et la Seine-
Banlieue étant traités comme deux circonscriptions distinctes en raison de
leur importance) :
L'examen de ce tableau fait ressortir principalement :
1. Un accroissement continu du volume des migrations observées aux
diverses dates : estimé à 100 000 en 1901, le nombre des personnes travail
lant hors de leur commune de résidence est passé à 448 000 en 1931, 975 000
en 1954, pour atteindre 1 166 000 en 1962.
Si l'on excepte l'intervalle 1931-1936 au cours duquel le nombre de
migrants a diminué de 40 000 unités en raison de la double influence des
classes creuses (générations nées de 1914 à 1918) et de la recrudescence du
chômage, on peut donc dire que ce nombre n'a cessé de progresser au cours
des soixante dernières années.
Le rythme moyen de cette progression qui s'établit à 17 000 personnes
par an, n'a d'ailleurs pas été uniforme tout au long de la période. Ce rythme
a évolué entre un minimun de 7 000 observé pour l'intervalle 1901-1921 et
un maximun de 28 000 personnes pour l'intervalle 1921-1926 pour atteindre
24 000 personnes dans l'intervalle 1954-1962.
2. Un étalement relatif des migrations dans les deux sens sur une zone
de plus en plus large autour de Paris. Limitées presque exclusivement à
l'origine à des échanges entre Paris et la « Seine-Banlieue », les migrations
vers le lieu de travail se sont progressivement étendues à la Seine-et-Oise
et à la Seine-et-Marne. C'est ainsi que la part relative des migrants vers un
de ces deux départements est passée de 0 p. 100 en 1901 à 6,6 p. 100 en 1962.
Dans le même ordre d'idées, la proportion des migrants résidant dans le
département de la Seine par rapport à l'ensemble des « départ

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